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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
N'en déplaise à ses détracteurs, ses frasques et ses opinions ne regardent que lui.
Gérard Depardieu est un diamant brut, rhombododécaèdre, comme lui, il faut savoir le regarder, l'écouter pour en extraire l'unique.
C'est un artiste hors norme, d'une humanité rare, son interprétation des chansons de Barbara est juste sublime et d'une émotion totale.
Son livre Monstre, est un hymne à la vie, la vraie : "Ces jours où l'âme se fait lourde, ces soirs où l'on est fatigué de vivre et effrayé de mourir.
On en oublierait presque qu'on a un coeur qui bat, du sang chaud dans les veines, qu'on est fait pour être et désirer.
C'est dans ces moments-là qu'il faut savoir faire le vide, le propre."
De chaque rencontre, des plus grands aux plus humbles, il tire la quintessence, pas de jugement, juste le ressenti de deux âmes, c'est une éponge, car ce qu'il aime c'est « ressentir », pas la superficialité d'un monde qui va trop vite et laisse beaucoup d'hommes en chemin.
« Quand on aime, on n'a pas besoin de mettre un mot sur chaque sensation.
Le désir suffit.
Il faut le faire résonner.
Si l'on bombarde de mots cette délicatesse, on finit par ne plus l'éprouver. »
« A mesure que s'accroît l'intolérable du monde, l'amour s'éloigne. »
En courts portraits, il dresse ceux des hommes qu'il a rencontré et ceux des mots et maux, de leur signification.
Une magnifique déclaration d'amour est faite à Stefan Zweig.
Rien n'est écrit au hasard, une balade au pays où Gérard Depardieu, comme Jean de Florette cultive l'authentique.
Des textes empreints de douceur, d'intelligence, d'humanité qui font de lui un voyageur éveillé.
Il a tellement raison de rester lui-même !
La définition de « monstre » n'est pas toujours péjorative, cela signifie aussi « ce qui se montre » comme une puissance admirative, c'est ce sens qui me convient quand on parle de Gérard Depardieu, une émotion vive qu'il transmet à ceux qui sont réceptifs. Et cela tombe bien j'ai besoin de recevoir cette humanité, ces mots-là, ce sens-là de la vie.
Toujours rester en phase avec la terre, les autres, s'enrichir d'échanges et de rencontres.
« Un grand trouble devant toutes ces crevasses, partout sur notre chemin, qui paralysent notre progression et nous empêchent de vivre nos vraies émotions, nos émotions personnelles.
Il faut une énergie folle.
Les corps finissent par se fatiguer.
Et le corps ne ment jamais. »
A l'aube de cette nouvelle année, je vous souhaite d'avoir cette énergie folle de vivre, et que la lecture soit un vecteur d'ouverture, de culture, de ressenti. Un livre s'ouvre sur de belles émotions et se referme sur les émotions qu'il a laissé en vous, comme une empreinte.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 27 décembre 2017.
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Ça c'est une gueule, une vraie ! Dans tous les sens du terme. Gérard Depardieu est à la fois un acteur brillant, un philosophe, un épicurien selon certains... Un être libre selon lui-même.

J'éprouve une fascination étrange à son égard depuis ma plus tendre enfance. Peut-être que ça ne tient qu'au fait qu'ils se ressemblent physiquement, mon père et lui... Mais je crois surtout que c'est son tempérament naturel, son intelligence si profonde, son empathie phénoménale pour l'être vivant (et non pas SYMpathie, nécessairement).

Il se fout d'être aimé ou haï, il vit au moment présent, s'accorde le droit d'être de mauvais poil, voire d'agir comme un connard... Et il ASSUME. Voilà ce que j'aime tant chez cer homme, riche de bon sens et d'une générosité de l'âme sans pareille.

Ce livre n'est pas, à proprement parler, son autobiographie, mais un recueil de ses pensées les plus frappantes, pertinentes, franches, sincères et percutantes.

