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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très belle bande dessinée mettant en scène une quarantenaire désenchantée, mère de trois enfants, qui essaie en vain de retrouver du travail après s'être consacrée des années à son foyer.
Elle réalise qu'elle n'espère plus vraiment rien de la vie, son mari la rudoyant régulièrement, surtout après quelques verres...Sur un coup de tête, après un énième entretien d'embauche vain, elle part à l'aventure, après avoir fait avertir sa famille qu'elle ne rentre pas immédiatement chez elle.
Sur sa route, elle croisera toute une série de personnages, qui donneront un nouvel élan, permettront une remise en question de Lulu.
Le récit commence par une réunion de ses proches, qui, tour à tour, reconstituent ce qui est arrivé à Lulu, ou les interactions qu'ils ont eues avec elle lors de sa fugue, et j'ai aimé qu'on ne se focalise pas que sur Lulu, mais aussi sur les retombées de sa "disparition " dans son entourage.
C'est tendre et réaliste à la fois, un beau portrait d'une femme qui se rend compte un jour qu'elle s'est enfermée dans un rôle qui ne lui correspond plus, et qui aspire à se retrouver. le graphisme est classique, au service de l'histoire, les deux tomes permettent, sans longueurs, de mieux s'imprégner du cheminement de Lulu, et de s'attacher aux personnages.
Lien : https://instagram.com/danygi..
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Davodeau nous propose une tranche de vie, une crise de la quarantaine, une remise en cause du schéma familiale, du couple inébranlable. C'est touchant, c'est sincère, c'est vrai mais surtout c'est un témoignage d'une vie ordinaire. Une approche qui poétise le quotidien de M et Mme Toutlemonde. C'est traité avec pudeur et délicatesse. La force de ce récit ne réside pas dans l'originalité du scénario mais dans le traitement des émotions. Lulu femme nue est un récit plein de d'émotions qui témoigne de la renaissance d'une femme et des liens humains.
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« Lulu femme nue » d'Etienne Davodeau est une longue et belle mise en images des laissés-pour-compte.
Tiens, vous savez ce que signifie l'expression laissé-pour-compte ? A l'origine, c'est une marchandise refusée parce que non conforme en qualité et donc qui n'entrera donc pas dans les comptes.
Et des « non conformes » au système dominant, à la norme majoritaire de notre monde, il y en a de plus en plus. Ils se créent par le poids d'une existence insensée, par les lois d'une économie totalitaire marxiste ou capitaliste, il n'y a de différence que le qualificatif qui endort les imbéciles. 

Et puis il y a aussi ceux qui se sont voulus, revendiqués « laissés-pour-compte ». 
Lulu, elle, bascule volontairement un beau jour du compte à l'hors compte, histoire de voir, histoire de vivre. Et de l'autre côté du miroir aux alouettes, elle va croiser des ex-tolards, une vieille femme seule, une serveuse d'automates…
Mais on peut aussi préférer lire l'expression par « laissés-pour-conte ». C'est alors toute une dimension philosophique nouvelle qui s'ouvre aussi pour ceux qui sont laissés et qui regardent ceux qui sont partis. C'est Cendrillon, Blanche-neige, le petit Poucet, Jonathan le Goéland… l'aventure d'une vie dangereuse et drôle parfois mais qui finit presque bien en rentrant dans les comptes/contes. Ce sont les amis de Lulu venus écouter son périple, toujours un peu voyeurs, toujours un peu déstabilisés de n'être par partis, eux-aussi.
Une histoire simple ou qui en à l'air, et un beau conte moderne comme Etienne Davodeau sait si bien les dessiner.
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Davodeau sait raconter des histoires simples qui peuvent nous toucher. Il a un sens aigu de la réalité de tous les jours qu'il sait traduire graphiquement. Il prend des personnages ordinaires qui peuvent ressembler à ce que nous connaissons puis il bâtit petit à petit son histoire autour d'une table dans un jardin où se réunissent les amis de Lulu ainsi que sa fille de 16 ans. le sympathique Xavier, l'un des amis, est le raconteur. La première case démarre par son allocution : "le plus simple est peut-être de commencer par le début..." et nous voilà embarqués dans une fiction sociale.

On pourra rétorquer qu'on lit de la bd pour s'évader de la vie monotone et quotidienne. Sa démarche est cependant ailleurs loin de nos supers héros qui abreuvent la bande dessinée.

