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EAN : 9782382845639
Editions des Equateurs (17/05/2023)
4.2/5   48 notes
Résumé :
Né en 1903, mort en 1985 Jankélévitch connu les succès au crépuscule de sa vie et fut l'un des philosophes alors les plus médiatiques. Il est aujourd'hui le penseur qui convient pour conjurer la désespérance et le pessimisme. Jankélévitch nous apprend le charme de l'instant, les joies de l'action, nous met en garde contre les conformismes de la pensée et les mondes enrégimentés. C'est le pianiste de la philosophie, il joue sur les concepts comme sur un clavier. Ne m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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La perfection de la clarté
ET
la plénitude de la simplicité.

Ces deux lignes peuvent paraître assez prétentieuses, mais j'ai réellement
été éberlué par ce petit livre. Si vous me dites "philosophie", je me prépare à faire des efforts, à me concentrer, à essayer de comprendre, à saisir ce qui se dit. Ici, rien de tout cela. Un plume allègre introduit les thèmes principaux et - j'ai presque honte à la dire - l'on comprend comme par magie le résultat de dizaines d'années de réflexion. Ainsi passent la revue le temps, la mort, la nostalgie, l'humour, le courage, l'amour, la pureté, la justice , le pardon, le mal même. Tous sont traités avec le même sérieux, la même légèreté, et révèlent leur limpidité. C'est dans cette simplicité que l'on reconnait le maître. Quelle leçon pour tous ces verbeux aérophages ...

Je ne résiste pas au plaisir de vous confier une dernière citation :

" Dans une vie libre, il y a la permission d'espérer qui est tout. Car la liberté, c'est l'espérance permise."

Je ne peux que vous recommander, humblement, ce merveilleux petit livre.

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Un Vladimir peut en cacher un autre.

J'ai suivi des chemins de pensées, de ceux qui permettent, par des sentiers détournés, de comprendre, d'interpréter, des concepts philosophiques.

Ceux de Vladimir Jankélévitch ont le pouvoir d'ouvrir l'esprit sur ce qui fait l'essence même de notre humanité.
Les mots que pose Cynthia Fleury sont précieux pour nous guider et appréhender le Je -ne- sais -quoi et le Presque-rien chers au philosophe.
Grâce à elle, les réflexions de Janké (pour les intimes) sur le temps,les vertus et la musique, indissociable selon lui de la philosophie,sont source de lumière,comme des lucioles dans la nuit estivale.
Son discours sur l'engagement et l'histoire dans ce qu'elle peut avoir d'imprescriptible au sens du tragique et de l'irréversible m'a interpellé .
En effet,Jankélévitch fera connaissance de par ses origines, avec l'antisémitisme, " le malaise du semblable vis à vis du presque semblable. "
"De ces années d'humiliation, de clandestinité, de résistance, il gardera toujours une distance vis-à-vis de l'Allemagne mais également de cette patrie qu'il aimait tant,la France."

Il faut prendre son temps pour saisir les paradoxes de ce penseur clé du 20ème siècle qui" travaillait pour le 21ème " et " si mourir ne s'apprend pas", on peut toujours apprendre les variations de la vie,entre humour et sérieux, pour mieux lutter contre le conformisme et la pensée unique.

Un grand merci à Babelio et aux éditions des équateurs pour ce livre de la collection " Un été avec..." qui permet une approche décomplexée des grands auteurs classiques .
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Court mais dense hommage au penseur de l'engagement et de l'Histoire.

Pour qui n'a pas encore lu les écrits de Vladimir Jankélévitch, ce petit fascicule lui permettra de s'en emparer suffisamment pour s'en approcher.
Cynthia Fleury, philosophe et professeure titulaire de la chaine Humanités et santé au Conservatoire national des arts et métiers, réussi à condenser les idées qui tenaient à coeur à Jankélévitch.

