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4,19

sur 569 notes
Les dystopies me plongent toujours dans un certain malaise nauséeux car elles viennent cibler un avenir possible souvent glauque ,même s'il est parfois très lointain.
Et ce roman n'échappe pas à la règle,les projections résonnant particulièrement avec notre actualité climatique, démographique,et celles concernant les ressources de la planète.
Il n'en demeure pas moins que ce roman est fort bien construit,laissant la parole aux survivantes d'une ancienne société qui luttent et cherchent un sens à leur vie dans ce nouveau monde.
Beaucoup de thèmes sont abordés,celui de la place de la femme est particulièrement bien traité, celui de la privation de liberté dans une société menacée d'extinction vient nous questionner à bonne escient.Enfin la représentation des frontières est omniprésente dans tout le roman avec ce qu'elle suggère de séparation des autres pour maintenir ses privilèges.
J'ai traversé ce malaise indéfinissable avec cette dystopie mais je recommande ce livre !
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Notre planète n'est plus d'une succession de terres sèches, d'eaux acides, ou de pluies torrentielles. Bienvenue dans le futur. 

Mais il existe une enclave bien protégée, aux frontières fermées. 

Car l'égoïsme des puissants se moque des souffrances des autres. 

Dans cette zone, le couple hétérosexuel est obligatoire tout comme la procréation. 

Une société soit-disant idéale, où chacun reçoit sa contribution, où aucune vague ne doit être faite. Où les livres sont vendus au kilo, simple retranscription des films télévisés. 

Pourtant une communauté de femmes a réussi à survivre, une sororité spartiate mais synonyme de liberté. Où les femmes perdues peuvent se réfugier. 

Mais ça, c'était le massacre, car rien ne dérange plus l'autoritarisme qu'un îlot de liberté. 

Mais la liberté, la différence ne rendent jamais les armes. Ainsi que nous le démontre ce magnifique roman chorale.

Ce livre m'a bouleversée. Wendy Delorme réussit à évoquer une multitude de thèmes qui résonnent avec notre temps : réchauffement climatique, féminisme, littérature, homosexualité, maternité…la liste est encore longue mais je m'arrête là. 

Autant de sujets liés par la domination économique, sociale ou sexuelle. L'autrice démonte nos faiblesses et nos hypocrisies, nos compromissions pour une réalité plus facile. Car oui, cette dystopie parle de nous et d'un temps qui ne parait pas si lointain. 

Ce roman est une vraie réussite, un point de départ à la réflexion sans jamais mettre de côté ses personnages, tous attachants et si réels. 

Un roman que j'espère vous avoir donné envie de découvrir.
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Bonjour, aujour'hui un énorme coup de coeur pour le nouveau roman de Wendy Delorme " Viendra le temps". Ce roman dystopique puissant parle d'émancipation des corps, de sororité et de la lutte contre toute forme de totaltarisme et cela à travers les destins croisés des différents personnages. Roman choral "Viendra le temps du feu" est aussi une magnifique déclaration d'amour à la littérature et son "pouvoir" émancipateur et fait étrangement écho à ce que nous vivons de nos jours.
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Je m'étais procuré Viendra le temps du feu car il faisait partie de mes recommandations de l'année dernière. Je ne l'ai pas lu dans les temps mais j'étais quand même curieuse de découvrir ce roman réputé de Wendy Delorme, une dystopie éco-féministe. Qu'en ai-je pensé ?

Viendra le temps du feu est une dystopie qui donne la parole à de multiples personnages. Dans un futur proche, très proche du nôtre, une société est devenue obsédée de la sécurité et des naissances. Six narrateurs dévoilent l'histoire d'une communauté autonome de soeurs vivant en symbiose avec la nature dans le passé, tandis qu'au présent, elles font face à un régime totalitaire oppressant, imposant des contraintes à la reproduction et réprimant l'homosexualité. le contexte est marqué par une inaction complète face aux défis climatiques. Les frontières sont closes, et les aspirations à la communauté et à la réflexion sont étouffées. En somme, toute similitude avec nos sociétés occidentales contemporaines est délibérément soulignée.

Le point fort du roman est dans sa similarité avec le monde actuel. On nous parle de réarmement démographique, on se replie sur soi… Cette dernière apparaît d'autant plus effrayante en raison du contraste saisissant qu'elle forme avec la sororité florissante de l'autre côté de la rive, dont plusieurs femmes témoignent et sont originaires. Deux systèmes de valeurs, deux univers, et deux modes de fonctionnement se côtoient, accentuant la divergence entre les deux réalités. Un système oppressif qui ne peut que donner naissance à des résistances, composées de personnes hors système.

