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sur 162 notes
Une couverture alléchante avec ces livres empilés, un titre qui m'interpelle, moi qui ai parfois du mal à me décider, deux bonne raisons d'ouvrir ce livre.
Max vient de mourir, il se retrouve dans un endroit un peu angoissant dans lequel on lui demande de choisir son thème littéraire de prédilection, celui dans lequel il pourra inspirer un auteur et ainsi revivre à travers son livre.
Je vous avoue qu'à ce moment du livre, je me suis posé la question, qu'est ce que je choisirais? Je n'ai pas encore la réponse.
Max non plus n'a pas la réponse, il ne se souvient même pas du titre du dernier livre qu'il a lu. heureusement, une ancienne prof de Français est là pour l'aider: il a 24 heures pour se décider.
Max m'a touchée pour beaucoup de raisons, son désarroi devant la mort qui été brutale, les souvenirs qui lui reviennent: un père qui ne l'a pas compris, une mère disparue trop tôt, un frère qui lui a toujours volé la vedette, un métier qui le dévore et le conduit à renier ses valeurs. Il s'est enferré dans une vie où il essaye de bien faire, où il a enfoui bien profond toutes les émotions, où les sciences ont pris le premier rôle, où il a oublié la lecture et les plaisirs qu'elle procure.
Grâce à cette conversation avec sa guide, Max va laisser tout remonter à la surface et accepter d'éprouver, de vivre ses sentiments pour finalement comprendre les évènements qui l'ont conduit ici et enfin choisir son thème de prédilection.
Il ne sera plus un indécis.
Un premier roman attachant à l'image de son personnage principal, qui à travers une idée originale, aborde un certain nombre de thèmes: savoir ce qui est important dans nos vies, être soi même face aux impératifs financiers et de prestige, se préparer à mourir un jour, et lire, ne jamais cesser de lire.
Un grand merci aux éditions de l'archipel pour cette découverte #LESINDÉCIS #NetGalleyFrance
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Max arrive dans un lieu qui lui fait penser à son ancien lycée, il y rencontre Mme Schmidt, son ancienne professeur de français qui lui apprend qu'il est mort et qu'il doit choisir un genre littéraire dans lequel se réincarner en en inspirant un auteur. Elle est guide, chargée d'aider les indécis à choisir. Max a de la peine à croire à sa mort, puis se révolte en refusant de choisir, il dit qu'il ne lisait jamais et qu'il ne se souvient d'aucun livre. Avec patience elle lui fait raconter sa vie pour l'aider à y voir clair car il n'a que vingt quatre heures pour se décider.

Les décors changent selon le ressenti de Max, d'abord sombre comme son lycée ou une plage du débarquement où il se fait attaquer, ou lumineux comme un beau jardin anglais ou New York. Mme Schmidt lui fait prendre conscience des difficultés de son existence, alors qu'il vivait dans le déni. Sa vie n'était pas aussi parfaite qu'il voulait bien le faire croire. Son père ne l'a a jamais compris, son petit frère avait une emprise sur lui, leur mère est décédée jeune. Sa vie amoureuse et professionnelle ne correspondent pas non plus à ses attentes, même s'il n'en dit jamais rien, sa professeur lui en fait prendre conscience, ainsi que d'autres guides. Les décors varient selon son humeur, jusqu^à l'acceptation qui lui permettra de trouver son genre.

C'est un roman feel good très agréable à lire, le fantastique sert très bien cette intrigue originale, L'écriture est fluide et le livre se lit très bien. le thème de la mort est traité à la fois avec légèreté et profondeur. Mme Schmidt et Théo disent qu'il est important de se préparer à sa mort de son vivant, plutôt que de faire comme si on était immortel. C'est clairement un message que nos contemporains ne peuvent pas – ou difficilement – entendre, on cache la mort et on veut oublier qu'elle fait partie de la vie. Max vivra en accéléré les étapes du deuil. C'est aussi un roman qui parle du poids des non-dits. Max veut aider les autres et toujours bien faire, mais il est souvent pris dans des situations inextricables, à tel point que la vie ne sera plus possible.

