AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 289 notes
5
23 avis
4
43 avis
3
11 avis
2
8 avis
1
0 avis
I can't breathe...
Ces mots-là, le monde entier les connait et les associe à la mort brutale et horrible de George Floyd sous le genou d'un policier.
Ce fait divers, ce meurtre, Louis-Philippe Dalembert s'en empare pour écrire un roman choral.

La victime dans Milwaukee Blues, c'est Emmett, nommé ainsi en hommage à Emmett Till, un jeune noir battu et torturé dont les assassins ont été acquittés.
Tour à tour, ses proches, ses amis d'enfance, son coach à l'université, son ex-petite amie, vont témoigner des moments vécus avec Emmett, décrire le genre de garçon puis d'homme qu'il était et offrir un portrait de cet homme que la mort a malheureusement rendu célèbre.
Au-delà de la description d'Emmett, c'est l'occasion pour l'auteur de brosser une galerie de portraits vivants et touchants, d'offrir une radiographie d'une société qui ne va pas bien, où la violence et l'intolérance sont encore trop souvent légion.

J'ai beaucoup aimé cette façon de ne pas faire parler Emmett, de lui conférer une sorte d'intouchabilité, de laisser des ellipses sur certaines parties de sa vie. Cette narration distanciée qui permet de ne pas verser dans le pathos m'a conquise.
Commenter  J’apprécie          140
Louis-Philippe Dalembert, après l'excellent « Mur Méditerranée » nous transporte dans le Wisconsin, à Milwaukee, où il transpose le meurtre de Georges Floyd en Mai 2020 en la personne d'Emmett en lui inventant un passé qui décrit bien l'ambiance, le contexte, les difficultés de vie des afro-américains et la ségrégation raciale infusant encore dans la société américaine. de son enfance, à sa fin douloureuse, la personnalité d'Emmett nous est révélée par les témoignages des gens de son entourage qui l'ont accompagné, Authie et stokely, les amis fidèles de l'école, l'institutrice, le coach sportif de l'université, sa fiancée, Ma Robinson, l'ancienne gardienne de prison devenue pasteure...La construction et le rythme soutenu de la narration donnent une grande force à l'histoire et le sermon final de Ma Robinson, empli d'humanité et d'espoir nous offre un message universel de paix salutaire.
Commenter  J’apprécie          140
Un roman passionnant.
Au delà du meurtre de Georges Floyd filmé « en direct », un récit avec, en toile de fond, le décryptage sociétal, des années 1980 à nos jours, d'une terre africano étasunienne. Une fin de ségrégation raciale (récente: à peine 60 ans) qui peine à se mettre en place.
Un roman érudit porté par une plume fantastique.
Commenter  J’apprécie          130
Louis-Philippe Dalembert s'inspire du meurtre de George Floyd pour faire le portrait d'un homme, d'un quartier, d'une communauté, d'une société. Plusieurs personnes prennent la parole successivement pour parler d'Emmett, mort étouffé sous le genou d'un policier. le premier à prendre la parole est le gérant de la supérette et c'est très fort, d'entrée, car sa culpabilité est poignante. Ensuite, chacun de ses proches (institutrice, coach, amis d'enfance, ex-fiancée...) donne leur propre vision d'Emmett et de ce qui a mené à ce drame. Les personnages secondaires sont intéressants et attachants (Authie, Ma Robinson, la mère d'Emmett, mais aussi sa petite amie d'université, son coach) et la construction du roman fait monter la pression jusqu'à la marche en l'honneur d'Emmett qui est le point culminant du roman.
C'est très émouvant et révoltant mais la fin est malgré tout pleine d'espoir.
Commenter  J’apprécie          131
I CAN'T BREATHE !

Ce roman est un roman, il s'est librement inspiré d'un fait divers tragique au retentissement international de par ses caractéristiques sociales : celle d'un américain noir qui meurt après une horrible asphyxie de 9 minutes, plaqué au sol par un policier blanc, une scène intégralement filmée par des témoins et qui a soufflé sur les braises toujours ardentes des inégalités raciales aux États-Unis.

