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un événement historique, politique, majeur de l'histoire ouvrière bretonne;A recommander!
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Un homme est mort ou comment concilier une part de l'histoire avec la bande dessinée.
Toujours séduite par les dessins de Davodeau, je me suis littéralement plongée dans cette ville de Brest de l'après-guerre, en pleine reconstruction.
Plongé au coeur des manifestations ouvrières en 1950, René Vautier est appelé pour filmer le combat de tous ces hommes et ces femmes qui réclament une meilleure justice, de meilleures conditions de travail et surtout des rations de nourriture. Épaulé par de nombreux ouvriers, il parviendra à tirer de ce pan de l'histoire un superbe film qui, malheureusement, sera "cassé" A partir de là, viendra à Kris et Etienne Davodeau de nous le raconter à travers ce superbe album.
Davodeau offre un très beau rendu des différentes ambiances grâce aux couleurs chaudes et vivantes, la présence du rouge des drapeaux et du sang et l'omniprésence du sépia, parfois terne et monotone.
Etienne Davodeau et Kris nous offrent ici encore une belle leçon d'histoire, avec des gens simples, familiers, authentiques et tellement humains.
Un très bel hommage rendu à cet homme mort ...
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Cette bande dessinée est à la fois historique et sociale. Elle raconte le combat des ouvriers de Brest en 1950 lors de la reconstruction de la ville pour être mieux payés et mieux traités. Un combat syndical très fort qui a même entraîné la mort de l'un d'entre eux.

Le réalisateur engagé René Vautier a été appelé pour faire un film pour motiver les troupes. Ce film était un témoignage des gens de Brest, leur souffrance, leur ressenti, avec comme bande sonore le poème de Paul Eluard "Un homme est mort". Ce film ayant disparu avec le temps, cette bande dessinée a pour but de lui redonner vie en la restituant en images tout en racontant aussi les "coulisses" de cette aventure humaine.

J'ai trouvé cette BD très belle au niveau des couleurs, des vues de la ville ou des chantiers (même si je n'aime toujours pas les visages de Davodeau... ce qui ne 'empêche pas d'aimer tout ce que j'ai lu de lui!). C'est aussi un album vraiment très intéressant par son contenu.

De plus, il est suivi d'images d'archives et de documentation et témoignages sur cette expérience sociale et humaine.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Très bel album qui raconte une sombre page de l'histoire sociale et politique dans la France de l'après-guerre. A Brest, dans la ville en pleine reconstruction, les ouvriers du bâtiment sont en grève, réclamant une amélioration de leurs salaires. Les manifestations, systématiquement interdites par la municipalité de Brest, sont brutalement réprimées. Au cours de l'une d'elle, le dimanche 16 avril 1950, la police tire sur la tête du cortège. Edouard Mazé est tué. L'album nous raconte cet évènement au travers du regard de René Vautier, cinéaste engagé, a qui ses amis syndicalistes locaux demandent de faire un film sur cette lutte afin de servir en interne au syndicat d'outil de formation et de propagande.
Grâce à cet album, j'ai découvert un aspect de notre histoire que je connaissais très mal. Cette période de fin de la quatrième république lorsque l'espoir est revenue, la reconstruction du pays a débuté mais les conditions matérielles demeurent très pénibles, le rationnement est toujours en place, les problèmes de logement sont énormes. Cette période de lutte ouverte entre les forces politiques sorties vainqueur à la fin de la seconde guerre mondiale et tout particulièrement entre la droite et le parti communiste et la CGT.
Au travers de la tragédie d'Edouard Mazé et des luttes sociales à Brest dans les années d'après-guerre, les auteurs nous invitent à un rappel de l'histoire de France. Ils relatent en même temps l'histoire de René Vautier, cinéaste très engagé, auteur du fameux "Avoir 20 ans dans les Aurès".
J'ai beaucoup apprécié cet album dont le dessin et le graphisme sont remarquables. Des camaïeux de brun, rouge et gris qui donnent une ambiance sombre et chaleureuse à la fois et qui collent parfaitement à l'histoire. Une mention spéciale pour la manière dont Etienne Davodeau réussit une galerie de portrait d'homme et de femme. Les auteurs nous donnent à voir et entendre des gens simples, militants, grandes gueules mais avec un coeur énorme.
A souligner les pages complémentaires à l'album décrivant le contexte politique et social de l'époque, le parcours et l'histoire de René Vautier, l'origine et la réalisation de cet album.
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L'histoire : l'histoire est en tout point identique à ce que je vous ai présenté pour le BD concert. Je me permets donc de copier coller mon propre texte... La BD est complétée par un dossier documentaire assez riche.
L'histoire se passe à Brest en pleine reconstruction de l'après-guerre, en 1950. Les ouvriers sont en grève, un syndicat fait appel à un jeune cinéaste engagé (j'ajoute cette fois : René Vautier, que j'avais découvert au ciné-club du lycée avec Avoir vingt ans dans les Aurès) pour témoigner du mouvement. Très vite, cela dégénère, la police tire sur les manifestants... Un mort, pour lequel sera adapté le poème de Paul Éluard, un homme est mort...

