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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En 1997, l'humanitaire Christophe André est enlevé en Tchétchénie. Sa captivité durera 111 jours jusqu'à son évasion. Pour nous lecteurs, Guy Delisle nous retient captifs pendant 428 pages… et je ne sais combien de nuances de bleus. Car tout est bleu dans ce roman graphique pour raconter le gris de la vie d'otage et le noir de l'enfermement, du bleu clair au bleu foncé pour marquer les jours des nuits. 428 pages enfermés dans des pièces (moins l'enlèvement et l'évasion qui doivent faire 70 pages environ), avec grosso modo un matelas, une fenêtre obstruée mais où filtre toujours un peu de lumière, les pauses soupes et thé, les pauses ablutions et le petit tour aux toilettes quotidien. En gros rien ne se passe. La vie d'un otage est interminable et monotone. Et c'est là que réside la prouesse de Delisle, c'est de ne pas être interminable et monotone, c'est de montrer qu'il y a plein de petites choses dans le rien. le temps pris par l'auteur est celui du temps ressenti par l'otage c'est à dire qu'il prend le temps. Et nous, captifs et captivés, on oscille entre l'étouffement, l'attente, la litanie des heures qui passent, la sensation de l'homme menotté au radiateur, l'humiliation d'un homme, l'écrasement, la dépression, l'espoir, la mélancolie, les envies d'évasion, la maîtrise des pensées les plus noires, le manque des proches, le goût des soupes quotidiennes et des thés chroniques, les accès de colère, les phases de sommeil de plus en plus prolongées. Et puis, avec Christophe André, on sort régulièrement de la léthargie de l'attente avec un cliquetis de clés, une porte qui s'ouvre, un rayon de lumière qui filtre, un bourreau empathique qui offre un verre d'alcool ou un match de foot devant la tv… et la revisite des grandes batailles napoléoniennes (intéressant ! On révise mais on est surtout dans l'action et au grand air…)… jusqu'à la bouffée d'air finale de l'évasion qui nous sort brutalement du confinement et nous replonge dans le monde des vivants alors que nous n'étions pas préparés.
Bref, avec sensibilité et sobriété, Guy Delisle nous permet d'être en phase avec Christophe André, d'être nous-mêmes otages à la seule différence que nous, nous ne connaissons pas l'ennui.
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Excellent récit graphique de l'expérience d'otage de Christophe André en 1997.
Le trait simple et dépouillé de Guy Delisle s'accorde parfaitement aux conditions spartiates de détention et rend tangible la terrible monotonie des jours qui s'écoulent dans l'incertitude. Prenant et émouvant.
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Alors qu'il participe à sa toute première mission humanitaire, Christophe André se fait kidnapper. Membre d'une ONG médicale en poste en Ingouchie, une toute petite république du Caucase, proche de la Tchétchène, il est enlevé en pleine nuit par des hommes qui le font monter dans une voiture pour le conduire dans une maison, sans vraiment comprendre ce qui lui arrive. Installé sommairement dans une pièce sans fenêtre avec juste un matelas au sol, Christophe André ne se doute pas qu'il va rester captif durant 4 mois.

Guy Delisle raconte sur plus 400 pages, les mois de captivité de cet homme durant lesquels sa seule activité va consister à manger du pain trempé dans du bouillon, se laver sommairement et faire ses besoins sous l'oeil de ses geôliers, dont un qu'il appelle « Thénardier » et avec lequel il ne pourra converser que par gestes. le reste du temps, une main menottée à un radiateur, il le passera à cogiter, à se faire des films sur des guerres napoléoniennes, à imaginer sa fuite, à penser au siens et ses collègues, à se demander si on ne l'a pas oublié, tout ça guidé par une force de caractère qui lui a sans doute permis de tenir le coup si longtemps.