Elle les range sous quatre parties directrices :
le penseur du temps
le penseur des vertus et de l'amour
la philosophie indissociable de la musique
le penseur de l'engagement et de l'Histoire (avec un grand H).
Puis elle présente, mot après mot, idée après idée, les pensées essentielles à Jankélévitch pour vivre le monde. Chaque idée est présentée sous forme de chapitres très condensés - 4 à 5 pages maxi - dans lesquels elle arrive à placer le dominant ou le constitutif de ce philosophe. A chaque mot correspond ce qui est fondamental pour lui.

L'autrice, avec ses mots à elle, mais respectueux des discours de Jankélévitch, précise les paroles phares de l'oeuvre. Elle nous parle ainsi de sa passion pour Fauré, Liszt et Ravel, de ses maitres tel que Bergson, de ses amitiés telle que celle pour Louis Beauduc connu en Normal sup en 1923, de son marquant traité des vertus et de bien d'autres préoccupations.
Petit exemple, celui de la définition de la nostalgie : Jankélévitch dit que « la nostalgie c'est le non consentement à l'irréversible, au temps qui passe et non à une époque merveilleuse qui ne sera plus. »

Citations :
« Jankélévitch est le grand maître des paradoxes. Sa philosophie morale allait définir un concept de liberté, …la liberté n'est pas ‘'quelque chose qui est'', au sens où la liberté n'est pas un ‘'état'', quelque chose qu'on peut posséder… La liberté est libératrice, c'est une dynamique de libération.»
« L'irrévocable est la mesure du temps…Tout passe, tout est toujours en mouvement, vers l'avant, et si le temps nous donne des allures de répétition, ce n'est là que pure illusion, rien ne se répète, tout est inédit et inéluctable. »
« Le pardon et l'insoluble problème : l'impardonnable. Si nous pardonnons seulement ce qui est pardonnable, est-ce vraiment du pardon ? Pour pouvoir être, authentiquement, pardon, faut-il qu'il soit sans conditions ? Ou, à l'inverse, est-ce précisément parce qu'il y a des choses impardonnable que la morale existe ? »
« Cette formule du ‘'je-ne-sais-quoi'' a été choisie par Jankélévitch parce qu'il est difficile, voire impossible d'en dire précisément quelque chose, de lui donner une couleur définitive, par exemple celle du bonheur… Quand il y a tout pour être heureux, et qu'il reste dans l'âme un je-ne-sais-quoi, pas forcément mélancolique et langoureux,… alors vous pouvez être certain que vous êtes en présence de ce ‘'je-ne-sais-quoi''. »
« Vous voulez être juste ? Il faudra être courageux. Vous voulez aimer ? Il faudra l'être également. »
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Du philosophe, beaucoup d'entre nous connaissent la voix, une voix singulière, musicale, accrocheuse, légèrement éraillée, qui s'incruste profondément dans la mémoire. Sont-ils nombreux ceux qui peuvent résumer son apport à la vie des idées ? Autant dire que c'est une vraie belle idée de confier à Cynthia Fleury, philosophe, psychanalyste et auteure la tâche d'écrire et de présenter à la radio cette série d'articles. Départ pour un voyage entre légèreté et sérieux, comme la vie, sur une ligne de crête fragile et précieuse.

Vladimir Jankélévitch est le philosophe de la légèreté, une légèreté toute relative qui l'a conduit à développer – sur trois tomes parus en 1980 ! – le charme du Je-ne-sais-quoi et l'importance du Presque-rien. Deux notions qui pourraient rendre perplexe si on a une vision étriquée de la philosophie, d'une discipline permettant d'interroger et de répondre aux grandes questions existentielles – la mort, la liberté, le temps… Lui cultive la légèreté indissociable du rêve, l'humour côtoyant l'ironie, mais sans s'y perdre. le philosophe joue du piano, se passionne pour la musique, il y cherche les réminiscences de ses origines juives et russes. Liant philosophie et musique, il met ses mots sur la virtuosité de Litzt, écrit sur la morale et le plaisir à partir de l'oeuvre de Ravel. de la musique de Gabriel Fauré, il affirme :
« En l'écoutant, en cherchant à la penser, c'est à la fois sa métaphysique et sa morale qu'il définit, et plus simplement la vie de l'homme, sérieuse et superficielle, bouleversante et frivole, entre imposture et grâce. Debussy et le mystère de l'instant, p.355 »

