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3,63

sur 131 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans les années 1930, Ulrich (Galadio de son deuxième prénom) est un jeune pas tout à fait comme un autre : c'est un métis en Allemagne - fruit des amours fugaces d'une Allemande et d'un tirailleur sénégalais qui était stationné en Allemagne à la fin de la Première Guerre mondiale.
On l'a compris, il n'a rien d'un aryen, modèle de la perfection telle qu'elle est ventée par le Reich, le calme de ses journées est donc fortement compromis.

Une fois encore Didier Daeninckx a fait des recherches pour porter à notre connaissance le destin d'un jeune homme peu commun pendant la guerre, en quête d'identité, de valeurs et de vérités dans un monde où tout est bouleversé. de fils d'une femme a priori respectable (pour le lecteur) à fugitif en passant par figurant dans le cinéma aryen à tête brûlée qui rejoint le village d'origine de son père au Sénégal, le lecteur suit cet étonnant parcours à travers ces quelques 150 pages.

A travers ce roman, surtout dans le premier tiers, j'ai découvert des épisodes de cette période que je ne connaissais pas; que ce soit au niveau du "quotidien" des citoyens allemands avec les SA , le sort réservé aux animaux des Juifs dits "perdus pour leur race" , le sort des femmes tondues en Allemagne et celui des métis en Allemagne.

J'ai trouvé intéressant l'idée d'amener cette histoire qui illustre bien la peur du métissage des régimes dictatoriaux et autoritaires, en revanche j'ai regretté la structure et l'écriture trop journalistiques à mon goût. J'aurai aimé plus de romanesque dans l'écriture et le travail des personnages afin de pouvoir m'accrocher davantage à ce récit plutôt que de le traverser comme un paysage assez uniforme. J'aurai par exemple aimé plus d'introspection du personnage (ou d'autres personnages secondaires) durant certains épisodes qui s'enchaînaient parfois trop vite à mon goût avec des descriptions trop factuelles (encore une fois, à mon goût...).
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Ulrich est un adolescent qui habite Ruhrort dans la banlieue de Duisbourg, grande ville industrielle de la région de la Ruhr dans l'Allemagne de l'Ouest.
Il vit seul avec sa mère Irmgard Ruden. Dans ces années 1930, le nazisme progresse.
L'adolescent va assister, atterré à une scène dramatique : les animaux appartenant à des familles juives sont embarqués sans ménagement dans un camion et vont ensuite être massacrés. Lui aussi ne va pas tarder à devenir la proie des nazis. C'est parce qu'il est métis, né d'un père soudanais, qui est venu en tant que soldat en Allemagne avec les troupes françaises d'occupation chargées de veiller à l'application du Traité de Versailles. Ulrich ne connaitra jamais son géniteur reparti, quelques mois avant sa naissance au début de 1922.
Sa mère lui a donné le prénom du grand- père mort pendant la Grande guerre. Mais le jeune homme porte aussi le prénom de son oncle paternel Galadio.
Bientôt la police le recherche, il parvient à échapper à ceux qui le traque, il se réfugie quelque temps dans une famille juive les Baschinger, mais il finit par être arrêté.
Comme Ulrich, Ils sont des centaines de jeunes métis, à incarner ce qu'Hitler et les nationalistes dénoncent comme étant la « honte noire », ils ne doivent pas polluer la race aryenne : il est conduit à l'hôpital pour y être stérilisé en vertu d'une loi de 1933 qui rend l'acte obligatoire pour les personnes considérées par le régime nazi comme malades ou déviantes (400 000 personnes environ furent victime de cette loi). Mais il échappe à cette opération grâce à une amie de sa mère.
A la sortie de l'hôpital il va être engagé comme figurant dans un film, puis dans d'autres, le cinéma allemand servant la propagande nazie. Il tient le rôle de jeune « nègre » Il devient alors véritablement « Galadio ».
Il va avoir la chance de partir tourner au coeur même de l'Afrique.
La guerre éclate et Galadio reste en Afrique. Il n'a qu'une idée en tête, retrouver son père au Soudan. Au verso de la seule photographie détenue par sa mère qui représente son père dans l'uniforme des tirailleurs sénégalais, figurait l'adresse du petit village de la famille paternelle.
Après un long périple à travers l'Afrique de l'ouest, il parvient à Sinéré et rencontre son oncle, mais ne verra jamais son père fait prisonnier par les Allemands, celui-ci a été massacré par eux près de Lyon en 1940. Galadio gagne le Sénégal et s'engage dans les Forces Françaises Libres. Il va, ainsi, participer au débarquement de Provence.
La guerre finie il rentre dans son pays, l'Allemagne.
Là, il va apprendre que sa mère arrêtée pour conduite antinationale a été transférée à Dachau où elle est morte.
La famille juive qui l'avait recueillie a été aussi déportée à Auschwitz, tous sont morts, sauf peut-être leur fille Déborah que Galadio aime. Reviendra-t-elle un jour ? c'est avec cette note d'espoir que s'achève ce roman.

