Ce roman m'a fait l'effet d'une grande bouffée d'air ! Pourtant, le sujet n'est pas si léger.
Alex Daunel réussit, avec son premier roman, le tour de force d'allier profondeur, humour et originalité. Voilà les trois mots qui, selon moi, décrivent le mieux
Les Indécis.
Le résumé est assez explicite quant aux enjeux du roman. Toutefois, l'intérêt de cette narration ne se limite pas au choix définitif de Max, c'est le cheminement qui est passionnant. Alors qu'il n'aura plus jamais l'occasion d'aller voir un psy ou de tout envoyer promener, le jeune homme doit faire un point sur sa vie littéraire. Une vie qu'il a mise de côté depuis un moment déjà. D'abord réfractaire, Max se prête peu à peu au jeu et chaque livre ramené à sa mémoire fait renaître avec lui un pan de sa vie, de son enfance, de ses rêves.
Max va donc revivre sa vie, d'une façon complètement originale, et surtout il va se projeter dans une autre vie. Ce n'est pas un choix anodin, c'est une éternité qui l'attend : une éternité de succès ou de solitude. le bon choix, ce n'est pas le roman préféré, c'est le futur roman, celui qui n'est pas encore écrit et qu'il faudra inspirer.
Dans un monde protéiforme que chaque habitant modèle à sa façon, sur un laps de temps très serré pour décider de ce qui sera son éternité, Max va rejouer l'essentiel de ses réussites et de ses échecs, coaché par son ancienne professeure de français de 3e. Au-delà d'une guide, elle sera une amie qui a besoin de lui autant qu'il a besoin d'elle. du refus à la révélation, ils vivront côté à côte toutes les étapes du deuil : du deuil de leur propre vie.
Sur leur chemin, ils croisent d'autres âmes perdues qui les éclaireront chacun à leur manière. A travers ces pages se glissent le présent, le passé, l'avenir ; les apparences, la vérité, les secrets, les sentiments. J'ai été touchée par l'histoire de Max, par son ethos, par son évolution.
Mais
Les Indécis, c'est aussi une ode à la littérature. A travers des titres (Le Petit Prince,
Cyrano de Bergerac, L'Ecume des jours, Cinquante nuances de Grey…) que l'on connaît au moins de nom, à travers des personnages devenus des mythes (
Sherlock Holmes, Aragorn), c'est l'humain qui se dessine.
Je n'ai pas besoin de convaincre les amis de livres que vous êtes certainement, mais tout le monde devrait savoir que la réponse à toutes les questions que posent la vraie vie se trouve forcément dans une fiction. Chaque histoire repose sur le vécu de son auteur, des proches de l'auteur, sur les expériences de lecture de ceux-ci et finalement, chaque fiction apporte de la matière, du recul pour affronter les peines, les joies, les épreuves. Parfois on imite un personnage, parfois on cherche à s'en démarquer, peu importe à vrai dire, il devient un repère.
Lire, écrire, sont le propre de l'homme. Comment ne pas croire que c'est là qu'est sa clé également ? Ca m'a fait du bien de le lire, écrit par quelqu'un d'autre…
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