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sur 1144 notes
Kamel Daoud, journaliste pour le Quotidien d'Oran, aime et admire Albert Camus. Cependant, il lui fait un reproche important : ne jamais citer le nom de l'homme tué par Meursault, sur une plage d'Alger, un assassinat raconté dans L'Étranger, chef-d'oeuvre paru en 1942. Il le nomme simplement l'Arabe et cela revient vingt-cinq fois dans ce roman. Il n'a même pas un prénom. Comme l'écrit Kamel Daoud : « … on ne tue pas un homme facilement quand il a un prénom. »
Ici, l'auteur se met dans la peau du jeune frère de la victime, Haroun, qui, au soir de sa vie, se confie, dans un bar d'Oran, à un inconnu, « monsieur l'inspecteur universitaire ». À son tour, il ne cite jamais Camus et fait comme si L'Étranger avait été écrit par l'assassin, Mersault lui-même.
Personnage important du récit, la mère qu'il nomme M'ma, est omniprésente. Elle est même derrière lui lorsqu'il commet à son tour un crime : « le Français qui avait eu le malheur de venir se réfugier chez nous cette nuit d'été 1962, moi, avec mon bras qui ne retombait pas après le meurtre, M'ma avec sa monstrueuse exigence enfin vengée. »
Joseph Larquais, parent des propriétaires qui employaient M'ma, est comme une victime expiatoire du meurtre de celui qu'il nomme enfin Moussa Ould el-Assasse. Ces Français ayant pris la fuite, Haroun et sa mère s'étaient installés dans leur maison, à Hadjout, ex-Marengo, comme cela s'est passé presque partout lors de l'indépendance de l'Algérie.
L'écriture est précise, agréable et ne ménage personne. Lorsque Haroun et sa mère quittent Alger, il parle d' « un immense labyrinthe fait d'immeubles, de gens écrasés, de bidonvilles, de gamins sales, de policiers hargneux et de plages mortelles pour les Arabes. » Plus loin, il ajoute : « Alger, dans ma mémoire, est une créature sale, corrompue, voleuse d'hommes, traitresse et sombre. »
Puis, il parle de la société algérienne depuis l'indépendance, de la religion aussi lorsque son voisin récite le Coran à tue-tête : « La religion pour moi est un transport collectif que je ne prends pas… aller à Dieu à pied mais pas en voyage organisé… je déteste la religion et la soumission… » Il n'oublie pas cette langue française apprise pour devenir « l'instrument d'une enquête pointilleuse et maniaque. »
Enfin, il y a l'amour rencontré grâce à Meriem qui enquête à partir d'un livre d'un auteur célèbre qui avait raconté la mort d'un Arabe et en avait fait un livre bouleversant « comme un soleil dans une boîte. » Haroun en tombe amoureux dès la première minute mais : « Elle appartient à un genre de femme qui, aujourd'hui, a disparu de ce pays : libre, insoumise et vivant son corps comme un don, non comme un péché ou une honte. »
Kamel Daoud écrit avec son coeur et ne mâche pas ses mots au risque d'être menacé dans sa vie même, une raison de plus pour lire Meursault, contre-enquête.
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Pour plusieurs, L'étranger d'Albert Camus a été une lecture obligatoire à l'école mais ce ne fut pas mon cas. Je ne l'ai jamais lu... Alors le but de l'exercice de style de Kamel Daoud m'a probablement échappé. Quoique j'ai beaucoup apprécié son écriture, sa construction, ce roman me ramène inévitablement à l'ouvrage de Camus que je me devrai de lire. J'ai pressenti à travers Meursault, contre-enquête, la puissance de l'oeuvre célébrée et ça, c'est magnifiquement rendu.
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Pari fou, pari osé : s'attaquer à « L'étranger » de Camus, monument de la littérature française contemporaine s'il en est, et le réécrire en creux avec la voix et le regard d'Haroun, le frère de l'Arabe. Des décennies plus tard, ce dernier erre dans un café minable d'Oran où il déverse à qui veut l'entendre sa version. L'histoire vue du côté des victimes en quelque sorte. Ce changement de point de vue bouleverse toute l'approche du meurtre et s'enrichit de l'effet du temps. Celui qui génère rancune et amertume, qu'elles soient collectives ou intimes, mais aussi le présent. La collusion entre le passé et aujourd'hui donne une dimension vertigineuse à la démarche. Les combattants d'hier, partisans de la décolonisation, sont devenus des tyrans… la désillusion est à la mesure de l'espoir et de l'héritage trahis.
Si la presse et l'actualité ont focalisé sur l'aspect politique du livre, il ne faut pas moins oublier ses dimensions intimes (comment vivre et grandir dans l'ombre d'un frère mort ?) et littéraires (le style, la question de l'appropriation de la langue de l'ennemi). Pari osé, oui mais pari gagné.
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Dès sa sortie, ce roman m'a interpelé. J'étais prête à attendre pour le lire, mais le hasard a voulu que je le trouve d'occasion. Bref, après m'être replongée dans L'étranger de Camus, j'ai pu me lancer dans la lecture de ce livre, qui m'a plu, et un peu dérouté.
La 1ere phrase est l'inverse de celle de Camus dans l'étranger. J'aime bien le ton du narrateur, qui est le frère de l'Arabe, sa façon de reprendre des éléments du livre de Camus. Il arrive aussi qu'il nous interpelle tantôt en qualité de lecteur, tantôt comme inspecteur, comme à la page 27. Les références à L'étranger sont nombreuses, je l'ai déjà dit, donc je me réjouis de l'avoir relu. il apparait dès le début que le frère Haroun a un objectif, il souhaite réparer l'oubli de son frère assassiné, rétablir son identité, même s'il l'a peu connu.
Le narrateur revient sur le meurtre de Meursault, sur l'après, sur les conséquences de la mort de Meursault pour lui, pour sa mère. Cette dernière s'est lancé dans une enquête, qui n'a mené à rien. Souvent, il en appelle aux faits, si bien qu'il a une version des faits, mais on tourne en rond et il ne sait visiblement rien. Son frère a été abattu sur une plage, le corps a disparu, la tombe de son frère est vide, et cela le hante.