Mon avis : j'ai beaucoup aimé le BD concert, Un homme est mort, encore plus la BD qui retrace simplement ces événements dramatiques.
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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Un homme est mort raconte une tranche de vie, mais une tranche de vie souvent ignorée par L Histoire. C'est le récit de la reconstruction après la seconde Guerre Mondiale, la reconstruction de la ville de Brest qui a subit de très lourds bombardements.
De nombreux ouvriers travaillent sur les différents chantiers de la ville, mais leurs conditions de vie sont rudes et leur salaire faible. Un mouvement social s'installe mais la répression fait rage.
Les syndicalistes vont alors faire venir un cinéaste, René Vautier, afin que celui-ci filme cela et en fasse un film qui sera présenté à la population et aux autres syndicalistes.
Ce récit d'un événement réel sonne comme une histoire humaine forte, en s'appuyant le plus fidèlement possible sur la réalité, mais aussi comme un hommage à ces personnes qui se battent par conviction.
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Un film engagé est tourné pendant les grèves ouvrières qui perturbent la reconstruction de Brest. Un militant meurt. Un poème de Paul Eluard est déclamé. 50 ans plus tard, Etienne Davodeau et Kris en font une belle bande dessinée, associée à un court dossier documentaire.
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Etienne Davodeau récidive. Mais cette fois l'initiative ne vient pas de lui mais du scénariste Kris, Davodeau, n'ayant rejoint le projet qu'en cours de route. Et si vous lisez le très intéressant dossier de 16 pages à la fin, vous saurez que ce projet ne s'est vraiment pas "imposé" à Kris par hasard.

Après Rural! et Les mauvaises gens, cette oeuvre nous prouve encore une fois, si besoin était, que la BD est un formidable outil de description du monde dans lequel nous vivons.

Printemps 1950. René Vautier, cinéaste encarté à la CGT est appelé par ses camarades de Brest. Il débarque, de nuit, clandestinement à Douarnenez. En effet, il est recherché, après avoir tourné "Afrique 50", le premier film anticolonialiste.

Brest est alors en pleine reconstruction. La situation est tendue, les ouvriers sont en grève pour des augmentations, deux députés (communistes) sont en prison. Une grande manifestation est prévue. Interdite tardivement par le pouvoir, ce qui créer de la confusion. Et là, l'impensable a lieu : les forces régaliennes tirent sur la foule, un homme, Edouard Mazé s'écroule, une balle en plein front.

Vautier filme les obsèques, les ouvriers sur les chantiers, les docks. Vous apprendrez tout sur sa technique de montage façon Mc Gyver. Comme sa caméra n'est pas sonorisée et que le magnéto qu'on lui a prêté n'est pas autonome, il enregistre "Un homme est mort" d'Eluard en remplaçant le nom d'Auguste Blanqui par celui d'Edouard Mazé.

Témoignage sur la violence des rapports sociaux de l'époque (la notre est pas mal non plus, mais c'est plus une dictature molle), ce livre est très émouvant. On n'oubliera pas de sitôt le remix d'Eluard par P'tit Zef.

