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EAN : 9782749148892
192 pages
Le Cherche midi (18/11/2015)
3.72/5   144 notes
Résumé :
Gérard Depardieu se met à table. Après avoir raconté son enfance et ses débuts au cinéma dans Ça s’est fait comme ça (XO, 2014), il nous ouvre ici son regard sur le monde d’aujourd’hui.
Le cinéma, la politique, la religion, les médias, les femmes, la France, la Russie, les dictateurs, les accusations dont il est l’objet, Depardieu, toujours scandaleux, n’esquive rien, ne ménage personne et se livre à cœur ouvert.
Il évoque également « un autre temps »,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la tête de Depardieu...
Gérard Depardieu laisse rarement indifférent, il a ses détracteurs comme ses défenseurs. Dans ce petit livre il se révèle.
Tantôt sensible et émouvant, tantôt drôle, cru, sévère et critique, mais surtout, lucide.
Au hasard de ses pensées, il se dévoile, il parle de sa vie, ses origines, son métier, ses amitiés, il parle des politiques et des religions sans tabou ni censure, il parle de ses voyages, de la Russie, il égratigne au passage l'Amérique et son faux puritanisme, Il parle de l'univers, il parle des arts, de cuisine, il évoque les femmes de sa vie, il parle de la mort, il reconnait ses défauts et travers qu'il assume sans en être fier.
Ce qu'il veut nous dire ?
Tout simplement, que....Depardieu est un homme.
Et l'innocence dans tout ça ? Il en fait le fil rouge, tout au long d'un récit où il clame son empathie pour les innocents.
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Pendant une bonne moitié du livre, Gérard Depardieu parle surtout de cinéma, de politique, de religion….. avec beaucoup de réflexion et de gravité.
Avec aussi ces pointes qui frappent et allègent le sérieux des propos
« Puis ça a été les croisades, la Saint-Barthélemy, le grand bordel jusqu'à Hitler avec sa moustache et sa bite de serin »
Citoyen du monde, comme il se présente lui-même, il ne vit que dans le présent, amoureux du monde, de la nature, du regard des gens.
Dans la seconde moitié, il parle plus de lui, avec beaucoup d'humilité, de l'innocence, de l'amitié, de la mort, du partage, de ses femmes, de son insatiable curiosité du monde et des gens, des accidents de la vie.
« Il n'y a que toi qui peut te guérir, à condition, de le décider, toi seul, avec ce que tu as vécu et ce que tu veux vivre. »
Il parle aussi, comme je l'espérais, de Barbara. J'ai vu « Lili passion », c'est incroyable ce qui se passait entre ces deux là. L'émotion qu'ils dégageaient.
Souvent outrancier dans la vie, il est d'une sensibilité à fleur de peau.
Beaucoup de philosophie et de sagesse dans ses dires.
Gérard Depardieu est un être intuitif, simple, sain.
Oui, c'est bien un innocent, dans le plus beau sens du terme.
« L'innocent, il est comme le chien errant, il sent les gens, il s'approche toujours, et s'il prend un coup de pied, c'est pas grave, il se barre, il va plus loin. »
Je pense que vous l'aurez deviné, j'ai une tendresse particulière pour lui.
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Récit autobiographique de Gérard Depardieu, dans laquelle l'acteur se raconte en l'espace de 7 chapitres.
- de l'amitié
- C'est aussi ça, le cinéma
- Un monde politique
- Ce qui me tient en vie
- Je doute des civilisations
- La porte ouverte
- Innocent