Dans ce roman qui n'est donc pas un récit de la mort de Georges Floyd, l'auteur haïtien Louis-Philippe Dalembert revient sur un drame fictif mais similaire ayant conduit à la mort d'Emmett suite à l'appel au 9-1-1 d'un gérant d'une supérette de Franklin Heights, un quartier au nord de Milwaukee, pour une banale histoire de faux billet.

Après sa mort médiatisée, une galerie de personnages vient nous parler d'Emmett, de son ancienne institutrice à son pote dealer, en passant par son ancien coach sportif à l'université, une ex petite amie, des amis d'enfance, ... Tous décrivent le même homme chaleureux et enthousiaste, une carrière possible dans le football professionnel jusqu'à cette blessure qui, mêlée à l'arrogance de la jeunesse, brise tous les espoirs et plonge Emmett dans une spirale infernale.

C'est un roman magnifique, incroyablement touchant que nous offre l'auteur au travers de tous ces récits débordant d'humanité. Ils viennent rappeler que, derrière chaque mort que chacun juge selon un tas de critères personnels, se trouvait un être vivant avec un passé, une famille, des amis et l'espoir d'une vie qui ne s'arrête pas si brutalement. À lire, et à relire, en attendant un monde meilleur.
Commenter  J’apprécie          120
Avec ce grand roman choral, captivant et émouvant, nous faisons la connaissance d'Emmett, un personnage fictif, double de George Floyd, mort en 2020 à Minneapolis, succombant à la brutalité d'un flic. Pour nous raconter son histoire, l'auteur donne la parole à toute une série de personnages. le premier est le propriétaire du magasin qui a appelé la police pour dénoncer un paiement réalisé avec un faux billet.
Hanté par cette soirée et par la phrase, "Je ne peux plus respirer", le propriétaire du magasin se sent coupable d'avoir tout déclenché.
L'histoire se déploie par la suite à travers les yeux de l'institutrice d'Emmett, de ses amis d'enfance et de son entraîneur. Avec ce roman, l'auteur montre ce que la littérature fait de plus remarquable : Il met en évidence toute la profondeur humaine de la situation.
En donnant vie à ses personnages de manière très réelle, il nous rapproche d'eux. Ce ne sont plus des personnages de fiction, ce sont nos proches, c'est nous.
Un roman fort et absolument nécessaire.
Commenter  J’apprécie          110
I will never go back to Alabama,
That is not the place for me
You know they killed
My sister and my brother
And the whole word let them
Peoples go down there free


Longtemps avant qu'il ne périsse sous le genou d'un policier blanc, le petit Emmet fredonnait cette chanson, un blues des années 60 que son père chantait souvent. Comment le garçon pouvait-il imaginer, que soixante ans plus tard, il ferait les frais, comme d'autres avant lui, de ce que la société américaine continue d'exprimer de haine et de mépris, dans une violence ordinaire, où les victimes sont noires et les bourreaux sont blancs.
L'assassinat de George Floyd par le policier Derek Chauvin, le 25 mai 2020 à Minneapolis constitue le point de départ du roman. Les noms ont changé, pas les faits. En redonnant vie à George sous les traits d'Emmet, l'auteur entend bien livrer aux lecteurs la radioscopie d'un homme et de ses proches, à travers son parcours, ses rêves, ses déceptions, dans une société où gagner ne va pas de soi quand on est pauvre et noir.
Ainsi la virtuosité reconnue d'Emmet au football, qui lui vaut son admission à l'université, ne lui permettra pas d'aller jusqu'au bout de son projet, la descente aux enfers sera lente mais inéluctable. C'est ce que raconte un choral à plusieurs voix, pour brosser un portrait dont la toile de fond met en relief une société bien particulière dans ses fonctionnements, ses normes mais aussi sa capacité de résistance avec de beaux portraits comme celui de Ma Robinson.
Louis Philippe Dalembert démontre avec efficacité dans son récit, de la force de la fiction pour rendre compte du réel.
Un livre éclairant sur les États-Unis aujourd'hui
Commenter  J’apprécie          110
Je découvre l'auteur avec ce livre et j'avoue avoir été sous le charme de sa plume qui nous transporte dans un récit très cinématographique.
Ce roman a également une construction originale : nous faire découvrir un personnage décédé à travers les témoignages des personnes l'ayant côtoyé (sa fiancée, son coach sportif,...).
J'ai très vite été embarquée dans le récit et j'ai rapidement pensé que ce livre pourrait être un coup de coeur.
Malheureusement, dans la seconde moitié du roman, j'ai commencé à décrocher... Trop de digressions, de redondances, de personnages...
L'auteur m'a perdue !
C'est dommage car le contexte est fort et passionnant. La notion de racisme est merveilleusement bien traitée mais quelque chose s'est enlisé à la moitié du roman ! Tant pis...
Commenter  J’apprécie          110
Emmett a été tué lors d'une arrestation musclée. Nous sommes aux États-Unis, dans la banlieue de Chicago. C'est un un quartier pauvre, un quartier noir. Un homme appelle le 911. La police, elle, est blanche. Elle représente la seule population blanche du quartier d'ailleurs. Ce texte n'est pas sans rappeler l'arrestation tragique de George Floyd il y a deux ans.

