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Début années 90, ICI , à Nevers, il y a Katia et Pierre-Yves, LÀ-BAS, à Zagreb et Vukovar, il y a Damir, Jimmy, Sonja et Nada. Des jeunes, dans le bonheur d'un âge où tout semble possible, pour le meilleur ou le pire. Des jeunes qui veulent s'émanciper, faire l'amour, de la musique, tout en étant préoccupés par la peur de l'avenir . 1990, c'est l'année où l'Irak envahit le Koweït, en Yougoslavie, Tito est mort, les courants nationalistes sont en train de monter, Damir d'un père serbe et d'une mère croate , vivant à Zagreb commence à en faire lourdement les frais, mais le pire est encore à venir….
Entre France et Yougoslavie, le passage à l'âge adulte de jeunes en rêves de liberté, à la poursuite d'idéaux , accéléré par la marche du monde. L'âge de rébellion innocente où l'on pense « la vie sans rien, mais la vie libre parce que les poches vides, on peut plus facilement s'accrocher à un train de marchandises pour tenter sa chance ailleurs », cette soif de liberté qui tournera vite à l'insensé. Alors que la Yougoslavie sombre dans le chaos, où la norme est devenue la folie, la paix en suspend n'attend qu'une étincelle pour s'embraser, « il faut choisir son camp ». Les amis et les amoureux d'hier deviennent les ennemis d'aujourd'hui . ICI et LÀ-BAS vont se croiser alors que LA BÊTISE HUMAINE sans rationalité, ni nationalité éclatera dans toute son ampleur. Et le Monde suivra le spectacle comme au cinéma …..”oh tu sais le Cambodge c'était quand même autre chose que cette dispute de cambroussards….vers Ilok ça barde là-bas, t'as des bonnes images à faire…Ilok j'en reviens maintenant, mais plus proche et plus spectaculaire t'as Gospic…. “


Qu'il écrit bien Thimotée Demeillers !
Une prose magnifique, où il alterne les styles narratifs avec aisance. Chaque style narratif reflétant la personnalité du personnage auquel il correspond, « Toi, Jimmy, qu'avais jamais tenu un fusil, tu t'es retrouvé sniper. C'était pas vraiment différent de la musique….. D'ailleurs, tout te semblait comme sur scène ici, les cris des collègues comme les hurlements de la foule, le barouf des obus comme la saturation de la guitare de Tiho, l'adrénaline, la putain d'adrénaline. de la précision. de la rigueur. Comme sur scène. Ça te changeait pas tant que ça. »
Partant d'une histoire réelle celle du « Français de Vukovar », un superbe roman choral intense parfaitement orchestré. Un livre qui dévoile « Le pire de l'âme humaine. L'homme réduit à l'animal. Un animal qui s'acharne sur un animal qui essaie de survivre animalement ».Deuxième livre lu de Demeillers, excellent auteur aux sujets et questions intéressantes .



« la houle a atteint les arbres des forêts,
a obscurci les sentiers de montagne,
laissant des villes brûlées,
du gros sel et les cris du silence,
demain la brume, demain la brume, »
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Quel pays illustre mieux que l'ex Yougoslavie les ruptures fratricides et meurtrières d'un équilibre politique qui se rompt ?

Ivan, dit Jimmy, est croate , Nada serbe et Damir son cousin aussi. Ils ont vingt ans, aiment le rock, se retrouvent tous les étés à Vukovar pour rire, bronzer, écrire ou faire de la musique en rêvant de la gloire que leur apportera leur dernier tube dont le titre provocateur leur donne des airs de Sex Pistols yougoslaves, "Fuck you Yu"...

Yu, pour Yougoslavie, leur pays à tous les trois, qu'ils malmènent affectueusement en paroles pour accélérer sa modernisation, son évolution protégée du grand frère russe par la houlette de Tito.

Mais Tito, justement, meurt. Et soudain Nada se sent serbe, Jimmy par opportunisme rallie la scène croate qui a besoin d'un chantre national et Damir fuit à l'étranger ne reconnaissant plus son pays.

Les voici devenus frères ennemis.

Brothers in arms, chante Dire Straits.

Le récit épouse et confronte tous ces points de vue. Sans choisir. Il jette aussi dans la mêlée un quatrième personnage, Pierre Yves, un rebel without a cause, qui va s'en trouver une: mourir pour Vukovar comme d'autres l'ont fait en leur temps pour Madrid.

