S'il y a dans l'assemblée des fans de
Catherine Cusset, je vous demanderai de sortir parce que bon Dieu, ça va saigner!
Je passais en revue il y a quelques jours les citations que j'ai cochées sur le site, et il y en a une qui disait qu'on savait pertinemment avant d'ouvrir un livre si on allait l'aimer ou pas! FAUX! Ce petit livre bleu m'a aguichée avec sa belle couleur et sa quatrième de couverture, j'étais sûre de l'adorer, mais quelle déception!
On s'attend effectivement à du suspense, des réflexions fouillées, et rien de tout cela. Cette universitaire trouve un matin devant sa porte un manuscrit qui raconte sa vie... elle décide de le lire pour trouver qui en est l'auteur. Mais tout au long du bouquin, à part quelques spéculations, rien de bien recherché, on n'assiste qu'au récit de la vie sociale et sentimentale de cette ingrate qui n'affectionne les gens que quand elle peut être mise en valeur parmi eux (certains passages concernant sa pseudo-amitié avec sa voisine Lynn l'assistante sociale - autant dire une rien du tout de son point de vue d'intellectuelle - m'ont absolument révoltée) et surtout, la fin du livre et la découverte de l'auteur ne soulagent pas. Parce qu'on ne s'attendait pas forcément à ça, mais qu'en plus ça n'en fait pas quelque chose d'intéressant.
Le personnage, Jane, est insupportable, une sale petite égoïste pleurnicharde qui croit que le monde tourne autour d'elle. Vu sa force de caractère, on se demande comment elle en est arrivée là (bien que connaissant le personnage, j'ai bien ma petite idée...). Je ne dévoilerais pas l'intrigue, mais la fin du bouquin la rend encore plus répugnante.
On est ravis d'en apprendre des tonnes sur sa vie sexuelle. Ah, le puritanisme américain qui cache des pratiques totalement dissolues! Parlons-en, du sexe, parce qu'il est vraiment omniprésent dans ce bouquin, les scènes sont tellement explicites qu'elles m'en ont donné la nausée. Bon, on est loin des onze mille verges, mais en achetant ce livre, je ne m'attendais pas à y trouver ce que j'y ai trouvé. Nouvelle déception.
Et la plus grosse de toutes, le CV sans faute de Mme Cusset est affiché en quatrième de couverture. Normalienne, agrégée de lettres classiques, professeur à l'Université de Yale... bla, bla, bla... je devais sûrement me faire des idées mais du coup j'attendais de prendre mon pied en lisant des phrases comme on n'en fait plus aujourd'hui. Et paf, je me retrouve devant un style qui s'apparenterait à du Musso en version trash. Sans compter le fait qu'elle a vécu bien trop longtemps à l'étranger pour que son français soit irréprochable. Entre pléonasmes à répétitions et phrases américanisées complètement bancales, il serait temps de revenir en vacances en France!
La quatrième de couverture (encore cette traîtresse) vante aussi le roman le plus abouti de l'auteur... Bon, et bien je ne tenterai pas les autres, désolée.
Un bon point tout de même... malgré le fait que ces scènes dégueulasses m'aient mis en tête plusieurs fois l'idée d'abandonner, les pages se tournent toutes seules, et même si Jane est une tête à claques, on reste, juste pour savoir qui a écrit ce bouquin.
D'où la déception finale... depuis le début j'étais partie sur un cas de schizophrénie, autant de détails ne pouvaient pas être connus d'un étranger au personnage principal lui-même...
Enfin bref, je ne suis pas contente, je suis même très en colère. J'ai vraiment l'impression d'avoir été arnaquée.
En me relisant, je me trouve vraiment dure... j'étais en train de penser à la chouette mise en abyme qu'était ce bouquin et j'en n'ai même pas parlé! Voilà qui est réparé!