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Les filles de la chance tome 1 sur 2

Julie Lopez (Traducteur)
EAN : 9782226435071
448 pages
Albin Michel (09/06/2021)
3.79/5   51 notes
Résumé :
Aster, la protectrice.
Violette, la favorite.
Tanny, la bienveillante.
Mauve, la combattante.
Clémentine, l'étincelle.

À Arketta, on les appelle « Les filles de la Chance ».
Leur « chance », c'est d'avoir été vendues, enfants, à la maison de bienvenue.
D'avoir été marquées et emprisonnées comme des animaux.

Le jour où l'une d'entre elles tue accidentellement un homme, signant leur perte à toutes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Voici un livre que j'avais repéré en librairie depuis bien longtemps – où il était, de façon étrange, présenté au rayon de la littérature blanche, et non en fantasy et/ou en jeunesse ! – mais, comme si souvent, je ne l'ai finalement jamais acheté, ma PAL étant déjà bien assez énorme, et je l'ai ensuite plus ou moins oublié. Jusqu'à ce jour récent où, cherchant plusieurs titres que j'avais listés sur Lirtuel, je suis tombée tout à fait par hasard sur celui-ci (un mot-clé commun ? Je ne saurais dire !). À vrai dire, depuis ce passage ancien en librairie, j'avais à peu près oublié ce que raconte le synopsis, que j'ai à peine re-survolé, mais j'avais le souvenir de cette couverture, peut-être pas exceptionnelle, mais pour le moins interpelante, et indéniablement féminine… J'ai aussitôt saisi l'occasion de pouvoir enfin lire ce livre !

Alors, oui, c'est un livre jeunesse, peut-être grand ado mais malgré tout ça se sent très vite – ce qui n'est pas une critique, je tiens à le préciser, plutôt un état de fait qu'on ne peut masquer. L'histoire commence dans un monde différent du nôtre, mais pas tellement en fait : on entre très facilement dans la dimension fantasy, qui est bien marquée sans être complètement déracinante. En effet, ce monde ressemble très fort à ce qu'on peut imaginer de l'Ouest américain au début de la conquête, c'est le côté western assumé, tandis que tous les éléments sont donnés pour que les différents types de personnages soient vite identifiables. Il y en a certes quelques-uns qui, pour moi, sont restés flous : Mère Fleur, par exemple, qui a en quelque sorte un rôle de « mère maquerelle », n'est jamais citée autrement que sous ce nom, on ne sait rien d'elle à aucun moment si ce n'est qu'elle est méchante (c'est un peu court ! j'y reviens), mais elle semble n'appartenir à aucune catégorie particulière, et ce flou crée un tout petit manque qu'il aurait été intéressant de combler, mais qui n'empêche en rien la compréhension de l'histoire !
Les fameuses « Filles de la Chance » sont évidemment en vedette, ces jeunes filles d'une sous-catégorie d'habitants de ces contrées, qui ont été vendues à ces « Maisons de Bienvenue » parfois très jeunes, où elles exercent comme bonnes à tout faire, constamment sous contrôle de la fameuse Mère Fleur et des Dévoreurs (qui m'ont fait penser furieusement aux Détraqueurs d'Harry Potter, même s'il y a quelques menues différences), tout en étant peu à peu préparées au jour soi-disant glorieux de la Chance, à leurs 16 ans… Chance d'être données pour la première fois à un « Bluffeur » !

C'est ainsi que l'histoire commence : la jeune Clémentine se prépare pour cette fameuse nuit de la Chance, mais se rend compte quand l'homme arrive, qu'elle ne peut pas, qu'elle n'est pas prête ! Dans son désarroi, elle cherche à se défendre, et ainsi tue par accident celui qui allait lui enlever pour toujours son innocence. Panique totale ! mais avec l'aide de sa soeur Aster, de ses amies de toujours (qui n'ont pas encore atteint 16 ans) Mauve et Tanaisie (je me demande pourquoi le synopsis parle d'une Tanny, car même si c'est un diminutif, il n'est jamais utilisé dans le livre?), et de l'énigmatique Violette qui était jusque-là plutôt la « méchante » toujours encline à dénoncer ses camarades auprès de Mère Fleur à la moindre occasion, elles parviennent à s'échapper, en quête d'un fol espoir de pouvoir vivre une vie libre.
De rencontres en événement hasardeux, entre l'ivresse d'une liberté qu'elles découvrent et la crainte constante d'être reprises et de vivre alors pire encore, et bien sûr poursuivies autant par les forces de l'ordre que par la puissante famille de l'homme que Clémentine a tué, elles vont affronter 1.000 dangers tout en évoluant, en grandissant, en se serrant les coudes malgré quelques dissensions. C'est un livre sur la sororité, au sens famille-famille, mais aussi plus largement cette complicité grandissante entre jeunes filles, sans oublier l'éclosion de l'une ou l'autre relation gentiment esquissées, et il y en a pour tous les goûts. (sourire)