La Croatie, il ne sait même pas où c'est sur une carte. Il n'a jamais parlé la langue. Ses compagnons d'armes le trouvent louche, ce Français qui n'a même pas l'air d' avoir peur alors qu'il est juste sans repère.

La guerre radicalise les positions, les propos, tend et fait éclater les relations les plus fortes, dissipe les illusions, ventile les a priori.

Façon puzzle.

Elle fait littéralement table rase.

. Dans ce champ de ruines, qui reconnaîtra la Yougoslavie ? Fuck you, Yu... Même la chanson est prise à contre sens...

Un beau récit polyphonique assorti d'une bande son très rock qui l'habille comme un perfecto clouté. Et troué de balles.
.
Through these fields of destruction
Baptisms of fire
I've witnessed your suffering
As the battle raged high...


Merci encore une fois à Idil qui a déniché cette pépite ! Il va sans dire que j'ai adoré.
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Début des années 90 à Nevers, Katia Koné redouble sa terminale, écrit de la poésie, et s'ennuie ferme. Sa rencontre avec Jean-Luc, jeune homme atypique va illuminer son quotidien et marquer le début d'une histoire d'amour mouvementée. Sur l'île yougoslave de Hvar c'est l'été, Damir, son ami Jimmy et sa cousine Nada vivent leurs derniers moments d'innocence et composent « Fuck you Yu » qui deviendra le premier tube des « Bâtards célestes », duo punk-rock formé par les deux compères.

« Demain la brume » s'articule autour de deux arcs narratifs, l'un situé dans une France provinciale un peu endormie et l'autre dans une Yougoslavie qui, à peine sortie du communisme, est déjà sur le point de sombrer dans la guerre civile.

L'auteur décline un récit à plusieurs voix, celle de Katia qui découvre une forme de liberté, celle d'Amir, musicien poète qui refuse la guerre civile sur le point de naître, celle de Jimmy, rockeur au succès éphémère enrôlé dans une milice croate qui tente de défendre Vukovar et celle de la belle Nada engagée dans un commando serbe qui s'efforce de reprendre sa ville natale.

Alternant les points de vue et les ressentis de chacun, le roman ressemble à un tableau impressionniste et nous décrit par petites touches le début du conflit qui va déchirer ce qui s'appelle encore la Yougoslavie. La légèreté, l'insouciance et les rêves des jeunes protagonistes vont progressivement laisser place au déferlement de la haine séculaire qui oppose Serbes et Croates puis à l'horreur absolue de la guerre fratricide qui éclate au coeur de Vukovar.

L'engagement de l'insaisissable Jean-Luc auprès de la milice croate qui défend Vukovar est la touche finale qui rassemble l'ensemble des protagonistes du roman devenu un tableau apocalyptique qui fait songer à Guernica. La ville natale d'Amir et de Nada va se transformer en ville martyre prise en étau entre Serbes et Croates et devenir l'épicentre du drame qui se joue entre les personnages.

Dans un style toujours fluide et souvent empreint de poésie, Timothée Demeillers nous propose un ouvrage protéiforme, mêlant ombre et lumières, explorant les rêves et les désillusions d'une génération, qui permet d'appréhender un conflit à la fois si proche et si lointain. L'innocence et la joyeuse légèreté du début du récit ne sont qu'une parenthèse éphémère d'un roman consacré au désenchantement d'une jeunesse sacrifiée qui va prendre part à un affrontement d'une indicible sauvagerie. « Demain la brume » est un livre sombre comme une nuit sans lune, qui ressuscite avec maestria les tourments mélancoliques de l'âme slave et nous plonge aux coeur des ténèbres de la guerre des Balkans dont la violence explose telle une grenade au visage sidéré de son lecteur.


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«Ce cataclysme qui nous écrasés»

À travers les portraits de jeunes qui ont envie de mordre la vie à pleines dents, Timothée Demeillers raconte comment en 1990 la Guerre s'est invitée en Europe. Et a balayé leurs rêves, de Nevers à Vukovar.

