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sur 1066 notes
Je suis en train de devenir une fan de Virginie Despentes ! Après Vernon Subutex, je viens de finir en un we Bye bye Blondie et suis encore dans son atmosphère à la fois glauque et passionnée. VD sait décortiquer sans pudeur mais avec finesse les vies quotidiennes, les rapports entre les gens, les attitudes, et son écriture est émaillée de fulgurances qui font mouche et touchent là où c'est sensible. Elle rend attachante l'insupportable Gloria qu'on détesterait sans doute si on la croisait dans la rue, et de laquelle elle sait nous montrer les failles, ou plutôt les gouffres, sur quoi elle s'est construite. L'histoire d'amour improbable est le squelette de l'histoire, et la fait du coup ressembler à une sorte de conte de fée moderne, qui oscille entre noir et rose fluo, entre rage et romantisme. Mais c'est aussi une peinture de l'intérieur d'une société vrillée, où les excès se côtoient, et que nous frôlons tous les jours : VD nous y plonge et même si c'est dur on aime ça !
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Gloria ne s'appelle pas Gloria, Ses parents l'avaient appelée Stéphanie...
Seulement voilà, Cette jeune punkette n'accepte pas de marcher dans le chemin tracé par sa famille. Elle se rebelle, se révolte, laisse à tout vent exploser sa colère d'exister.
Elle enrage, insulte, se bat, et aime avec désespoir.
C'est en HP qu'elle rencontre Eric, issu d'une famille aisée, et qu'ils vont s'aimer avec toute l'énergie de leurs seize ans, avec une passion ravageuse.
Et puis, après une longue séparation, les voilà qui se retrouvent. Elle est restée la même, lui gagne beaucoup d'argent, est célèbre.
Que sera leur amour face à ces différences?
De Virginie Despentes, je n'ai pas lu grand chose et je découvre ce livre avec énormément de surprise. L'écriture me plaît beaucoup. Gloria est attachante, malgré tout, et c'est à travers cette peinture d'une jeune fille déboussolée, l'image de beaucoup de jeunes-et moins jeunes- femmes et hommes en recherche d'une identité, par tous les moyens, même choquants.
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Comme d'habitude, lorsque je veux me faire toute la bibliographie d'un auteur, je prend le premier tome que je trouve en occasion, sans lire les résumés. J'avais déjà lu «les jolies choses» ce livre est mon second Depentes. Je savais donc à quoi m'attendre, concernant le genre très particulier de la romancière, ainsi, je n'ai pas été surprise de retrouver le style très cru et cash et le niveau de langage oral et familier. Lorsque le roman est bien construit et qu'on sent bien que ce style n'est pas «gratuit» cela rend encore plus crédible et dynamique l'histoire...et c'est le cas ici.
J'ai trouvé que le roman était plus accessible que ma précédente lecture, avec le recul j'aurais préféré m'initier à l'auteur avec ce roman.
Gloria est un personnage entier, c'est le moins que l'on puisse dire... hyperactive, passionnée, en souffrance, destructrice..elle est très ambivalente et à fleur de peau..Certains lecteurs la détesteront et se focaliseront sur son autodestruction, d'autres lecteurs s'attacheront vraiment à elle et auront du mal à refermer le livre , en étant trop inquiet pour elle.
J'ai aimé découvrir le mouvement Punk à travers les yeux de Gloria, je ne connaissais pas vraiment ce milieu. J'ai aimé en apprendre plus sur ses codes et ses références..loin des figures mythiques de ce mouvement le quotidien des «punk à chien» de province est loin de faire rêver, et pourtant... l'anticonformisme, le rejet des normes et le désir de liberté de Gloria ne peuvent que nous parler.
J'ai apprécié que le texte soit divisé entre la jeunesse et l'âge adulte des personnages, le couple au coeur de l'histoire change des romances habituelles, j'avais vraiment envie de savoir comment cela allait finir.
Un portrait de femme passionnant, un roman facile à lire, parfait pour s'initier à Virginie Despentes !
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Gloria, la trentaine, rmiste, est sujette à des accès de colère lors desquels elle est capable du pire. Suite à une nouvelle crise avec Lucas, elle le quitte, elle sait qu'il sera inutile d'implorer son pardon. Errant dans les rues, les cafés, elle retrouve Eric, devenu présentateur vedette d'un jeu télévisé. C'est l'occasion pour elle de se projeter vingt années en arrière, lorsqu'elle avait quinze ans. Ses parents, débordés par ses excès, l'avaient fait interner en hôpital psychiatrique. C'est là qu'elle a rencontré Eric, ils se sont aimés de manière fusionnelle...
Voici un roman captivant, sensible et parfois éprouvant, puisqu'on y visite la contestation adolescente, le milieu psychiatrique froid et déshumanisant, ainsi que l'univers punk des années 80, avec son lot d'alcool, de drogue, de violence, de haine de soi et des autres. Une telle expression de rébellion juvénile m'aurait sûrement défoulée par procuration à l'adolescence. Désormais mère, je suis plutôt effrayée par la liberté laissée si jeune à Gloria et sa façon d'en user... La suite est tout aussi bouleversante puisqu'il y est question des graves troubles du comportement de Gloria qui affectent profondément ses relations aux autres... J'ai savouré l'écriture à la fois familière, percutante et élégante de Virginie Despentes dans cette histoire d'amour douloureuse entre deux écorchés.