Finalement, moi qui pensais lire l'histoire de l'Arabe, avoir l'autre version de l'histoire, je déchante un peu. Pourtant, l'objectif affiché par le narrateur était annoncé, il voulait consacré son récit à « l'Arabe » (à qui il donne une identité : Moussa), mais il s'avère qu'on a plutôt affaire à sa propre histoire. Comment, lui et sa mère, ont vécu la disparition de Moussa, puisqu'il acquiert bien une identité ici ?
Kamel Daoud décortique L'Etranger en remettant en cause des éléments, tels que l'existence de la soeur de l'Arabe par exemple, ainsi il y a un va-et-vient régulier avec l'oeuvre de Camus . Ce roman est aussi l'occasion pour l'auteur d'aborder la décolonisation, vécu par les colonisés. La question de l'identité pour Haroun, que ce soit celle de son frère ou bien la sienne, est également importante. Bref, ce roman est intéressant pour plusieurs raisons, mais il a un moment failli me perdre. Les effets d'annonce du narrateur qui tombent à plat me désespérait, mais j'ai poursuivi et le résultat m'a plu dans l'ensemble.
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Moi aussi j'ai lu sa version des faits. Comme toi et des millions d'autres. Dès le début, on comprenait tout : lui, il avait un nom d'homme, mon frère celui d'un accident.

Oran, un vieil homme se confesse dans un bar. Il raconte sa vie indissociable de la mort de son frère Moussa assassiné sur une plage par L'Etranger, un certain Meursault.
Celui qui a été assassiné est mon frère. Il n'en reste rien. Il ne reste que moi pour parler à sa place, assis dans ce bar, à attendre des condoléances que jamais personne ne me présentera.
Un meurtre impuni qu'Haroun portera sur ses épaules depuis ce jour de 1942 où il n'avait que sept ans jusqu'à aujourd'hui où soir après soir il va se délester de son bagage, du drame de toute une vie, devant un inconnu. Il ignore ce qui s'est vraiment passé, vivant avec sa mère pleine de colère et d'espoir de vengeance son seul souvenir est celui des histoires qu'elle lui racontait, celles d'un frère devenu une sorte de martyr. Une enfance à suivre sa mère à la recherche de réponses, d'indices, et de l'assassin.
L'auteur montre un rapport à la mère très dur, la mère comme génitrice qui a un ascendant sur son fils très marqué l'empêchant presque de vivre sa vie, le vouant à vivre dans l'ombre d'un mort; et la mère comme patrie, l'Algérie, ce pays où le marbre des sépultures est volé chaque nuit, où tout est devenu sale, où l'on repeint sans cesse des immeubles sales insalubres .