Dans ce beau roman choral, Timothée Demeillers présente successivement les personnages qui vont nous accompagner au fil des chapitres et qui finiront par se croiser bien plus tard. On commence par Katia Koné, une jeune fille de dix-neuf ans qui a soif de vie. Elle s'ennuie à Nevers où il ne se passe rien en ce début d'années 90. le seul petit titre de gloire des habitants aura été nomination de Pierre Bérégovoy au gouvernement.
Après le lycée, il lui reste la musique – sa chambre est tapissée de posters des Clash – et l'envie de prendre le large. L'occasion va s'offrir à elle lorsqu'elle rencontre Pierre-Yves, musicien punk. Lors d'une soirée chez une copine, il va lui propose non pas de la ramener chez elle, mais d'aller jusqu'à Paris. Un voyage qui va changer sa vie.
Changement d'univers dans le second chapitre. Nous sommes cette fois dans l'ex-Yougoslavie, au moment où Tito meurt et où les pays de l'est vont basculer les uns après les autres. C'est là que nous faisons la connaissance de Damir Mihailović qui, avec Nada et Jimmy, ont formé un groupe de rock contestataire baptisé les Bâtards Célestes. Lors d'un concert, il se font remarquer en interprétant Fuck you Yu qui ne va pas tarder à devenir l'hymne de tous ceux qui aspirent à davantage de liberté et d'indépendance dans cette Yougoslavie qui a rendu l'âme, même s'ils n'entendent pas pour autant être récupéré par les nationalistes Croates qui poussent les feux. Peur eux, il n'est pas question d'être inféodé à un quelconque pouvoir.
Nada, quant à elle, se retrouve aussi désoeuvrée que son père, licencié après vingt-cinq ans à l'usine de Vuteks. Une décision que Milan, son ami d'enfance, explique comme un choix politique: il faut éloigner tous les Serbes. Nada n'y croit pas trop. Mais en cet été 1990, elle décide de «faire attention».
Des extraits du journal intime de Sonja Kojčinović viennent s'intercaler au fil d'un récit qui se tend de plus alors qu'en France ce qui se trame à quelques centaines de kilomètres est vécu dans une indifférence quasi-totale.
On sent combien Timothée Demeillers s'est documenté et combien il essaie, en détaillant les exactions commises, d'éviter tout manichéisme. Cette saloperie de guerre ne peut être propre, obligeant bien malgré eux les gens à prendre parti. Pierre-Yves pourra témoigner de cette horreur, lui qui rêvait d'aventure va se retrouver en première ligne là où «la civilisation est réduite à un panorama jaune, brûlé, constellé d'impacts, de jardins labourés, de bicoques éventrées, de débris de désolation». Roman puissant qui peut aussi se lire comme une piqûre de rappel face à la montée des nationalismes, aux solutions populistes, mais aussi au déni de réalité, à cette furieuse envie de tourner la tête pour ne rien voir. Alors s'élèveront les paroles de «Le vent froid a gommé les frontières», une chanson composée alors, la houle a atteint les arbres des forêts, a obscurci les sentiers de montagne, laissant des villes brûlées, du gros sel et les cris du silence, demain la brume, demain la brume.