Le fond a tendance à prendre le pas sur la forme. Si j'apprécie habituellement l'aspect choral d'un récit, ici le style entre chaque voix est trop similaire pour être réellement distinct. On ne croit pas vraiment au fait que plusieurs personnes prennent la parole, ce qui nuit à l'immersion. le style est par ailleurs beau, précis et poétique. Seules les parties narrées par L'enfant prennent un peu de relief. D'autres éléments manquent un peu de nuance. L'État est décrit comme une masse informe qui prive les gens d'individualité, mais je n'ai pas saisi qui était l'ennemi tant le récit reste imprécis. Cela m'a donné l'impression d'une vision très manichéenne des choses.

Mais cette imprécision donne un côté fable qui ne manque pas d'intérêt quand on construit une dystopie qui se veut avant tout critique. Ceci dit, le roman a le courage d'aborder des sujets d'actualité, comme la question de l'homosexualité ou de la transidentité. Ces parties sont plutôt bien amenées. En parallèle, les motivations de certains personnages sont restées obscures, notamment Louise, à laquelle je ne me suis nullement attachée tant j'avais du mal à comprendre certaines de ses décisions.

Si le roman m'a globalement intéressé, je suis cependant beaucoup plus partagée que d'autres lecteurs. L'aspect dystopique cible avec lucidité certains travers de notre société, comme l'obsession pour la démographie et le contrôle du corps des femmes. L'écriture de Wendy Delorme est poétique mais manque de variété pour un roman choral, ce qui nuit à l'immersion globale et donne l'impression que l'aspect militant manque de nuance et prend le pas sur le roman. Pourtant, c'est une lecture qui est loin d'être privées d'attraits, car j'ai apprécié le discours avant-gardiste.

Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Très beau roman de Wendy Delorme. L'écriture est vraiment belle, avec un rythme de poème, (c'est même parfois en vers) ce qui donne une atmosphère vraiment particulière au livre. À travers le témoignage de plusieurs personnages, un futur proche se dessine, où la différence est bannie de la société, où chacun et chacune doit avoir une utilité. Mais comme toujours des rebelles se préparent dans l'ombre à faire mal au pouvoir en place pour montrer leur désaccord.
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Rien de ce que je pourrai écrire ne rendra justice à la beauté et à la puissance de « Viendra le temps du feu », alors je serai brève.

Dystopie éco-féministe et queer écrite d'une plume poétique et sensuelle, il s'agit à la fois d'un cri d'alarme et d'une ode à la liberté et à la sororité. Ce roman sonne déjà douloureusement familier à cause de l'actualité récente. Chaque choix artistique de Wendy Delorme est une prise de position militante et les nombreuses références littéraires sont une respiration dans le texte qu'on lit en marchant sur des charbons ardents.

Tour à tour glaçant et flamboyant « Viendra le temps du feu » est le livre que j'aurais souhaité écrire.
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C'est un coup de coeur pour Viendra le temps du feu, une dystopie qui résonne puissamment dans l'actualité, un roman plein de sororité et de tolérance, un cri d'amour pour la liberté de vivre tel que nous le désirons. C'est un ouvrage poignant, qui nous rappelle la fragilité des utopies mais aussi la force d'un peuple qui s'unit et se soulève.

Avis complet sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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La dystopie, ça me flanque le cafard, une roulette russe où l'abattement se loge dans le barillet. Tu y greffes du féminisme et là, d'un bloc, ça te pond Viendra le temps du feu.
Si j'étais assez douée pour écrire autre chose que des critiques, c'est au grand jamais que je me lancerais dans la dystopie. N'est-ce pas que la dystopie est exigeante ? Une forme de vérité des choses dramatisée au futur. Elle engage le lecteur sur un terrain politique, d'un éveil à la vigilance. Et puis on n'imagine pas un récit conçu à la va-vite, entrecoupé astucieusement de séances vidéo YouTube au mordant complotiste.

Puis fatalement vient le temps des comparaisons. Car s'il existe un genre aux gros cuissots, sorte de bordel encombrant qui fait flipper quand on veut se lancer au feeling, c'est bien celui-là. Tiens, par exemple, 1984, le meilleur des mondes, Fahrenheit 491 ou The Handmade's Tale, ça pleut dur, jusqu'ici certains ont bricolé plus que sérieusement.

Alors quid de notre bouquin ? Je ne suis pas une toquée de récit futuriste, d'un rétro post-apocalyptique piqué de technologies qui nous branlent tour à tour les neurones ou nous les lobotomisent.

À mon soulagement, le livre en est exempt. Ceinturé d'amulettes pour mieux asservir son peuple, l'impénétrable État balance ici un peu de tout en termes de mesures coercitives. L'épouvantail ultime, c'est le dehors, sorte de sombre far west où l'eau se fait rare, le sol infertile, en gros, tout est clamsé dans les terres inhospitalières.

