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3,86

sur 1050 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'attendais avec impatience de lire ce livre, tout en reculant sa lecture. On disait qu'il ressemblait beaucoup au vécu de Virginie Despentes. C'est vrai, il y a des similitudes mais pas seulement.
On retrouve donc Gloria, keupone de 35 ans dans les rues de Nancy. Elle tombe par hasard sur Eric, son amour de jeunesse qu'elle n'a pas vu depuis 20 ans. Elle s'est toujours efforcée de l'oublier car il lui a fait trop de mal, en la laissant seul face à sa détresse.
L'auteure nous décrit leur rencontre en HP (sigle pour désigner l'hôpital psychiatrique, pour les intimes). C'est ici que leur histoire a commencé, puis leur amour de jeunesse s'en est allé. Eric n'a jamais oublié Gloria, même s'il est maintenant un célèbre animateur télé.
Virginie Despentes écrit toujours de façon aussi trash et directe. Son style n'a pas perdu de sa superbe même si lu aujourd'hui, on sent un peu le livre daté. Elle aborde différents thèmes comme la marginalité, l'hôpital psychiatrique, l'amour qui semble impossible quand on n'est pas de la même classe sociale, le sexe effréné, la célébrité.... Mais son héroïne reste une looseuse attachiante. Ce livre m'a beaucoup touché et je m'y suis trouvé des similitudes moi aussi avec l'héroïne.
Virginie Despentes signe ici une histoire d'amour toute personnelle, au point d'en changer le sexe du héros dans son film, car elle-même a changé depuis d'orientation sexuelle.
Bye Bye Blondie en attendant de revoir Virginie.
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Tout le monde peut tomber raide dingue amoureux. On peut être dépravé, taré, paumé, enragé, drogué, c'est la même…
Pour ce qui est de la beauté de l'histoire d'amour qui en découle par contre... c'est pas la plume lucide et crue de Virginie Despentes qui va nous faire avaler des pseudo-contes-de-fées.
Écrivain géniale qui est à la fresque sociale ce qu'une photo sans filtre est à Instagram. Zéro illusion.
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Ce livre est pour moi une grande révélation. Mon premier de Virginie Despentes et je suis entièrement séduite. Malgré qu'on m'ait prévenu que son univers était très hard, très cru et très violent, j'ai tout de même voulu tenter le coup. Histoire de voir par moi même et, j'ai eu raison. En effet, son univers est violent et Virginie Despentes n'épargne pas le lecteur. Les mots comme « baiser » « fourrer » « pute » et bien d'autres reviennent souvent. Néanmoins son style me plaît beaucoup et de toute manière, au vue de l'histoire, on n'aurait pas pu voir le vocabulaire autrement.

Pour ce qui concerne l'histoire, bienvenu dans l'univers des punks et des junkies. On démarre avec une héroïne de trente ans, Gloria, qui vient de se faire jeter par son copain à cause de son comportement. Une femme malheureuse, paumée et excessivement violente qui va croiser par hasard son amour de jeunesse. Celui qu'elle a rencontré alors qu'ils étaient tous les deux en hôpital psychiatrique. Celui qu'elle a tant aimé. Démarre alors un flash-back sur sa vie d'adolescente rebelle, pendant la période où elle fut internée. On y découvre la peine qu'elle a ressenti, comment elle s'est senti trahie et abandonnée par ses parents. On découvre également les crises et les sautes d'humeur très violentes de Gloria. Et elle raconte son histoire d'amour avec Eric : leur histoire, leur manière de vivre avec la drogue, leur fuite ensemble puis comment Eric a disparu sans plus donner de nouvelles. Alors que l'on peut trouver Gloria énervante, durant ce passage, nous sommes obligés d'être triste avec elle. C'est le fait de la voir le rechercher partout, de la voir déprimée et en colère que l'on se rend compte à quel point elle l'aime, à quel point elle est attachée à lui.

La souffrance de cette femme ne s'arrête pas là car une fois le flash-black terminé, on retourne dans le présent et on suit à nouveau ce couple dans la souffrance et la déchirure avec des moments de bonheur et d'amour en même temps. On ressent qu'ils sont faits l'un pour l'autre, qu'ils s'aiment comme des fous malgré ce qui arrive. Malgré les crises et le mal être de Gloria.

Les personnages sont tous très attachants. Mais le principal reste le personnage de Gloria qui séduit malgré ce qu'elle est. On la découvre sous toutes ses formes : amoureuse, émotive, déprimée, énervée, folle de rage.. et pourtant, on ne peut que s'attacher à elle. On s'attache aussi au couple Gloria/Eric. C'est d'ailleurs à cause d'eux ou grâce à eux que je n'arrivais pas à lâcher ce livre. Je voulais découvrir ce qui allait leur arriver. « L'important, c'est de ne pas désespérer », une citation que j'ai relevée qui m'a beaucoup marquée. Dans la vie, on trouve toujours des tonnes de raisons de baisser les bras, c'est ce qui arrive à Gloria dans cette histoire. Et, pourtant il faut continuer à se battre. Toujours.

