AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,26

sur 37 notes
5
3 avis
4
5 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
1 avis
Écosse, an 1040. Un arbre rabougri surplombe un abîme. "Sorties de nulle part, nées de la poussière", 3 soeurs, 3 sorcières, 3 viles créatures...
- "Que faites vous ici, dans ce lieu païen, sous ce temps de diable?"
Demande Macbeth.


"Tonnerre, pluie, éclairs.
Par bulles, la terre recrache de l'air. C'est le dernier souffle des morts, leurs murmures.
L'air crache de l'eau, par le dessus, par le dehors."


3 sorcières prédisent à Macbeth qu'il deviendra roi...
La différence est que c'est Lady Macbeth (plus effacée chez Shakespeare) qui poussera son époux, à assassiner le Roi Duncan, même si elle doit se salir les mains, elle-même...


Dans la tragédie de Shakespeare, je me demandais si Lady Macbeth n'était pas une des 3 sorcières (une envie de fantastique...), avec cette BD, où Lady Macbeth apparaît les bras ensanglantés, et du sang sur sa robe (je me dis que ce n'est pas une extrapolation idiote...)


"J'ose tout ce qui sied à un homme, qui ose plus n'en est pas un." murmure Lady Macbeth.
C'est une femme dévorée par l'ambition, elle n'invoque plus l'acte de trahison, elle devient celle qui l'accomplit!
La prophétie des 3 sorcières peut s'accomplir...
"Macbeth sera Roi d'Écosse."


Chez Shakespeare, le fait d'être un femme empêche Lady Macbeth (assoiffée de pouvoir) d'accéder au trône. Elle va influencer et manipuler son mari.
"Venez, venez esprits qui excitez les pensées homicides ; changez à l'instant mon sexe"
Macbeth de Shakespeare....


Des dessins somptueux : les bannières rouges flottant dans le ciel bleu, landes, cercle de pierre, châteaux et scènes de banquet avec abondance de détails.
Commenter  J’apprécie          973
Dr Gilles Dumay / Mr Thomas Day et l'inusable Guillaume Sorel se lancent dans l'adaptation du classique de la légende shakespearienne : entre le sexe et la violence du premier, et l'onirisme du second c'était du quitte double… Une fois n'est pas coutume il n'y a rien à redire sur les superbes graphismes de Guillaume Sorel dont le talent visuel plus qu'un superbe écrin offre un second souffle au classique universel du plus grand des auteurs anglais. C'est du bonbon pour les yeux, chaque planche est un pur délice et on se pourlèche les babines…
Non, le souci vient de Dr Gilles Dumay / Mr Thomas Day qui a décidé d'utiliser le texte de William Shakespeare traduit par Victor Hugo pour raconter sa propre version de l'histoire ce qui à un moment ou à un autre aboutit à un grand n'importe quoi : pourquoi et comment raconter une histoire différente avec le même texte ? Oui car quand on veut se faire mousser, pourquoi faire simple quand on peut faire résolument alambiqué donc plus ou moins compliqué ???

Le récit de William Shakespeare vaudra toujours mieux que les délires de grandeur de Dr Gilles Dumay / Mr Thomas Day, car ce dernier était résolument simple donc résolument universel : le mal n'est ni en Hécate, ni dans les sorcières, ni dans les créatures de la nuit, mais en chacun de nous… Lord MacBeth soumis à la tentation du pouvoir, qui comme chacun le sait corrompt et corrompt absolument quand il est absolu, tuait son cousin, prenait le pouvoir et régnait en tyran avec le soutien indéfectible de Lady MacBeth qui l'avait fait passer du Côté Obscur malgré la vigilance de son Jiminy Cricket Blanquo avant que son orgueil ne cause sa propre chute… Sic semper tyrannis !
Mais dans cette relecture c'est peu ou prou bordélique… Déjà le Jiminy Cricket Blanquo est remplacé par l'exécuteur des basses oeuvres Cuilen qui moralement est encore pire que Lord et Lady MacBeth réunis : nous sommes dans le domaine du grimdark martinien qui comme chacun le sait ne mène à rien ! Dans le récit originel MacBeth récoltait la gloire et montait en grade en combattant contre les Vikings, mais ici c'est en châtiant les pilleurs du Château de Moray … J'ai envie de dire pourquoi pas, mais cela amène tellement d'interrogations pour ne pas dire tellement d'incohérences que je déclare haut et fort que Dr Gilles Dumay / Mr Thomas Day n'a fait cela que pour se placer au dessus de William Shakespeare ! Nous sommes dans le domaine de la boulardise to the max !!!

