Avec
Aimer pour deux,
Stephen Desberg s'attaque à son histoire familiale et plus particulièrement à sa mère. Il va exhumer des secrets douloureux car cette belle jeune fille insouciante, la narratrice de l'histoire, c'est sa propre mère qui nous livre ses sentiments sur sa maternité et les choix qui vont en découler.
A travers elle, on perçoit l'horreur de la seconde guerre mondiale : l'occupation, les raids aériens, la collaboration horizontale, la libération de Paris, l'arrivée des G.I, l'épuration.
L'album s'ouvre sur la Libération, les rues sont pavoisées, dans des jeeps américaines, des soldats souriants se retournent sur les jeunes Françaises. Mais, au milieu de cette liesse, Nicole vit un moment dramatique, qui fait penser à l'impossible « Choix de Sophie ».
Elle est chez le notaire. Elle veut divorcer, car elle s'est mariée sans amour et vient de rencontrer l'homme de sa vie. Son mari ne la retiendra pas, mais elle devra abandonner Nicole, sa fillette de trois ans. Un choix qui n'en est pas vraiment un car elle est incapable d'offrir tendresse et amour à sa fille, qui passe de longues heures avec son papa.
Les dessins d'Emilio van der Zuiden sont très beaux et expressifs et nous plongent dans l'ambiance de l'époque, son utilisation de sa palette de couleurs est vraiment intéressante. Des teintes sombres, en accord avec le chagrin de la jeune femme et de Francis mais aussi les rafles, les attaques aériennes, les contrôles d'identité musclés, la déportation…
Et des teintes vives avec l'autre versant de la capitale pendant la guerre, un univers plein de gaieté, de couleurs, d'érudition, d'amusements : librairies, galeries d'art, bars où l'on boit, danse, écoute du jazz, l'Opéra où se jouent les opéras de Wagner.
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