Ce livre fustige aussi la logique du profit qui détruit des vies. Max est spécialiste de la sécurité dans les mines, mais pour ses employeurs, il n'est finalement qu'un prétexte, ils se fichent bien que leurs ouvriers du bout du monde soient en danger, de toute façon ils n'auront pas de compte à rendre en cas de problème. Max ne peut en parler à personne et surtout pas à sa compagne, il sera une victime collatérale.

L'autre thème dominant est la littérature et son importance pour nous accompagner dans la vie. On y trouve des émotions, un espace pour élargir et rêver notre vie réelle, mais aussi des réponses à nos questionnements. Les gens ne choisissent pas toujours de se réincarner dans leur genre préféré, qui varie selon les périodes. Il y a un partenariat entre l'auteur, le roman et son lecteur, chacun lit à sa manière.

J'ai aussi beaucoup aimé cette vision déculpabilisante de l'au-delà. Mme Schmidt insiste sur le fait qu'il n'y a aucun jugement sur nos actes terrestres. Je trouve cette vision originale et sympathique, ça change de l'idée du jugement dernier si chère aux religions monothéistes.

Du coup je me suis demandé dans quel livre j'aimerais me réincarner. J'aime beaucoup les polars mais je n'aimerais pas vivre une intrigue de ce genre, je suis trop froussarde, je crois que j'apprécierais de me retrouver dans la saga d'Anne Shirley.

Un grand merci à Mylène de L'Archipel et à Netgalley pour ce livre très agréable.

#LESINDÉCIS #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Je remercie Mylène des éditions L'Archipel pour l'envoi, via net galley, de : Les indécis d'Axel Daunel.
Après un accident qui lui a coûté la vie, Max doit choisir un genre littéraire pour inspirer un auteur sur Terre et pouvoir ainsi gagner l'au-delà.
Il découvre que nous avons tous des livres qui nous ont fait grandir et rêver.
Les indécis est un roman qui m'a surpris, dans le bon sens du thème.
J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur voit la mort, c'est très original.
Alors qu'il vient de mourir et qu'il n'en n'a pas encore conscience, Max, 33 ans, n'arrive pas au Paradis, ni au Purgatoire, mais à l'Inspiratoire où les morts doivent choisir un genre littéraire afin d'inspirer un auteur sur terre. Il comprend que pour être réincarné dans un personnage de roman il doit choisir un genre. Mais lequel ?
Max est ce que l'on appelle, un « Indécis ». Pour le guider, il peut compter sur Mme Schmidt, sa défunte professeure de français. Il doit cependant se dépêcher car il n'a que vingt-quatre heures pour prendre la plus importante décision... de sa seconde vie !
Cette façon de voir la mort, de devoir se choisir un genre littéraire pour avoir une seconde vie est vraiment très original. Il fallait en avoir l'idée :)
Cela m'a charmé, c'est un bel ode aux livres.
On découvre la vie terrestre de Max par rapport aux souvenirs, qui remontent au fur et à mesure qu'il cherche quel genre littéraire pourrait lui convenir. Je n'ai pas toujours accroché avec le personnage de Max, il manque un peu de consistance par moment. Je l'ai trouvé un peu fade. J'avoue que cela ne m'a pas dérangé plus que ça car l'histoire m'a beaucoup plu.
C'est un joli roman avec une fin réussie.
Je n'ai pas eu de coup de coeur mais j'ai passé un bon moment de lecture avec Les indécis qui mérite quatre étoiles :)
#RentreeLitteraire2021
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Les Indécis, c'est un roman plein d'audace, écrit par Alex Daunel, une française à la créativité sans limite. L'histoire se déroule dans un espace-temps parallèle au nôtre, un monde froid, lugubre, longtemps fantasmé, imaginé, rêvé : le pays des gens décédés. C'est là-bas que nous faisons la connaissance de Max, un jeune trentenaire mort tragiquement dans un accident de la route, qui vient de faire son passage dans l'au-delà. Il est accueilli par son ancienne professeure de français, Madame Schmidt, qui va le guider et lui apprendre tout ce qu'il doit comprendre de cet au-delà un peu particulier. Car oui, les personnes décédées peuvent encore exister. Elles doivent systématiquement choisir un genre littéraire qui leur correspondent et vont ensuite inspirer un auteur, qui en fera le héros de son futur roman. Une manière de rendre pérenne l'existence de chacun.