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Virginie Despentes a ce précieux talent qui lui permet de mettre la Vie en mots. Et les maux de sa vie raisonnent en nous avec force parce qu'ils ne sont pas seulement l'expérience d'une femme : ils sont la marque d'une époque, d'une génération.
Gloria ne s'apitoie pas : elle expérimente, se "casse la gueule", elle donne et prend tout... elle triture l'existence à la manière d'un savant fou, sans mesure.
Gloria crie sa Rage : elle jette en l'air la pierre qui immanquablement lui retombera sur la tronche... puis recommence.
Gloria aime et triture l'amour jusqu'à l'épuisement : romantique des temps moderne, elle voudrait y croire mais sa voix intérieure le lui interdit.
Gloria est en chacun de nous : enfant sauvage que nous tenons plus ou moins en captivité.
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Blondie – c'est ainsi que son copain finit par l'appeler- c'est en fait Gloria mais ce n'est pas son vrai nom non plus, dire si elle se cherche ! Gloria, donc, n'est pas une fille facile en ce sens qu'elle n'accepte pas le monde tel qu'il est et pète souvent des câbles dès qu'on la contrarie. C'est le jour où elle est allée tellement loin que ses parents la font interner dans un HP.

"Faut être quand même gentiment con pour s'attendre à ce qu'une personne qui n'a même pas de parc où aller se promener et s'asseoir, retrouve un moral d'enfer, entre un plateau-repas pourri, une heure de salle télé et trois pauvres calmants."

C'est là qu'elle rencontre Éric et qu'ils vont vivre un moment d'évasion et de galères, jeunes gens abandonnés à eux-mêmes sans toit ni loi, SDF à Paris, ils parcourent aussi la France des grandes villes avec l'alcoolisme et les drogues pour compagnons de misère.
L'atmosphère des années quatre-vingts du punk et de l'argent facile accompagne le roman, ces fameuses années qui ont peu à peu détruit le monde et les croyances en un monde meilleur fait de solidarités diverses et d'idéaux à atteindre.

"Impossible pour lui [son père] de comprendre qu'elle ne veuille pas aller bosser, qu'elle ne croie pas en son monde. La génération à laquelle il appartenait croyait au progrès collectif, dépendant de l'effort produit. Ils avaient eu trente ans de bonheur. Elle avait quinze ans, elle savait déjà, comme beaucoup d'autres gosses de son âge, que ça ne serait pas pareil, que ça ne marcherait plus pour eux. le punk rock était le premier constat de l'échec du monde d'après-guerre, dénonciation de son hypocrisie, de son incapacité à confronter ses vieux démons."

