J'ai beaucoup aimé le début, c'est percutant, dès la première phrase la situation nouvelle nous est donnée, un peu comme avec Kafka.
Je ne sais pas si c'est une réelle inspiration ou simplement le hasard, mais j'ai rapidement trouvé une différence entre les deux : au final l'évolution du personnage de Kafka - Joseph K dans le Procès se fait bel et bien, on a un cheminement, une situation initiale qui se change en quelque chose, ici, on a aucune évolution, rien du tout.
C'est sans doute ce qui m'a le plus dérangé dans ce livre, mais quand on y pense ce n'est quand même pas rien. Tout le roman semble être un prétexte à l'apitoiement, mais surtout à l'égocentrisme - pas celui de l'auteure, non non, celui de son personnage, celui de cette femme dont le mari a disparu ou pire, est mort. On n'en sait rien et ce, jusqu'au bout. En tout cas j'ai trouvé les dernières pages un peu trop énigmatiques pour moi à tel point que je ne sais pas vraiment quoi en penser. Au final, le mari apparaît surtout comme un mirage, une façon de se prouver son existence personnelle - après tout, la narratrice ne semble pas avoir de vie en dehors de son mari, sa mère et sa meilleure amie...
Finalement, ni lui, dont on ne sait rien et qui demeure aux abonnés absents, ni elle, qui ne fait que parler d'elle, ne nous sont donnés pour ce qu'ils sont : des êtres vivants. J'ai eu cette impression de côtoyer des êtres réellement fantomatiques, dépourvus de chaleur comme de froideur, simplement des ombres. Je ne sais absolument pas si l'auteure l'a écrit dans cette optique, afin de donner cette impression - sans doute pas quand on remarque toutes les descriptions très scientifiques des sentiments humains - mais personnellement, j'aime cette interprétation et c'est une des choses qui font que ce livre n'a pas été une déception.
Mon avis en intégralité :
Lien :
http://allaroundthecorner.bl..