Un des chapitres s'intitule : Les pas dans la neige. A partir de la musique de Debussy, le philosophe ausculte le mystère du temps. Là, en fidèle héritier de Bergson, il devient tout à fait sérieux, d'une gravité ne sombrant pas dans la tristesse, communiquant sa fascination pour l'étincelle de vie, superbe, étonnante, belle dans l'absence-présence. Ses variations d'idées sur fond de l'oeuvre Les pas dans la neige m'ont enchanté, j'ai tout de suite fait le rapprochement avec ces mains humaines en négatif datées de 27 000 ans de la grotte Cosquer dont j'avais lu un article peu de temps auparavant… Même mystère de l'instant, d'un éclair dans la nuit, « l'apparition disparaissante […] la pensée de cet absent-présent nous trouble et nous bouleverse jusqu'à l'angoisse. Car il y a en elle la présence virtuelle de tous les êtres depuis l'origine du monde ».

Prince des paradoxe, Jankélévitch a inventé la notion de « primultime », chaque instant est le premier (prima) et aussi le dernier (ultima). Il est joueur et peut-être poète puisque faire poésie, n'est-ce pas utiliser les mots afin de trouver de nouvelles voies de conscience et d'émancipation ? L'irréversibilité du temps, ainsi théorisée nous fait comprendre que chaque battement du coeur est unique et doit inviter à se saisir de l'instant pour lui donner du sens.

Cette présentation ne prétend pas résumer la pensée du philosophe, que je n'ai pas étudiée dans le texte. Il s'agit de mon ressenti à la lecture de ce petit livre très dense, union féconde de la littérature et de la radio quand celles-ci diffusent la culture pour tous et pour chacun. Sont abordés de belle manière de multiples thèmes liés à une vie bien remplie : de l'engagement de Jankélévitch dans l'histoire, dans la Résistance, de mai 1968 qu'il soutint tout en parlant de "gâchis grandiose", de sa vision singulière de la mort, du pardon, du vouloir, de "la fausse solution de la violence", de sa correspondance avec son ami, Louis Beauduc... Je suis admiratif de Cynthia Fleury qui a réussi à nous rendre ainsi proche du grand philosophe, lui laissant toujours la première place, avec de nombreuses citations extraites d'une riche bibliographie donnée en fin de volume.
Connaissez-vous la voix de Vladimir Jankélévitch ? Une courte vidéo est présentée sur Clébibliofeel (lien ci-dessous) pour, après l'été, se mettre dans l'amphi, tels ses élèves attentifs et goûter un Je-ne-sais-quoi d'humanité, ce Presque-rien, l'amour peut-être ?

C'est un livre à conserver près de soi pour picorer de temps en temps quelques graines de poésie, de recherche de sens et de partage. Une invitation à passer, au-delà de l'été, d'autres moments privilégiés avec Jankélévitch !
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Merci à Denis dont le billet et les citations m'ont donné l'envie de ce livre.

Mon premier volume de cette collection estivale qu'il n'est pas interdit de lire à l'arrivée de l'hiver, je pense. Et le moyen d'acquérir quelques notions sur Jankélévitch, complètement absent de ma bibliothèque.
Il devait bien y avoir un « Presque rien » je ne sais où dans les étagères, sur lequel on avait foncé en janvier 1980, après un « Apostrophes » mémorable qui avait propulsé le livre au rayon des best-sellers de la semaine. Mais le mot « philosophie » m'a toujours tétanisée et le bouquin a fait de la figuration parmi d'autres, avant d'être relégué dans quelque carton.
Alors, cette présentation, en chapitres très courts, des idées majeures de Jankélévitch, dans un style assez limpide, c'est une façon d'aborder les cimes sans épuisement intellectuel. Une initiation qui suscitera peut-être la recherche du carton oublié.