La trame narrative est linéaire et classique, avec un fil rouge de road trip vers la liberté : on va d'un point A à un point B, puis quand le point B est bien exploité on passe au point C et ainsi de suite. Il y a quelques flashes back, notamment quand l'une ou l'autre des protagonistes se décide à raconter son passé aux autres, par bribes ou parfois tout en jet d'un seul coup. Les événements se succèdent en autant de rebondissement, mais aucun n'est une folle surprise, ce qui ne veut pas dire non plus que l'autrice aurait manqué d'imagination, oh non, mais à nouveau, c'est la trame qui est assez prévisible : on affronte un danger, on a peur et c'est chaque fois un peu plus terrible, mais évidemment toujours on en sort, relativement facilement en plus, ce qui enlève sans doute cette part d'inattendu qu'on aurait pu espérer – mais à nouveau, ce n'est pas une critique, juste une constatation.
Et ainsi, on atteint même, comme dans toute bonne histoire que l'on aurait appris à écrire en atelier d'écriture (eh oui !), le « pire du pire », ce climax où survient ce qui ne devait surtout pas arriver ! Et là aussi, bien sûr, on s'en sort, presque d'une pirouette. Quoique… pour tout dire, après « analyse », j'hésite entre deux événements qui pourraient porter ce titre de climax , et c'est vrai que j'ai sué dans les deux cas, mais l'autrice parvient à chaque fois à retomber sur ses pieds.

Mon seul vrai reproche, finalement, est que j'ai eu du mal à m'attacher réellement à plusieurs des personnages, car je les ai trouvées tout carrément trop lisses pour la plupart. L'autrice nous présente un monde très manichéen, où le fait de faire partie des « bons » (qui sont, de manière générale, les opprimés) semble suffire à expliquer qui ils sont. de leur côté, les « mauvais » sont méchants, détestables etc. sans aucune nuance, sans aucune circonstance atténuante, et point : c'est un peu court.
Pour le dire autrement, ces différentes jeunes filles ont certes une capacité particulière chacune, une façon d'être un peu esquissée qui les distingue, mais leur seul vrai trait de caractère remarquable est… d'avoir été opprimées !? Bof, c'est plutôt réducteur ! On aurait aimé qu'elles aient chacune au moins une petite part d'ombre, une réaction réellement vive de temps en temps, une mauvaise habitude répréhensible quelconque qui les rende plus « vivantes », tout simplement !
C'est ainsi que, clairement, parmi elles toutes, j'ai préféré un personnage tel qu'Aster qui, dans son souci exacerbé de protection envers sa soeur, en devient parfois hargneuse, ose être fatiguée et râler, etc. de même, Violette a gardé tout du long une part de mystère, mêlé à sa condition initiale de « méchante » à qui on ne sait jamais si on peut faire 100% confiance, ce qui lui donne une vraie ampleur, qui manque tant à la plupart des autres.

Mais à part cette réserve - on sait que je n'adore pas les histoires trop manichéennes (qui sont hélas surreprésentées dans les univers fantasy et plus encore si c'est fantasy jeunesse) – ce livre est vraiment agréable et facile à lire, on se laisse entraîner par cette narration sans grande surprise mais où l'aventure est bien présente.
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Les filles de la chance (et sa splendide couverture !) promet une course vers la liberté pour 5 jeunes filles, dans un univers de fantasy où se mêlent ambiance far West et dystopie.

