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Citations sur Monstre (34)

Un coeur qui bat

On est tellement abasourdi, sans arrêt, par toutes les choses qui sont contre la vie.
Si on les laisse nous envahir, on se ferme, il ne nous arrive plus rien.
On ne fait plus qu'un avec toutes ses saloperies, on devient chiant pour les autres comme pour soi-même.
Ces jours où l'âme se fait lourde, ces soirs où l'on est fatigué de vivre et effrayé de mourir.
On en oublierait presque qu'on a un cœur qui bat, du sang chaud dans les veines, qu'on est fait pour être et désirer.
C'est dans ces moments-là qu'il faut savoir faire le vide, le propre.
Ne pas se réduire à ses refus, mais au contraire se faire le plus large possible, retrouver cette innocence qui, seule, peut nous donner la grâce.
Cela n'a rien à voir avec la volonté.
La volonté m'emmerde, elle m'enraye.
C'est juste une question de désir.
Ce désir qu'il faut aller chercher au-delà de tout ce qui nous pèse et nous encombre.
Lui seul peut nous ramener à la vie.
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Une chanson peut être comme une prière.
Toutes les choses que l'on a vécues ou pas vécues, que l'on garde en soi, que d'habitude on retient, ces mémoires indicibles trouvent soudain un passage, une façon de se soulager.
Elles peuvent exister.
Et cela ne part jamais de la tête mais toujours du cœur et du corps.
De l'émotion.
Il s'y joue quelque chose de très physique, de très rythmique, qui peut évoquer certains rites tribaux, ou cette gestuelle des Juifs contre le mur des lamentations.
Encore faut-il savoir mettre suffisamment d'intensité dans une chanson, comme le faisait Barbara, pour que le courant puisse passer.
Cette intensité, c'était sa vie, avec sa pudeur, son humour et sa distinction.
Toute son énergie et cette fragilité qu'elle déployait sur scène, c'était vraiment pour les gens qui venaient la voir, pour arriver à cette vérité essentielle qui les touchaient dans leur solitude intime.
Cette énergie, elle n'aurait jamais pu la trouver pour que les gens la rencontrent, elle, c'était vraiment pour qu'ils se rencontrent, eux.
C'était un don.
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Une rencontre, c'est à la fois le désir et la curiosité, c'est être vivant.
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p. 58 Quant on joue un personnage, il y a toujours un moment où il faut revenir à la réalité, sinon c’est elle qui nous rattrape. Et c’est souvent de façon violente. Plus on masque sa propre saloperie, plus elle risque de nous revenir en pleine gueule.
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On veut de la norme, des calibres, des modèles.
Et quand on épouse tous la même norme, on finit par être tous les mêmes.
Tout le monde va voir les mêmes films, achète les mêmes livres. Tout le monde mange la même chose, et tout est fait pour ça.
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On parle du harcèlement sexuel, mais tout est devenu harcèlement – le politique, les médias, la société, cette information lancinante.
Ça parle trop.
Trop de mots pour être honnête.
C’est vraiment la persécution. Pour ne pas dire l’occupation.
On est comme des bœufs devant ce train qui passe et repasse.
Muets, muets de stupeur.
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Une joie de vivre, ça s’éprouve au présent, et c’est tout.
C’est la même chose pour les sensations qui viennent lorsqu’on regarde un tableau ou que l’on écoute une musique. Ce n’est pas quelque chose qui s’explique, c’est quelque chose qui se vit, qui imprègne nos sentiments et notre âme, que l’on garde ensuite en nous et qui peut revenir à tout moment.
Ce n’est pas une idée, c’est du vécu.
C’est ce qui m’emmerde chez les intellectuels, chez eux la référence l’emporte toujours sur le vécu, l’explication sur le désir.
Ils préfèrent raisonner que ressentir.
C’est la marque de fabrique des artificiels.
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Aujourd'hui, un artiste doit se démerder seul face à une société qui lui est contraire.
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PLUS D’INDIENS

On formate à longueur de temps.
Moi qui n’ai jamais été formaté, qui ne suis jamais allé à l’école, je le sens bien.
Avec cette mondialisation qui nous taraude, on ne veut plus d’Indiens.
On veut de la norme, des calibres, des modèles.
Et quand on épouse tous la norme, on finit par être tous les mêmes.
Tout le monde va voir les mêmes films, achète les mêmes livres. Tout le monde mange la même chose, et tout est fait pour ça.
Où que j’aille en Europe maintenant, il y a partout les mêmes boutiques, les mêmes marques, les mêmes mecs devant leurs écrans qui te vendent la même chose.
Ces gens de la communication essaient de faire de nous un troupeau sans âme.
Ils nous forcent à singer un modèle, à en épouser les tics.
Ils ne veulent que plaire, ce qui, moi, me déplaît profondément.
Ce sont les premiers à nous parler du droit à la différence, mais la différence, ce n’est pas un droit, c’est un devoir.
Un devoir qu’ils nous empêchent d’accomplir.
Tu veux aller à la rencontre de qui, si on est tous les mêmes ?
Si on est tous les mêmes, il n’y a plus d’autre.
Or, l’autre, c’est toute la richesse.
Il n’y a pas plus beau que la différence, on ne se nourrit que de différences.
Et dans cette société, on la chasse de partout.
Jusque dans cette nouvelle langue, où l’on oublie le vocabulaire, la nuance, où, à force de respirer au rythme de Twitter, de Facebook, on est de plus en plus brefs, hachés, définitifs.
On doit être pour ou contre et il n’existe plus rien entre les deux.
Le mépris gagne sur la compréhension.
J’aimais la richesse des accents, des patois, de ces dialectes qu’avaient inventés les paysans, ce langage si particulier, si distingué, intimement lié à leur environnement, à l’air qu’ils respiraient.
C’était le chant de leur terre, cette terre qu’aujourd’hui ils ne peuvent même plus regarder, parce qu’ils en ont honte.
C’est comme les mots, l’essentiel est parti avec cette espèce de mondialisation qui calibre tout, où on ne peut même plus faire notre propre graine.
On veut du sous vide, du sans odeur, on nous vide de notre être et de nos raisons d’être.
On dirait qu’on veut nous enlever tous nos organes.
On nous donne à bouffer de la merde, plus rien n’est vrai, tout est faux, même l’information, on le sait, on le subit.
Comment s’élever contre ça ?
Ou plutôt, comment s’élever avec ça ?
Si l’on commence à s’élever contre ça, le danger, c’est de donner raison aux fous, aux Le Pen, à ceux qui veulent nous emmener vers une autre folie, tout aussi politique, tout aussi meurtrière, Une idéologie.
Qui nous empêche tout autant de nous élever. 
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Il faut ressentir ce silence d’avant les mots, lui laisser le temps d’éclore, l’apprivoiser.
Moi, j’ai appris en même temps les mots et le silence.
Quand j’ai fait la connaissance de Jean-Laurent Cochet, je ne parlais pas, je beuglais. Il m’a d’abord fait lire Caligula, de Camus. Un océan de mystère pour l’ignare que j’étais. Puis il m’a dit : « Tu vas travailler Pyrrhus. » Je n’avais aucune idée de ce qu’il me voulait, je ne savais même pas que c’était un prénom, Pyrrhus, je connaissais des Mimile, des Pierre, des Maurice, mais pas de Pyrrhus. Si je ne comprenais rien aux phrases, j’ai quand même ressenti que ce Pyrrhus n’était pas un mec heureux.
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