Je connais le bonhomme par coeur et il va expliquer qu'il fait cela pour la cause féministe en inversant les rôles entre Lord et Lady MacBeth : il veut faire de Lord MacBeth le soutien de Lady MacBeth là où William Shakespeare avait fait de Lady MacBeth le soutien de Lord MacBeth (car comme chacun le sait William Shakespeare est par rapport à Dr Gilles Dumay / Mr Thomas Day un tâcheron sans ambition, ironie inside). Contrairement à l'oeuvre d'origine, MacBeth n'est pas encore marié et il épouse celle dont il fait assassiné le mari pour prendre sa place (donc MacBeth ne devient pas un salaud par ambition, il est dès le départ un un salopard ambitieux). La narration est tellement alambiquée qu'il est résolument impossible de savoir si MacBeth épouse celle par qui le malheur arrive parce qu'il a pitié de celle dont il a causé le malheur ou parce que cette dernière fait pression sur lui parce qu'elle connaît la vérité sur ses agissements… Toujours est-il qu'il est ridicule de voir ensuite MacBeth hésiter à tuer une seule personne après avoir causé la mort violente de de plusieurs dizaines de personnes. Et il est tout aussi ridicule de voir Lady MacBeth donner le sein à son enfant les bras ensanglantés après avoir zigouillé le Roi Duncan à coup hache dans le crâne (le thanato-érotisme de Dr Gilles Dumay / Mr Thomas Day a encore frappé)…
L'idée serait que ce n'est pas Lady MacBeth qui fait passer Lord MacBeth du Côté Obscur mais Lord MacBeth qui fait passer Lady MacBeth du Côté Obscur, mais là aussi il y a un os car elle ne devient pas folle car elle est folle dès le départ. Je le répète les modifications apportés au récit amène un paquet de bizarreries, la psychologie des personnages changeant du tout au tout en quelques planches voire quelques cases sans réelles explications : en faire la liste serait bien trop fastidieux, du coup je me contenterai d'un seul exemple avec MacBeth qui décide de rendre le corps de Duncan à sa famille avec tous les honneurs dus à son rang puis qui sur un coup de tête retourne sa veste et décide de l'enterrer comme un chien au milieu de nulle part… WTF ?!

Lady MacBeth veut être mère et être reine (Dr Gilles Dumay / Mr Thomas Day a -t-il voulu en faire une nouvelle Cersei ?), autrement dit fonder sa propre dynastie avec le fils de son précédent mari assassiné, mais dans le récit originel c'est Lord MacBeth qui voulait fonder sa propre dynastie avec leurs enfants légitimes… La deuxième partie du récit risque d'être bien compliquée à mener : Lady MacBeth ne peut pas devenir folle car elle l'est déjà, elle ne va pas se suicider car elle trop ambitieuse pour cela, et Lord MacBeth ne peut pas pécher par orgueil car il n'est que l'instrument des ambitions de son épouse. J'imagine qu'on peut rattraper le coup en faisant du « genderswap » avec Lord MacBeth sombrant dans la folie avant de se suicider et Lady MacBeth régnant en tyran avant que son orgueil ne cause sa chute.
Why not ? Mais le « genderswap » opéré par des auteurs autoproclamés « Social Justice Warriors » cela a surtout donné de la merde ces dernières années (ben oui, on ne peut pas jouer impunément avec des récits et des symboles universels pour coller au politiquement correct du moment)… Évidemment je surnote car le travail graphique est extraordinaire, mais avec un dessinateur lambda la note aurait été divisé par deux : Je ne veux pas être un oiseau de mauvais augure, et j'espère que Guillaume Sorel qui est un artiste à forte personnalité saura raisonner son compère peu ou prou schizophrène !

PS: Évidemment les critiques presse seront unanimement élogieuses, car Dr Gilles Dumay / Mr Thomas Day qui a occupé de hautes fonctions chez plusieurs éditeurs a toujours disposé d'un impressionnant entregent.
Lien : http://www.portesdumultivers..
Commenter  J’apprécie          361
Sombre, c'est vraiment très sombre.

Encore plus sombre que ce que la tragédie shakespearienne m'a laissé comme souvenir.
Allez jeter un coup d'oeil ( enfin un bon gros coup d'oeil) à l'analyse d'Alfaric. Je la trouve pertinente et je ne saurais faire mieux !