Bien sûr, l'auteur écrit comme il s'exprime, c'est à dire à l'opposé de ce que peut faire un intellectuel versé dans la littérature. Gérard Depardieu ne renie pas ses origines, et revendique même son analphabétisme... En fait, c'est un authentique autodidacte, qui est peu allé à l'école, mais lit Saint Augustin et les plus grands maîtres de la littérature internationale. Et même s'il nous réserve des passages abruptes, il est capable d'écrire dans un style très poétique.
Dans ce livre il aborde aussi des questions religieuses et politiques. Mais le principal message qu'il veut faire passer est son amour de la vie, et sa curiosité pour les autres, qu'ils soient proches ou qu'il les rencontre fortuitement à l'autre bout du monde... car cet homme est un nomade.
Je ne me retrouve pas dans tout ce qu'il écrit, mais ses analyses sont intéressantes et cet homme que l'on considère souvent comme une brute avinée est surtout un homme rempli de finesse, d'intelligence et d'humanité.
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Vu à la grande librairie, il m'avait bluffée et maintenant en lisant son livre je suis sidérée par son talent et son intelligence innocente mais juste et sage.

Qui ne connaît pas Gérard Depardieu ? Mais qui connaît Gérard Depardieu ? Ah la différence est subtile ! Et pourtant énorme, ce que nous voyons de lui est faussé mais pas tant que ça en fait, car c'est un homme vrai, authentique, qui nie rien, qui assume son personnage, son caractère, ses débordements, ses conneries, et pourtant il reste humble, simple, sans prétention hormis d'être tel qu'il est.
Mais savez vous par exemple que Gérard Depardieu aime la solitude, le silence et la littérature ?
Page 179 : Maintenant je sais enfin vivre ma solitude. Je ne me sens plus jamais seul, je peux rester des journées entières avec mes livres, je suis très bien. Je lis doucement comme un paysan. Je ne fuis plus ce que je suis, je fais avec ma réalité.
J'ouvre mon esprit et là, je m'allège considérablement. Je reste dans le silence.
Il y a tout dans le silence. Comme il y a tout dans le présent.


Il aborde beaucoup de sujets, sensibles, personnels, mais toujours bien menés, avec des exemples, des citations, des comparaisons avec des oeuvres, et aussi sa vision de la vie, de sa vie, qu'est que la vie. On pourrait mettre ce livre au programme des lycéens, ça leur donnerait des ailes et un plus de plomb dans la cervelle, et une vraie liberté de penser et non plus un formatage en bonne et due forme labélisée, robotisée, normalisée enfin toute la panoplie de l'administration française.

J'ai lu ce livre disons plus dévoré et noté un tas de passages, tout le livre regorge de pensées, vraies, sensées. Que ça soit sur la politique, l'agriculture, la religion, sur l'art, ah oui l'art : Pour être utile l'art doit être dangereux ! (méditez) On nous fait tout un blabla en cours de philosophie alors qu'une seule phrase résume tout. Que de temps perdu en cours de philosophie !

Sur la mondialisation, l'histoire avec un grand H, la face cachée de l'Amérique, ses rapports avec le peuple russe, cet amour de la vie, de la nature, ce besoin de se sentir vivant dans l'instant présent.

Bref, un vrai petit condensé de pensées philosophiques abordables par tous et surtout les innocents, c'est mon mot de la fin : lisez « INNOCENT » vous le deviendrez un peu plus mais vous en ressortirez plus grand et plus humble.

Emprunté à la biblio mais je vais me l'acheter car c'est un livre à lire à faire lire et à relire.
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Innocent, définitions Larousse : Qui n'a pas commis l'acte délictueux ou condamnable dont on le soupçonne : Cet homme est innocent du meurtre dont on l'accuse.
 Qui n'est pour rien dans des événements néfastes dont il pâtit : Les combats ont tué d'innocentes victimes.
 Dont l'ignorance des réalités de la vie, la candeur, la naïveté sont grandes : Il est bien innocent de croire de telles fadaises.
 Qui est un peu simple d'esprit ; niais : L'innocent du village.
 Littéraire. Se dit d'un tout jeune enfant.

