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Grâce à vous Monsieur Delerm je découvre Paul Léautaud.

" Autodidacte jusqu'au bout, il se plaît à trouver chez les autres ce qu'il cherche pour lui-même.
Moins il fait de littérature, plus il écrit". (p;69)

Attiré par la mort, qu'il analysera avec des détails cliniques d'une précision fascinante - transmutation qui précède le néant !

Il dit de l'Amour _
"Il me faut le confesser : j'ai plus aimé le vice, dans l'amour, que l'amour."
Il aura plusieurs maîtresses ; celle qu'il nommera "sa maîtresse tardive" en 1914, à l'âge de 42 ans, il l'appellera la Panthère puis le Fléau, les deux termes marquant l'évolution de leur relation.

En politique il se dit "Anarchiste par l'esprit".
Constat formulé au terme de sa vie en 1951, après la traversée de deux guerres qui lui auront inspiré le même dégoût, et n'auront jamais fait vibrer en lui la moindre émotion patriotique . (p.103)

- Léautaud antisémite - pro - allemand
Adepte des pirouettes, il prétend se désintéresser de ce qui l'intéresse le plus.

La sincérité - " Il faut penser tout ce qu'on dit, mais ne pas dire tout ce qu'on pense".

Léautaud un nostalgique - préfère le dénuement à l'opulence.
Il aime le génie de la misère, les pauvres fous , les fous pauvres !

Composante essentielle du caractère de Léautaud : à quelques jours d'écart, il est capable d'écrire tout et son contraire.
Pirouette !!!

Amoureux profond et sincère de la solitude.
Oui, mais avec des animaux.

Au travers des vitupérations de Léautaud on perçoit au-delà de la mauvaise foi, une philosophie de l'existence qu'il a toujours souhaité assurer.
Il veut ne déranger personne et que personne ne le dérange .(p.142)

Un mois avant sa mort il aurait dit :
" Ce qui se passe dans ma tête me suffit".

Puis ces fameux derniers mots, qui donne le titre à ce livre : "Et maintenant, foutez-moi la paix!".

Bel hommage de la part de l'auteur que j'ai agréablement apprécié.
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Un hommage intelligent et sensible à un écrivain atypique, misanthrope, adorant les animaux et surtout les chats....une plume acerbe mais aussi tellement de talent avec un mal être lointain, une sensibilité d'écorché vif...une de ses phrases qui retient mon attention: J'ai toujours aimé les êtres originaux, bizarres, chimériques, singuliers. Ils sont pour moi le sel de la vie, autant qu'en sont l'horreur les gens qui ressemblent à tout le monde. j'aime leur fantaisie, leur folie. je les suis quand je les rencontre dans la rue, je cherche à me renseigner sur eux, je voudrais les connaître et les fréquenter, je n'ai que dégoût pour ceux qui se retournent et rient sur leur passage. Ils ont encore pour me plaire qu'ils sont souvent très bons, bien qu'étant toujours très pauvres. N'est-ce pas curieux, cet assemblage si fréquent de l'originalité et de la bonté, alors que les gens qui se ressemblent par milliers sont, dans leur médiocrité, en général si égoïstes et si malfaisants ?
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Le titre du livre correspond aux dernières paroles que Léautaud aurait prononcé, fidèle à lui même, désagréable pour les uns, génial pour les autres.
Sacré personnage que ce Léautaud ! Philippe Delerm, dans son style toujours aussi agréable à lire, nous éclaire et donne envie de le lire (ou de le relire). Un très bel hommage.
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Philippe Delerm, dans un petit livre sagace et amical, Maintenant, foutez-moi la paix !, dit tout ce qu'il faut dire de Léautaud en évitant le romanesque dont on barbouille le personnage. Et, d'abord, Léautaud n'est pas un personnage, c'est un caractère. Tout chez lui, et même le pittoresque, passe par la tête. Il ne reste plus qu'à lire, au hasard de la fourchette, les six mille pages du Journal littéraire. Chacun, à quelque détour, y trouvera son bonheur.

