J'ai suivi Marianne Escan(Dieu) dans sa croissance physique et psychologique. Sont abordés les thèmes de l'abus sexuel, de l'identité, du non-dit, du secret, de l'affection (ou non) d'une mère pour son enfant (et inversement), de l'expression maladroite des sentiments, de leur ambivalence aussi... qui amènent quelques réflexions et interrogations :
Savons-nous donner ce que l'on n'a pas reçu ? Et oublier (pardonner ?) ce qui nous a affecté ? L'enfant peut apprendre le prestige du silence, l'élégance du retrait sans que ses parents ne lui aient soufflé mot. Mais sans les regards, les câlins, les attentions, les partages, les dialogues maternels et l'abus sexuel d'un adulte, un enfant peut-il se construire, grandir, s'épanouir ? Et si "oui", à quel prix ? La résilience va-t-elle opérer ? Plus tard, le devoir avant le simple plaisir rend-t-il la personne heureuse ? Les choses s'arrangent-elles avec le temps ? Et si elles ne s'arrangent pas, alors c'est qu'elles s'aggravent. Ou les deux à la fois. Elles s'arrangent sur un plan et se dégradent sur un autre. C'est parfois (souvent ?) compliqué les relations entre parents et enfants. Et une fois adulte, cet enfant saura-t-il donner à son tour de l'amour à son propre bambin ou bien continuera-t-il à se taire ? Le silence est-il générationnel ou peut-on le casser et faire autrement ? Et que fait-on du manque, de la souffrance engendrée ? Pas facile tout ça. Mais il y a de la matière pour écrire un livre, forcément.
Montre-moi le livret de famille est un huis clos familial étouffant, touchant, intimiste, optimiste (?) porté par une écriture sensible aux accents du terroir, qui va droit au coeur.
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L'enfer, c'est les autres, famille je vous haïs