Clémentine est une fille de la chance, une enfant qui a été vendue avec sa soeur ainée Aster, à une maison d'hospitalité, bel euphémisme pour parler d'un bordel. Dès leur arrivée, elles ont été marquées d'une "faveur", un tatouage magique impossible à dissimuler, qui ne laisse aucun doute sur leur statut.
Clem fête ses 16 ans, ce qui signifie qu'elle va vivre sa "nuit de la chance", rite de passage où un client, un "bluffeur", va acheter à prix d'or le droit de lui voler sa virginité. Seulement, face à la violence de cet homme et de ce qu'on lui demande, Clem ne se laisse pas faire et tue accidentellement son client. Si elle veut survivre, elle va devoir prendre la fuite avec l'aide d'Aster, suivies par 3 autres jeunes filles qui profitent de l'occasion pour s'échapper aussi. Mais l'homme assassiné n'est pas n'importe qui et les jeunes femmes sont désormais traquées. Leur seul espoir est de trouver Lady Fantôme, dont la légende prétend qu'elle peut leur ôter leur faveur et leur offrir la liberté.

Dès les premières pages, Les filles de la chance offre une écriture efficace et un rythme intense qui nous tient jusqu'aux dernières pages. L'autrice parvient en quelques chapitres à placer son univers et nous lancer sans tarder dans les évènements qui vont engager les héroïnes dans cette fuite mortelle.

L'action est omniprésente sans que le background de cet univers ou le développement psychologique des personnages ne soient toutefois négligés, bien au contraire! Chaque jeune fille a une relation différente à son servage, certaines semblant capables de se reconstruire tandis que d'autres semblent irrémédiablement brisées par leurs traumatismes, l'autrice explorant chacune de ces facettes sans notion de "bonne ou mauvaise" réaction.

Les sujets abordés, bien que basés dans un univers de fantasy, n'en sont pas moins difficiles puisqu'il est question de trafic sexuel, d'esclavage, d'inégalités sociales et d'oppression. L'autrice nous dépend un univers sombre, violent, où il semble n'y avoir aucun espoir de s'en sortir. Même si l'univers est fictif, on ne peut s'empêcher d'avoir le coeur serré en reconnaissant les évènements réels sur lesquels il est bâti.

La touche de fantasy est présente tout du long de cet univers bien que l'autrice se concentre sur la fuite de ses personnages. On découvre un monde où l'ombre des morts hante les vivants et peut se révéler être une menace mortelle, où certains vendent leur âme pour devenir de terrifiantes créatures.


​J'ai lu ce roman comme un one shot avant de découvrir qu'il y allait avoir une suite. La fin de ce tome est donc relativement ouverte : si une partie des réponses sont apportées, d'autres éléments sont juste esquissés. J'avoue que j'ai beaucoup aimé cette fin, telle quelle. On est loin du parfait happy ending et je trouve que cela renforce le côté dur de cet univers et la sensation que toutes les blessures ne peuvent être guéries. Mais maintenant que je sais qu'il y aura une suite, il est évident que je la lirai, vu comme j'ai apprécié ce tome 1 !
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Un western fantasy et féministe avec des héroïnes noires ? Il n'en fallait pas plus pour attiser ma curiosité et me donner envie de découvrir ce roman !

J'ai adoré nos cinq héroïnes, ce fut passionnant de les voir évoluer, prendre du caractère et devenir de plus en plus courageuses et indépendantes. Ca fait plaisir d'avoir des héroïnes autant badass qui s'entraident et qui surpassent leurs peurs. J'ai eu une petite préférence pour Aster, je me suis beaucoup reconnue dans son côté protecteur envers sa petite soeur.

Ce roman ne manque pas d'actions et d'aventures. C'était génial de se retrouver en plein milieu du Far West dans cette ambiance western. Les nombreux rebondissements nous tiennent en haleine et les fins de chapitres nous donnent envie de continuer sans cesse.

Il y a un aspect fantasy assez discret mais quand même bien présent où les morts se vengent, où certains hommes vendent leurs âmes pour devenir des dévoreurs etc. Moi qui ne suis pas trop fantasy, ça ne m'a pas dérangé car ce n'est pas l'élément central du roman, et pour le coup j'aurai même aimé que ce soit davantage exploité.