On ne saurait rencontrer, comme son ami Stendhal, homme plus dénué de préjugés. Rien de plus rafraîchissant que la lecture de Léautaud, on ne sait jamais où il nous mène. Ses vérités, ses paradoxes, ses saillies, et même ses sottises, car nul n'est exempt d'en dire, nous prennent toujours à contre-pied. Rarement écrivain fut moins convenu, moins appliqué, plus attaché à écrire dans l'instant, et quelles qu'en soient les conséquences, tout ce qui lui vient à l'esprit. Il se montre à nu, mieux que Jules Renard qui, tout de même, s'observe. Il va tranquillement, avec le plus parfait naturel, sans la moindre provocation, jusqu'au bout de ses confidences qui ne sont jamais des justifications ou des aveux. C'est un Diogène, léger et railleur, mais qui ne fait pas étalage de son cynisme. Il a, jusque dans la cruauté, des candeurs d'enfant. Lui, qui détestait les enfants, ne goûterait guère ce compliment. Et pourtant, il y a chez lui une ancienne innocence. C'est un vieux gamin. Il s'étonne toujours, et peut écrire qu'«il n'a rencontré de grand dans la vie que la cruauté et la bêtise». La mort le fascine comme un évènement bizarre et incongru. Il a beaucoup d'intérêt pour le cheminement des agonies et les masques mortuaires le fascinent. Il n'y met aucune délectation, mais une curiosité intense. Il met, d'ailleurs, de la curiosité en tout.

Il parle d'un chien ou d'un chat comme personne n'en a parlé. Il ne les travestit pas, il ne leur retire pas leur identité de chien ou de chat. Ils sont comme ils sont. Léautaud est comme il est. Il est vrai, dans son style et dans sa vie, comme on n'ose plus l'être. "Philippe Delerm attrape bien cette vérité, évite la morale, le jugement, la

leçon, et, plus encore, à propos de la mère, la

psychanalyse, ce qui donne à sa biographie portative un charme certain. Après l'avoir lu, on peut entrer chez Léautaud sans frapper à la porte. Il vous recevra, car les solitaires sont souvent accueillants. Et puis, il a la sombre et tonique gaieté des misanthropes. Il faut se dépêcher de les lire", souligne le quotidien Le Figaro. du train où vont les choses, ils finiront en prison pour crime contre l'humanité, et on brûlera leurs livres. On ne se lasse pas des livres de Philippe Delerm

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C'est assez agaçant de lire Philippe Delerm qui met en avant les évidentes admirations que l'on a -en tout cas que j'ai - pour certains auteurs disparus - ici Léautaud – ou pour certains peintres préraphaélites avec Autumn. Il y insuffle une poésie un peu simpliste et passéiste qui touche de prime abord mais, à la réflexion, reste un travail de surface qui lui a permis de regrouper ses propres idées sur cet auteur. Il semble que les gens (qui me permet d'éviter l'insupportable « celles-et-ceux ») qui admirent Léautaud et l'ont lu auraient pu écrire cet ouvrage. Mais c'est le fonds de commerce de M. Delerm et c'est ainsi.
Tout n'est pas à jeter dans ce petit ouvrage, les citations sont bien amenées mais les chapitres, sur l'image qu'on donne de l'auteur, son peu de goût pour le progrès, sa haine de l'armée et des religions, son culte voué aux animaux, son franc-parler, ses critiques acerbes, tout ça, on connaît. C'est certainement intéressant pour ceux qui n'ont pas encore lu un seul ouvrage de Léautaud mais qu'on insiste sur l'homme bourré de contradictions, sur son anarchisme unique -il refusait d'être étiqueté mais que fait-on là ?- et sur le fait qu' 'on' a une vision faussée du personnage, que ce n'était pas un « bohème » mais j'aurais tendance à dire un des premiers décroissants , celui qui a longtemps refusé l'électricité et le chauffage central, qui est rattrapé par le progrès, a fait de sa vie une posture littéraire dans le genre « je-ne-veux-pas-mais-je veux-bien-quand-même » , critiquait le style de certains mais n'était pas irréprochable sur ce plan, témoin ce passage de son journal :
« Je suis resté du reste (sic) le mieux du monde avec Dumur, grâce, je crois, à une constante franchise. »

Bref, comme le petit essai qui nous concerne, j'avais pour Léautaud une certaine affection distante, il me faisait rire quand je le lisais mais Philippe Delerm s'en est emparé et il m'en a presque dégoûté.

Foutez-lui donc la paix !
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Juste, maintenant,

foutez-moi la paix,

un titre provocateur mais qui parle,

ma méconnaissance de Léautaud m'a dessservie assurément dans la lecture, la plume de Delerm reste agréable pour cette biographie.
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Fabuleux Léautaud, fabuleux Delerm. On peut prolonger sa lecture par les "entretiens entre Paul Léautaud et Robert Mallet" ça date des années 50, le rire d'enfant espiègle de Léautaud est un pur bonheur (sur You Tube).
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Bravo à Philippe DELERM pour la connaissance de l'Homme "étrange" qu'était LEAUTAUD !
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Les livres de Philippe Delerm sont toujours des bonnes surprises pour moi,meme si ce ne sont pas des classiques au sens premier du terme ce sont toujours des moments agreables de lecture.Si vous ne connaissez pas n'hesitez pas a feuilleter cet ouvrage,vous passerez un moment agreable.
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