AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782235011679
286 pages
Tallandier (30/11/-1)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Un homme de ton rang ne doit jamais considérer que son bon plaisir... " a-t-on affirmé au prince Wladimir. De plus, il est beau. Si séduisant malgré sa morgue et son mépris envers les femmes !
L'une d'elles, pourtant, une jeune fille modestement vêtue, rencontrée dans une forêt, ose braver le prince alors qu'il menace son chien :"Non ! Ne le tuez pas ! Il s'est défendu !lui crie-t-elle.
Wladimir est stupéfait. Mais elle est ensorcelante dans l'éclat de... >Voir plus
Que lire après La Biche au boisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
ISBN : non usité à l'époque

"Encore un conte de fées !" me direz-vous en pensant à Mme d'Aulnoy. Disons plutôt une révision du conte célèbre par Delly, et probablement l'un de ses meilleurs ouvrages. le héros masculin, Vladimir, prince de Wittengrätz, est particulièrement réussi : sujet du Tsar mais d'origine germanique, grand, beau, énormément riche et célibataire qui se laisse encenser, tel un fauve paresseux et cynique, par toutes les dames qui le souhaitent avant d'en choisir une, particulièrement belle et, si possible, assez sotte. Ces temps-ci, il est sexuellement attiré par la jeune Myrrha Nadopoulo, petite, brune, assez jolie et "féline", adjectif qui, souvent chez Delly, quand il s'applique à une femme, est plutôt de mauvais augure. (Chez un homme, c'est plus ambigu : c'est tantôt bon et signe de grande virilité - Cf. "L'Orgueil dompté" par exemple, la suite d'"Aélys Aux Cheveux d'Or", que je me dois de retrouver pour vous en parler, d'autant que je l'ai promis depuis des lustres - tantôt au contraire signe de lâcheté et de veulerie - voir de même Lionel de Camparène dans "La Rose Qui Tue.") Poussée par sa mère, la comtesse Ismène Seminkhof (une aventurière dont cette union est le second mariage, plus reluisant, très nettement, que celui qui l'avait liée jadis à Nadopoulo, un Grec ou un Levantin, on ne sait trop), Myrrha se voit déjà en princesse de Wittengrätz - ce qui amuse infiniment l'homme convoité et sans scrupules pour lequel elle n'est qu'un jouet, un de plus. Ce qui ne l'empêche pas de la convier, avec sa mère et son beau-père, à se rendre à l'un de ses domaines lors de la prochaine saison de chasse.

Myrrha est aux anges. Sa mère, qui a roulé sa bosse et se révèle par conséquent bien plus expérimentée, lui conseille cependant la prudence et plus encore de ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Mais cela n'empêche toutefois pas Ismène de l'encourager fortement dans ses projets de conquête - Myrrha est probablement la seule personne, hormis elle-même, qu'elle aime sincèrement.

Seulement, la saison de la chasse est encore loin et le prince se rend entretemps à sa propriété de Stanitza où il a des comptes à revoir avec l'intendant, Streitnoff, personnage louvoyant et faux, qui fait volontiers chanter les serfs. Sa fille, Dounia, jolie mais prétentieuse et ne désespérant pas, elle non plus, d'attirer l'oeil du maître sur ses charmes, ne vaut guère mieux mais vous connaissez Delly : ça finira mal pour elle et son escroc de père. L'action, rappelons-le, se situe dans les années 1880 et, même si les bolcheviks, nihilistes et autres, oeuvrent dans l'ombre à la destruction de l'Empire des Romanov, il n'empêche que les aristocrates ont encore droit de regard sur la vie de leurs serfs et ceci en dépit des réformes libérales tentées par Alexandre II, surnommé "le Tsar Libérateur" et si mal récompensé par la foule d'attentats qui cherchèrent à l'atteindre jusqu'à ce qu'une bombe artisanale, jetée dans sa calèche de parade, le condamnât à une mort atroce, le 13 mars 1881.

Accompagné par le lieutenant Aubert de Creuilly, jeune Français qu'il apprécie et à qui il a promis de faire visiter Stanitza, le prince s'installe dans sa modeste (c'est relatif, comprenez bien ) propriété. Excellent musicien, il aime bien jouer du violon quand la mélancolie le prend. A minuit par exemple, quand il souffre d'insomnies. Ainsi fait-il un soir mémorable avant de s'engager dans une petite promenade pédestre. Et c'est en cette occasion qu'il tombe droit sur une une jeune fille inconnue mais d'une très grande beauté, adossée à un arbre, près d'un étang. Pour le prince, cette jeune fille n'est en fait qu'une demi-inconnue car il sait déjà que Streitnoff a laissé une Mme Fabien, qui fuyait on ne sait quel mystérieux péril avec l'enfant dont elle était la gouvernante, s'établir il y a des années chez le garde-forestier Hofnik et sa cousine, Irina, et ceci bien que leurs papiers ne fussent pas en règle. (Précisons que Streitnoff en a a profité pour extorquer une belle somme au pauvre Hofnik, en échange de son silence.) Cette jeune fille doit être la pupille de Mme Fabien, décédée depuis quelque temps déjà, et qui a été élevée par Hofnik et Irina. Son nom : Lilia Vérine - enfin, c'était celui sous lequel Mme Fabien dissimulait la véritable identité de l'enfant, laquelle avait été, assurait-elle, victime d'une tentative de meurtre par sa belle-mère.