Comme vous l'avez compris, j'ai vraiment aimé suivre ces filles durant leurs cavales. C'était prenant, addictif et surtout innovant. Envie d'aventures avec des héroïnes fortes ? Je vous conseille fortement de vous procurer "Les filles de la chance".

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Roman principalement d'aventures dans une atmosphère de Far-West post-apocalyptique. le récit débute dans une maison d'hospitalité (maison close du futur) où des filles vendues par leurs parents sont prisonnières de l'endroit et condamnées à travailler toute leur vie pour gagner leurs repas et leur logis. Clémentine vient de tuer un homme pour sauver sa vie et sa soeur, Aster, organise leur évasion précipitée pour lui épargner une mort certaine. Trois autres filles se joindront à elles. C'est ensuite une course contre la mort à la manière d'un western: attaques de diligence, fuite à cheval, cachettes, braquage de banque, courses poursuites, etc. S'y mêlent quelques éléments de magie/surnaturel peu exploités et peu significatifs, ainsi qu'une histoire d'amour de surface. Si les personnages et l'intrigue sont peu approfondis, l'histoire reste tout de même originale et truffée d'actions du début à la fin . le ton est dur, les personnages sont en colère et la violence y est également abondante.
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Si vous avez vu mon TOP 10 des thèmes que j'adore dans les romans, vous savez que j'ai un faible pour les westerns. Alors un western avec des personnages de couleur et féministe ? Je prends !

L'intrigue nous place dans un univers de fantasy proche du western, avec des héroïnes issues d'une classe sociale si pauvre qu'elles ont été vendues à des maisons closes. Là, elles sont ensuite tatouées avec de l'encre magique pour qu'elles ne puissent pas s'enfuir. Lorsque Clémentine tue son premier client, elle s'enfuit avec sa soeur et des amies pour retrouver leur liberté et quelqu'un qui puisse leur enlever leur fleurs de chance qui les empêche de vivre incognito. On rentre là dans un western mêlant courses poursuites à cheval, histoires de fantômes et braquages de banque. L'autrice a réussi à mêler subtilement la fantasy à des éléments que l'on connait tous et qu'on associe pas forcément au genre ce qui rend l'univers si crédible car plus proche de notre réalité. le tout jusqu'au dénouement final qui pour moi pouvait se finir en lui-même, mais j'ai appris par la suite que le second et dernier tome sortirait en ce début 2022.

J'ai adoré suivre Clémentine et Aster, ainsi que leurs amies. Même sans être toutes liées par le sang, on sent une véritable sororité qui se crée au fur et à mesure (même avec Violette). Clémentine et Aster sont surement celles qui évoluent le plus dans leur relation car Aster doit apprendre à faire confiance à Clem, à la laisser faire ses propres expériences. Elle doit aussi apprendre à déléguer aux autres et accepter qu'elle n'est plus seule mais bel et bien entourée. de même Violette doit apprendre à faire confiance aux autres filles, même si elle ne les apprécie pas. C'est intéressant de voir le genre du western être approprié par des femmes car c'est un genre majoritairement masculin à la base (quel cow-girl connaissons-nous hormis Calamity Jane ?), voir une histoire où l'homme n'est que le compagnon de route et non le héros principal dans ce genre littéraire est rafraichissant, on devrait en voir plus en littérature.

Les hommes ont ici un rôle mineur ou mauvais. le seul personnage masculin avec de l'importance est Zack (j'avoue avoir un doute sur le prénom, ma lecture remonte à quelques mois maintenant) et c'est un des rares hommes bons du roman. Les hommes sont jugés d'office comme une menace pour les femmes car associés au viol, à la violence et à la manipulation. Ce qu'est également Zack au début et il doit faire ses preuves pour mériter de voyager aux côtés de nos héroïnes. Pour autant il n'échappe pas aux tares du mensonge et de la manipulation, mais il évolue en apprenant à faire confiance aux filles jusqu'à faire partie intégrante du groupe. La sororité, l'amitié ne sont pas innés et se créent, c'est surement le plus beau dans ce roman, en tout cas c'est ce qui m'a le plus marquée.