Mais d'abord, Madame Schmidt va guider Max dans son processus de deuil. du déni jusqu'à l'acceptation de sa mort, le chemin sera dur, laborieux, mais obligatoire pour continuer à vivre en paix avec soi-même. Pour cela, la professeure également défunte va demander à Max de se souvenir de moments heureux de sa vie, de lieux qui l'ont marqués, de personnes rencontrées durant son existence, pour dresser une sorte de bilan positif de son existence passée.

À plusieurs reprises, je me suis prise à penser au roman de Mitch Alborn, Les cinq personnes que j'ai rencontrées là-haut, lu il y a quelques années maintenant. Comme dans Les Indécis, l'histoire se déroule au Paradis et invite le protagoniste, autant que le lecteur, dans une douce introspection de soi. Les deux histoires nous poussent à réfléchir sur le sens de sa vie et sur les choix quotidiens que nous faisons. C'est une lecture spirituelle, un peu philosophique, qui n'est pas aussi légère que ce qu'elle paraît aux premiers abords. Elle demande un minimum de réflexion personnel, pour comprendre et faire sienne cette fiction un peu abstraite, mais pleine de sens.

Au-delà de la thématique principale, j'ai beaucoup aimé les nombreuses références littéraires disséminées tout au long du récit. Littérature classique, contemporaine, Sherlock Holmes, Cinquante nuances de Grey… beaucoup d'auteurs illustrent sont cités, comme d'autres moins connus. J'ai particulièrement aimé la façon dont l'auteure aborde la littérature : elle ne dénigre aucun genre littéraire, chacun trouve sa propre place et son lecteur, dans ce vaste monde de livres. A chaque moment de sa vie correspond un livre ou un genre littéraire. Et gare à ceux qui tenteraient de rabaisser la littérature jeunesse, les polars, ou que sais-je encore… En somme, Alex Daunel nous offre une belle ode aux livres, aux auteurs et à tous les amoureux de la lecture, dans une histoire qui pourrait être triste de prime abord, mais qui s'avère finalement lumineuse.

Les Indécis, c'est un roman inclassable : créatif, plein d'originalité, qui revisite la thématique du deuil tout en rendant un bel hommage à la littérature en général. J'ai beaucoup apprécié.
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****

Quand Max se retrouve à l'Inspiratoire, il ne comprend rien à ce qui lui arrive. L'homme au képi lui demande de choisir son genre littéraire… C'est une blague, Max ne lit pas. Il est incapable de répondre à cette question. Allez hop, il sort de la file et rejoint les indécis. C'est son ancienne professeur de français, Mme Schmidt, qui va l'aider à comprendre ce qui lui arrive et à faire son choix…

Ma découverte de la prochaine rentrée littéraire commence plutôt bien. le premier roman d'Alex Daunel est vraiment réussi.

L'idée d'abord est très originale. Une fois mort, les anciens vivants se dirigent vers l'Inspiratoire. Là, chacun doit choisir son genre littéraire afin d'inspirer un auteur. Et c'est ainsi que les âmes continuent leur chemin, dans qu'on les oublie mais sans que la Terre ne s'en souvienne non plus totalement.
Qu'on doute parce qu'on aime tout, ou parce qu'on ne connaît pas grand chose à la littérature, les guides sont là pour aiguiller les Indécis.