Quelle est cette innocence dont Depardieu nous parle ? Celle de l'enfant ? Je ne crois pas, Gérard n'est pas un enfant, même s'il en a conservé l'âme. Celle de l'idiot ? Non plus, le bougre est loin d'être diminué mentalement. Ne veut-il pas nous parler simplement de l'innocence du non coupable, de celui qui subit des évènements néfastes alors qu'il ne les a pas provoqués ? Oui, Gérard parle de ces innocents-là, et il pense en faire aussi parti, de ces gens à l'esprit encore pur, à l'âme encore grande, car non souillée par le pouvoir et par le progrès dans ce qu'il a de plus diabolique.
Mais on pourrait aussi bien appliquer toutes ces définitions à l'Innocence dont parle Depardieu. Car il est tout ça le Gérard, innocent comme l'enfant, innocent comme l'idiot, innocent des crimes dont on l'accuse, et l'Innocent des âmes pures...
Depardieu aime les gens, mais pas tous. Il aime les gens vrais, qui ne jouent pas des rôles, qui ne s'inventent pas des vies numériques. Il aime aimer le Gégé. Mais pas à tort et à travers.
Par contre, il dit ne pas aimer le pouvoir et ce qui en découle, la perte d'innocence, le mensonge, la manipulation… Mais il aime le président russe. Et le président russe l'aime. D'ailleurs, savez-vous ce qu'aime le président russe chez Gégé ? Son côté hooligan, le fait qu'il se beurre la gueule et qu'il roule quand même à scooter, quitte à se casser la gueule avec. C'est très russe comme comportement. Et avoir foi dans ses contradictions, c'est aussi une forme d'innocence.
Plus sérieusement, je suis d'accord avec Depardieu quand il dit avoir plus d'attirance envers le peuple russe que le peuple américain, ce dernier étant fondé sur le puritanisme, les apparences, la communication, la poudre aux yeux… et étant encore une jeune nation bâtie sur des génocides, faisant état et usage de sa force nucléaire mais jouant au moralisateur, mentant effrontément pour mener des guerres inutiles, mais ne supportant pas de voir un de ses présidents jouer à Groucho avec sa secrétaire.
Mais bon, être copain avec le type qui a mis au pouvoir Kadyrov en Tchétchénie, je ne suis pas sûre que ce soit très « innocent »… Depardieu joue à l'innocent sur ce coup là.
Après, il ne faut pas bloquer sur les amitiés hétéroclites de Gégé, il ne s'intéresse pas tant aux formes qu'aux fonds des choses et des gens.
Gégé il croit en la Foi, la foi humaniste et naturaliste, de celle qui frôle le Très-Haut, pas celui d'un Dieu monothéiste, mais celui du cosmos, de l'Energie vitale et créatrice, et là-dessus, on est bien en accord, en harmonie. Car comment vivre si on n'a pas en soir un peu de cette foi, cette envie de découvrir, de faire des choses nouvelles, de se surprendre, d'être surpris, de faire le bien, d'en recevoir ?
Alors oui, c'est sans doute plus facile pour lui de passer son temps à se balader, de se divertir, de faire de belles rencontres, et les portes s'ouvrent plus facilement pour lui que pour nous, mais on a tous en nous cette possibilité de bouger, de se bouger. Ne nous retient que ce qu'on veut bien. Et notre corps, s'il rechigne, un bon coup de pied au cul, et ça passe. Non ? Si. Essayez, vous verrez, l'envie est le moteur.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui compte dans l'âme, c'est ce que tu en fais de ton vivant, abruti !
Je ne cherche pas à être un saint.
Je ne suis pas contre, mais un saint, c'est dur.
La vie d'un saint est chiante.
Je préfère être ce que je suis.
Un innocent.
Quelqu'un à qui les choses arrivent, qui laisse les choses lui arriver sans aucune préméditation.
Quelqu'un qui traverse la beauté des choses et qui est traversé par la beauté des choses.
Je suis quelqu'un qui se fie à la vie, aux autres, je ne suis pas quelqu'un qui se méfie.
C'est là, en général où tu te fais ratatiner la gueule mais ça ne fait rien.
L'innocent, il est comme le chien errant, il sent les gens, il s'approche toujours, et s'il prend un coup de pied, c'est pas grave, il se barre, il va voir plus loin.
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... Et c'est en commençant à aimer ce qui te faisait peur que tu peux entrer dans la foi.
La foi, ce n'est pas la prière, la foi, c'est la vie. Tout ce qui est autour de toi, à commencer par la nature et les gens te donnent cette foi. Et moi, c'est cette foi-là qui m'attirait plus qu'une religion ou une autre.
Cette chose que tu as au fond de toi, qui est liée au souffle, à la nature et à la nature humaine.
Cette chose que tu trouves à la racine de chaque religion, qui était même là avant les religions, je pense aux vedas, au chamans du Kazakstan.
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Je n'ai jamais rencontré un homme de pouvoir honnête, jamais.
Quand je dis homme de pouvoir, je parle de ceux qui prétendent des choses, qui prétendent prendre notre vie en main, faire notre bien, nous diriger…
.Le pouvoir, c'est ce qui tue l'innocence…Il suffit de regarder l'histoire de France …Il ne faut jamais oublier qu'elle a commencé cette République, avec les pires des intégristes, les Robespierre, les Saint -Just, les Fouquier-Tinville. Pas des intégristes religieux, des intégristes politiques, ceux - là. Nos grands hommes. Trois cents ans après l'inquisition, ce sont eux qui se sont mis à faire des bûchers et à couper des têtes en guise de bienvenue à la République. ”

