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EAN : 9782818019245
320 pages
P.O.L. (30/11/-1)
2.91/5   386 notes
Résumé :
Une femme rencontre un homme. Coup de foudre. Il se trouve que l'homme est noir. "C'est quoi, un noir ? Et d'abord, c'est de quelle couleur ? " la question que pose Jean Genet dans "Les nègres," cette femme va y être confrontée comme par surprise.

Et c'est quoi, l'Afrique ? Elle essaie de se renseigner. Elle lit, elle pose des questions. C'est la Solange du dernier roman de Marie Darrieussecq, "Clèves," elle a fait du chemin depuis son village natal, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (110) Voir plus Ajouter une critique
2,91

sur 386 notes
J'ai entamé ce livre sans rien en savoir, ni même avoir lu le résumé. Bien m'en a pris, je serais peut-être passée à côté de ce petit bijou.

Une belle histoire d'amour, très sensuelle, un coup de foudre, une attente...tellement bien résumée par le titre inspiré par Marguerite Duras qui écrivait :

"Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n'est pas possible, on ne peut pas les supporter."

Ce qui est tellement vrai...

Je n'en dirai pas plus, certaines critiques en font plus qu'un résumé...

Lisez-le, laissez-vous emporter par cette petite lueur que Marie Darrieussecq vous mettra dans les yeux...
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Ce roman a eu le même effet sur mon esprit qu'une tisane (très concentrée !!!) de camomille, tilleul, verveine, mélisse… je pourrais poursuivre la liste longtemps encore tant les réactions sur mon cerveau ont été fortes : ennui, lassitude, fatigue, désintérêt… ont été significatifs au bout de quelques paragraphes.
C'est dommage, car j'ai toujours beaucoup de plaisir à écouter parler cette auteure de ses livres dans les émissions littéraires.
La lire se révèle plus compliqué, pour cet ouvrage du moins.
Style, fond… j'ai trouvé le tout tortueux et sans intérêt.
Essai à réitérer avec un deuxième livre.
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Solange est une actrice française qui vit à Hollywood.
Elle est éperdument amoureuse de Kouhouesso, un acteur noir à la carrière prometteuse.
Des périodes intenses, des périodes d'attente, plus ou moins longues, des périodes de désespoir.
Elle part le rejoindre en Afrique sur le tournage d'un film, mais Kouhouesso lui échappe
.Certaines scènes de cinéma et de tournages m'ont paru un peu longues et fastidieuses, mais le fond de l'histoire est intéressant.
C'est une belle histoire d'amour, une belle réflexion sur le racisme
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Solange est une actrice française qui a choisi Hollywood pour faire carrière et elle réussit plutôt bien. Kouhouessou est un acteur camerounais naturalisé canadien et il crève l'écran. Une blanche, un noir : la mélodie d'amour pourra-t-elle sonner juste ? Pour Solange, tout est différent maintenant que Kouhouessou existe. « Avant la rencontre, elle se passait de lui. » (p. 100) Dans cette lapalissade, il y a tout le vide que laisse l'homme quand il part ou quand, obsédé par un grand projet cinématographique au Congo, il n'est pas vraiment là. « Et pour elle la grande idée était comme une autre femme, et elle ne voulait pas qu'il la suive. » (p. 11) Alors Solange attend son bel homme noir, même quand il est prêt d'elle. Par fulgurance, il est parfois absolument présent, mais le plus souvent, il est irrémédiablement absent et il décuple la soif de lui qui tourmente la femme blanche.

Avec son titre emprunté à Marguerite Duras, le roman de Marie Darrieussecq est un élégant clair-obscur des sentiments. Amour et tolérance fondent une relation trouble dans laquelle chacun cherche les raisons de son attachement. « Ce que tu réclames, c'est un certificat. Un certificat de non-racisme. Aussi bien tu ne couches avec moi que pour l'obtenir. » (p. 172) Mais qu'importe la couleur de peau : l'histoire est celle d'une femme qui aime un homme qui échappe à ses sentiments. La vieille histoire classique en somme. En arrière-plan de ce jeu de dominos amoureux, il y a le continent noir, impossible à réduire à une nuance ou à une identité. « L'Afrique est une fiction d'ethnologues. Il y a des Afriques. Idem pour la couleur noire : une invention. Les Africains ne sont pas noirs, ils sont bantous et bakas, nilotes et mandingues, khoïkhoïs et swahilis. » (p. 93) Oui, il faut beaucoup aimer les hommes pour les aimer, Duras l'avait compris. Et Darrieussecq, avec une classe incroyable et un talent certain, écrit un nouvel Out of Africa : il faut fuir cette terre trop chaude qui ne laisse aucune chance au sentiment amoureux.
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« Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n'est pas possible, on ne peut pas les supporter.