Les personnages ensuite sont vraiment attachants. Qu'ils soient confiants, troublés ou traumatisés, on est embarqué dans cette aventure à leurs côtés.
Max est particulièrement touchant. Avec beaucoup de subtilité, l'auteur insère des épisodes de sa vie au milieu de sa mort. le voile se lève doucement sur cet homme blessé, peu sûr de lui, qui a toujours fait des choix en rapport avec les autres. C'est un homme qui se cherche parce qu'il s'est oublié…

L'écriture enfin est parfaitement maîtrisée. Sur un ton léger, Alex Daunel aborde des sujets profonds : les choix de vie, sa place dans la famille, les responsabilités professionnelles…
Et la cerise sur le gâteau c'est la déclaration d'amour de l'auteur pour les livres, les écrivains et la littérature en générale. J'aime cette idée que derrière chaque personnage se cache un être qui a un jour existé et qu'il nous ait donné, à chaque page, de le faire vivre encore un peu…

Merci à NetGalley et aux Éditions l'Archipel pour leur confiance…
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Les indécis est un roman qui part d'un postulat original : après la mort, chacun doit choisir un genre littéraire avant de se reincarner en personnage de roman. Max vient de mourir dans un accident de voiture. Son ancienne prof de français va le guider dans son choix. L'occasion de faire le bialn de sa vie.
À partir de ce point de départ atypique, Alex Daunel tisse une histoire simple et légère, mais pleine de rebondissement, où le choix d'un avenir littéraire est loin d'être aussi simple. Parce qu'à la place de Max, j'aurais bien eu du mal à faire un choix, parce que si j'adore lire des polars, est-ce j'ai pour autant envie de devenir un flic déprimé qui court après un tueur sadique...
L'intrigue est aussi un prétexte pour faire l'éloge des livres, sans distinguo, et de rappeler que n'importe quel livre peut trouver son public et faire rêver les lecteurs.
Alors avec ses personnages attachants et son histoire vraiment original, ne passer pas à côté de ce livre.
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Évoquer la question délicate de la mort tout en plongeant les lecteurs dans une bulle confortable hors du temps que l'on a bien du mal à quitter ! Un petit exploit qu'a réussi à réaliser Alex Daunel avec son excellent roman Les Indécis, que j'ai eu la chance de lire en lecture commune avec Karine du blog Valmyvoyou lit. Si je parle de chance, c'est que ce roman a suscité en moi tellement d'émotions et de réflexions quant à ma propre vie que j'ai ressenti le besoin quasi viscéral d'en parler avec quelqu'un au fur et à mesure que je tournais les pages. Je remercie donc chaleureusement Karine pour nos nombreux échanges qui ont donné une tournure très personnelle à cette lecture, et probablement contribué au plaisir pris à me plonger dans ce savoureux roman.

Un concept de départ aussi audacieux qu'original ou quand la littérature vous offre l'immortalité…

Intelligent et audacieux, avec une belle touche de cocasserie, Les Indécis est une petite ode à la littérature avec des références littéraires à foison, des auteurs dont on capture le nom au détour d'un dialogue, et des personnages qui se trouvent irrémédiablement et éternellement liés au pouvoir des mots et des livres. Une réalité à laquelle va être confrontée, plutôt abruptement, notre protagoniste : Max, la trentaine, découvre qu'il est décédé, et encore plus déroutant, que la mort n'est pas la fin de tout, mais le début d'autre chose… Mais pour cela, faut-il encore qu'il choisisse LE genre littéraire qui lui convient afin d'inspirer un auteur et ainsi pouvoir se réincarner dans un de ses personnages ! Quand on dit que la littérature conduit à la postérité… Il y a d'ailleurs quelque chose d'extrêmement libératoire dans cette idée d'une vie après la mort qui se démarque des religions, tout en offrant cette immortalité que nous sommes nombreux à espérer plus ou moins consciemment.

Lisant de très nombreux genres, j'avoue avoir tout de suite été saisie par l'ampleur de la tâche qui attend Max d'autant qu'il n'a que 24h pour se décider. Malheureusement, les livres et lui, ce n'est pas une grande histoire d'amour, alors choisir un genre dans lequel passer l'éternité, ça lui semble mission impossible. Et puis, il a quand même du mal à réaliser le caractère incongru de sa situation. On le serait à moins… Il pourra toutefois compter sur l'aide de son ancienne professeure de lettres, et béguin d'adolescent, qui lui servira de guide et l'aidera à remonter le fil de ses expériences littéraires. Parce que s'il ne peut se souvenir du dernier livre lu, avec un petit effort et de l'aide, Max commence à se souvenir des livres qui ont jalonné les différentes étapes de sa vie.

