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Bordeaux, mai 1886.
Le médecin Philippe Tissié interroge Albert Dadas sur l'origine de ses troubles. Probablement une chute à l'âge de 8 ans serait la cause de ces derniers. Alors que le Professeur Pitres le demande, le médecin quitte un instant son patient. Comme à son habitude, celui-ci a encore disparu à son retour. Il ne le retrouvera que trois semaines plus tard, seul et perdu sur un banc, après un voyage dans les landes et à Pau. Pourtant, Albert veut rester à Bordeaux et s'y marier. Mais le mal dont il souffre l'en empêche, un mal bien étrange. En effet, dès que l'on prononce le nom d'une ville ou d'un pays, il faut qu'il s'y rende. C'est plus fort que lui. Il a alors des suées et des migraines et, dans ce cas, il faut qu'il parte. Parcourant des dizaines de kilomètres, se rendant aussi bien à Moscou qu'en Algérie, Albert souffre de ce que l'on nomme "La folie du fugueur". Très intéressé par son cas et souhaitant l'aider, le docteur Tissié le prend sous son aile...

Inspiré d'une histoire vraie, ce récit est incroyable. Christophe Dabitch s'est emparé de l'histoire d'Alfred Dadas, nous narrant aussi bien ses périples et ses mésaventures que les points de vue des différents médecins qui se sont penchés sur son cas vraiment étrange ou d'hommes politiques croisés sur la route. Explorant les méandres de l'âme humaine, il rend compte d'un fait divers original, incluant à la fin de l'album quelques photos, le parcours d'Alfred et des notes scientifiques. Véritable ode au voyage et à une certaine liberté, le captivé est véritablement surprenant. le trait de Christian Durieux est réaliste et toutes ses nuances de gris charmantes.

Le captivé... en route!
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Albert Dadas, une naissance presqu'in-vie-trop !
Tout jeune, son nom allait lui inspirer le trot...
Il marche, voyage, mais se masturbe aussi et tout ça, beaucoup trop !!
Descendu des trottoirs, avec sa trottinette, ce sera la chute... On le dira atteint de Toc ou une dégénérescence post-trop ma TIC
Une rencontre avec Philippe Tissé, un jeune interne pointu, filant trop pique.
Psychanalyse, hypnose, trop de cons trop versent ou,
'' trop qu'adherent au'' conservatisme comme tous les bons sans trop; six trop... Haine, les fidèles cassent trop.
Métro c'est trop et Toujours pas de troc à Bordeaux.
Dans un bis-trop, à la main un coin-trop ou un café
Le jeune médecin et Albert mesurent leur selfie qu'à six thés
C'est pas probant....ça restera pourtant un beau trop- fait.

CAPTIVE DU DÉBUT À LA FIN... Merci mr DAbitch.
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Y en a qui se droguent à l'insu de leur plein gré, d'autres parcourent le monde...

Albert Dadas était de ceux-là.
De ces cas rarissimes et fascinants qui, poussés par un besoin irrépressible d'ailleurs, y répondaient sans pouvoir se l'expliquer.
Suivi par le docteur Tissié alors jeune interne en psychiatrie, il parviendra à maîtriser ses pulsions, un temps...
Autre léger désagrément dont souffrait notre jeune globe-trotter compulsif, une pratique masturbatoire hors norme affectueusement traitée par un docteur visionnaire, adepte de la médecine douce, à grands coups d'électrisation des testicules et de l'anus.

Albert Dadas sera le premier patient reconnu atteint de la folie du fugueur.
Récit véridique et étonnant s'il en est, le Captivé fascine tout en instruisant. Que demande le peuple.
Porté par un nuancier bicolore de toute beauté, cette ode à la liberté interpelle quant à ses raisons profondes et les moyens alors usités pour y remédier.

Esthétiquement abouti et enrichissant, c'est tout bon !
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Partir, tout quitter, voyager…voilà qui fait généralement rêver.
Mais pour Albert Dadas, cela est une souffrance car ce n'est pas réellement lui qui le décide, il souffre d'une affection particulière qui pousse les gens à partir d'un coup, sans en être bien conscient.
Cette bande dessinée nous raconte sa vie, car Albert Dadas a bel et bien existé. Il a été un des premiers cas reconnu d'une maladie étudiée par des nombreux spécialistes.