Gloria et Éric sont deux anarchistes qui essaient de se trouver dans un monde où la réussite sociale est glorifiée, mise en exergue. Tout ce qui dépasse doit être lissé. Et puis un jour où ils se font prendre , c'est la rupture totale des communications entre les deux amants. Les parents d'Éric mettent le holà, ils pensent que Gloria est toxique et empêche leur fils de « réussir ».
Au début du roman, nous sommes en 2004, Gloria rencontre Éric par hasard dans les rues de Nancy. Elle est devenue pocharde, il est devenu présentateur télé célèbre et riche. C'est reparti pour un tour mais le caractère de Gloria qui continue à refuser tout compromis, toutes sortes de conventions reste difficile à gérer même si un moment l'écriture d'un scénario calme sa fougue. Elle préfère souvent tout détruire que de céder à la facilité et l'hypocrisie.
C'est donc l'histoire d'une jeune femme qui colle parfaitement à l'esprit punk dans sa quête de l'authenticité brute. On sent que le roman est écrit dans l'urgence, la verve est présente et le style aussi à tel point que j'en ai accepté toutes les phrases nominales de descriptions, tic de bien des auteurs mais que Virginie Despentes manie (avec qui ?) avec brio et qui font sens. Des passages m'ont fait rire de cet humour noir et désolant qu'on trouve dans certaines formules car Gloria a le sens de la formule à l'emporte-pièce qui jette un froid dans les soirées mondaines. de même V. Despentes montre très bien comment les gens « arrivés », producteurs et gens du cinéma par exemple, se sentent « cools » et affranchis parce qu'ils prennent des rails de coke ou se droguent, ils cultivent un côté faussement artiste mais n'ont pas forcément de talent pour ça.
Agréablement surpris par ce roman que je pensais « mode » et sublimait un peu trop le punk mais Virginie Despentes a su mettre en lumière ce « sublime désordre » pour reprendre un mot d'Anatole France.

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Voilà un très bon roman qui vous rappelle pas gentiment du tout que vous n'êtes plus une ado et que le temps passe. Il n'y a pas besoin d'avoir été punk ou d'avoir été jeune à la même époque que Blondie pour s'identifier à elle. Ils ne sont pas trop difficiles à repérer les morceaux de soi et les morceaux d'autres dans ce personnage. Et comme le style de Virginie Despentes est de plonger la lectrice au coeur de l'action avec le langage de son héroîne, autant se laisser faire et d'assumer d'être complètement Gloria et d'être mal avec elle, mal avec sa vie.
Son personnage est tellement fort, à vrai dire tellement vrai, que les autres n'apparaissent que comme le décor de sa vie même s'ils sont importants pour elle. Eric fait tout ce qu'il peut mais il n'est pas à la hauteur de tant d'authenticité.
Pas de happy end ou de drame final. Entre crises et moments de calme, la vie continue et il faut faire avec. Il nous reste à laisser Gloria faire ce qu'elle peut, à reprendre notre propre peau et à nous réhabituer à n'aller pas s'y mal que ça.
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Une écriture forte, dérangeante ....
Le personnage de Gloria est à la fois attachant et repoussant.
Alcool, drogue, violence .... Paumée, cabossée, elle retombe toujours sur ses vieux démons.
Gloria connaît une passion dévorante avec Eric, rencontré en HP au moment de leur adolescence. Leur relation est houleuse, quasi impossible et pourtant... le roman s'achève sur une note d'espoir, d'optimisme ... Ces deux-là finiront peut-être par réussir à dompter leurs vieux démons et à vivre ensemble sereinement ou du moins, calmement.
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Gloria est une punk trentenaire avec un mauvais caractère et une personnalité, une philosophie de vie toujours en rebéllion constante. On la retrouve au début du roman, paumée et larguée par son compagnon, logeant chez une amie et trainant dans les bars toute la journée.
C'est à ce moment-là que son premier amour, Eric, qu'elle a rencontrée adolescente dans un hôpital psychatrique refait surface, devenu riche et célèbre, il essaye de reprendre contact avec elle...

