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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'aimerais pouvoir dire que j'ai aimé cette lecture, que j'ai apprécié cette mise en fiction d'un événement tristement célèbre, que j'ai adhéré à cette narration composée d'une série de témoignages permettant de dire qui était Emmett, le personnage principal, de célébrer sa vie par-delà la mort. J'aimerais pouvoir dire que je me suis attachée aux personnages, que j'ai été émue par cette peinture sans concession de l'Amérique contemporaine et révoltée qu'on en soit encore là en 2021. Mais, en réalité, je n'ai réussi à aucun moment à entrer dans cette histoire. J'ai persévéré, j'ai même repris certains chapitres, rien à faire… Ce n'est absolument pas dû au sujet qui avait, sur le papier, tout pour m'intéresser mais au style et aux choix narratifs. Ce roman, qui pourtant présente une tragédie, manque de rythme et de souffle. Tout m'a semblé linéaire et distancié. Dommage pour moi ! Milwaukee Blues trouvera, j'en suis absolument certaine, ses lecteurs.

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Je n'aime pas juger une intrigue (je suis d'avis que l'auteur écrit ce qu'il veut, à partir du moment où c'est bien fait), MAIS (Vous la sentez venir ma grosse prétérition ?), je trouve difficile de s'attaquer à des sujets de société, car le risque est de s'effacer derrière eux, et ici c'est le cas. J'ai un peu la même impression qu'avec Soleil amer, celle de ne pas lire un roman, mais une sorte d'article romancé. (il n'y a pas d'ambiance, pas de description. On a l'impression de toujours être en mouvement, de ne jamais se poser pour instaurer quelque chose. Certes, au départ, ce sont des personnages qui racontent, ce serait étrange qu'ils décrivent ce qu'ils voient, mais la narration passe à la 3ème personne à la moitié, et c'est la même chose). Un autre problème, c'est qu'il y a encore beaucoup de clichés littéraires (beaucoup beaucoup beaucoup, même, entre un et trois par phrase, je ne vais pas les relever comme pour L.Hassaine, vous voyez l'idée). Alors, certes bis, ici, la différence, c'est que c'est les personnages qui parlent (donc ils n'ont pas à se soucier de la langue, a priori). Mais dans ce cas-là, pourquoi utilisent-ils des expressions françaises « à côté de ses pompes », « haute comme trois pommes » « saoul comme un cochon », etc ? Ça brise l'illusion romanesque ! C'est comme par exemple quand tous les personnages allemands parlent en anglais dans un film sur la deuxième guerre mondiale… Pareil avec l'image de l'albatros qui revient plusieurs fois. C'est une référence française, pas américaine (il y a aussi la madeleine de Proust, mais celle-ci s'est exportée me semble-t-il). Les différents protagonistes ont les mêmes tics de langage, « qui pis est » par exemple. Ça donne à ces voix censées être différentes un côté très artificiel, l'épicier parle comme l'ami qui fait le con, l'amie d'enfance parle comme l'ex, l'instit' comme l'étudiante. C'est dommage parce que la pluralité de voix est une bonne idée. Mais je ne vois pas leur unicité.

J'ai l'impression de traverser l'Amérique que je connais, qu'on connait tous à cause de la pop culture : American dream impossible, guerre du Vietnam, Woodstock, Angela Davis, les ghettos, la drogue, le campus,j'ai l'impression d'être devant le générique d'un biopic en route pour les oscars. Ici, je trouve les situations très stéréotypées : l'épicier d'origine pakistanaise, le « poulet Kentucky », la pauvreté avec seul le sport universitaire comme issue pour les personnes noires. Comment il perd sa couleur devant le succès, difficulté de couple mixte (O.J. Simpson ou Tiger Woods). Je sais que c'est une réalité… Mais je vois dans la littérature la possibilité d'ouvrir d'autres portes… (et de créer de nouveaux stéréotypes sur le long terme, mais c'est une autre question :D) Donc c'est dommage de voguer de stéréotypes en stéréotypes, ça donne un peu l'impression d'être bloqué devant 3-4 épisodes de Cold Case (PS : changer mes références).

Pareil, certains passages sont maladroits, par exemple quand l'étudiante parle de ses camarades « habillées comme des travailleuses du sexe », je veux bien qu'elle ait tellement intégré le slutshaming qu'elle le perpétue, mais ça ne colle pas, ça ne lui ressemble pas, puisqu'elle a l'air assez féministe quelques pages plus loin. Ou quand l'amie d'enfance évoque le concept de « angry black woman », je trouve que c'est mal intégré dans le texte, comme si on voulait à tout prix l'y inclure, mais sans le travailler. Ça ne suffit pas de le dire, encore faut-il le mettre en scène, sinon, ça fait pot-pourri, ou grille de bingo. Et quand je vois la bibliographie à la fin, je me demande si ce n'est pas le risque de faire trop de recherches, le côté exposé…

Et puis, cet homme que tout le monde aime, dont les filles sont amoureuses, les institutrices fières, ben il m'ennuie. Y a pas de crasse, rien à gratter, (et comme on sait dès le départ comment ça va terminer, y a pas énormément d'enjeux…).