Un roman léger qui aborde néanmoins des thématiques fortes…

Au gré de ses souvenirs, des personnages qu'il rencontre et de ses projections mentales qui nous font traverser les époques et les lieux, Max se dévoile à nous dans toute son humanité. Se dessine, au fil des pages, une personne attachante avec ses failles, ses douleurs d'enfant, d'adolescent puis d'adulte, ses qualités, ses amours, ses joies, mais aussi ses renoncements, ses peurs, et cette indécision qui le caractérise et qui l'accompagne même dans l'au-delà. À travers ce personnage touchant, sensible et empathique, qui a tenté à sa manière de veiller sur les autres en oubliant de s'occuper de lui-même, l'autrice évoque tout un panel de thématiques intéressantes : la famille, les relations parents/enfants parfois compliquées, la rivalité fraternelle, l'amour, la maladie, la mort, le deuil d'une personne, mais aussi d'une relation, le besoin de sécurité matérielle que nos sociétés modernes tendent à faire passer avant celui de l'épanouissement personnel, le capitalisme et ses dérives… Il est également question d'épanouissement professionnel, de perte de sens au travail, de burn out, et des petites décisions professionnelles que l'on reporte à plus tard, avant d'être entraîné dans une spirale infernale qui nous dépasse, nous broie et nous annihile lentement.

Si le premier tiers du roman marque par sa légèreté, la suite est un peu plus sérieuse mais jamais pesante, car l'autrice trouve un fabuleux équilibre entre grave et léger, entre sérieux et cocasserie, entre mort et vie. Cela passe autant par une plume tout en légèreté et en arrondie que des personnages savoureux, et un humour omniprésent et d'une grande sensibilité. On ne s'amuse pas de la mort à proprement parler, on la dédramatise et on remet en perspective les défauts des individus qui, une fois leur vie envolée, n'ont plus d'importance. D'ailleurs, ici à l'Inspiratoire, ce qui compte c'est ce qu'on est et non ce qu'on a été. Il n'y a aucun jugement de valeur de la part des guides dont le seul rôle est d'aider les personnes décédées à choisir le genre dans lequel elles pourront s'épanouir.

À cet égard, Mme Schmidt a tout de suite attiré ma sympathie, bien qu'elle m'ait parfois déroutée par une impatience mal contenue et un manque d'empathie lors de certaines scènes. Néanmoins, elle reste un personnage intéressant et bienveillant qui arrive à guider sans imposer, à expliquer sans rationaliser ce qui ne peut l'être, et à recadrer Max quand ses propos frisent la condescendance, même si c'est plus par maladresse que par malveillance. Je salue d'ailleurs l'autrice qui rappelle avec brio que chacun peut lire ce qu'il souhaite sans devoir subir les moqueries d'autrui. J'ai également beaucoup apprécié Théo, un guide qui, malgré le drame de la guerre, garde une vision tellement positive de la vie qu'il ne pourra que vous donner le sourire, et susciter en vous une profonde admiration. Il définit à lui seul la notion de résilience. Mention spéciale également à Odile, une mamie attachante et aux goûts littéraires inattendus.

Un voyage littéraire qui invite à la réflexion et à l'introspection…

Au fil des découvertes sur le passé et la mort des différents personnages, j'ai réfléchi à cette thématique de la mort et à la manière si délicate dont l'autrice l'aborde. Alors que c'est un sujet qui me met d'habitude mal à l'aise, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire le roman, et ai même trouvé une certaine poésie à l'idée de me réincarner dans un personnage que j'aurais inspiré à un(e) auteure. Une relation artiste/muse aussi originale qu'inspirante et belle ! Il est également amusant de voir comme aux côtés de Max, on en vient spontanément à éliminer les différents genres pour tenter de trouver celui qui nous conviendrait le mieux. Pour ma part, je crois que j'aurais opté pour le rôle de guide si on me l'avait proposé, puisque ce n'est pas quelque chose que l'on peut décider par soi-même, ou pour un genre désuet, mais qui m'a donné le virus de la lecture, les fables. Mais ce que je retiendrai avant tout de ce roman, c'est la manière dont l'autrice arrive à mettre de la vie, de la lumière et de l'espoir dans la mort : parce que si une personne qui se réincarne oublie tout de sa vie d'avant, elle en commence également une nouvelle avec toutes les promesses que cela comporte.