Cynthia Fleury aime son philosophe et le rend accessible. Lui, il aimait l'instant, la musique, détestait l'ennui, relativisait la valeur de la vérité, dégustait l'ironie mais l'humour plus encore - le bonheur de leur définition ! -, rappelait qu'on n'en a jamais fini avec le courage, que le sérieux est nécessaire dans le faire plus que dans le dire, que la vertu cardinale, c'est l'amour.

Ce serait donc une philosophie à la fois exigeante et souriante. Faire et aimer au mieux de ses capacités, à chaque instant.

Mais Jankélévitch, juif, clandestin et résistant pendant toute l'Occupation, a aussi envisagé le mal, la violence, la barbarie, l'inhumanité. Et s'il explique la nécessité de l'imprescriptible, il se reconnaît trop écorché pour trouver une explication à son refus de reprendre toute relation avec l'Allemagne, ses auteurs, ses philosophes. La philosophie, là, ne peut plus rien face à la sensibilité de l'homme dévasté. « le pardon est mort dans les camps de la mort ».

Disait-il tout cela, à « Apostrophes » en 1980 ? L'INA, par sa plateforme « Madelen », donne accès à l'émission dans son intégralité. Il y évoque rapidement les quatre années de l'Occupation et il réitère son incapacité à retourner en Allemagne.
Mais on y apprend aussi que la philosophie ne sert à rien, et pas davantage à ne pas avoir peur de la mort. « Elle ne sert même pas à ça. Il ne faut pas confondre la philosophie avec les secours de la religion ». On y reçoit l'injonction : « Ne manquez pas votre matinée de printemps !». On y est prévenu que l‘amour, comme le langage, sont propices au malentendu.
Et un ancien étudiant de Jankélévitch y rappelle qu'il interrogeait ses auditeurs sur « la vitesse de Dieu en plein vol »...
Une verve pleine de conviction et, oui, d'allégresse. Un pur régal jubilatoire que confirme l'approche enthousiaste de Cynthia Fleury pour cette philosophie de l'action, lucide mais à l'affût de l'instant et de ce qu'il peut porter de bonheur.

Mais enfin, où ai-je bien pu ranger ce f... carton?

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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Seulement voilà, deux grands camps s'affrontent en philosophie, qu'elle soit métaphysique ou morale : d'un côté, ceux qui croient toucher du doigt la vérité et, de l'autre, ceux qui sont conscients de ses multiples voiles, qui perçoivent non la vérité mais le je-ne-sais-quoi et le presque-rien.
D'un côté ceux qui interdisent le mensonge car il est forcément contraire à la vérité, et surtout il est impossible de défendre l'universalité d'une morale si elle défend le mensonge... et de l'autre...ceux qui ne séparent pas la vérité d'une situation, d'un contexte, d'une relation à, d'une responsabilité ici et maintenant, non qu'ils défendent la relativité de la vérité, mais plutôt sa relationalité...il y a des mensonges qui sauvent les êtres et les âmes.
(...)
S'il y avait eu un résistant dans votre armoire et que les flics boches venant le chercher vous aviez dit "oui il est dans cette armoire" parce que c'est la vérité, vous l'auriez dit ?
-Ah non je ne l'aurais pas dit.
-Alors, vous n'auriez pas été pure.
-Non, je n'aurais pas été pure, mais comment concilier les inconciliables alors qu'au niveau d'une quête plus personnelle on vise tout de même à une harmonie dans la personalité ?
-Alors ca, madame, on fait ce que l'on peut.