Juste ce ressenti d'un scénario un peu confus, d'une réalisation graphique aboutie qui s'harmonise parfaitement avec cette histoire tragique et sanglante.
Commenter  J’apprécie          320
Avant tout , un grand merci à tous les lecteurs et lectrices qui ont replacé cette oeuvre dans son contexte
J'avais totalement oublié l'oeuvre originale de Shakespeare
J'ai plongé avec grand plaisir dans cette relecture du texte original
Les dessins sont vraiment magnifiques
J'ai bien compris que l'histoire s'éloignait du texte de Shakespeare et je comprends l'irritation de certains spécialistes
Vouloir faire mieux que Shakespeare, c'est carrément prétentieux
Malgré tout, cette lecture est intéressante et enrichissante pour un néophyte de la bande dessinée comme moi
Avis plutôt positif en grande partie grâce aux Babeliotes qui m'ont permis de redécouvrir le chef d'oeuvre de Shakespeare
Commenter  J’apprécie          200
Commençons par un aveu, je n'ai pas lu l'oeuvre de Shakespeare. Je ne me lancerai donc pas dans un comparatif quelconque.
Dans cette version très sombre, trois sorcières, réunies sur un lieu païen dans les landes écossaises, psalmodient un curieux message : « Tuer le cochon, manger les châtaignes, agir comme un rat. Trois énigmes, dans cet ordre ou pas » et prédisent un grand avenir au guerrier Macbeth qui revient d'une expédition punitive contre les pilleurs d'un domaine écossais. Effectivement, chacune des trois prédictions va s'accomplir… dans le sang.
Les dessins sont remarquables, les couleurs génèrent un climat angoissant, cette BD flirte avec le fantastique le plus noir. On aime .. ou pas.
Pour ce qui est de l'intrigue et de ses liens avec le texte de Shakespeare, mieux vaut vous orienter sur ce site vers la critique d'Alfaric, dont l'analyse est très éclairante pour qui ne connaît pas l'auteur britannique.
Commenter  J’apprécie          171
En rentrant un soir de pluie, MacBeth tombe sur trois sorcières dans la lande. Celles-ci lui prédisent un destin hors du commun jusqu'à s'assoir sur le trône d'Ecosse.

Voici l'adaptation audacieuse de la pièce de Shakespeare. On y retrouve le verbe et la poésie qui nous plonge dans une Ecosse torturée. Macbeth y apparait comme un homme au départ plutôt droit bien qu'ambitieux et qui va se faire dévorer par une femme. Encore bien plus ambitieuse cette dernière se rêve reine et est prête à se salir les mains pour obtenir ce qu'elle désire. La belle et vénéneuse Gruoch va engloutir toute entière sa volonté.
J'ai malgré tout trouvé le scénario un peu confus par moment et ceci malgré, au final, une simplicité que l'on retrouve souvent. Un homme amoureux, perturbé par une prophétie, va se laisser convaincre par sa femme de prendre le pouvoir de force. Bon au final je trouve que ça manque de développement mais on est surtout devant l'adaptation de la pièce.
Les dessins sombres, anguleux et torturés de Sorel colle assez bien au sujet.
Commenter  J’apprécie          163
Parmi les nombreuses pièces que l'on doit à William Shakespeare, « Macbeth » figure sans aucun doute parmi les plus célèbres. Écrite au début du XVIIe, l'oeuvre se déroule dans l'Écosse du XIe siècle et met en scène un guerrier qui, après s'être distingué au combat, se voit récompenser par le roi d'un titre prestigieux. Un grand honneur pour Macbeth qui vise toutefois beaucoup plus haut : trois sorcières croisées sur la route au retour de bataille lui ont en effet révélées qu'il s'assiérait un jour sur le trône. Mais pour ce faire, il faut tuer le roi actuel : un sacrilège que le héros hésite à commettre tandis que son épouse le presse d'agir et de s'emparer de la couronne. C'est cette célèbre histoire que Thomas Day et Guillaume Sorel ont décidé d'adapter en bande dessinée : le premier est auteur de nombreux romans et recueils de fantasy et de science-fiction (« La voie du sabre » ; « Dragon » ; « Sept secondes pour devenir un aigle »…) ainsi que scénariste de bande dessinée (« Wika » ; « Juste un peu de cendres »), le second est un illustrateur à qui on doit plusieurs couvertures de romans ainsi que de nombreuses bandes dessinées (dont certaines consacrées elles aussi à des adaptations d'oeuvres littéraires comme « le Horla » ou « Alice au pays des merveilles »). L'histoire doit tenir en deux volumes si bien que « le livre des sorcières » ne constitue que la première partie de l'oeuvre. Dans ce premier album, les auteurs ont choisi de rester globalement fidèles à l'oeuvre d'origine, tout en se permettant quelques libertés aussi bien avec le déroulé des événements qu'avec le texte. Parmi les transformations opérées, la plus frappante est sans aucun doute la place accordée à Lady Macbeth, personnage particulièrement ambigu qui joue ici un rôle bien plus prépondérant que dans la pièce originale. Loin de se limiter à susurrer à l'oreille de son époux, celle-ci prend plus directement les choses en main et participe activement à l'ascension du couple.