Le roman, de par son ton joyeux mais profond, se lit vite, trop vite parce qu'une fois la dernière page tournée, j'ai eu du mal à quitter cette bulle hors du temps dans laquelle Alex Daunel nous plonge. J'aurais aimé avoir le point de vue des vivants, découvrir les réactions de l'entourage de Max suite à son décès, et notamment d'un père avec lequel il n'a jamais vraiment réussi à communiquer, et d'une petite amie dont il ne comprendra la force de l'amour qu'après avoir terminé son voyage littéraire. Car à mesure que les livres de sa vie défilent devant ses yeux, Max mène un véritable travail d'introspection, lui permettant de lever des blocages, et de se reconnecter à des émotions et des sentiments depuis trop longtemps ignorés. En d'autres termes, de se réconcilier avec lui-même ! Et c'est probablement la raison pour laquelle suivre les vivants quand on tente de (re)donner vie à un mort, qui l'était peut-être émotionnellement depuis longtemps, aurait amoindri la portée de cette sublime et émouvante histoire de seconde chance.

En résumé, en cassant les codes, en mélangeant contemporain, imaginaire, voire même feel good, l'autrice nous propose ici un roman original, drôle, sensible et émouvant, bien plus profond qu'il n'y paraît. Un roman qui, à travers le voyage littéraire de son héros, invite avec douceur les lecteurs à réaliser un véritable travail d'introspection sur leur vie, leur rapport à la mort, au deuil et à la lecture. Ode aux livres, tous les livres, en même temps qu'aux secondes chances, Les Indécis est un concentré d'émotions dans lequel on se sent bien, que l'on soit un amoureux des livres, un lecteur occasionnel ou un simple curieux prêt à donner sa chance au pouvoir des mots, de l'imagination et de l'inspiration !
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Les indécis, Alex Daunel

Ça vous dit de passer l'éternité à inspirer un auteur en devenant personnage de roman ?

Indécis, nous le sommes tous un jour ou l'autre, mais si cette indécision devait déterminer le reste de notre temps après la vie, comment pourrions nous le gérer ?
C'est ce qui arrive à Max, lorsque à l'age de 33 ans - comme le christ?- il se retrouve propulsé dans un entre deux pour le moins étrange. Ni enfer, ni purgatoire, mais un monde dans lequel les âmes des défunts doivent choisir en quel personnage et dans quel genre littéraire elles souhaitent se transformer, pour espérer inspirer un jour un auteur et qui sait connaître alors une forme de vie éternelle.

Mais comment imaginer être capable de choisir lorsque l'on a si peu lu, ou du moins que l'on se souvient à peine de ses lectures tant celles-ci étaient un élément insignifiant de cette existence que l'on imaginait si bien remplie.
Max va l'apprendre au contact de sa professeur de français de classe de troisième, la sémillante madame Schmidt qui l'avait bien fait fantasmer lors de sa scolarité. Celle-ci est devenue guide pour les indécis. Avec elle, il va tenter de l'aider à trouver une issue à ce cruel dilemme.
Alors comment sortir de cette impasse et se décider pour une style littéraire, et si tout d'abord il fallait se souvenir de ses lectures, de celles que l'on a aimé, de celles qui nous ont inspiré, de celles qui nous ont déprimé, fait perdre notre temps, ennuyé, déçu, intrigué, passionné, ému, de toutes celles que l'on aurait aimé lire aussi qui sait.

