Le problème avec Jane

Le Problème avec Jane, c'est que sa vie n'a aucun intérêt: une petite bourgeoise américaine passe d'un amant à un autre tout en se disant amoureuse de l'un ou de l'autre. C'est comme Bridget Jones mais en pas drôle. Et puis mon problème, c'est qu'à l'époque où je lisais Bridget Jones, j'avais l'âge de Bridget Jones. Là, les jérémiades et atermoiements d'une trentenaire nombriliste ne m'intéressent absolument pas. Va-t-elle réussir à jouir avec Eric ou avec Norman ou avec Steeve ? Franchement, je m'en tape. le seul intérêt de l'intrigue, c'est de savoir QUI a écrit ce fameux manuscrit déposé sur son perron, qui sait tout d'elle et qui raconte sa propre vie. Mais, même ça, je m'en fous au final. Je ne vais pas me fader 200 pages de plus de récits de vols transatlantiques, d'achats compulsifs, de bouderies, de bovarisme (Madame fait une thèse sur Flaubert - c'est la caution intello) et de touche-pipi en Grèce. C'est dommage, j'avais adoré la scène inaugurale, au restaurant. N'est pas David Lodge ce ou Philip Roth qui veut.

Roman à la facture démodée, qui a été écrit en 1999 mais qu'on jurerait post soixante-huitard : d'ailleurs il l'est ! Il n'y est question que du milieu universitaire et du pouvoir de séduction des vieux rhinocéros sur leurs étudiantes, d'amours presque adolescentes d'adultes de trente ans (mais il est bien connu que quand on reste dans un cadre éducatif, on a du mal à mûrir, ce qui n'est pas plus mal au fond...)

Mais là tout a beaucoup trop vieilli. On se croirait dans du Philip Roth en moins bien, et je n'aime pas Philippe Roth pour les mêmes raisons : cocoricos des vieux rhinocéros et nombrilisme.

J'avais lu "Le problème avec Jane" quand il est sorti et il m'avait beaucoup plu. Il ne supporte pas une deuxième lecture vingt ans plus tard. Trop connoté. J'abandonne à la page 100.

L'idée était bonne mais que de longueurs. Livre inachevé. Dommage.

La quatrième de couverture vendait du rêve. Quelle déception ! J'ai abandonné ce roman après 150 pages. Ce premier tiers nous plonge dans le passé du personnage principal et non dans la recherche de l'identité de l'auteur du fameux manuscrit.
Je ne lis jamais de romance ou de roman à l'eau, j'avais oublié pourquoi : style mièvre, intrigue peu développée...

Le problème avec ce livre est que je me suis posée la question tout au long de cette période : quel est le problème de l'auteur ? Je n'ai pas accroché du tout, ni avec l'histoire, ni avec le style...

Le problème avec Jane est le problème avec Jane.
Je n'aime pas du tout dire du mal d'un livre par respect pour la personne qui l'a écrit et par respect pour ceux qui ont aimé.
Mais mon Dieu ! quelle déception...
Je pensais avoir trouvé un trésor dans cette boîte à livres et très vite j'ai perdu mon enthousiasme et ma curiosité.
Ce livre est sans intérêt, complètement égocentrique, radicalement vulgaire qui font de passages qui auraient pu être beaux des moments de gènes.
Je termine toujours un livre que j'ai commencé, je ne sais pas pourquoi je m 'inflige ça mais avec ce roman je me demande si je ne vais pas changer d' avis.
Je suis complètement passée à côté de Jane que j'éviterais dans la vraie vie si je croiserais son chemin.
J'éviterais également les hommes de sa vie, tous plus malsains les uns que les autres.
Ce monde d'intellectuels universitaires est si loin de mon monde, ce monde où il n 'y a rien à raconter d' autres que ses petits problèmes, ce monde où la souffrance intime, légitime devient une farce, devient une caricature, devient insensible parce que les mots choisis et mis un à un deviennent douloureux pour la lectrice que je suis alors que ce qui devraient être douloureux sont les bouleversements dans mon coeur, dans mes tripes, dans ma tête, dans mes yeux remplis de larmes, d 'étonnement, de questions, de vibrations..
J' arrête là le carnage, je ne veux pas que ce livre me rende blessante et je m'excuse auprès de toutes les personnes qui ont aimés, auprès de l'auteure et auprès de Jane qui ne mérite peut-être pas tant de critiques, c'est peut-être une jeune femme très sympa dans le fond.