La grande force de ce récit, malgré la minceur du scénario, c'est de rendre ce long moment sans action finalement presque aussi captivante qu'un polar. Avec précision et moult détails, Guy Delisle a su parfaitement retranscrire les émotions par lesquelles est passé l'otage, le temps qui s'étire, la longueur des journées et des nuits passées à ne rien faire, mettant le lecteur dans la peau du personnage, lui faisant ressentir ses craintes, ses espoirs, ses questionnement…

Si le dessin peut paraître répétitif au premier abord, très vite on oublie le minimalisme et la répétition des cases où l'on voit l'otage allongé sur sa couche, pour se concentrer sur tous ces petits détails qui font avancer l'histoire, tout doucement mais sûrement, vers une fin que l'on sait ou que l'on imagine heureuse.
Un huis-clos très réussi et extrêmement maitrisé par celui qui jusqu'à maintenant nous avait régalé avec ses récits épiques en forme de reportages lors de ses différents séjours à Jérusalem, Pyongyang ou Rangoon.
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Je ne suis pas une grande lectrice de BD, ce n'est pas un support qui m'attire, je préfère me plonger dans un roman quel qu'il soit. Mais quand celle-ci est apparue à la médiathèque, je me suis promise de la lire. Sa couverture, son côté "pavé" et son titre m'ont attirés de suite. Et voilà, c'est chose faite, je l'ai découverte en une après-midi. Et je dois dire que l'histoire est vraiment intéressante, malgré ce qu'elle raconte : la captivité d'un humanitaire. En effet, Anthony est kidnappé alors qu'il fait de l'humanitaire depuis 3 mois dans le Caucase. Il ne comprend pas du tout ce qui lui arrive et n'a aucun contact avec l'extérieur. Ses journées se déroulent au rythme des repas et de sa toilette. Parfois, un évènement lui fait espérer que tout va s'arrêter mais non...

Alors oui, au premier abord, cette BD n'est pas attirante car suivre l'enfermement d'un homme à qui rien n'arrive pendant plusieurs semaines n'a rien de très rythmé. Et pourtant, on se soude avec lui, on fait corps avec lui et on a même l'impression d'être enfermé en sa compagnie. Il ne pense qu'à une chose : compter les jours qui se déroulent pour ne jamais perdre la notion du temps. Il pense à sa famille, à ce qu'il peut bien se passer en France, il se demande si on le cherche ou bien si on l'a abandonné. Et puis parfois, il pense également à s'enfuir... Mais à chaque fois qu'il a une idée, il se rend compte que c'est trop risqué. Alors les jours passent et il reste enfermé...

