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Jacques de Villefort, détective tome 4 sur 6
EAN : 978B0CKWJWGGK
104 pages
OXYMORON Éditions (11/10/2023)
3/5   1 notes
Résumé :
Une jeune femme est retrouvée morte, au petit matin, dans le Bois de Boulogne, tuée par un coup de feu à bout touchant.

L’arme trouvée à ses côtés, la police envisage la thèse du suicide.

Cependant, M. Sellier, le juge d’instruction chargé de l’affaire, émet des doutes quant à cette théorie et fait appel à son ami le détective Jacques de VILLEFORT pour avoir son avis...
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ceux et celles qui lisent régulièrement mes chroniques (s'ils existent) ne peuvent ignorer ma passion pour la littérature policière fasciculaire.

En effet, ce format (le fascicule) qui égaya des générations de lecteurs du peuple pendant plus d'un demi-siècle (depuis le début des années 1900 jusqu'à la fin des années 1950), bien qu'il soit tombé en désuétude au profit du livre de poche, eut un immense succès que les jeunes lecteurs actuels ne peuvent imaginer.

Des millions de fascicules de 16, 32, 64 pages (voire plus) dans tous les genres possibles à la mode à l'époque (sentimental, policier, aventure, jeunesse, anticipation…) ont permis à des auteurs alors confirmés ou non de se confronter à ce format contraignant par la concision qui lui était inhérente.

Parmi cette immensité d'auteurs, certains sont encore connus par le grand public (Georges Simenon, Frédéric Dard, Jean Amila) d'autres le sont d'un public plus averti (Rodolphe Bringer, Jules Lermina, Marcel Priollet, Maurice Limat…), mais la plupart ne résonne plus que dans l'imaginaire des spécialistes de cette paralittérature.

Et dans cette immensité d'auteur, certains furent pourtant responsables d'une production immense, à l'image de l'écrivain du jour : Paul Salmon (1884-1965) qui écrivit un nombre conséquent de fascicules dans divers genres, dont celui qui m'intéresse le plus (le seul, d'ailleurs, qui m'intéresse) : le policier.

Dans ce genre-ci, Paul Salmon, sous le pseudonyme de Paul Dargens, donna vie à deux détectives.

Le premier, le détective millionnaire Luc Hardy, qui apparut au début des années 1920, dans la collection « le Roman Policier » des éditions Ferenczi, dans des fascicules de 32 pages.

Le second, le détective Jacques de Villefort, qui apparut vers le milieu des années 1930 dans la collection de fascicules de 64 pages, « Police et Mystère » des mêmes éditions Ferenczi.

« La suicidée du Bois de Boulogne » met en scène Jacques de Villefort et fait partie des au moins 24 enquêtes qu'il aura menées durant sa carrière (sûrement plus, mais je ne possède pas tous les titres de l'auteur pour faire un décompte plus précis).

Ce titre est paru en mars 1937.

Le détective Jacques de Villefort est appelé par son ami le juge d'instruction Sellier pour donner son avis sur une scène de crime. Une jeune femme a été retrouvée morte d'une balle dans la poitrine, tirée à bout touchant, dans le Bois de Boulogne. Pas de traces de lutte, l'arme trouvée à ses côtés, voilà deux faits qui poussent la police à pencher du côté de la thèse du suicide.

Mais Jacques de Villefort n'est pas de cet avis et va pousser le juge d'instruction pour poursuivre l'enquête qui va les mener du côté d'une riche famille pour laquelle la victime travaillait en tant que camériste…

Presque 19 300 mots pour ce récit, nous sommes là dans la fourchette haute que permet ce format 64 pages de la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi.

Jacques de Villefort, après au moins 3 titres le mettant en scène, semble bien établi puisque, désormais, il apparaît quasiment dès le début de l'histoire.

Le voici désormais sur une enquête que délaisse la Police officielle et qui met la lumière sur des personnalités importantes…

Presque 20 000 mots, donc, suffisamment pour mettre en place une réelle intrigue, si l'auteur le désirait. Malheureusement, celle-ci reste dans les normes du genre et du format de l'époque et se révèle très simple… simple au point que le lecteur entrevoit rapidement un premier rebondissement et sent un peu venir la révélation finale.

Mais, peu importe, encore une fois, on ne se penche pas sur un fascicule de 32 ou 64 pages de l'époque dans l'espoir d'y trouver un suspens haletant, la mode du Thriller viendra plus tard pour s'étaler sur plus de 600 pages.

On retrouve ici l'obsession de Paul Dargens à décrire chaque personnage (ce qui n'était pas si fréquent), même en quelques lignes… sauf son héros. de plus, il reprend ici son tic de tenir absolument à donner une fourchette d'âge très petite à chacun d'entre eux.

Pour le reste, pas grand-chose d'original, ni dans l'histoire, ni dans les personnages, ni même dans la plume de l'auteur, mais l'ensemble produit cependant un texte plaisant à lire, à défaut d'être inoubliable, et qui permet de passer quasiment deux heures de lecture agréable, ce qui est déjà bien.

Seul bémol, c'est que le lecteur d'aujourd'hui ne peut s'empêcher, en lisant un polar de l'époque, de l'analyser à l'aulne de ses connaissances actuelles en matière d'enquêtes criminelles, connaissances sans nul doute plus nombreuses grâce aux différentes lectures et, surtout, aux séries télévisées dont il a été abreuvé toute sa vie.

Dès lors, impossible de ne pas se demander pourquoi la police ne vérifie pas si la victime a des résidus de tir sur les mains afin d'infirmer ou non la thèse du suicide.

Au final, un récit plaisant, un épisode dans la veine des précédents, ni meilleur, mais en tous cas, pas pire.
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