Simeone arrive à son groupe de parole, par un soir d'automne alors qu'Aurore vient de quitter le sien. Un regard et une cigarette échangés, et ces deux êtres dans la souffrance, vont entamer un périple ensemble.
Simeone est atteint d'un cancer de la gorge, dont il a décidé d'interrompre le traitement au grand désarroi de son épouse, alors qu'Aurore sait que son mari va la quitter. Ils n'ont plus rien à perdre, et décident de vivre intensément chaque seconde de cette nuit si particulière : une chambre d'hôtel où ils tentent de vivre une nuit d'amour, mais cela ne fonctionne pas, un trajet en taxi, direction Roissy mais sans partir ailleurs etc.
Comment réagit-on quand on sait que demain ne sera plus pareil, ni pour l'un ni pour l'autre, en fuyant dans une étreinte charnelle ou en se parlant et se racontant un peu de leurs souffrances ?
L'auteur donne la parole alternativement à Aurore et Simeone, ce qui donne encore plus d'intensité à ce bref parcours échangé, et nous propose une belle réflexion sur la perte de l'autre, sur l'amour, ce qu'on aime en l'autre, ce que l'on recherche au sein du couple, avec beaucoup de délicatesse, au son de l'opéra italien
Les phrases sont courtes, mais intenses, fortes, et brossent un joli portrait de ces deux êtres auxquels on s'attache immédiatement.
Je n'avais pas eu envie de lire le premier roman de
Grégoire Delacourt, pensant que c'était un peu trop romantique, sinon fleur bleue, par contre, j'ai beaucoup apprécié «
Un jour viendra, couleur d'orange », et surtout «
L'enfant réparé ». En refermant cette « nuit particulière » j'ai soudain très envie de découvrir les autres livres de l'auteur.
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