Lisez le et ne ratez surtout pas le dossier de la fin (éléments historiques, témoignages, photos, making of ....).
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L'histoire du militantisme français est dense et cet épisode Brestois m'était complètement inconnu. Merci à Kris et Etienne Davodeau de me l'avoir fait découvrir ! J'aime le montage, le point de vue du photographe, oeil critique et humain, qui cherche le chaleureux dans cette foule ouvrière malmenée. J'ai évidemment eu un pincement au coeur en découvrant Paul Eluard, que j'admire, pleurer sur ce poème incarné par le CGtiste. L'aboutissement pour un homme qui a toujours voulu que ses mots fassent chair.
Merci donc aux auteurs-dessinateurs pour ce petit caillou.
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17 avril 1950 . Nouveau jour de greve à Brest . Nouveau défilé réprimé, cette fois-ci , dans la violence et dans le sang . Les armes ont parlé coté policier . Les hommes sont tombés rue Kerabecam . L'un d'entre eux est mort . Edouard MAZE , jeune ouvrier du batiment et militant CGT , est abattu par les forces de l'ordre d'une balle en pleine tete .

C'est dans un Brest meurtri , au climat politique et social tres tendu , que l'histoire prend sa source . La grande guerre a littéralement défiguré cette grande ville naguere portuaire . Tout est à reconstruire . 1950 . Les ouvriers , sous-payés , entassés dans des baraquements inconfortables et insalubres , votent alors la greve générale . Viennent s'y greffer les dockers , pour des raisons similaires . Ces derniers refusant désormais d'affreter les navires en materiel de guerre afin d'aller alimenter un conflit qui fait rage en Indochine .

Un homme est mort , c'est également l'histoire d'un film , tourné sous le manteau , au pouvoir aussi transcendant sur les grévistes qu'ephemere dans son existence . René VAUTIER , cinéaste engagé ayant tourné en Afrique Coloniale, en Irlande , et alors recherché pour attitude subversive , sera en charge de décrire , avec la justesse qui le caractérise , les évenements tragiques et leurs conséquences dans un Brest d'apocalypse . C'est affublé de P'tit ZEF et de Désiré , sortes d'auguste et de clown blanc , qu'il s'en affranchira brillamment pour devenir le témoin priviligié d'une ville exsangue , d'une époque . Son arme : une vieille caméra au son récalcitrant .

Un récit véridique superbement décrit et maitrisé de bout en bout . L'empathie gagne immanquablement pour une cause qui sonne juste . L'on suit , pas à pas , les pérégrinations de nos trois " héros " et leurs difficultés à tourner un film , le monter , le diffuser subrepticement , nuit apres nuit , aupres des grevistes faisant le piquet afin de les galvaniser et les conforter dans leur combat . Un récit tour à tour touchant , dur , poignant mais comportant de réelles envolées lyriques . Les images , auxquelles l'on a accolé le texte d'Eluard , se confondent en un veritable moment de grace . L'humour n'est pas exempt . P'tit ZEF , sorte de titi Breton , n'a pas son pareil pour nous faire passer de l'émotion au rire .
Mais une histoire , aussi puissante soit-elle , ne tiendrait pas la route sans un coup de crayon et un encrage raccords . Là encore , c'est tout bon . Des dessins qui , sans forcément etre léchés , possedent une puissance évocatrice incroyable ! Des mises en page audacieuses rendent ce récit fluide et nerveux tout en instaurant une trame dramatique de tous les instants . Les couleurs pastels assurent le petit coté rétro de la chose . Elles détiennent également le pouvoir de vous inoculer , sans avoir l'air d'y toucher , mélancolie et morosité...
Les révélations sont nombreuses et accréditent un réel travail de recherche de pres de 4 ans de la part de Davodeau ! L'on apprendra , ainsi , qu'un arrété municipal aurait été voté et antidaté afin d'interdire cette nouvelle manifestation . L'on découvrira l'ingéniosité de l'humain pour diffuser un film en s'adressant au plus grand nombre ...
A noter , pour la petite histoire , que suite à ces évenements , l'abbé Pierre démissionnera du MRP ( mouvement républicain populaire ) dont il était l'un des députés . Pour couronner le tout , les auteurs se sont également fendus du récit Historique et de la génese de ce bouquin en fin d'album . Complet de chez complet les gars !

Un homme est mort est une BD qui prouve , si besoin était , que l'on peut allier pédagogie et divertissement avec talent !
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