"Ma mère ne s'aimait pas assez pour être heureuse".
Chez nous, les sentiments restaient à leur place ; à l’intérieur.
Notre père nous donnait parfois des nouvelles d'elle.
Elle va bien.Elle a trouvé un travail.Nous avons divorcé.
Des larmes étaient monté aux yeux d'Anna,les miens s'étaient mis à piquer.DivorcéLe mot faisait d'un coup trois nouvelles victimes.
Sur le palier du troisième, j'ai repris mon souffle. Doucement. Comme un vieux clébard qui se repose entre deux balles de tennis que t'envoies au loin, super loin, pour le faire chier. J'aime pas les chiens, ça pue quand il pleut.
- J'attendis qu'elle revienne. je pensais qu'un enfant était tellement important qu'une maman revenait toujours.
Je me suis dit que le bonheur on ne le sait qu'après ; on ne sait jamais qu'on est en train de le vivre, contrairement à la douleur. (p343)
Il a pris une femme de ménage, puis ensuite, une femme, qui faisait la femme pour lui et le ménage pour nous.
Ne sois jamais comme ton père, Antoine, sois brutal, sois fort, sers-toi, bouscule les femmes, fais-les tourbillonner, fais-les rêver, promets, même ce que tu ne pourras pas tenir, on vit toutes d'espérances, pas de réalité. La réalité, c'est pour les ânes et les imbéciles [...] .
Alors j'ai écrit tuez-moi sur mon cahier. Tuez moi ! J'ai ajouté au moins trente points d'exclamation pour que les infirmières voient bien mon message. Je crois qu'elles ne savent pas lire.
Moi, les bouquins ça me déprime. le côté aride, les petits sillons des mots. On dirait un jardin japonais, un livre, des kilomètres d'ennui.