Qu'on les appelle « aliénés voyageurs » ou « captivés » ces personnes ne pouvaient s'empêcher de partir à tout moment, sur une impulsion, au risque de détruire leur vie, de se retrouver dans des pays étrangers sans en connaître la langue, à l'hôpital voire même en prison parfois, comme dans son cas.

Cette histoire est passionnante, touchante et vraiment originale, les dessins sont somptueux, dans de superbes dégradés de noirs, gris et blancs.
La fin apporte des éléments d'information sur Albert Dadas et sur cette maladie, ainsi que sur les médecins qui ont tenté d'apporter des réponses à cette énigme.
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Un cas étrange et fascinant, cet Albert Dadas, fugueur et marcheur compulsif. Depuis l'âge de douze ans, il a plusieurs fois pris la poudre d'escampette de manière involontaire. Ses longues marches l'ont conduit jusqu'en Algérie et en Russie. Philippe Tissié, l'un des premiers neuropsychiatres français, s'est proposé de le soigner à partir de 1886, notamment par l'hypnose, et lui a consacré sa thèse.

Bel album en noir et blanc agréable à lire. Les interrogations du Docteur Tissié, ses échanges avec ses collègues et les étudiants, les soins qu'il apporte à ce "voyageur malgré lui" évoquent les travaux de ses contemporains Charcot et Freud. Cela m'a également rappelé 'La maison du Docteur Edwardes' (film d'Hitchcock), où la psychanalyse semble à la fois simple et magique.
La réflexion proposée autour de cette pathologie dans la BD et en postface est intéressante. Les troubles mentaux, dans les formes qu'ils revêtent, seraient liés à un contexte socio-historique précis, comme le défend le professeur Ian Hacking dans l'ouvrage qu'il a consacré au cas Albert Dadas en 2002 (Les Fous voyageurs).
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Ce roman graphique retrace l'histoire du premier "fugueur pathologique", Albert Dadas, né en 1860 et mort en 1907. Ce roman prend le parti de lier les amnésies récurrentes d'Albert à sa chute traumatique d'un arbre à l'âge de 8 ans, même si dans la partie documentaire en postface, les chercheurs ne sont pas certains de l'origine de la pathologie dont souffrait le patient: régulièrement, il était pris d'un besoin irrépressible de marcher des jours durant et lorsqu'il se "réveillait", il était incapable de se souvenir où il était. Il ainsi parcouru le continent européen et la Russie, y a travaillé et mendié, avant qu'on ne le renvoie à Bordeaux. Il était également sujet à des besoins de masturbations fréquentes qui dérangeaient les autres patients du dortoir, forcément.
C'est le jeune thésard Philippe Tissié qui s'est occupé de son cas et a réussi à le guérir pendant quelques années par l'hypnose. Tissié est également un personnage à part: issu d'une famille modeste, tôt orphelin et en charge de ses soeurs mineures, ce n'est qu'à la trentaine qu'il peut commencer à entreprendre des études de médecine. Les deux destins sont liés l'un à l'autre dans l"histoire de la médecine.
J'ai trouvé l'histoire intéressante, je ne connaissais pas du tout cette maladie, ou ce syndrome spécifique au 19ème siècle. J'aime également l'hypothèse selon laquelle ceux qui en sont victimes seraient tout simplement des voyageurs refoulés par la société de cette époque où le vagabondage était puni...
J'ai particulièrement apprécié les illustrations magnifiques de Christian Durieux, faites au crayon et à la fois très claires et poétiques pour certaines.
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« Que s'abattent les coups qui me sont destinés,
Advienne ce qui devra
Mais donnez-moi la face de la terre
Et la route qui m'attend
Richesse, espoir, amour n'importent
Ni un ami qui me connaisse ;
J'ai pour seul désir le ciel, là-haut,
Et la route qui s'en va. »….
ce sont quelques uns des mots du poème « Vagabond » de Robert Louis Stevenson.