Cette nouvelle chronique sociale nous amène à nous interroger sur la pauvre voisine aux prises avec un mari alcoolique, presque anonyme et qui a envie de tout plaquer pour rebâtir une nouvelle vie malgré sa quarantaine et malgré son rôle de maman. C'est du bonheur à l'état pur. On est réellement heureux pour cette femme qu'elle puisse connaître un bref instant de répit dans les bras d'un autre homme. Elle se nourrit de rencontres avec des personnes qu'elle n'aurait jamais croisé dans son triste quotidien.

Je regrette simplement qu'on puisse déjà connaître l'issue de cette escapade alors que le deuxième chapitre n'est pas encore amorcé. Les interruptions un peu inutiles dans l'histoire du style "les enfants, allez vous coucher!" m'ont également un peu agacé.

L'auteur arrive à nous livrer un vrai portrait de femme avec une intimité qui lui est propre et qui ne pourra que ravir ses fans. On est loin du cliché ordinaire. On est dans la vraie vie (pas celle d'Auchan) pour ceux qui rêvent de couper les amarres et de casser la routine quotidienne. Une lecture qui ne laissera pas indifférent.
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Une bédé toute en délicatesse et en errance.
Des rencontres comme des parenthèses.
Une femme s'éloigne de son quotidien pour s'écouter un peu elle-même et sortir de la course des jours.
Un beau moment de calme.
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Une narration maitrisée qui donne envie d'aller au bout pour découvrir le destin de Lulu. Cette femme ordinaire qui fuit son quotidien et se pose entre deux tranches de temps, marchant au hasard des rencontres. le dessin parait un peu brouillon mais au final il colle parfaitement avec l'atmosphère sensible, humaine, pleine d'hésitations.
Un très bon moment.
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Tout plaquer … et partir droit devant soi à la rencontre d'autres gens
Toutes les bandes dessinées de Davodeau racontent des histoires, des tranches de vie, parfois naïves. Même simples et naïves, on a envie d'y croire. de temps en temps, un peu de bons sentiments, cela fait du bien.
Dans cette bande dessinée en 2 tomes, une femme claque la porte, laissant son mari et ses enfants se débrouiller seuls. Elle part au hasard, légère et irresponsable, sans trop de culpabilité. Elle s'autorise à être autre chose qu'une mère, une épouse ou une ménagère de moins de 50 ans …
L'adaptation cinématographique, reprend le même départ, mais le scénario s'écarte vers plus de contrastes, plus de sensationnel et une fin plus tranchée. Heureusement les acteurs principaux (Karin Viard et Bouli Lanners) donnent plus de chair aux personnages de papier et font passer la fin – à mon goût – bien trop racoleuse.
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Après Les ignorants et Un homme est mort, je me suis attaquée à un autre ouvrage de Davodeau, de fiction cette fois, où nous allons suivre Lulu, une femme qui, après un entretien d'embauche raté, laisse mari et enfants pour partir quelques jours seule, sans aucun but particulier. Durant ce périple, elle va faire la rencontre d'autres personnes, plus ou moins paumées...

Durant les premières pages, je n'étais pas très emballée, parce que j'étais un peu déçue des illustrations d'Etienne Davodeau, que je ne trouvais pas à la hauteur de la couverture (et des deux autres livres que j'avais lus). Mais cette première impression m'est vite passée : les dessins dans Lulu Femme Nue sont superbes, notamment les paysages, puisqu'une partie de l'histoire se situe sur la côte.

Quant à l'intrigue, elle était vraiment prenante. L'histoire de Lulu est racontée par un de ses amis et par sa fille de seize ans, si bien qu'on ne sait pas ce qui s'est passé pour cette femme avant la toute fin, ce qui a rendu le récit passionnant. L'auteur nous a laissé la possibilité de choisir ce qu'on penserait de l'acte de Lulu, que j'ai personnellement compris... Elle semble malheureuse dans sa vie et les rapports avec son mari sont compliqués.

J'ai aimé faire la rencontre de cette femme, mais aussi des autres qui gravitent autour d'elle : sa fille, mais aussi les deux petits qui étaient amusants, la grand-mère qui a son caractère, et aussi Charles et ses frères. Tous ces personnages étaient attachants à leur manière, parce qu'ils étaient réalistes.