Si l'individu peut s'en sortir, c'est certainement pas grâce à une politique, quelle que soit cette politique.

Et ce qui m'émerveille pardessus tout, ce qui a toujours guidé mes pas, ce sont les autres. Quelqu'un qui est fatigué, c'est quelqu'un qui ne regarde plus les autres.

“ …J'ai du mal quand on laisse la morale étouffer la vie…

La foi, ce n'est pas la prière, la foi, c'est la vie …Cette chose que tu as au fond de toi, qui est liée au souffle, à la nature et à la nature humaine. ..Cette chose que tu trouves à la racine de chaque religion.
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J'ai toujours été fasciné par la création, jamais par la destruction.
C'est ce que j'aime dans l'histoire, la création.
L'histoire me fascine. C'est le contraire de l'ignorance, c'est le contraire de la bêtise. Je ne l'ai pas apprise à l'école, mais je l'ai respirée plus tard, j'ai senti le XVIe siècle avec Le Retour de Martin Guerre, le XVIIe siècle avec Cyrano, la Révolution avec Danton, l'Occupation avec Le Dernier Métro.
Je me suis même retrouvé un jour au Collège de France pour parler de la façon dont j'avais incarné un Français du XVIe siècle dans Le Retour de Martin Guerre. J'avais juste observé les tableaux de Jérôme Bosch et j'avais remarqué qu'à cette époque les paysans n'étaient pas tout à fait debout, leurs expressions étaient encore des grimaces, j'imaginais des cris, des cris pour effrayer les autres plus qu'un langage structuré, c'était à mi-chemin entre les bêtes et les hommes.
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Chez nous, c'est la logique, le rationnel qui règnent en maître. La philosophie française, celle des Lumières.
......... Cette fameuse raison, sur laquelle est fondée l'esprit français. Avec ça tu n'es jamais en paix, tu es toujours plus ou moins en conflit avec ton prochain, les textes des Lumières sont des textes politiques, des textes de combat souvent, des textes qui en tout cas nous éloignent de l'innocence.
Et cette soif inépuisable de connaissance elle peut aussi être le pire des fléaux. Depuis les écorchés de la chapelle Sansevero de Naples jusqu'aux expériences atroces menées dans les camps de concentration, on a beaucoup tué son prochain pour mieux le connaître.
Cette passion pour l'esprit, pour la raison, qui a toujours conduit à donner des leçons, à vouloir éclairer l'autre, le civiliser, moi, elle me fait chier.
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