A peine aperçoit-elle Wittengrätz que la pauvre Lilia, suivant en cela, le prince s'en doute très vite, les conseils de Hofnik, détale comme un petit lapin jusqu'à l'isba de celui-ci, dont elle claque la porte pour ainsi dire au nez de son poursuivant. Mais Vladimir est captivé, sous le charme : et en plus, qu'on fuie comme cela devant lui, ça l'excite, cet homme qui a la chasse dans le sang. Toutes les formes de chasse ... ;o)

En bonne logique, je devrais encore vous livrer quelques éléments mais je préfère vous les laisser découvrir dans cet ouvrage au style toujours raffiné, bourré de clichés certes mais des clichés dans lesquels le lecteur ravi se jette avec délices, et par dessus tout nimbé de cet érotisme si particulier qui fait le charme diabolique de Delly, entité au visage de Janus, et de son oeuvre.

Je me relis et je me dis : "Ils en ont suffisamment déjà pour déduire et conclure. Sinon, qu'ils lisent (ou plus souvent relisent) l'ouvrage. Une bonne cure de romans à l'eau de rose, à condition que ceux-ci ne sombrent pas dans certains excès religieux et mélodramatiques (comme "Gilles de Cesbres, par exemple, sur lequel je ne ferai pas de fiche parce que je me dis que, pour sa rédaction, l'un des deux, le frère ou la soeur, manquait certainement au rendez-vous - maladie, voyage, etc ... - ce qui explique cette lamentable daube) n'a jamais fait de mal à personne." Certes, je ne l'ignore point , certains webmestres ont peur d'ouvrir une rubrique en leur faveur, que ça ne fasse pas "sérieux", que ce soit tenu pour ridicule et fasse se plier de rire de parfaits imbéciles, que ça n'ait aucun succès ... Eh ! bien, ils ont tort. Et les lecteurs occasionnels de ce genre d'ouvrage ont tort, eux aussi, de ne pas avouer leur petite faiblesse. J'en profite d'ailleurs pour inviter tous les lecteurs éventuels de bons "Harlequin" actuels à nous rejoindre sur Nota Bene Culture Littéraire - vous lisez bien : "culture littéraire" et je vous mets au défi de prouver qu'il n'y a aucune culture de ce genre sur notre Forum-Bibliothèque !

A très bientôt, pour les fiches de "Laquelle ?" et "Orietta", binôme célèbre chez les amateurs de Delly - mais laissez-moi le temps de rédiger les fiches et surtout de relire tout ça. ;o)
Commenter  J’apprécie          90
Un roman a l'eau de rose, dans milieu de la noblesse russe, fin du XIXeme siecle.
L'ecriture imagée, le style facile rendent cette lecture agréable au début et on se prend au jeu de la séduction/soumission. Mais l'intrigue s'enlise dans des considérations morales surannées, dans des rebondissements téléphonés, et dès la moitié du livre on s'ennuie ferme. Comme la panoplie des émotions reste très limitée, que la description de la société russe est très superficielle, et que la scène la plus chaude est un baiser sur les paupières, je me suis forcé à finir ce livre trouvé dans une boîte à livres, pour sa valeur historique (à quoi ressemblent les romances du milieu du vingtième siècle).
Bon....
Commenter  J’apprécie          103

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Les yeux de Myrrha brillaient. A ses joues pâlies par la fureur jalouse qui la consumait, une violente poussée de sang montait. Elle dit, avec un accent de sauvage triomphe :

- "Oui, oui, ce sera mon affaire ! ... et j'y arriverai ! Pourvu, toutefois, que le chien ne se trouve pas là ! Mais il accompagne généralement son maître, où que ce soit.

- Il est probable qu'il ne l'accompagnera pas demain, car il lui est arrivé un accident. Hier, tandis qu'il bondissait comme de coutume autour du cheval de Son Altesse, une voiture l'a renversé. Il a une plaie à la tête et une patte cassée. Je tiens cela du petit cocher. Donc, la terrible bête est réduite à l'impuissance.