J'ai beaucoup aimé cette BD. Cette histoire est vraie et l'auteur nous la raconte de bien belle manière. Je ne sais pas si un roman aurait été judicieux, alors bravo à l'auteur pour sa très belle idée. Pas de couleurs dans les illustrations, tout reste sobre et c'est parfait! Très bon moment que je conseille à tous, aux amateurs de BD comme aux réfractaires comme moi.
Lien : http://leslecturesdemaryline..
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S'enfuir. Récit d'un otage raconte l'extraordinaire mésaventure de Christophe André. Membre d'une ONG dans la region du Caucase, la nuit du 1er avril 1997 il est kidnappé par une bande tchétchène. Cette date marque donc le début d'une longue période de captivité pour Christophe. Oscillant entre la défaite et l'espoir, c'est l'incertitude qui gouverne ses journées. Combien de jours va-t-il passer en captivité ? Va-t-il pouvoir être présent au mariage de sa soeur? Va-t-il jamais jamais revoir ses proches ? C'est un récit déchirant, parfois angoissant, parfois hilarant, parfois calme. Une chose est certaine, il ne vous laissera jamais indifférent. S'enfuir. Récit d'un otage est tut simplement un de ces ouvrages dont la lecture restera imprimé dans ma mémoire. Tout à son intérieur m'a émue : ses couleurs, sa beauté, sa poésie, son histoire, ainsi que son humanité douce et foudroyante.
Lien : http://lulushouseofbooks.com
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Un homme, en mission humanitaire en Ingouchie, est enlevé par des inconnus et emmené en Tchétchénie, le pays voisin. Il ne sait pas pourquoi. Il ne sait pas communiquer avec ses ravisseurs qui ne parlent que le russe. La pièce dans laquelle il est séquestré est spartiate, quasiment vide. Il va y rester pendant presque tout le récit. Il n'y a donc pas grand chose à dessiner : l'otage, un matelas, des menottes, un radiateur, une ampoule au plafond, des murs nus. Et pourtant, le récit est palpitant, dense, passionnant. le dessin de Guy Delisle rend bien compte de l'ambiance, du ressenti de Christophe André, l'otage, héros bien malgré lui de cette histoire. J'ai ainsi pu suivre intensément le cheminement de sa pensée, ses espoirs, ses doutes, sa volonté de garder un contrôle sur le temps. Un témoignage remarquable.
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Très différent des carnets de voyage de Guy Deslile, cet ouvrage qui retrace les mois de captivité d'un otage m'a marqué. On y voit la longueur et la répétition des journées, l'ignorance dans laquelle est maintenue cet otage, l'ennui qui est parfois remplacé par une profonde inquiétude... Guy Deslile a su retranscrire la longueur de ces journées grâce à ses dessins parfois répétitifs, grâce aux couleurs toujours semblables. Si certains ce sont ennuyés, de mon côté j'ai été impressionnée par ce sentiment d'oppression qui finit par gagner le lecteur. On ne saura jamais réellement ce qu'endure un otage mais en fermant ce livre on a l'impression d'avoir effleuré ces sentiments.
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Dans la solitude d'une chambre vide se bousculent les pensées d'un otage français en Tchétchénie.
Une collaboration émouvante entre le dessinateur et le témoin, qui, dans l'attente d'une libération, a puisé sa force dans son imagination.
Dans un lieu désert à la fenêtre obstruée par des planches de bois coulées, attaché à un radiateur, l'histoire vraie de Christophe André, alors en mission pour l'ONG Médecins sans Frontières, enlevé à Nazran dans la nuit du 1er au 2 juillet 1997 et retenu jusqu'au 20 octobre de la même année. Dans l'isolation forcée de la détention, seule reste la volonté et l'aspiration vers un ailleurs.
Le moment pour chaque lecteur de s'interroger sur ce qui demeure quand tout repère familier est resté loin derrière.
Lien : http://acteurs.uepal.fr/serv..
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1997, alors qu'il est responsable d'une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André est enlevé en pleine nuit. Emmené, cagoule sur la tête vers une destination inconnue en Tchétchènie. Que se passera-t-il pendant 111 jours ?

Guy Delisle l'a rencontré des années plus tard et nous raconte son terrible enlèvement en montrant les émotions ressenties par l'otage. A travers son histoire, on parvient à se mettre dans la peau de l'otage, qui se fait tout pour évite le syndrome de Stockholm.
Il essai aussi de garder la nation du temps et de faire travaillersa mémoire pour s'évader.
On se sent très souvent écrasé, étouffé, angoissé par ce qui pourrait advenir.
Souvent ses journées se répètent, sans aucune information.
Ceci engendre des longueurs et une forme d'ennui qui peut gagner le lecteur. Cependant imaginez-vous en prison, sans savoir si vous allez survivre, sans savoir pourquoi vous êtes là, ni la durée ? Alors finalement est-ce vraiment ennuyant ou la réalité ?

Mon avis : Témoignage poignant. Les scènes peuvent parfois être longues mais c'est ce qui va provoquer l'angoisse chez le lecteur.
En effet que va t-il se passer à la page suivante ...
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Immergée dans le récit quotidien de l'histoire de cet otage, j'ai vécu cette bd au rythme singulier de ses journées, de ses semaines enfermées. Des détails deviennent des événements incroyables sources d'espoir, de joie ou à l'inverse de désespoir et de craintes. Un témoignage intéressant et qui force l'admiration pour ces êtres humains qui risquent leur vie.
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