C'est une bande-dessinée que j'ai beaucoup aimé, avec un choix de narration plutôt original, des illustrations très agréables, et des protagonistes qu'on n'a pas envie de quitter...
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Roman graphique touchant et authentique. On se laisse facilement entraîner par ce road trip un peu particulier d'une mère de famille qui plaque tout du jour au lendemain, cette échappée belle racontée par plusieurs narrateurs et qui laisse le lecteur faire ses propres suppositions. Les personnages y sont très humains et font passer des sentiments réalistes, j'ai trouvé. le dessin, dans les tons ocres, dégage aussi beaucoup d'émotion et a quelque chose d'un peu feutré, pour une atmosphère très intimiste.
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Il est vrai que parfois, j'atterris, et je découvre des BD devenues classiques. Mais c'est ça qui est bien avec les livres : il y en a toujours un qui sort du lot parmi ceux qu'on a empruntés à la bibliothèque. L'oeuvre qui vous interroge, vous force à vous poser des questions, voire même à remettre en cause votre mode de vie. Eh bien, ça a été le cas de Lulu, femme nue, d'Étienne Davodeau, cycle de deux tomes (Premier livre, en 2008 et Second livre, en 2010) paru aux éditions Futuropolis. J'avais envie, aujourd'hui, de partager la drôle d'impression que j'ai eue à la lecture de cette BD.

> Coup de crayon
Étienne Davodeau a su se faire un nom dans la BD franco-belge, puisque nombre de ses oeuvres ont été primées, telle que Les Mauvaises Gens : une histoire de militants (2005), qui a reçu trois distinctions, dont une du FIBD d'Angoulême. Son style tremblotant est reconnaissable, et imprégné dans la culture bédéphile française. le dessinateur mélange ici son crayonné hésitant à une utilisation de l'aquarelle qui aide à l'immersion dans l'univers de cette femme, Lulu. En effet, sur fond d'une histoire peu ordinaire dans laquelle Lulu recherche un peu de poésie et de légèreté, l'aquarelle vient offrir ce cadre apaisant tant convoité. Les cases ne sont pas forcément encadrées d'un trait noir, les limites, ce sont les couleurs. Couleurs chaudes lorsque Lulu se balade sur la plage, couleurs froides lorsqu'elle se sent moins bien, atmosphère sombre et oppressante lorsqu'elle est perdue, Étienne Davodeau a su traduire les différentes ambiances grâce à l'aquarelle. Et c'est certainement cela qui rend la lecture si reposante et agréable. Malgré la décision discutable de Lulu, le lecteur parvient à se détendre.

> Coup de plume
Étienne Davodeau est ici dessinateur et scénariste. Il raconte l'histoire de Lulu, qui, suite à un entretien d'embauche raté, décide de partir sur la côte, laissant en plan son mari et ses trois enfants, recueillis par des amis. L'incompréhension est totale, les critiques sont vives, le mari empoté est désemparé, les enfants se demandent où est leur mère… Personne ne sait ce que fait Lulu, jusqu'à ce que Xavier, un ami, décide de partir à sa recherche. Alors, il va raconter ce qu'il a vu à tous les autres. D'aventures en mésaventures, le lecteur découvre, en même temps que les amis et la famille, ce qu'il est arrivé à Lulu. Il s'agit ici d'une mise en abîme très réussie, où l'auteur raconte l'histoire de personnages qui racontent l'histoire d'un personnage… Bon, vous m'avez comprise ! Étienne Davodeau n'est plus conteur, mais Xavier et Morgane (l'aînée des enfants), le deviennent. C'est un processus original et très réussi, qui permet de laisser planer quelques zones d'ombre sur Lulu. Les personnages ne sont pas, ici, omniscients, comme dirait notre prof de français, mais se rattachent à ce qu'ils ont vu ou entendu. Je pense que la beauté de Lulu, femme nue, réside dans ce récit où le doute est de mise, où nous ne pouvons savoir ce qu'il se passe dans la tête de Lulu tant qu'elle n'accepte pas de le dévoiler. le lecteur dépend ici du personnage si mystérieux et attachant à la fois, de cette femme qui a perdu goût à la vie à cause d'une routine destructrice et sans saveurs. Lulu ne se livre finalement pas à nous, mais à ses amis, et Étienne Davodeau joue avec son pouvoir de scénariste et de créateur. Ainsi que le prouve le plotwist final…

Lulu, femme nue, c'est un roman graphique plus qu'une BD qui raconte ce que l'héroïne veut bien raconter. Et je trouve ça plutôt génial !
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