Des mots sublimes aussi pour décrire et tenter d'expliquer le meurtre qu'il commettra lui-même vingt ans plus tard, en 1962 année de l'Indépendance, à l'encontre d'un français. Un geste vu comme une réponse à l'assassinat de son frère par la mère, et comme une bêtise par les forces de l'ordre qui ne l'inquiète même pas.
Des années à vivre dans l'ignorance de l'existence d'un livre, celui du meurtrier, celui de Meursault, tel est la description qui est donné du livre « L'Etranger » d'Albert Camus. Un livre qui éclaire enfin le narrateur, lui livre les explications d'une réalité qu'il ignorait.
J'ai lu presque toute la nuit, mot à mot, laborieusement. C'était une plaisanterie parfaite. J'y cherchais des traces de mon frère, j'y retrouvais mon reflet, me découvrant presque sosie du meurtrier.
C'est un passage troublant qui donne l'impression que le narrateur a toujours vécu dans un rêve (plutôt un cauchemar), qu'il se réveille et voit enfin la vie autour de lui.
Je sais que si Moussa ne m'avait pas tué – en réalité : Moussa, M'ma et ton héros réunis, ce sont eux mes meurtriers – j'aurais pu mieux vivre, en concordance avec ma langue et un petit bout de terre quelque part dans ce pays, mais tel n'était pas mon destin.

C'est un récit miroir tant les rapports entre les deux histoires sont nombreux, deux versions des faits, deux vie résolument différentes et pourtant lié au même évènement. Mais ce que raconte aussi ce livre c'est le problème de l'identité, des racines et de la langue.
Une langue se boit et se parle, et un jour elle vous possède ; alors elle prend l'habitude de saisir les choses à votre place, elle s'empare de la bouche comme le fait le couple dans le baiser vorace.
de la religion aussi, que le narrateur renie avec véhémence :
La religion est pour moi un transport collectif que je ne prends pas. J'aime aller vers ce Dieu à pied s'il le faut, mais pas en voyage organisé.

Le narrateur en oubli donc sa langue pour mieux se plonger dans celle de L'Etranger et pouvoir le démasquer. Finalement il ne fait que « déambuler » dans sa propre existence.
La langue française me fascinait comme une énigme au-delà de laquelle résidait la solution aux dissonances de mon monde.
Une langue que l'auteur maitrise si bien que ce roman avec son style et toutes ces images en fait un long poème sur la volonté d'un homme a donné enfin un nom à son frère L'Arabe.
Ces dernières lignes m'avaient bouleversé. Un chef-d'oeuvre, l'ami. Un miroir tendu à mon âme et à ce que j'allais devenir dans ce pays, entre Allah et l'ennui.
Magnifique.

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Hurler que je suis libre et que Dieu est une question pas une réponse, et que je veux le rencontrer seul comme à ma naissance ou à ma mort.
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Je termine la lecture de « Meursault contre enquête » de Kamel Daoud et je dois dire que, ayant commencé le livre, je n'ai pu le lâcher qu'à la fin. Ecrit dans une langue superbe et il y a d'ailleurs, au passage, dans ce roman un bel éloge de la langue française, ce fameux « butin de guerre » que Kamel Daoud a su si bien exploité.
Mais c'est évidement le parti de l'écrivain qui intéresse et nul ne pourra désormais lire l'Etranger de Camus avec le même regard. Là ou Camus n'évoque que l « l'arabe » surgit un homme dont le frère, très jeune, au moment ou l'Arabe est tué passe sa vie a essayé de chercher ce frère et a le faire revivre. L'écrivain connaît très bien l'oeuvre de Camus, l'Etranger, bien sûr, mais aussi la chute puisque ce frère de l'arabe fait son récit dans un bar sous forme d'une confession qui n'est pas sans rappeler La Chute.
« Songes-y, c'est l'un des livres les plus lus au monde, mon frère aurai pu être célèbre si ton auteur avait seulement daigné lui attribuer un prénom, H'med ou Kaddour ou Hammou, juste un prénom, bon sang ! »
« Ah, la plaisanterie ! Tu comprends maintenant ? Tu comprends pourquoi j'ai ri la première fois que j'ai lu le livre de ton héros ? Moi qui m'attendais à retrouver dans cette histoire les derniers mots de mon frère, la description de son souffle, ses répliques face à l'assassin, ses traces et son visage, je n y ai lu que deux lignes sur un arabe. le mot « Arabe » y est cité vingt cinq fois et pas un seul prénom, pas une seule fois. »
Il y a, aussi, dans ce beau roman, des notations sur l'Algérie d'après l'indépendance, sur la place de la religion que le narrateur déteste, sur la régression des femmes dans ce pays. le narrateur a connu et aimé une femme qui a résisté a la pesanteur sociale, une femme libéré comme il en existe, selon lui de moins en moins dans le pays. S'inspirant du dialogue de l'Etranger condamné a mort avec le prêtre, il y a de belles pages d'invectives, de cris contre cette religion qui veut s'insinuer partout.