De belles références littéraire, l'envie qui sait de se souvenir de ces lectures imposées pendant nos études, des passions de l'enfance ou de l'adolescence, de celles qui nous ont fait vibrer, puis de ut ce temps passé sans avoir le temps d'ouvrir une seule age, pris dans le tourbillon d'une vie dans laquelle on se laisse parfois piéger au risque de ne plus prendre son temps. Enfin, devenir personnage de roman et inspirer un auteur, un rêve non, pour tout lecteur passionné qui se respecte. D'ailleurs, vous aussi vous avez déjà entendu des auteurs vous dire qu'ils se sont laissés entraîner par leur personnage et que celui-ci leur a parfois dicté la suite de leur roman ? Alors, si finalement tout ceci était vrai ?

chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/10/17/les-indecis-alex-daunel/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Max 33 ans se réveille dans un bâtiment austère où on lui demande de choisir un genre littéraire. Ne pouvant répondre à cette question, il est envoyé chez les indécis où il est acueilli par son ancienne professeur de français Mme Schmit décédée il y a peu de temps. Peu à peu les souvenirs lui reviennent et il comprend qu'il n'a pas survécu à ce terrible accident de voiture. Il aura 24 heures pour adopter un genre littéraire afin d'inspirer un auteur sur Terre. Dans cet Inspiratoire, dans lequel il a atterrit, les morts se réincarnent en personnages de fiction....

Ah quel vent de fraîcheur et d'originalité que ce roman dans lequel l'auteure nous offre un beau voyage littéraire ! Déjà ça partait bien car le premier livre dont Max se souvienne est Max et les maximonstres, un classique indémodable ! Puis, au fil de ses souvenirs, Max se remémore les livres qui ont accompagné sa vie. Croyant qu'il avait tourné le dos à la littérature, il s'apercevra, grâce à ses guides, qu'au contraire beaucoup de livres l'ont aidé à rêver et se construire. Un message ô combien important véhiculé par ce roman, il n'y a pas de mauvaise ou de bonne littérature, elle n'appartient à personne et tout le monde doit pouvoir s'y retrouver. Les livres nous accompagnent tout le long de notre vie dans les bons comme les mauvais moments. Ouvir un livre c'est une évasion, un échappatoire du quotidien. Ce roman aborde également avec justesse l'importance de faire des choix dans sa vie avant qu'il ne soit trop tard. Qu'est-ce vraiment que réussir sa vie ? Chacun y apportera une réponse différente, l'importance étant qu'elle nous corresponde et qu'on ne l'oublie pas. Un roman singulier porté par de belles réflexions et de belles références littéraires, A découvrir !
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Si vous deviez être un genre littéraire, lequel seriez-vous ? Pour moi, c'est évident, je serai le polar. Pour Max, le choix est plus compliqué.
Il est arrivé à l'Inspiratoire. D'abord, il doit prendre conscience qu'il est mort, et cette première étape n'est pas forcément la plus facile. Ensuite, il découvre qu'après la mort, tout ne se passe pas vraiment comme il l'avait prévu. A vrai dire, il n'avait rien prévu, ni de mourir de manière brutale, ni de devoir choisir un genre littéraire, lui qui ne sait pas vraiment vers lequel se tourner. Il est un « indécis ».
Ce roman est un hommage aux livres, à tous les livres quels qu'ils soient. Il n'est pas question de juger, ni les livres, ni les lecteurs, mais de prendre plaisir à lire, à découvrir, que l'on aime un genre littéraire en particulier ou que l'on préfère papillonner d'un style à l'autre. Il est aussi un questionnement sur la vie et sur ce qu'on en fait. J'ai été sensible à ce personnage qui ne s'investit que dans son travail, qui se dit qu'il aura le temps plus tard pour… Pour quoi, au juste ? Pour tout ce qu'il se refuse à l'instant présent ? Pour tout ce qu'il n'a pas osé faire ou dire ? Pour revenir en arrière et oublier les compromissions qu'il a faites ? Max a toujours eu le temps, il n'a jamais pris le temps.
Je n'ai pas envie de trop en dévoiler sur ce livre. J'ai plutôt envie de vous dire que si vous aimez lire, si vous aimez les livres, si vous n'avez rien contre la découverte d'un univers fantastique qui va de paire avec tout ce que la vie peut comporter de cruel, alors laissez-vous tenter par ce livre.
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