L'intérêt de ce roman
Didier Daeninckx s'appuie sur une documentation très fouillée pour raconter des faits réels relativement peu connus de l'histoire du vingtième siècle. Il révèle ici le sort terrible réservé aux Allemands métis dans un pays gagné par les idées xénophobes du nazisme. J'ai aussi appris comment « disparaissaient » les animaux de compagnie détenus par les familles juives… (cela m'a valu un sacré cauchemar !)
C'est un roman d'apprentissage. de sa ville natale Duisbourg en passant par les studios de cinéma de Babelsberg (Le cinéma est une industrie au service de la propagande nazie qui entretient le préjugé racial accusant les soldats africains d'être des violeurs de femmes allemandes), en découvrant l'Afrique (Guinée, Sénégal, Soudan…) , Ulrich devient un homme et découvre leur vraie nature, celle des bons comme des mauvais.
Même si les faits sont romancés, le livre regorge d'informations minutieusement collectées, précises : le cinéma allemand de l'époque, avec ses acteurs, la vie qu'on mène dans les colonies en Afrique dans ces année-là, les crimes perpétrés par le régime hitlérien …
On découvre d'autres formes de racisme, on fait le parallèle avec les pratiques de l'esclavage décrites et dénoncées par les philosophes du XVIII et celles exposées dans ce roman.
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Daeninckx maîtrise une compétence rare : en 150 pages, il fait surgir une histoire, un contexte, plusieurs personnages, des lieux très éloignés du globe.
Et ce sera tout ?
Pas du tout, en plus, c'est documenté et très cohérent.
Mais encore ?
On est vite happé par l'histoire d'Ulrich, métisse lycéen allemand, lors de l'arrivée d'Hitler au pouvoir.
C'est encore un livre sur la Seconde Guerre mondiale alors ?
Certes, l'action se passe juste avant et pendant. Mais, comme dans la plupart des livres de Daeninckx, le point de départ, réel, est méconnu : après la Première Guerre, des armées d'occupation étaient stationnées en Allemagne. La France avait notamment envoyé ses tirailleurs sénégalais. Certains soldats ont eu des liaisons avec des allemandes, des enfants métisses sont nés. Evidemment, ceux-ci ne rentraient pas dans les projets de "race aryenne pure" d'Hitler.
Et pourquoi cela s'appelle Galadio ?
Le héros s'appelle Ulrich, le prénom Galadio le concerne également, mais je ne peux pas tout dévoiler !
C'est à conseiller alors ?
Oui, c'est un récit clair et absorbant, sans longueur, qui est instructif tout en s'attachant au héros, un adolescent dont la différence est mise en avant par les SA locales. La 3e partie m'a un peu moins intéressée, ou m'a paru peut-être trop incroyable. Néanmoins, c'est un roman intéressant, rapide et instructif. Et, ça fait réfléchir ...
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J'apprécie beaucoup Didier Daeninckx dans ses récits courts qui vont droit à l'essentiel malheureusement "Galadio" fait exception à la règle.
C'est un bon roman mais il aurait mérité une approche plus longue , les personnages sont à peine ébauchés , le contexte historique est réduit à son strict minimum et les actes de Galadio auraient mérité un développement plus important .
Bref je suis resté sur ma faim .
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Un sujet original. Traité de façon peu convaincante. Un tout petit Daeninckx. Bien loin de « Meurtres pour mémoire ».
Une erreur factuelle grossière page 135 : « La première opération à laquelle je participe, en juin 1944, a pour objectif la Corse que nous libérons en quatre jours. »
Neuf mois de retard ! La Corse s'est libérée le 4 octobre 1943 après un mois de combats. Cela jette une ombre sur le travail de documentation du livre.
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L'Allemagne dans les années trente. Galadio est un adolescent, fils d'une Allemande et d'un soldat africain venu occuper la Ruhr avec l'armée française. C'est donc un métis allemand, et rapidement il est arrêté puis conduit dans un hôpital pour être stérilisé. Ensuite il ira faire office de figurant dans les studios de cinéma allemand pour des peplums à la gloire du Reich. Dans ce cadre il a la possibilité d'aller tourner en Afrique, une occasion unique de retrouver la famille de son père...

Sur un sujet méconnu, la persécution des métis allemands, Daeninckx fait un récit efficace et émouvant, très cinématographique.
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Il traite d'un sujet méconnu, le sort réservé aux métis nés des amours d'Allemandes et de soldats issus de colonies françaises qui occupaient l'Allemagne après la première guerre mondiale. Celles qui ont poussée le courage jusqu'à garder leur enfant métis et ne pas prétendre avoir été violées s'en mordront les doigts. C'est le cas de la mère du jeune Ulrich, dont le nom secret africain est Galadio.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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un livre sur l'Allemagne nazie, mais un livre qui parle surtout des Allemands noirs et métis et du terrible sort qu'ils ont connu. C'est un roman historique, un roman d'aventure, une histoire de cinéma, une découverte d'une partie de l'Afrique, un roman initiatique...
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..
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La montée du nazisme vécue par un gamin de 12 ou 13 ans, allemand et noir. Les premières vexations, les enlèvements, la fuite vers cette Afrique où il espère retrouver sa famille parternelle. Daeninckx toujours aussi bon. Juste un bémol, je suis restée sur ma faim à la fin...
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