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La guerre en Yougoslavie au début des années 90 est au coeur de ce roman très noir de l'angevin Timothée Demeillers dans lequel il croise les destins de cinq personnages. En France d'abord, à Nevers, où Katia, petite lycéenne punkette black tombe sous le charme de Pierre-Yves, un vrai baroudeur qui rêve d'aventures à la Che Guevara. En Yougoslavie, on découvre un trio des plus attachants avec Damir et Jimmy, jeunes rockers aux textes engagés et au succès croissant. Leur plus fidèle groupie est Nada, la cousine de Damir. Puis insensiblement, l'ambiance change car les Serbes et les Croates qui vivaient pourtant ensemble et en bonne harmonie, ont des velléités d'indépendance qui se traduisent d'abord par des invectives, des menaces, puis des faits de violence avant de dégénérer en guerre civile ou chacun doit choisir son camp. L'éclatement de la Yougoslavie signe la fin du groupe d'amis tandis qu'à Nevers, Pierre-Yves décide de rallier la cause des croates et part à la guerre. Thimothée Demeillers a particulièrement bien campé ses personnages et les a dotés d'une réelle épaisseur. Tous aspirent à une vie plus belle. Tous rêvent de s'accomplir vraiment. Tous (ou presque) finiront par renier leur idéal. Inspiré de la triste réalité d'une guerre fratricide, ce roman est d'une densité exceptionnelle qui force l'admiration et l'écriture soignée et compacte de Thimothée Demeillers en rehausse encore l'intérêt
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1990, la Yougoslavie est de brume et de détresse. Les enfants perdus dans le dédale des incompréhensions et de l'impondérable. Hier, et si près encore. « Demain la brume » est plus qu'un récit mais une mise en abîme époustouflante. Aucun parti pris, aucun jugement, plus que les faits, les actes accompagnés des mouvances d'une déchirure irréversible. L'écho d'une guerre fratricide. Les pages sanglotent et murmurent cette vérité, ce qui s'est réellement passé. Thimothée Demeillers est un passeur. Il délivre la mémoire d'un pays qui ne sera plus jamais comme avant. Les hôtes des pages sont authentiques, vivants. Nos contemporains, frères et soeurs, voisins de palier, musiciens « Les Bâtards Célestes » et leur duo « Fuck you Yu » qui sera la banderole d'une jeunesse fracassée. le symbole de l'arrachement, le point d'appui des frontières en advenir. Ce livre tremble sous la pluie, les bombes, les douleurs intestines. Dans les torpeurs agonisantes, l'ami d'hier est le serbe à tuer, le frère et la soeur croate sont l'identité révélée qu'il faut immanquablement détruire et vice versa. « Demain la brume » est dans une polyphonie des intériorités à l'instar d'une frontière qui était prédestinée. « Demain la brume » est un cri dans la nuit. Les cruautés assoiffées, les horreurs commises au nom d'une idéologie, d'une culture, d'une religion, d'une appartenance muselière.
« Dans ma Yougoslavie
Demain la brume
Demain la brume
Dans ma Yougoslavie. »
« Demain la brume » est une référence historique. La contemporanéité fait froid dans le dos, tant elle sonne juste. On ressent plus qu'une écriture urgente des dires mais un chuchotement, un calme maîtrisé à l'extrême. Comme si Timothée Demeillers écrivait la nuit dans un couvre-feu. Il est au coeur du livre l'essence même des respirations d'un pays à feu et à sang. Les résistants affrontant la paix en comptant les leurs tombés à terre. Ce livre est d'utilité publique. Il entonne l'avertissement de la méfiance. Faut-il craindre la paix comme si elle était éphémère ? Faut-il prendre peur d'un regard trop vif ? Comment oeuvrer au vivre-ensemble lorsque l'on pense l'autre en étrange (er). Timothée Demeillers délivre l'idiosyncrasie d'un bouleversement irrévocable. le summum est de loin l'alliage des pensées contraires qui en deviennent un symbole. Chacun, ici présent est un morceau du pays arraché à coup de dents. le livre n'est pas. Il s'échappe et cède sa place à Timothée Demeillers. Fracture abyssale, gouffre sans fond, larmes des mères et la tasse de café qui tombe sur le sol, brisée en mille morceaux. Parabole d'un homme abattu par une balle en plein front. On ressent l'amplitude d'un déchirement. Vol d'un oiseau de nuit, « Demain la brume » est un témoignage crucial.
A noter que pour la préparation de cet ouvrage Timothée Demeillers a bénéficié d'une mission Hors les Murs Stendhal en Croatie et Serbie grâce à l'Institut français. « Demain la brume » est indispensable à la belle humanité. En lice pour le prix Hors Concours des Éditions indépendantes 2021. Publié par la majeures Éditions Asphalte.
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"Demain la brume" nous emmène au début des années 1990, entre "ici" et "là-bas".

Ici, c'est le centre de la France, où l'on rencontre Katia, jeune punk de 19 ans, qui s'éprend de Pierre-Yves, indépendant et anti-conformiste, qui est prêt à lui faire quitter Nevers, où elle tourne en rond, pour parcourir le monde et apprécier la liberté.

Là-bas, c'est la Yougoslavie, entre Vukovar et Zagreb, où nous faisons la connaissance d'un trio: Nada, une adolescente serbe, Damir, son cousin serbo-croate, et Jimmy, jeune Croate et grand ami des deux cousins. Les garçons se lancent dans la musique et créent le groupe de rock "Les Bâtards Célestes", qui se fait connaître du public avec sa chanson "Fuck you Yu", composée à la plage. Sauf que cette chanson sert d'hymne aux indépendantistes, ce qui n'était pas du tout prévu...

L'ambiance entre Serbes et Croates se détériore et la guerre éclate. Ici et là-bas, les événements s'enchevêtrent, les relations évoluent.
~
Ce roman historique est bouleversant. D'une part, la guerre en ex-Yougoslavie, qui a marqué nombre d'entre nous: nous assistons à la montée de la haine, à l'exacerbation des personalités, à l'absurdité ou l'ambiguïté de certains comportements, à la recherche d'identité et aux combats féroces. En cela, c'est une lecture difficile, qui rappelle des images et autres témoignages marquants. D'autre part, nous entrons dans le monde de jeunes en décalage avec leur vie, en rébellion pour bâtir un univers différent. Dans cette lutte, le racisme et la recherche d'un modèle idéologique sont au coeur de l'intrigue. La poésie également, adoucissant l'aigreur des personnages. Les protagonistes évoluent au cours du roman: les jeunes deviennent adultes en deux ans, avec tout ce que cela engendre. Les histoires croisées et le fil conducteur constitué d'extraits d'un journal intime sont très bien (a)menés et à aucun moment je n'ai été perdue, ni dans le temps, ni dans les péripéties. le seul regret que j'ai, c'est que la plume ne soit pas plus littéraire, notamment dans les incises.
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« Que s'est il passé pour qu'on en arrive là »