Le parti pris n'est évidemment pas pour me déplaire tant il est vrai que Lady Macbeth a un rôle relativement restreint dans la pièce de Shakespeare. Ce choix scénaristique n'est toutefois pas sans inconvénient puisque les changements apportés à l'histoire et qui viennent limiter l'implication de Macbeth font que celui-ci endosse le rôle de victime des manigances de sa femme et non plus de véritable traître. Pour cette raison, le personnage parvient à plusieurs reprises à émouvoir quand son épouse ne suscite à l'inverse qu'horreur et crainte tant sa détermination et sa froideur sont redoutables. Ce bémol mis à part, il faut bien admettre que l'adaptation proposée ici est tout à fait convaincante. le texte, d'abord, est très beau et mêle des citations de la traduction du texte de Shakespeare (réalisée par François-Victor Hugo à la fin du XIXe) et des passages remodelés par Thomas Day. le résultat est saisissant et fait bien ressortir toute la dimension tragique du récit dont l'auteur a, à mon sens, parfaitement capturé l'essence. Les illustrations de Guillaume Sorel sont en parfaite adéquation avec le texte et nous offre notamment de magnifiques représentations de paysages : lande, châteaux, cercle de pierre, le tout sous un ciel toujours changeant, alternant des teintes de bleu, de rouge ou de jaune. L'artiste joue avec le contraste des couleurs, ce qui donne un rendu vraiment superbe qui n'est parfois pas sans rappeler certaines de ses couvertures de roman (les bannières rouges flottant dans un ciel bleu, par exemple). Les scène de banquet sont également réussies et nous permettent, grâce à l'abondance de détails et de personnages au second plan, de véritablement s'immerger dans l'ambiance. Je suis en revanche un peu plus nuancée concernant les personnages et notamment leur visage que je trouve trop anguleux et parfois un peu trop figés. J'ai aussi eu un peu de mal avec les formes exagérément plantureuses de Lady Macbeth sur lesquelles l'artiste s'attarde inutilement.

Thomas Day et Guillaume Sorel signent avec ce premier album une belle adaptation de l'oeuvre de Shakespeare qu'ils se réapproprient à merveille, n'hésitant pas notamment à accorder à Lady Macbeth un rôle plus important que dans la pièce. L'album sort en librairie aujourd'hui même : n'hésitez pas à vous laissez tenter
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
Commenter  J’apprécie          130
Macbeth, roi D'Écosse est un diptyque dont la première partie, le livres des sorcières doit paraître le 18 septembre. le second tome sera sous-titré le livre des fantômes et devrait voir le jour au printemps 2020. Ce premier tome inspiré par la pièce de Shakespeare raconte comment Macbeth a accédé au trône d'Écosse avec l'importance de la prophétie des sorcières. le deuxième tome parlera du règne de Macbeth.

Au début du XIe siècle, Macbeth, cousin du roi d'Écosse, vient de remporter une victoire dans un combat de longue haleine contre les armées norvégiennes. Il est accompagné de son ami Banquo, quand ils croisent la route de trois sorcières sous un terrible orage. Celles-ci lui font une étrange prédiction: Macbeth deviendra Mormaer de Moray puis roi. Cette prophétie laisse d'abord Macbeth sceptique, puis la première partie se réalise rapidement quand le roi le nomme Mormaer de Moray en récompense de ses exploits guerriers.
Ce premier tome de Macbeth, roi D'Écosse offre un vrai plaisir de lecture autant pour les yeux que pour le texte. Même si l'histoire est connue, on se plonge avidement dans cet ouvrage happé par la beauté des illustrations qui mettent en avant la noirceur du récit. Une réussite dont on attend impatiemment la suite.
Chronique beaucoup plus complète sur le blog

Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          120
Certainement l'une des pièces de William Shakespeare les plus connus, le culte MacBeth a connu de (très) nombreuses adaptations au théâtre, au cinéma, en musique et en bande-dessinée.
C'est ce dernier média qui nous intéresse aujourd'hui puisque c'est le format choisi par le scénariste et auteur Thomas Day (Wika, La Voie du Sabre, 7 Secondes pour devenir un Aigle…) et le dessinateur Guillaume Sorel (Algernon Woodcock, L'île des morts….).
Prévu en deux parties, MacBeth, Roi d'Écosse propose une nouvelle lecture de la tragédie shakespearienne accompagné d'un dessin sublime et crépusculaire.

Nous sommes en Écosse quarante ans après l'an mil, trois sorcières nées de la poussière croise la route du cousin du roi Duncan, Mac Bethad Mac Findlaïch dit MacBeth. Accompagné par son fidèle ami Banquo, MacBeth écoute la prophétie des trois Parques lui prédisant l'accession au trône. Troublé, le guerrier retrouve Duncan qui lui demande de prendre sous son aile la veuve Gruoch, la même qu'il a vengé avant de rencontrer les Parques. Elle deviendra Lady MacBeth et changera le destin du général à tout jamais.
Cette histoire, on l'a connaît bien, devenue archétypale et classique parmi les classiques. Pour s'en départir (sans la renier), Thomas Day mixe les tirades et la tragédie, remonte à sa sauce les événements pour mettre en relief un personnage de second plan de l'oeuvre originale : Lady MacBeth.
Le pivot de cette « nouvelle » version, cette phrase célèbre de Shakespeare : « J'ose tout ce qui sied à un homme, qui ose plus n'en est pas un. »
En effet, Lady MacBeth n'en est pas un, c'est une femme, dévorée par l'ambition, la colère, la culpabilité et la rage. de façon audacieuse et surprenante, Lady MacBeth éclipse son mari pour saisir le rôle qui lui est dû, plus que celle qui invoque l'acte de trahison mais celle qui l'accomplit. MacBeth, pauvre pantin d'homme devient un pleutre, un timoré.
Et la prophétie peut s'accomplir, une femme répondant à d'autres.

Mais au-delà de cette relecture féminine de l'oeuvre, c'est son illustration par le trait sublime et sombre de Guillaume Sorel qui fait merveille. Ses personnages anguleux aux gueules décidées, ses paysages écossais pleins de mystères et de maléfices, ses sorcières et ses créatures d'Hécate qui affolent le palpitant du lecteur, ses couleurs grandioses qui portent la prophétie du crépuscule aux enfers, voilà la contribution du dessinateur, grandiose jusqu'au bout des pinceaux. L'épopée de MacBeth retrouve avec lui son panache guerrier, sensuel (et sexuel) et sa grandiloquence comme rarement auparavant, splendeur pour les yeux comme pour le coeur.

MacBeth reste l'histoire d'un homme rongé par la culpabilité et le doute, confondu entre prophétie et destin…mais devient aussi l'espace d'une volée de planches sublimes la renaissance d'une femme aux mains rouges, pleine de fiel et de courroux qui vérifie le dicton que derrière chaque grand homme se cache une grande femme. Désormais, la vie de LadyMacBeth ne sera plus jamais celle d'une ombre.
Lien : https://justaword.fr/macbeth..
Commenter  J’apprécie          121
J'ai toujours aimé le dessin de Guillaume Sorel qui est l'un des plus beaux qui soient actuellement avec sa précision du trait et ses nuances de couleurs. Il n'est pas aux commande du scénario et cela se ressent cruellement.

Nous avons une adaptation de la célèbre tragédie de William Shakespeare qui se situe dans l'Écosse médiévale. le général Macbeth commet le crime de régicide pour s'emparer du pouvoir, poussé par l'ambition de son épouse. Cependant, la culpabilité et la paranoïa les font peu à peu sombrer dans la folie.

Je n'ai pas trop apprécié les dialogues d'époque qui collent très bien à l'adaptation originale, mais qui font daté surtout à notre époque actuelle. J'aurais sans doute aimé une adaptation plus moderne en reprenant les mêmes éléments pour l'intrigue. Cela rend l'ensemble assez lourd.

Je me rappelle que ce n'est pas la première fois que je vois Macbeth et que je suis plutôt déçu. Il est vrai que je préfère nettement « Game of Thrones ». Changement d'époque...
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (65) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5239 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}