Marguerite Duras »

Cet extrait, tiré d'un roman de Marguerite Duras, figure en début de livre. le roman lui-même en porte d'ailleurs le titre. Hum… Quatre phrases assassines qui en disaient déjà beaucoup sur les enjeux auxquels le lecteur serait confronté. Si cette auteure à la plume sublime (Duras), demeure l'une des plus grandes écrivaines de son temps, il n'en demeure pas moins que je reste peu étonnée de l'entendre prononcer ces quelques mots. Quelle femme désagréable était-elle, quand on regarde de plus près la nature de la relation qu'elle a entretenue avec Yann Andrea Steiner. Il m'est indéniable qu'elle devait elle-même être insupportable. Mais ne vous fourvoyez pas, je l'adore, littéralement parlant. Toutefois, par cet extrait, je me savais déjà soumise à des rapports tendus et douloureux, toujours à cent lieues du roman d'amour que je recherche désespérément. Ce court extrait mis à part, j'ai lu la quatrième de couverture, pour m'en donner une meilleure idée, voire motiver ma lecture. Je peux vous la transcrire ici, elle fait quatre lignes, elle aussi : « Une femme rencontre un homme. Coup de foudre. L'homme est noir, la femme est blanche. Et alors? ». Voilà qui ne m'avançait guère plus, l'un comme l'autre prenant des directions diamétralement opposées. La meilleure chose à faire étant d'en juger par moi-même…

En effet, l'homme est noir et la femme est blanche. Et alors? Présenté ainsi, on s'attendrait à un choc des cultures, à une forme de racisme à laquelle seraient soumis les amants. À un amour plus grand que tout, prêt à tout. Mais non… À part un bref épisode où le père de Solange, rencontrant pour la première fois Kouhouesso, fixe ce dernier avec stupeur en s'apercevant qu'il est noir, je n'ai pas vu. J'étais plutôt à rire de ce ridicule. On est loin de la période de l'esclavagisme, non? À moins qu'on soit encore aussi attardé? Bon, je n'ai pas compris la nécessité d'imposer cet enjeu alors qu'il sert davantage de prétexte à l'histoire que de finalité en soi. Finalement, ce roman n'est aucunement représenté correctement par la quatrième de couverture. Par contre, avec l'extrait de Duras, tout est là… Une femme, un homme et beaucoup de souffrances imposées par ce dernier…

Kouhouesso est citoyen canadien né au Cameroun anglophone. Il vit à Los Angeles où il pratique le métier d'acteur. Un torse massif, des épaules larges sur un corps très long, il est représenté dans le livre telle une icône de la beauté masculine. le type d'homme, comme le décrit Darrieussecq, qui déclenche « l'adoration, la peur et le manque ». Mais également l'archétype de l'homme égoïste qui parle beaucoup de lui et s'intéresse peu aux autres. Et par-dessus tout, qui offre beaucoup de promesses…

Solange en tombe amoureuse, d'un amour qui côtoie de près la folie. En peu de temps son coeur bascule dans les tourments de l'attente, des textos qui ne viennent pas, du vide. Il repousse ses caresses, lui laisse des messages ambigus, de rupture. Refuse la main qu'elle lui tend. Et puis, le grand silence… Jusqu'à deux mois sans nouvelles… Au bout de combien de temps se rompt un lien? Se dénoue une histoire? Elle ira dans son Afrique natale à la recherche d'un écho de ses origines, pour mieux le connaître. Jamais Solange, désespérée, ne renoncera.

Oui, comme dirait Duras, il faut beaucoup aimer les hommes pour les aimer, dans un tel contexte. Et Darrieussecq, psychanalyste de profession, arrive à représenter cette souffrance de l'attente avec beaucoup de justesse. Certes, je n'aime pas son style littéraire écrit à la troisième personne et dépourvu de dialogues. Il faut dire aussi que je suis loin d'être une adepte du mouvement psychanalytique, qui transparaît, il faut bien le dire, de chacune des pages de ce roman, où l'on imagine aisément Solange sur le divan de sa psy. Néanmoins, elle sait parler de sentiments et nous faire vivre la chute de l'âme, de l'euphorie à l'effondrement. C'est déjà ça…

Bla Bla Bla !!!!!!...................