Eté 89, en France la jeunesse s'emmerde, écoute du punk et lit Kerouac en rêvant à une vie moins étriquée que celle de leur parent. Katia et Pierre Yves se découvrent, ce sont leurs premiers emois amoureux, pleins de rêves en tête avec un absolu de liberté, peut etre trop absolu pour Pierre Yves. Pendant ce temps là, en Yougoslavie, sur l'ile de Hvar, Damir et Jimmy montent un groupe de rock les Bâtards Celestes sous les beaux yeux de leur cousine Nada. Débute une carrière prometteuse pour le groupe avec signature sur label, sortie de disques, tournées.. mais tapi derrière cette jeunesse en pleine effervescence quelquechose d'insidieux se trame et bientôt, parmi ses voisins, ses amis, sa famille, il va falloir choisir un camp.

En s'appuyant sur la guerre d'indépendance de la Croatie, Thimothée Desmeilleurs dénonce le mécanisme insidieux de la montée du nationalisme, de la haine qu'on cultive à coup de propagande, l'escalade de revendication identitaire jusqu'au conflit ultime et ici le drame de Vukovar, violent, très violent.

« Demain la brume » laisse songeur, on a besoin d'un temps à la fermeture du livre pour encaisser. Tout est allé vite, tout le monde s'est emballé trop vite, que s'est il passé pour qu'on en arrive là...? Pour prolonger et s'imprégner de cette epoque l'auteur fournit à la fin du livre une playlist et une liste de film documentaire pour revenir sur cet episode de l'histoire, pas si lointain finalement.
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Demain la brume: rébellion et clichés
Très peu de livres réussissent à donner un portrait réaliste de l'adolescence et,
malheureusement, ce n'est pas l'un d'entre eux. Les premières cinquante pages de ce
roman écrit par Timothée Demeillers sont divisées en deux parties; la première raconte
l'histoire de Katia, une adolescente punk qui tombe amoureuse d'un homme en une nuit
et s'enfuit avec lui la nuit d'après à l'improviste, et la seconde partie, narrée par Damir, un
adolescent vivant en Yougoslavie en pleine guerre qui écrit une chanson de protestation
avec ses amis.
Dans la première partie, l'auteur n'emploie que des clichés pour construire des
personnages, et il est vraiment évident que ce roman a été écrit par un homme qui avait
juste 6 ans dans l'année où se déroule l'histoire et qui a totalement oublié comment se
passe l'adolescence; les personnages (surtout Katia) sont superficiels et peu réalistes, il est
vraiment difficile de comprendre les motivations derrière leurs actes et tout semble trop
romanesque et faux. Il n'y a rien de nouveau dans l'histoire de Katia, qui semble
insupportable, irrationnelle: on ne peut s'identifier à elle. Toutefois, dans la seconde partie
Demeillers réussit à capter l'attention avec des personnages plus frais dans une situation
qui n'a pas été trop traitée par les médias et il est facile de comprendre leur rébellion et
d'avoir de l'empathie pour eux.
Maribel Sánchez Sáez
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Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce roman - ni que je l'ai détesté. Je me suis fait violence pour aller jusqu'au bout. Les deux premiers tiers ont été "laborieux" pour moi. Ensuite mieux. Je suis partagée. Une histoire d'amitié entre quelques jeunes qui deviennent ensuite des ennemis : la guerre est passée par là avec ses incohérences. Sûrement qu'au fond j'avais envie que l'amitié soit plus forte que l'absurdité (?). L'auteur a le mérite d'avoir traité un sujet rarement abordé quant à la guerre entre la Croatie et la Serbie. Il a fait un gros travail de recherche aussi. Mais je reste toujours sur cette sensation "mitigée"...
C'est (encore) un livre qu'on m'a prêté (je n'aime pas trop qu'on me prête des livres, ni qu'on m'en offre-sauf si on connait bien mes goûts). Je me fais toujours une obligation de les lire... Mais ils peuvent aussi offrir de belles découvertes alors, pas de regret non plus pour cette fois-ci..
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