Et c'est forcé, la liberté trinque, scalpée par un régime despotique sans visage. Alors on instruit aux têtes blondes une parfaite docilité d'esprit et de corps, l'épuration du langage en étant une facette, et on encourage la surveillance de ses pairs. Les classiques du genre sont bien là dans un pays qui ségrège la population, amas mou traversé d'une forme de renoncement neurasthénique.

Les femmes, sans surprise, sont les premières à dérouiller se dandinant tout contre la Père-patrie. Sur fond d'obligeances patriarcales, les nénettes suent, bassinées par un catéchisme nataliste où l'empowerment féminin prend un billet aller simple pour les chiottes, complété par un nationalisme bien trempé. Ainsi on ferme les portes, rien ne doit passer, l'étranger, ça dégage.

Aussi les LGBTQIA+ prennent leur mandale, c'est comme dans les fratries, pas de favoritisme, la distribution des dérouillées, c'est pour tout le monde. Il faut que ça file droit et en ligne droite, le contrat hétéronormatif ou rien. N'escomptez pas vous fendre la poire, la plume est de circonstance, aride et froide, l'ensemble roulé dans de courts chapitres extrêmement cadencés.

Dans le même temps, car on ne saurait imaginer une dystopie sans des lueurs d'espoir, des formes embryonnaires de résistance s'organisent. J'ai bien apprécié cette communauté de femmes, braves tailleuses de pierre se méfiant des hommes. Loin de lancer des confettis, Wendy Delorme dresse un portrait attachant d'amitiés et d'amours au féminin, de deuils douloureux, d'abandons à peine digérés, de vies de labeur où les corps se déploient dans leur pleine force physique, qualité trop souvent découplée du corps féminin.

J'ai aimé cette sororité aguerrie faite de rocs et de pieux, loin de la figure maintes fois singée de la féministe, celle de l'hystérique aux aisselles poilues, de sa voix de crécelle venant agacer les tympans fragiles de ces messieurs. Un bon bouquin à offrir à votre pote progressiste.

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Énorme coup de coeur pour cette dystopie écoféministe. Mais est-ce qu'on peut parler de dystopie si, une fois atteinte la conclusion du roman, on est rempli.e.s d'espoir, un espoir mélancolique certes, mais espoir quand même ? Ce livre aux multiples voix, en majorité féminines, résonne douloureusement avec notre actualité, on y reconnaît des clins d'oeil de Wendy à des personnalités de nos jours et on y entend un cri d'alarme très pressé et urgent. Mais on y entrevoit aussi beaucoup d'amour, amour pour la lecture, l'écriture, la nature, et un hymne à l'amitié, la sororité et à l'entraide entre êtres humains.
Une lecture fortement recommandée pour tou.te.s, une oeuvre magnifiquement écrite. J'ai hâte de découvrir d'autres livres de Delorme.
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Lecture angoissante !

Louise, Eve, Rosa, Raphaël, Grâce…ce livre à plusieurs voix. A travers des lettres, des journaux intimes, nous rentrons dans leurs intimités. Basculant d'un témoignage à un autre, nous comprenons, petit à petit, ce qui est arrivé à leur monde, à notre monde. Wendy Delorme imagine une dystopie inquiétante, si peu éloignée de nos angoisses climatiques et sociales actuelles.

Dans cet univers, il n'y a plus de monnaie mais des avoirs, il n'y a plus de livres mais des divertissements sous contrôle, il n'y a plus de déplacements car les frontières sont fermées, il n'y a plus de citoyens mais des contributeurs. Chaque contributeur est affilié par paire, homme et femme, pour remplir sa mission : enfanter.

Les crises ont décimé la jeune population, les rébellions ont été étouffées. La nouvelle société totalitaire a signé “Le Pacte” pour renouveler la nation et chacun doit s'y conformer. Pourtant une révolte se prépare dans les villes mais aussi en dehors. “Viendra le temps du feu” nous présente également le destin d'une communauté sorore. Au milieu de la nature, des femmes ont repris le contrôle de leurs corps et luttent pour leur liberté.

Il faudra attendre la moitié du récit pour comprendre le lien qui unit le destin de nos personnages. Chaque récit est bouleversant. J'ai particulièrement été touché par celui retraçant le début de la répression car elles résonnent énormément avec notre actualité : les crises climatiques et sanitaires, l'accueil des migrants…Impossible de ne pas penser à la servante écarlate et à 1984 en lisant ce roman mais Wendy Delorme apporte un nouveau regard dans cette dystopie. Elle nous alerte également sur l'appropriation de nos corps, de notre sexualité. J'ai beaucoup aimé que l'homosexualité et la transidentité soient abordés de manière évidente dans ce roman et ses questionnements font sens dans ce combat.

C'est évidemment une lecture marquante, parfois douloureuse mais pas toujours sombre. Une lecture remplie de sororité et qui nous pousse à l'embrasement
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