On reconnaît le côté trash et glauque d'
Ingrid Desjours, qu'on a déjà pu trouver dans
Sa vie dans les yeux d'une poupée, mais à l'inverse de ce dernier titre que j'avais adoré, je ne suis pas du tout convaincue par celui-là.
Manque d'audace au niveau de la forme, pour commencer. On est dans une enquête polar des plus classiques avec un enquêteur de police des plus fades, et totalement passif, et une profileuse totalement caricaturale qui n'est là que pour jouer la femme libérée (et parfaite, tant qu'affaire, c'est mieux). de plus, l'auteure s'attarde beaucoup trop sur la relation entre les deux protagonistes, qui est pourtant totalement inintéressante. Au lieu de quoi on a simplement une intrigue peu intéressante qui n'avance pas.
Beaucoup de clichés, des facilités scénaristiques, de la pédagogie inutile (merci, mais le mythe de Narcisse, je le connais déjà, pas besoin de me le faire raconter sur plusieurs pages)
Les chapitres extraits du journal d'un personnage qui n'a à première vue n'a rien à voir avec notre histoire aurait pu donner davantage de crédit au scénario. Mais malheureusement, le style vulgaire n'apporte rien, et finalement, à part nous retirer tout suspense par rapport à l'identité du meurtrier, ces chapitres ne nous apportent vraiment pas grand-chose.
Et après des longueurs qui n'en finissent pas, tout arrive d'un coup. La fin est très vite expédiée, on nous explique des choses qu'on avait très bien comprises tous seuls, et malgré une histoire trash et sale au possible avec des thèmes tabous, on ne peut être que déçus : tout est tellement extrême, de la psychologie de comptoir, mais pas d'approfondissement des personnages décrits comme pervers mais qui n'ont aucune subtilité ni crédibilité. Tout est tellement exagéré, comment peut-on y croire ?
Bref, très déçue, surtout que le sujet aurait pu donner quelqu
e chose de vraiment mieux.