- Parfait ! Ainsi, j'aurai de ce côté-là complète sécurité. Quant au prince, il sera dans son palais de Saint-Petersbourg, occupé à faire à ses hôtes les honneurs de sa table. Je pourrai donc agir sans me presser, prendre toutes les précautions nécessaires, afin qu'"elle" ne m'échappe pas.

- Mais, pour vous enfuir, ensuite, mademoiselle ? La petite porte sera sans doute fermée ?

- Aussi faut-il que vous veniez au rendez-vous de ce Piotr. Vous ferez un peu la coquette avec lui, pour ne pas lui donner de soupçons, vous lui promettrez de revenir ... Puis, quand vous entendrez un léger coup de sifflet, vous vous ferez ouvrir la porte. Alors, je m'arrangerai pour sortir, à son nez et à sa barbe s'il le faut. Naturellement, vous n'aurez pas l'air de me connaître ..."

Dounia hocha la tête.

- "C'est une grosse partie que nous jouons là, mademoiselle ! Le prince mettra tout en œuvre pour découvrir l'auteur de ... de l'attentat.

- En tous cas, vous ne risquez rien, vous. En admettant que ce Piotr ait l'imbécillité de parler - ce dont il se gardera bien car ce serait avouer qu'il a introduit une étrangère dans le parc, - on ne pourrait se douter que la femme brune au visage maquillé, dont il donnerait le signalement, soit la blonde et fraîche Dounia Streitnoff.

- Oui, je crois, en effet, que j'étais méconnaissable à chacun de mes petits voyages là-bas. Mais le prince paraît si perspicace ... Et il mettra en branle toute la police ..."

Un frisson agita les épaules de Dounia, une ombre d'angoisse passa dans son regard.

Melle Nadopoulo dit âprement :

- "Trembleuse ! Quels risques courez-vous à côté des miens ? Enfin, oui ou non, voulez-vous vous venger de cette Lilia ?"

Une lueur mauvaise brilla dans les yeux de Dounia.

- "Oui, je le veux ! Oui, je vous aiderai, mademoiselle !" ... [...]
Commenter  J’apprécie          60
[...] ... - "Ah ! Te voilà, Nicolas ! Eh bien ! Son Altesse est arrivée ?

- Oui."

Sur cette laconique réponse, le garde s'assit, posa son bonnet sur une table près de lui et ajouta en baissant la voix :

- "Nous n'avons qu'à faire bien attention ! Il ne faut pas qu'il "la" voie, surtout ! ... pas une fois ! Il est jeune, il est beau et certainement habitué à ce que rien ne contrarie ses désirs ... Ah ! Je t'assure que Streitnoff a déjà attrapé quelque chose, à propos de la route qui n'était pas suffisamment entretenue, au gré de Son Altesse ! Il ne faisait pas ses embarras, dans ce moment-là, le vilain sournois !

- Il en a assez ennuyé d'autres : c'est bien le moins qu'il le soit un peu à son tour ... Mais tu me fais peur, Nicolas, pour notre petite barina !"

Elle joignait les mains et l'effroi se montrait dans ses yeux qui avaient la couleur bleu passé des vieilles faïences.

- " ... Elle est si belle ! ... trop belle, hélas ! pauvre petite, pour la situation qui est la sienne.

- Ah ! que le prince ne la voie jamais, je te le répète, Irina ! Je tremble à cette seule pensée ... Donc, elle ne devra pas sortir pendant le jour tant que durera le séjour de Son Altesse.

- Ce sera gai ! Pauvre mignonne, qui n'a déjà pas tant de distractions !

- Que veux-tu, c'est indispensable ! D'ailleurs, je ne pense pas que le prince s'éternise ici. Quand il aura tué quelques sangliers, il en aura vite assez de Stanitza qui n'est pas un lieu bien récréatif. Alors, il s'en ira et nous serons de nouveau tranquilles."

Irina soupira en murmurant :

- "Tranquilles ! ... Ah ! comment pourrons-nous l'être, mon pauvre Nicolas, en ne sachant ce que nous devons faire ?" ... [...]
Commenter  J’apprécie          10
Nous sommes tous frères devant Dieu, que nous devons être bons les uns pour les autres et soulager plus malheureux que nous.
Commenter  J’apprécie          10
Qu’importe ! Je ne demande qu’à me faire son esclave pour tous les jours de mon existence ! Il le sait bien, va ! Mais il dédaigne tout pour ce nouveau caprice… et l’on croirait même qu’il me déteste. J’ai vu dans ses yeux…
Commenter  J’apprécie          00
La curiosité fait oser à une femme bien des choses.
Commenter  J’apprécie          20

Lire un extrait
autres livres classés : roman à l'eau de roseVoir plus


Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5272 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}