Nous retrouvons dans ce roman, bien évidemment, l'écriture très crue et familière de Despentes. Personellement, j'ai trouvé l'histoire assez molle dans l'ensemble, mais on s'attache bizarrement au personnage de Gloria, derrière la jeune femme très nerveuse et impulsive, se cache en réalité une femme incomprise car elle même ne comprend pas vraiment sa vie et ses sentiments en général. le roman est plutôt court donc l'histoire se laisse lire.
Pour moi, ce n'est pas le meilleur roman de Virginie Despentes mais il reste à découvrir pour les fans du genre.
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Bye Bye Blondie, c'est l'histoire de Gloria, trentenaire écorchée, qui erre de bar en bar, d'histoires en histoires ; des histoires qui finissent toutes plus ou moins de la même façon, Gloria est tellement chiante que le mec, malgré l'amour infini qu'il lui porte, la fout dehors. Gloria est comme ça, colérique, haineuse, son avis est très tranché sur les gens. Gloria est une combattante et pas seulement au sens figuré, elle cogne, souvent, beaucoup, n'importe qui. Ado, elle a été internée dans un hôpital psychiatrique pour ne pas s'être laissé faire quand son père l'a cognée une nouvelle fois. Son look de punkette a aussitôt accroché le regard d'Eric, jeune bourge lui aussi interné. C'est le choc des mondes et c'est l'amour fou.
Aujourd'hui, à Nancy, Gloria tombe sur Eric, pas vu depuis 20 ans…

J'étais curieuse de lire du Virginie Despentes, j'avais envie de savoir ce que ça donnait, si c'était à ce point-là sulfureux, choquant.
Commençons par le positif, j'ai beaucoup aimé l'histoire d'amour entre Gloria et Eric, ce côté fuite avant de leur adolescence, à l'époque où vivre dans la rue avait un côté trash et sulfureux, leur volonté de vivre leur amour quoiqu'il arrive. J'ai aimé les sentiments qui refont surface, cette nouvelle chance. On sent qu'Eric et Gloria s'aiment vraiment, un amour touchant.
Sur 330 pages, on découvre à travers un flash back leur première histoire d'amour, leurs retrouvailles et le début de leur deuxième histoire. C'est assez fluide, ça fait très naturel, même si on n'est jamais vraiment surpris de ce qui arrive.
Par contre, le style est assez spécial et ça m'a plusieurs fois fait buter sur les phrases. C'est écrit comme on parlerait, beaucoup de mots du langage familier, parfois une absence de virgule, rien que des mots qui se suivent. C'est assez déstabilisant.
Pas vraiment de sulfureux dans cette histoire, y a bien quelques phrases un peu crues mais franchement ça casse pas trois pattes à un canard. Mais là, où je n'ai vraiment pas accroché, c'est au personnage de Gloria, c'est finalement assez embêtant d'avoir envie de gifler l'héroïne…
Gloria traîne comme une âme en peine, sans boulot, sans ami, sans avenir, juste l'alcool pour oublier. On a envie de comprendre comment elle en est arrivée là. On pense à l'HP. Un épisode de quelques mois où rien n'arrive si ce n'est sa rencontre avec Eric. Sa famille l'aime plus ou moins mais ne sait pas comment faire. Elle pouvait s'en sortir. Elle pourrait s'en sortir. Mais elle refuse le système en bloc mais accepte de toucher le RMI. Elle hurle sans cesse sur ceux qui l'aiment avec juste l'envie de tout péter. Elle pousse Eric dans ses retranchements alors que tout pourrait être bien. Gloria ne sait pas être heureuse, n'essaye pas, ne change pas, ne s'améliore pas. Tout le monde doit la subir et c'est tout. Pas une seule fois, Gloria ne s'interroge, ne se remet en question. On ne sent aucun optimisme, que de la fureur.
Je ne suis pas du tout arrivée à m'attacher à son personnage, à son histoire, on ne la plaint même pas car les ¾ du temps, c'est elle qui s'est mis dans cette galère, même quand il lui arrive quelque chose de bien, elle continue de faire la gueule…
J'ai fini le livre car Bye Bye Blondie se lit plutôt vite, c'est bourré de punk et de bières, et y a quand même un peu de bien dedans.
Lien : http://revoir1printemps.cana..
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