(pp.54-56)
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Les fautes existent bel et bien, le mal n'est nullement accidentel comme il n'est nullement "inné" au sens où certains seraient ontologiquement méchants et d'autres préservés de cela. Nous tous sommes porteurs du mal. Pour autant, nous pourrions dire que la majeure partie d'entre nous sommes des porteurs sains. Il est là, latent, mais non déployé.
(...)
Contre le mal, il y a moins le bien que l'amour, au sens où ce qui protège chacun d'entre nous de la tentation du mal, c'est la mise à distance de son égo.
(...)
"C'est cette ouverture à l'autre qui permet au moi mesquin, ratatiné, ennemi de lui-même, divisé d'avec lui-même, de redevenir, comme il est dit magnifiquement dans La République, ami de lui-même. " (Philosophie Morale)


(pp.160-161)

Dans la vie ordinaire, économique, donner peut appauvrir, mais dans la vie morale, jamais. La donation enrichit et celui qui reçoit, et celui qui donne, miraculeusement.

(p.81)
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A Louis Beauduc, en 1969, après l'épisode Mai 1968, il décrit une université qui s'écroule, réduite à l'ombre d'elle-même.
"Actuellement, on peut s'interroger sur l'avenir. Mais il n'y a plus, en ce moment, d'université française. L'université est détruite. Il n'y a que des ruines et des décombres... La Sorbonne, en tous cas, n'existe plus sauf sur l'en-tête de ce papier à lettres. "
(...)
Pourtant, Jankélévitch reconnaissait à Mai 1968 sa part essentielle : la contestation..."Le non-consentement, c'est le début de la morale."
(...)
Officiellement, Jankélévitch aura soutenu Mai 1968 avec enthousiasme et avec ferveur. Et même s'il est définitivement plus critique dans ses lettres intimes, la juvénilité de Jankélévitch plaide pour un soutien à l'esprit de 68, plus encore qu'à Mai 1968 en tant que tel.

(pp.136-137)
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Dans son Traité des Vertus...il occupe une place à part, comme s'il était la valeur pivot de l'engagement. Ce "il", c'est le courage. Jankelevitch en fait la vertu cardinale par excellence, autrement dit celle qui rend possible les autres vertus. Vous voulez être juste ? Il faudra être courageux. Vous voulez aimer? Il faudra l'être également. Le courage est déterminant chez le philosophe, parce qu'il détient la clef du sujet. Sans lui, pas de sujet, il n'y a qu'un "on" , une modalité anonyme de soi-même. Le "on" qui n'est personne, qui n'assume rien, aucune responsablilité...Parce que je suis courageux, parce que je fais preuve de courage, alors même que j'ai peur, que je puis être découragé, ainsi et seulement ainsi puis-je advenir en tant que sujet.

(pp.58-59)
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Celui qui s'ennuie n'aime pas. "N'en doutons pas, l'ennui vient de l'égoïsme; et la cause fondamentale de l'ennui est la sécheresse." Qui vient au secours de l'ennui ? L'amour toujours, et l'intelligence tout autant, tous deux, en toute occasion, volent au secours de l'ennui, avec leur capacité microscopique, au sens où ils nous dévoilent tous les deux les bigarrures infinies du monde, de l'autre.

(...)

Tuer le temps est une occupation indigne pour Jankelevitch. On n'assassine pas le temps, on en fait quelque chose. Ceux qui s'adaptent à l'ennui sont dangereux. L'absence de morale commence ici: s'avachir, alors que le monde est en peine, qu'il y a tant à faire, à transformer.

(pp.34-35)
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Quatre auteurs ont été invités à regarder les travaux produits par les 200 photographes de la grande commande nationale pour le photojournalisme et à rédiger quatre essais dédiés chacun à une notion de la devise nationale, convoquant journalisme (Liberté par Pierre Haski, journaliste), philosophie (Fraternité par Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste), histoire (Égalité par Judith Rainhorn, historienne, et Potentialités par Pierre Charbonnier, philosophe). Ils échangeront sur les nouvelles représentations de la France contemporaine.
Table ronde animée par Sonia Devillers, France Inter, membre du jury de la grande commande pour le photojournalisme
Plus d'informations sur l'exposition «La France sous leurs yeux. 200 regards de photographes sur les années 2020» : https://www.bnf.fr/fr/agenda/la-france-sous-leurs-yeux
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