Pour revenir à ce que je disais, je pense que c'est le souci d'écrire des livres trop dans l'actualité : on ne prend pas de recul, on ne peut être que dans l'hagiographie (au pire) ou la contextualisation (au mieux), on laisse la fiction de côté. On ne peut pas essayer d'expliquer (l'écrivain est un avocat). Et en tant que lectrice (et en tant qu'autrice), j'aimerais lire des livres qui me mettent mal à l'aise : ça aurait pu être intéressant quand il prend le point de vue du flic, de nous le rendre compréhensible, qu'on embrasse notre noirceur, qu'on soit choqué, qu'on se questionne (« est-ce que je serais capable de faire ça ? et pourquoi oui, et pourquoi non ? »), il y aurait eu plus de prise de conscience je pense que d'en faire un con raciste et sexiste. Ou de faire d'Emmet un salaud. La police ne devrait pas tuer, point. Ça aurait pu être bien. Ici, on se donne bonne conscience, moi je lis ce en quoi je crois, mais du coup, je m'ennuie, je ronronne.
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Les libraires des Espaces culturels Leclerc aiment Louis-Philippe Dalembert. En tout cas ils l'aiment suffisamment pour avoir sélectionné à nouveau son dernier roman parmi les finalistes du Prix Landerneau. Ayant partagé pleinement leur enthousiasme pour Mur Méditerranée, je me suis plongée avec plaisir dans Milwaukee blues avant de m'en extraire bien trop vite et bien trop déçue.

Après s'être emparé du sort des migrants candidats à la traversée de tous les dangers vers Lampedusa, Louis-Philippe Dalembert revient avec un nouveau thème d'actualité à la portée universelle : les violences policières envers les Noirs aux Etats-Unis. En s'appuyant sur le cas très médiatique de George Floyd, ce pauvre bougre qui a livré son dernier souffle sous le genou d'un policier blanc qui le maintenait à terre, Dalembert mène un nouveau combat à l'aide de son arme de prédilection : une plume chargée d'empathie.

Pour parvenir à ses fins, l'auteur s'est offert la liberté d'inventer la vie de cet homme sous une figure imaginaire prénommée Emmett. Mêler la fiction à la réalité pour lui laisser le chambre libre à toute interprétation, voilà qui est malin et séduisant sur le papier. Hélas, la narration ne s'est pas montrée à la hauteur de l'intention. Au lieu de redonner vie à son personnage, l'auteur l'a figé dans la mort en remplaçant l'action et les dialogues par des témoignages sous forme de très longs monologues. Très vite je n'ai plus eu l'impression de lire un roman mais plutôt une suite de dépositions de témoins figurant dans un rapport de police. La forme choisie enlève toute expression des sentiments, c'est froid, distant, clinique même, tout le contraire de ce à quoi l'auteur nous avait habitué avec ses migrantes hautes en couleur dans Mur Méditerranée.

J'ai été très déçue de voir la tournure que prenait ce livre que j'ai encore du mal à considérer comme un roman. Je suis d'autant plus déçue que je sais l'auteur capable de m'émouvoir avec ses personnages. Je me souviendrai toujours de l'instant où j'ai défendu son roman à Paris, face au jury du Prix Landerneau, les trémolos dans la voix, la gorge serrée. Mur Méditerranée a occupé toutes mes pensées pendant des semaines. J'espérais naturellement renouer avec une émotion aussi pure mais il est rare que la foudre frappe deux fois au même endroit…

Lien : https://www.lettres-et-carac..
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Ce livre me laisse pour le moins déconcertée.
Il présente toutes les ambiguïtés du genre : traduire en roman un évènement qui a bouleversé le monde entier.
Oui, c'est un roman.
Oui, l'auteur a tous les droits, même celui de changer le passé de la victime.
En même temps, profond malaise, le lecteur fait bien évidemment le parallèle avec la mort de Georges Floyd, qui n'était apparemment pas le grand et gentil black décrit, mais avait à son actif huit condamnations, pour trafic de cocaïne, braquage et avoir pointé un pistolet sur une femme enceinte.
Il aurait laissé tomber ses études et le hand-ball sans qu'une blessure n'en soit la cause et à ce moment-là serait devenu délinquant.
Apparemment, ses ex compagnes ne lui ont pas abandonné leurs enfants et il était toujours en couple avec sa compagne blanche.

Sa fin est suffisamment dramatique et injustifiable sans qu'il devienne un saint et que son histoire tourne à l'hagiographie...

L'auteur élude ce qui s'est passé ensuite dans de nombreuses villes des Etats-Unis, pillages, incendies, criminalité qui explose. Certains se sont bel et bien servis de la mort de Georges Floyd pour se livrer à de graves exactions.

C'est pourquoi écrire un roman si peu de temps après cet évènement tragique me met mal à l'aise.

