Deux mots m'ont interpelée dans ce titre: travestis et désert. Quel rapport entre les deux mots? S'agit-il d'un groupe de travestis vivant ou perdus dans le désert? Que peuvent bien signifier ces deux mots dans un roman? S'agit-il de mots symboliques? Pourtant, l'histoire commence très simplement. Lalia, une jeune malienne est retenue prisonnière dans un camp, en plein désert. Elle a eu le malheur de tomber amoureuse d'un homme qu'elle croyait connaître. le réveil est douloureux et la déception grande. Qu'était-elle venue faire dans cette galère? Comment s'en sortir? Pouvait-elle s'échapper de cet endroit grouillant d'hommes armés et de prisonniers venant d'horizons différents et, ayant aussi des rêves différents?
Dans le désert, il vaut mieux se méfier de tout le monde. Même les dunes changent d'apparence au gré du vent. Rien n'est définitif, fiable ou acquis. Dans cet endroit, l'habit ne fait pas le moine. Lalia va l'apprendre dans la douleur. Dans le sang. Tout y est travesti, des hommes aux sentiments, en passant par les réflexions. Tout est mirage. Tout s'efface quand le contact veut se faire. Qui croire? Un homme qui est loin d'en être un? Des milices qui ne protègent personne même si elles le crient à tue-tête, entre deux rafales de mitraillettes? Peut-être une dame âgée qui semble liée au sable? Qui est qui? Quel est le rôle de chacun?
Nous entrons de plein pied dans un monde où tout n'est qu'illusions. Tout est travesti et dangereux, comme le mirage que poursuit inlassablement un homme assoiffé, en plein délire. Il faut juste que Lalia et son compagnon de misère, Bouteil, le prennent en compte dans leur nouvelle vie s'ils ne veulent pas flirter avec la mort qui, elle, reste réelle. D'une plume assurée, aisée, l'auteur nous démontre que le travestissement peut être aussi bien physique que psychique. La vie, la joie et, parfois, la disparition ne sont qu'illusion à celui qui prend le soin d'analyser les situations. Lalia et Bouteil feront-ils à nouveau confiance à l'humain, à la vie? Ce qui est sûr, c'est que tout ceux qui avancent dans le désert sont victimes de mirages qui entament leur raison. Peut-être pour toujours.
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