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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critiques presse (7)
LeDevoir
30 décembre 2013
Cette plume équivoque, audacieuse et savante aligne les clichés en maniant les intensités : le prix Médicis a consacré ses jeux d’observation et d’écoute.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaPresse
08 novembre 2013
Cela ressemble à une confession, mais c'est aussi un redoutable suspense psychologique, les vérités se dévoilent une à une, de façon crue parfois, la narratrice ne s'épargnant pas dans cet exercice d'aller au fond des choses.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaPresse
08 novembre 2013
Solange attend les textos, la présence. Elle attend maladivement, comme l'héroïne de Passion simple d'Annie Ernaux, et reçoit peu. Cette fièvre, Darrieussecq nous la fait vivre, exaspérante, disproportionnée et fascinante.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lhumanite
23 septembre 2013
On dirait que cette histoire d’amour impossible dans une nature digne du Douanier Rousseau offre un scénario tout près pour inscrire le cinéma dans le cinéma.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
LeFigaro
13 septembre 2013
De bout en bout, l'histoire d'amour de Solange et Kouhouesso est âpre et prenante. C'est dépaysant, tout public, snob mais pas trop. Le Goncourt, on vous dit.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
22 août 2013
C'est son plus beau roman, le plus brûlant, le plus poignant. Avec des accents raciniens, proustiens, durassiens à la fois.
Lire la critique sur le site : Telerama
LePoint
22 juillet 2013
Marie Darrieussecq, ici, décrit moins le désir qu'elle n'en fait la matière même d'un roman qui interroge, le temps de l'enfantement d'un film, l'exotisme terrible des amours qui débutent. Une bête histoire d'amour au plus noble sens du terme, et du meilleur calibre.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
Et il porte sur la mer un regard infini. D'un flic qui s'ennuie, d'un acteur qui pense. Hors de la là, hors du film. Un regard sur la mer et elle voudrait être la mer. Un regard sur les vagues et elle voudrait être les vagues. Elle voudrait être le vide, elle être l'ailleurs, elle voudrait être la chanson qu'il a dans la tête, et elle voudrait qu'il la chante, elle, qu'il dérive, oui, mais vers elle; elle voudrait être cette pensée évasive et déserteuse, cet en dehors du film.
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Elle reçut un texto, en plein repas : Commencez sans moi. Il avait signé K, lui qui ne signait jamais. Comme si l’ambiguïté avait été possible. K, comme si elle avait pu attendre un autre homme.
Elle buvait du matango jaune et mousseux, mangeait du tapé-tapé ; et ce caillou qu’elle avait dans la gorge, ce stupide nœud dans le ventre qui datait des jours d’attente à Los Angeles, se dissolvait un peu. Le soleil jetait des confettis à travers le toit de feuilles, et elle se voyait d’en haut, du ciel, des satellites, tout petit point parmi les autres points, ivre et un peu nauséeuse, dans ce bout de lagune avant le fleuve Noem, au bord de la grande forêt, au fond du golfe de Guinée. Exactement dans le creux de l’Afrique. Très loin du creux où elle était née, le golfe de Gascogne, l’angle droit familier, plus petit, plus cantou, qu’elle avait laissé dans son Sud-ouest à elle.
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L'attente recommençait, l'attente comme une maladie chronique. Une fièvre engluante, une torpeur. Et entre deux rencontres, deux réinfections, elle s'imprégnait lentement de ce paradoxe: elle attendait un homme qu'elle perdait de vue, un homme comme inventé. L'attente était la réalité; son attente à elle la preuve de sa vie à lui, comme si le corps de cet homme, quand elle le tenait dans ses bras, était de la texture du temps, et fatalement fugitif.
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Deux moi et demi. Au bout de combien de temps se rompt un lien? Se dénoue une histoire? L'amour, lui, empirait. L'amour idiot, celui qui empêche de vivre. Le désir qui est une des formes de l'enfer.
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« Elle avait des visions de Kouhouesso ; des apparitions, des éclats. Il travaillait. Il réalisait. Moteur. Ça tourne. Coupez. Elle avait du mal à y croire, du mal à adhérer ; elle était sur un tournage sans jouer. Ne sachant que faire, de ses mains, de ses yeux, de son corps, de ses pensées. Quelque chose flottait, transpiration du monde. Ici à l’Équateur, à la ceinture de la Terre, c’était comme un zona qui faisait lentement comme de l’air qui fige. Tout vibrait dans les blocs de chaleur. Tout gouttait, une grande le tour, en passant par elle, Solange, sur sa chaise. Une maladie qui au terme de la boucle la détruirait. L’Insect Ecran n’y faisait rien : elle se grattait. Des cloques. Kouhouesso semblait insensible aux contingences, il était passé ailleurs, dans la fiction. De temps en temps elle croisait son regard, elle aurait aimé se lever, l’embrasser devant tout le monde, mais à la fin de la journée les pieds de la chaise avaient laissé, dans l’humus permanent, des trous fins et profonds comme ceux des crabe-araignées. »
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Vidéo de Marie Darrieussecq
L'insomnie et la littérature vont souvent de paire : nombreux sont les écrivains insomniaques, qui trouvent l'inspiration dans leurs nuits blanches. Les autrices Chloé Thomas et Marie Darrieussecq sont les invitées du Book Club pour évoquer leurs deux livres qui explorent l'absence de sommeil.
#bookclubculture #sommeil #litterature __________ Venez participer au Book club, on vous attend par ici https://www.instagram.com/bookclubculture_ Et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #bookclubculture
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