Les deux joies
Il y a la joie qui vient du dehors
Et il y a celle qui vient du dedans.
(...)
Si pour toi je devais choisir,
je choisirais la joie qui vient du dedans.
Parce que la joie qui vient du dehors
est comme le soleil qui se lève le matin et qui, le soir, se couche. Comme l’arc-en-ciel qui paraît et disparaît,
comme la chaleur de l’été qui vient et se retire.
Comme le vent qui souffle et passe.
Comme le feu qui brûle puis s’éteint...
Trop éphémère, trop fugitive...
J’aime les joies du dehors.
Je n’en renie aucune.
Toutes, elles sont venues dans ma vie quand il le fallait...
Mais j’ai besoin de quelque chose qui dure,
de quelque chose qui n’a pas de fin, qui ne peut pas finir.
Et la joie du dedans ne peut pas finir.
Elle est comme une rivière tranquille, toujours la même, toujours présente. Elle est comme le rocher, comme le ciel et la terre qui ne peuvent ni changer ni passer.
Je la trouve aux heures de silence, aux heures d’abandon.
Son chant m’arrive au travers de ma tristesse et de ma fatigue.
Elle ne m’a jamais quitté.
C’est Dieu – c’est le chant de Dieu en moi,
cette force tranquille qui dirige les mondes et qui conduit les hommes
et qui n’a pas de fin, qui ne peut pas finir.
Il y a la joie qui vient du dedans
Et il y a celle qui vient du dehors.
Je voudrais que les deux soient tiennes.
Qu’elles remplissent les heures de ton jour et les jours de ta vie.
Mais si une seule devait t’appartenir,
si pour toi je devais choisir,
je choisirais la joie qui vient du dedans.
Vous m'avez beaucoup donné.
Vous m'avez beaucoup repris.
Maintenant, s'il est possible,
Jetez l'oubli, mon Dieu, jetez l'oubli
Sur ce passé perdu...
Afin que j'accepte le présent,
Que je le vive en homme,
Sans lâcheté,
Et que je l'aime encore,
Tel qu'il est:
Jardin sans fleur.
Prière du soir
Merci de ce jour qui finit.
Merci de cette nuit qui vient.
Mon Dieu,
Qu’elle berce le sommeil des hommes endormis
Qu’elle berce ceux que j’aime.
Qu’elle me berce moi-même,
Jusqu’à demain.
Dans ce jour qui finit,
Tout n’a pas été beau ni bien fait, ni parfait.
Répare, si c’est possible, efface, change,
Et donne-nous la force de faire mieux demain.
Dans ce jour qui finit,
Des hommes ont souffert.
Guéris, si c’est possible.
Diminue le mal ou le chagrin.
Fais que quelque chose vienne apaiser leur peine.
Fais que quelqu’un s’en aille les aider.
Et que cette nuit leur fasse du bien.
Dans ce jour qui finit,
Nous n’avons pas été ce que nous aurions dû être.
Fais-nous meilleurs, mon Dieu, si c’est possible.
Moins durs envers les autres,
Plus doux, plus patients.
Fais-nous plus forts aussi, plus décidés,
Plus exigeants pour nous-mêmes,
Plus vrais dans nos paroles,
Plus fidèles à nos promesses,
Plus actifs dans nos travaux,
Plus obéissants et plus soumis à ce qui est juste,
Plus rieurs aussi,
Et que demain soit plus beau qu’aujourd’hui, plus grand.
Merci de ce jour qui finit.
Merci de cette nuit qui vient.
Qu’elle berce le sommeil des hommes endormis.
Qu’elle berce ceux que j’aime.
Qu’elle me berce moi-même,
Jusqu’à demain.