Un roman poignant écrit sous forme de différents témoignages. Ils nous permettent de retracer la vie de Emmett, son enfance, ses amitiés, ses amours...

Un très beau récit dans lequel j'ai aimé me plonger. Une immersion à la frontière entre blancs et noirs as ce pays où l'on pense que le rêve américain est pour tous, alors qu'il est limité qu'à une infime partie de la population.
Commenter  J’apprécie          100
On connait tous ce fait divers ignoble, la mort de George Floyd par étouffement sous le genou d'un policier sans scrupule. Dalembert s'en est emparé pour nous offrir l'histoire d'un homme ordinaire victime d'une société américaine encore bien aux prises avec le racisme.

« Je ne peux plus respirer. »

Le premier personnage à prendre la parole est justement le patron de la supérette, celui qui a appelé ce satané numéro, ce « nine-one-one », et ses paroles font mouche, inévitablement, parce qu'il s'en veut, parce qu'il aurait aimé ne l'avoir jamais composé ce numéro, parce qu'il aurait aimé ne jamais avoir entendu ces paroles épouvantables « je ne peux plus respirer ».

J'aurais pu accrocher à cette histoire, j'aurais pu me laisser porter par la langue de l'auteur, me laisser guider par les voix des personnages. J'aurais pu écrire un billet dithyrambique… ou tout au moins enthousiaste.

Je n'aime pas quand « ça ne le fait pas », quand je n'ai pas le ressenti que j'aurais tant aimé avoir. J'ai peu acheté de romans de la rentrée littéraire, mais celui-ci, ce fut le premier parce que j'avais énormément aimé Mur méditerranée du même auteur.

J'ai mis un temps infini à le lire, je l'ai même mis de côté le temps d'en lire un autre. Et pourtant qu'ai-je à lui reprocher ? Rien. C'est très bien écrit, le côté roman choral est intéressant, le thème est porteur… Alors ? Mais que s'est-il passé ? Et bien rien, justement. J'ai pourtant dégusté certains passages, lus et relus, j'ai aimé cette note finale d'espoir, mais c'est comme si je n'y avais pas cru.

Bon sang, vais-je réussir à expliquer ce manque d'engouement ? Peut-être cette distance entre les personnages et moi ? Peut-être ces voix trop peu différentes ? Peut-être ce manque de noirceur ? Peut-être ce côté trop lisse ? Et pourtant, il en dit des choses importantes, l'auteur, il en dénonce des faits horribles, il la critique cette société gangrénée par le racisme…

Et d'ailleurs, j'ai pris plaisir à lire certains passages, j'ai adhéré à certains propos, mais… j'aurais tant aimé… éprouver plus de sentiments, plus de révolte, plus de passion…

Ce n'est pas grave, je reviendrai vers vous monsieur Dalembert… un autre jour, un jour où je serai peut-être plus réceptive à vos mots.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (627) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3674 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}