Il m'a bouleversée. Encore...
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Libre : qui n'est pas soumis à des contraintes externes, qui n'est pas soumis à la puissance contraignante d'autrui, qui refuse toute pression d'autrui, toute sujétion aux choses.
Définitivement, Depardieu est un homme libre, pleinement libre, remarquablement libre, au franc-parler et s'affranchissant de notre monde occidental où l'individu, lui, l'est de moins en moins, libre !
La lecture de son dernier livre « Monstre » est un vrai bonheur. Un sacré personnage, une sacrée personnalité et surtout un remarquable écrivain !
Une cinquantaine de chroniques formulées sur 3-4 pages, inspirées de l'évolution du monde actuel et surtout de ses nombreuses rencontres tenues aux quatre coins du monde. Depardieu est humain, pleinement humain, d'une sensibilité à fleur de peau, direct, sans calcul, sans chercher à plaire à tout prix
Tous les sujets sont abordés : la vie avec un grand V et ce qui en fait sa beauté : le désir, le plaisir, l'innocence, la curiosité, la gourmandise, la rencontre de l'autre, l'amitié, les émotions, le silence, la nature, l'intensité du moment présent, et a contrario, la vie avec un petit v et ce qui en fait sa vulgarité : la modernité, la mondialisation, le mensonge, la folie de l'instantané et de l'urgence, la surinformation, les comportements des politiques, l'uniformisation des agissements humains, le conformisme et la bien-pensance.
Le style d'écriture de Depardieu est unique : des courtes phrases, des idées qui se bousculent et se superposent, le tout dans un ton alerte et une écriture réfléchie. On l'entend presque parler ! En fait, il écrit comme il parle.
J'ai retrouvé dans ce livre le même plaisir que celui que m'avait procuré la lecture des derniers livres de Kersauson « le monde comme il me parle » et « Promenades en bord de mer ». Même ton, même liberté, même franc-parler, même besoin de parcourir le monde, même franchise, même générosité, même sensibilité, même recul sur la modernité de notre monde et ses excès. J'ai cherché sur le web un dialogue, un entretien, une discussion entre Depardieu et Kersauson. En vain ! Pourtant ils se connaissent ayant eu l'occasion de se retrouver ensemble sur un bateau en Polynésie. Dommage ! J'aurais pris beaucoup de plaisir à les entendre discourir sur la vie avec un grand V
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Monstre / Gérard Depardieu
C'est un livre vraiment étonnant que ce recueil de réflexions écrit par Gérard Depardieu. En phrases courtes et formules à l'emporte pièce, Depardieu nous livre le fond de sa pensée, une pensée fluctuante au gré des jours, des gens et des situations. « Je dis simplement ce que je ressens en ce moment. » Vivre pour être libre : tel est son credo et il n'en démordra pas un seul instant tout au long des 212 pages de l'ouvrage. du vécu, des mots et des silences que l'on vit, des silences où les mots prennent leurs racines, ces choses silencieuses qui vivent en nous et auxquelles il devient de plus en plus difficile d'accéder. Depardieu lit Saint Augustin et y trouve matière à sérénité et réflexion, équilibre et bonheur.
Il s'est lié d'amitié avec Barbara, cette chanteuse pudique et distinguée, qui vécut sa vie avec intensité, comme lui-même ; la chanson n'était pas son métier, c'était sa nécessité.
Une série de cris du coeur : Depardieu se livre et avoue que la célébrité et son image ne l'intéressent plus depuis longtemps : « Je me fous de ce que l'on pense de moi, je suis comme je suis : c'est à prendre ou à laisser. La moitié des gens me détestent, et c'est très bien comme ça. C'est bon signe. » Il n'aime pas la foule : « Moi, au delà de cinq personnes, ça fait trop de bruit, je me terre. Ou je me tire. »
Depardieu, paradoxalement aime les autres ou plutôt l'autre qui pour lui est toute la richesse : « Il n'y a pas plus beau que la différence, on ne se nourrit que de différences. Et dans cette société, on la chasse de partout. »
Il se désole de voir la place qu'ont pris l'Internet et la télévision qui se sont mis entre la vie et les humains : « Au lieu de travailler la tête pour faire pousser le coeur, ils restent devant cet écran qui ne leur communique rien d'autre qu'une espèce de fainéantise de l'âme. Et la connaissance en temps réel de toutes les catastrophes et tous les malheurs du monde. »
Ce qui frappe dans ce livre, c'est que l'on voit Depardieu, on entend sa voix en lisant, sa personnalité s'impose à chaque phrase comme si personne d'autre pouvait avoir prononcé ces mots qui font mouche à chaque fois même si l'on n'est pas toujours d'accord avec lui. Histoire de différence encore une fois ! Il ajoute : « C'est en allant vers les autres que j'ai connu mes plus belles émotions, en m'oubliant que j'ai le mieux vécu. »
Il nous parle des rencontres qui l'ont marqué, Maurice Pialat, François Truffaut, Pasolini, Fellini…, puis brièvement de ses amours car pour lui il est très compliqué de vivre à deux.
Les années passant il écrit : « Je suis un homme qui plus il avance, plus il s'arrête et plus il regarde. » Une bien jolie formule. Et Depardieu un jour se met à lire - (« J'ai appris bien tard à rester seul avec un livre. ») - et l'hommage vibrant rendu à Stefan Zweig est émouvant et justifié : « Une âme magnifique, d'une élégance extrême, avec tous les scrupules de la délicatesse. Qui du jour au lendemain s'est trouvée en pleine barbarie…Il faut vraiment lire Zweig, c'est indispensable. Il fait partie de ces rares personnes qui nous mettent de la terre sous les pieds, qui nous donne une mesure de cette planète. » Depardieu lit aussi Saint-Augustin, Maïmonide, Averroes, Houllebecq qu'il apprécie pour sa clairvoyance à parler du temps présent et van Vogt le grand auteur de science –fiction.
Depardieu est très critique à l'égard du monde du cinéma et l'art en général qui a perdu selon lui de sa superbe. Il aime voyager et est particulièrement attiré par le désert car on y va de suite à l'essentiel. Il évoque aussi l'argent, les enfants, les siens, la religion, les cons qui pullulent. Et la mort pour finir : « Pour moi, elle n'est pas un point d'interrogation, c'est un joli point d'exclamation sur le vécu. »
Un recueil qui fait passer un bon moment avec cet icône qu'est Gérard Depardieu.
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Génial, brut mais non brutal. J'aime tant l'écriture de Depardieu, encore. Des réflexions guidées sur un monde qui est le sien mais tant le nôtre. Gérard Depardieu est un monstre des mots dans le bon sens du terme. Je vous conseille vivement cette lecture.
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Les pensées d'un homme libre et vrai.
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