Captivité. Non pas le captif.
Le captivé est un être captivant.
«  les aliénés voyageurs », «  les fous voyageurs » Pour eux un seul désir : marcher, marcher autour du monde, marcher droit devant, errer, bivouaquer, repartir.
Nomade compulsif. « fugueur pathologique ».
En cette fin du 19e siècle, vagabonder est un délit ou une folie.
Albert Dadas aura parcouru beaucoup, beaucoup de kilomètres à pieds, vu beaucoup beaucoup de pays. Il aura fait de la prison, et aura passé beaucoup de jours en hôpital psychiatrique.
Un homme le professeur Philippe Tissié s'intéressera à son cas et l'étudiera.
Son cas sera connu à travers le monde.
Si Albert est captivé par ses fugues, Tissié est captivé par les récits des voyages d'Albert.
Albert a mal à la tête, il a besoin de route pour soulager sa douleur, il part , plus rien ne peut l'arrêter , il part et ne se souvient plus ce qui l'a poussé à partir. Mais il souffre. Tissié l'aide, l'écoute, prend note, , le soulage, l'hypnotise.
« Hystérique somnanbulique diurne appartenant à le classe des captivés ». le verdict tombe.
Alors, Albert simulait-il l'amnésie pour ne pas tomber sous les coups de la loi ? Était- il réellement possédé par une pulsion irrépressible ?
Pour Tissié il était «  captif de l'idée du voyage, séduit par l'ailleurs il en devenait prisonnier ».

Alors à mon tour d'être captivée par le récit d'Albert à travers les textes de Chistophe Dabitch et les dessins remarquables de Christian Durieux.

Pour bien saisir le profil d'une époque il est très intéressant de se prolonger dans l'histoire de la psychiatrie. Car souvent la société diagnostique comme maladie mentale ce qu'elle ne comprend pas et encore plus souvent se dont elle a peur.

Et en cette fin du 19° siècle , l'Europe tenait déjà ses frontières à coups de crosses.
Comment pouvait elle considérer Albert Dadas autrement que comme un malade mental, un fou, un déséquilibré, lui qui justement marchait librement en ne faisant aucun cas de toutes leurs frontières, de leurs lois, de leurs ordres ?
Une histoire vraie, passionnante, et dans cet album fort bien relatée.

Astrid Shriqui Garain

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Albert Dadas, fugueur compulsif involontaire, diagnostiquė "hystérique somnambulique diurne appartenant à la classe des captivés", fut le sujet d'études de Philippe Tissiė, jeune médecin. Intrigué, touché par ce patient, il tentait de le guérir de ses longs voyages involontaires qui pouvaient l'emmener de l'Algérie à la Russie.
Le dessin est classique et sobre. le texte des dernières pages explicite en détail le cas Dadas. Surprenant et intėressant.
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« Il est ainsi une catégorie de patients qui sont prisonniers d'une idée fixe, comme si elle montait lentement en eux et qu'elle se faisait impérieuse. C'est comme s'ils s'hypnotisaient eux-mêmes, comme si l'idée devenait plus forte qu'eux. On pourrait interpréter leurs voyages comme les marques de leurs liberté absolue, mais je crois plutôt qu'ils sont captifs… C'est la raison pour laquelle je propose le terme de « captivés » pour les désigner. » (p.95)

Albert Dadas est le premier captivé de l'histoire de la psychiatrie. Une force irrépressible le pousse, depuis qu'il a douze ans, à marcher et à voyager, le lançant sur les routes de France, d'Europe et d'ailleurs puisque ses errances le mèneront jusqu'à Alger et en Russie. Voyager est plus fort que lui et Albert souffre de cette situation qui fait de lui un marginal, un vagabond et qui le mènera plusieurs fois en prison. En 1886, il demande à être interné et rencontre le docteur Philippe Tissié qui s'intéresse de près à son cas. le jeune médecin, à la recherche d'un sujet de thèse, est bien décidé à guérir Albert.

Cette BD, dont le dessin en noir et blanc est superbe, permet de découvrir une maladie mentale qui a disparu aujourd'hui : la folie du fugueur. Ce n'est certes pas un sujet banal, plutôt sérieux mais très intéressant. Albert Dadas, son histoire et la mise en scène dans cette BD m'ont, pour ma part, captivée. Une agréable découverte.
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Je suis tombée un peu par hasard sur cette étrange bd, déjà conquise par les éditions Futuropolis auparavant...

Le dessin est classieux, captivant en noir et blanc. Il nous plonge dans le XIXème siècle, une période où les médecins parfois impuissants tâtonnent, aux prémisses de la psychanalyse et de l'hypnose.

Le cas d'Albert Dadas est passionnant. La bd est construite comme une enquête où chaque indice, chaque témoignage des médecins ou des proches du patient nous renseigne sur un aspect de la personnalité d'Albert. On veut en savoir plus, il nous rend captif nous aussi de ses voyages...

A la fin du tome, un dossier explicatif répond aux questions que l'on se pose sur la pathologie et la fin de vie d'Albert...à découvrir!
Lien : http://lesbavardagesdejuliet..
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