« Mon mari a disparu. Il est rentré du travail, il a posé sa serviette contre le mur, il m'a demandé si j'avais acheté du pain. Il devait être aux alentours de sept heures et demie ». Voilà comment commence ce roman singulier où il semble que la narratrice sombre peu à peu dans une sorte de folie. Elle habite un appartement non loin de la mer. La réalité se transforme en masses qui se déséquilibrent, en nuages étirés, les murs s'allongent et se penchent. Elle vit, va au supermarché, sur la plage, reçoit la visite de son amie Jacqueline, se rend chez sa belle-mère, sa mère. Parfois, l'image de son mari s'impose, elle ne sait pas s'il s'agit de lui ou non, juste une image, les choses et les êtres se dépouillent de toute vie, se vident, étrangement. Elle se rend à un grand repas chez sa mère qui va partir, elle croit voir son mari. Ainsi sans doute peuvent naître les fantômes. On divague avec elle, on peut même être saisi de nausée tant ces états délirants sont bien décrits.
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Une intelligence sensible extraordinaire.
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