Je ne sais pas si je lirai la suite, la fin ouverte de ce premier tome me convient, je ne ressens pas le besoin d'une suite qui pourrait me décevoir, mais qui sait ?…
Lien : https://leslubiesdeole.wordp..
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critiques presse (2)
Ricochet
24 mars 2022
Le mérite de l’autrice est de bâtir un univers tout à fait singulier et cohérent, à la fois rattaché à des réalités humaines et fantastique. Mais la thématique de la prostitution rapproche souvent le récit de la complaisance… heureusement évitée sans trop d’écueils.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Elbakin.net
01 septembre 2021
Pour ses thèmes puissants, sa galerie de personnages affirmés et un mélange des genres détonnant.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C’était plus facile, lui avait-on dit, si on se chantait une mélodie dans sa tête.

Assise aussi immobile que possible devant sa coiffeuse à pattes de lion, Clémentine fouillait sa mémoire à la recherche des chansons qu’elle avait apprises au piano dans le petit salon. Mais son esprit était vide depuis les enchères, ne laissant qu’un gémissement de peur muet, comme les lamentations des morts. Derrière elle, marmonnant
la bouche pleine d’épingles, Mère Fleur exultait, répétant que c’était un honneur pour Clémentine d’avoir obtenu une telle offre et qu’elle était très fière d’elle. La responsable de maison avait passé la dernière heure à préparer Clémentine pour sa Nuit de chance, laçant sa robe blanche vaporeuse, lui appliquant du rouge sur les joues, lui noircissant les yeux avec de la suie.

– Toi aussi, tu devrais être fière de toi, poursuivit la femme plus âgée.

Elle brossait les cheveux noirs crépus de Clémentine en arrière pour dégager son visage et les épingla en un nœud élégant. Un soupir las chatouilla la nuque de la jeune fille.
– Seize ans, enfin une vraie femme. Je me rappelle quand tu n’étais qu’une sauterelle, tout comme ta sœur. Mais elle s’en est bien sortie, Clémentine, et tu t’en sortiras bien toi aussi.

Clémentine ne trouvait aucun réconfort dans ces paroles. Mère Fleur avait passé l’âge de travailler depuis longtemps. Sa faveur, un œillet, avait commencé à se faner sur sa joue blanche et ridée, l’encre ensorcelée ayant depuis longtemps viré au gris. Clémentine se demandait si elle se rappelait sa Nuit de chance. Avait-elle été aussi effrayée ? Et les autres filles ? On dissuadait les filles du crépuscule de parler de leur travail aux filles de l’aube. Elles n’avaient raconté à Clémentine que l’essentiel.
Elles n’avaient pas précisé si ces dernières minutes étaient censées s’étirer comme le souffle qu’on retient entre l’éclair et le tonnerre ni si son ventre était censé chuter comme si elle tombait dans un précipice. Même sa sœur, Aster, ne lui avait jamais donné de détails sur sa Nuit de chance.

Cependant, c’était elle qui lui avait suggéré de chanter une mélodie dans sa tête.« Pas nécessairement ta chanson préférée, avait-elle dit. D’ailleurs, mieux vaut que ce ne soit pas ta chanson préférée. Choisis-en juste une que tu connais par cœur,et ne pense à rien d’autre. »

Aster avait aussi insisté pour qu’elle ne prenne pas de Chardon sucré, la mixture apaisante que les filles du crépuscule devaient boire pour calmer leur nervosité.Elle était allée jusqu’à lui demander de mentir à Mère Fleur et de lui dire qu’elle avait pris sa dose. Clémentine ne lui avait pas demandé pourquoi, même si cela l’avait surprise. Elle se fiait à Aster en toutes choses.
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Mais surtout, Aster se surprit à penser à Violette, à Zee, à Sam et Eli. Des personnes auxquelles elle avait fait confiance malgré ses peurs, et qui le lui avaient bien rendu. Parfois, refuser de laisser sa chance à quelqu'un était plus dangereux que de lui accorder sa foi. Parfois, on ne pouvait pas y arriver seul. On avait besoin d'aide.
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Ce doit être épuisant, de n’arriver à voir que le pire en toutes choses.
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