Sans compter quelques coquetteries bien dans l'air du temps :
P. 65 : Un dealer noir qui parle en inclusif ? "Comme toutes les cheffes de famille..."
Ah Ah !!!!
Sans oublier le fameux "celles et ceux"
Ah Ah !!!!
J'ai noté certaines chansons évoquées dans le roman, je les ai écoutées et beaucoup appréciées, entres autres :
Milwaukee Blues violon, banjo, contrebasse et guitare
Cotton eye Joe (Redneck music)
Sweet home Chicago
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Les mots ‘I can't breath' prononcés par Georges Floyd ont fait le tour du monde. En destinant ces mots à Emmett, un adolescent issu des ghettos noirs prêt à s'envoler dans une carrière de footballeur (américain), Louis-Philippe Dalembert s'attaque à un mur.

Les amis d'enfance et les personnes qui ont croisé le chemin d'Emmett témoignent à tour de rôle de sorte qu'une toile se tisse autour d'un homme ordinaire en proie au racisme et aux galères.

Milwaukee Blues peine en raison de la juxtaposition des récits et de l'écriture plate. In fine, j'ai savouré la brise d'humanité qui émane de Ma. Robinson.

# Prix Landerneau 2021
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Fasciné par la plume de Louis Philippe DALEMBERT et intéressé par le thème général (meurtre de George Floyd, racisme systémique américain, pauvreté des ghettos,...etc), j'étais enthousiaste à l'idée de lire ce roman.

Patatras. Une vraie déception. Une impression de déjà lue.
Quel Dommage. Je n'ai pas accroché à ce roman chorale.

Mon point positif est néanmoins la bande son BLUES qui jalonne les pages de ce roman.
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J'attendais avec impatience la lecture de Milwaukee Blues après avoir entendu le témoignage de l'auteur sur France Culture.
Il raconte ses débuts en littérature à Haïti. L'image de l'enfant qui vole des livres dans l'armoire verrouillée de son grand frère, ou de celui qui commence en tant que conteur, en imaginant les dialogues de films muets m'avait tout à fait charmée.
Avide de retrouver ce style oratoire si particulier dans son livre, j'ai été déçue par ce roman au point de ne pas le finir. Peut-être à tort d'ailleurs, car en lisant les critiques, il paraît que la fin est dynamisée.
L'histoire est malheureusement d'actualité et fait écho aux violences policières aux Etats-Unis, notamment en réaction au meurtre de George Floyd. Mais le style de l'auteur et l'intrigue s'effacent derrière des revendications, et le texte n'en devient plus si littéraire.
Le parti pris de l'auteur d'un roman choral paraît cohérent avec la thématique du livre, mais à vouloir donner trop de points de vue, on finit par tomber dans le pathos. Je trouve cela regrettable: on attendrait d'une telle oeuvre qu'elle soit porteuse d'espoir, mais j'ai trouvé qu'au contraire, elle s'inscrivait trop dans le passé.
Par ailleurs, j'ai trouvé que l'histoire manquait de cohérence, trop manichéenne, trop lisse. La pluralité des personnages fait qu'on ne peut pas les explorer totalement: je suis restée sur ma faim à ce niveau là. Même le personnage d'Emmett, sur qui l'histoire se concentre est peu recherché.
Par ailleurs, les références sont peu subtiles, notamment quant au choix du prénom du protagoniste par exemple, qui est expliquée dans le roman directement.
En bref, un roman trop peu subtil, long, et manichéen qui m'a déçue par rapport à l'idée que j'avais de la plume de cet auteur pourtant réputé.
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Louis-Philippe Dalembert a-t-il prêché par excès de vitesse en voulant, semble-t-il, être le premier à romancer la fin tragique de George Floyd ? Les personnages, pas très consistants, défilent les uns à la suite des autres et s'expriment avec, bien souvent, les mêmes tics de langage et les mêmes récriminations. C'est un roman américain écrit en français mais avec plein d'expressions et de mots anglais comme nine-one-one, My little sister, dad, self-control, Welfare, We want Em-mett, etc.

Le pote dealer qui dit : « le regard d'un môme qu'a faim… » « Que'que chose » mais aussi, l'usine […] qui jouxte.

L'institutrice : […] voire pour rien du tout p27
L'institutrice : […] voire pour la famille p30
Le coach : […] voire deux années avant lui p.93
Le coach : […] voire le présent qui est le nôtre p.96
Le fils prodigue : […] voire trois enfants sur les bras p.167

Pour Marie-Hélène, Trump est l'autre polichinelle à moumoute p.160 et un pantin à moumoute p.186

Surprenant de lire :
Jamais tu me feras pratiquer ce sport de Blanc. p122

Qu'est-ce qu'elle fout là, la Blanche ? p132

L'entrée progressive de Marie-Hélène dans sa vie contribua au fur et à mesure à lui remettre les pieds sur terre, sans le castrer toutefois de cette énergie … p.187

L'ex : Devant mon regard dubitatif, il m'a sorti que ça ne changeait rien pour nous. « On s'aime c'est l'essentiel baby. Je me vous mal passer le reste de ma vie dans toi à mes côtés. Elle aurait aucune saveur. Un peu comme un barbecue sans viande. » Il savait causer, le bougre. p148

Un roman bâclé, redondant, stagnant. Ma lecture s'est terminée à la page 200.
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