Au total un magnifique roman qui a connu des critiques très positives et qui devraient connaître, je l'espère, une grande diffusion en France. Souhaitons, dès lors, que les Editions Barzakh fassent le nécessaire pour que ce récit puisse trouver son lectorat en France. Je me rends compte qu'il ne sera disponible sur Amazon qu'en mai 2014. J'espère vraiment qu'alors on reparlera de ce beau roman.
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Le frère de l'Arabe raconte sa version des faits racontés dans "L'étranger", de Camus . Et il devient une sorte de Meursault lui-même !
Il en profite pour critiquer la colonisation et l'Algérie d'aujourd'hui.
C'est une exercice de style intelligent et bien fait. Mais il m'est un peu tombé des mains … Il faudrait peut-être le relire.
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Difficile d'écrire la critique d'un livre qui m'est tombé aussi rapidement des mains. Je me contenterai donc d'une rapide description de mon expérience de lecture : celle d'assister à une logorrhée vaine qui ne réussit jamais à saisir son objet.

On comprend le point de vue de Kamel Daoud (qui n'est pas sans intérêt et dont j'apprécie au demeurant certaines idées), on entend sa colère, on la voit même. Mais elle reste informe, comme celle d'un enfant qui frappe sa pelle contre le sable car son château s'est effondré, créant pour ses témoins davantage d'irritation que d'empathie.

Et puis je ne comprends toujours pas cette habitude de nombre d'auteurs français et francophones de tourner autour du pot pour nous dire qu'ils vont nous raconter une histoire, ou qu'ils sont en train de le faire, au lieu de tout bonnement la raconter. Cette distance artificielle, qui se donne des airs "méta" (méta-quoi, je n'en sais rien) ne semble avoir aucune raison d'être si ce n'est celle de l'auteur se regardant écrire et ne réussissant pas à s'immerger lui-même dans son récit, car ce plongeon demande une dissolution de l'ego dont il est incapable.

Tout cela est très paradoxal car on imagine Daoud admirateur de Camus. Pourtant, au-delà de la forme, rien ne semble plus éloigné de la poésie naïve de L'Étranger que Meursault contre-enquête. C'était sûrement l'objectif de Daoud. Mais cela méritait-il un roman ? J'avais lu à sa sortie un article de l'auteur présentant son livre et sa démarche. Il était excellent. J'aurais dû m'en contenter.
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L'enquête, Monsieur le commissaire ou mieux la contre enquête, repose sur un malentendu: L'auteur du livre « L'étranger « n'est pas Meursault, ce dernier est un des personnages du livre de Camus et rien ne dit que Camus entérine le meurtre d'un Arabe sur une plage à 14 heures de l'après midi.
Ceci dit, chef d'oeuvre que ce roman écrit par le frère de Moussa l'assassiné ( ou par Kamel Daoud, allez savoir), qui d'abord donne un nom à son frère, contemple le deuil de la mère , deuil diabolique , surprenante comédie qu'elle joue à merveille et qu'elle négocie sans fin, en retirant définitivement ses regards du fils qui reste, et qu'elle traite come un mort, puis reste embarrassé dans la culpabilité d ‘être toujours vivant.
Ce roman, de plus, repose les bonnes questions sur la colonisation, pourquoi Daoud préfère parler la langue de l'oppresseur, pourquoi dans le procès de l ‘Etranger le meurtrier est condamné non pas pour avoir tué un Arabe, mais pour ne pas avoir pleuré sa mère et être allé au cinéma. L'absurde selon Camus.
Et aussi, son refus des minarets tonitruants, de la mauvaise foi et de l'hypocrisie de ceux qui se précipitent, par oisiveté, vers les ablutions , la récitation de versets , les invocations suppliantes, manière de demander tout à Allah en se défaussant de sa responsabilité propre.
Puis, heureusement, renversement: du drame vécu par le frère de Moussa, un roman a été écrit. Génial renversement ! Comme si Camus avait écrit selon un fait divers, qu'il n'avait été question que de ce fait divers dramatique, sans que les protagonistes connaissent l'existence de ce chef d'oeuvre, bien que depuis le début l'existence d'un livre, avec ses inexactitudes par rapport à ce qui était réel, était connu de celui qui parle.
Magnifique jeu entre l'auteur, son refus des religions abrutissantes,
ses personnages, depuis la colonisation jusqu'à l'Indépendance et leur appropriation des maisons laissées vacantes par les colons, l'auteur non nommé ( Ah, ah !) du roman l'étranger, et Meursault, supposé être le meurtrier ET l'auteur du roman. Jeu que nous, nous ne pouvons ignorer et qui faisons l'aller/retour à chaque page, avec délices.
Magnifique aussi ce que dit Daoud de Camus, sans le nommer.
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