Bye Bye Blondie est une histoire émouvante et cruellement violente. Une histoire d'amour sombre, cruelle et violente qui marque et qui laisse des traces. du moins, à moi elle m'en laissera. C'est un énorme coup de coeur, c'est une claque. Virginie Despentes bouscule et renverse le lecteur et je ne peux que vous conseiller de le lire.
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Bye bye Blondie, une histoire d'amour d'adolescence punk-rock qui renoue par hasard vingt ans plus tard. Un amour impossible entre Gloria et Eric, mais résolument engagé contre vents et marées dans un jusqu'au-boutisme que seule la destinée pourrait expliquer. La caractérielle Gloria qui souffre apparemment d'un trop plein d'inhibition finira-t-elle par venir à bout de la patience d'Eric ?

Encore une fois, l'écriture de Virginie Despentes ne joue pas dans la dentelle. Son style oral, tantôt brut, tantôt cru, transcrit avec une acuité remarquable un amour rocambolesque où le ton repose sur Gloria, une femme rebelle, une "misfit" à la John Fante avec un côté trash assumé. Une écriture rythmée, un récit béton ; l'auteure est vouée à devenir culte. Il faut juste que la couillonne de doxa l'affirme davantage. Cette lectrice-ci est déjà convaincue.
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Je suis en train de devenir une fan de Virginie Despentes ! Après Vernon Subutex, je viens de finir en un we Bye bye Blondie et suis encore dans son atmosphère à la fois glauque et passionnée. VD sait décortiquer sans pudeur mais avec finesse les vies quotidiennes, les rapports entre les gens, les attitudes, et son écriture est émaillée de fulgurances qui font mouche et touchent là où c'est sensible. Elle rend attachante l'insupportable Gloria qu'on détesterait sans doute si on la croisait dans la rue, et de laquelle elle sait nous montrer les failles, ou plutôt les gouffres, sur quoi elle s'est construite. L'histoire d'amour improbable est le squelette de l'histoire, et la fait du coup ressembler à une sorte de conte de fée moderne, qui oscille entre noir et rose fluo, entre rage et romantisme. Mais c'est aussi une peinture de l'intérieur d'une société vrillée, où les excès se côtoient, et que nous frôlons tous les jours : VD nous y plonge et même si c'est dur on aime ça !
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Gloria, la trentaine, rmiste, est sujette à des accès de colère lors desquels elle est capable du pire. Suite à une nouvelle crise avec Lucas, elle le quitte, elle sait qu'il sera inutile d'implorer son pardon. Errant dans les rues, les cafés, elle retrouve Eric, devenu présentateur vedette d'un jeu télévisé. C'est l'occasion pour elle de se projeter vingt années en arrière, lorsqu'elle avait quinze ans. Ses parents, débordés par ses excès, l'avaient fait interner en hôpital psychiatrique. C'est là qu'elle a rencontré Eric, ils se sont aimés de manière fusionnelle...
Voici un roman captivant, sensible et parfois éprouvant, puisqu'on y visite la contestation adolescente, le milieu psychiatrique froid et déshumanisant, ainsi que l'univers punk des années 80, avec son lot d'alcool, de drogue, de violence, de haine de soi et des autres. Une telle expression de rébellion juvénile m'aurait sûrement défoulée par procuration à l'adolescence. Désormais mère, je suis plutôt effrayée par la liberté laissée si jeune à Gloria et sa façon d'en user... La suite est tout aussi bouleversante puisqu'il y est question des graves troubles du comportement de Gloria qui affectent profondément ses relations aux autres... J'ai savouré l'écriture à la fois familière, percutante et élégante de Virginie Despentes dans cette histoire d'amour douloureuse entre deux écorchés.

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Voilà un très bon roman qui vous rappelle pas gentiment du tout que vous n'êtes plus une ado et que le temps passe. Il n'y a pas besoin d'avoir été punk ou d'avoir été jeune à la même époque que Blondie pour s'identifier à elle. Ils ne sont pas trop difficiles à repérer les morceaux de soi et les morceaux d'autres dans ce personnage. Et comme le style de Virginie Despentes est de plonger la lectrice au coeur de l'action avec le langage de son héroîne, autant se laisser faire et d'assumer d'être complètement Gloria et d'être mal avec elle, mal avec sa vie.
Son personnage est tellement fort, à vrai dire tellement vrai, que les autres n'apparaissent que comme le décor de sa vie même s'ils sont importants pour elle. Eric fait tout ce qu'il peut mais il n'est pas à la hauteur de tant d'authenticité.
Pas de happy end ou de drame final. Entre crises et moments de calme, la vie continue et il faut faire avec. Il nous reste à laisser Gloria faire ce qu'elle peut, à reprendre notre propre peau et à nous réhabituer à n'aller pas s'y mal que ça.
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Evidemment, j'ai été complètement embarquée dans l'histoire. Je me suis reconnue dans Gloria, niveau look, niveau envies, niveau musique et surtout niveau esprit. J'suis un peu moins extrémiste dans mes actes, je suis sage et mon look moins marqué que le sien, mais dans ma tête, je pense comme elle, no futur et autre conneries de ce genre. Et puis, dès qu'on parle de Doc Martens, ça va forcément être une bonne histoire. Si tu veux connaître quelqu'un, y faut juste jeter un coup d'oeil à ses Docs. On peut tout savoir de sa vie. Je tombe légèrement dans Forrest Gump, là, mais tant pis. J'aime tout autant sa version "chocolats".

Comme chez la plupart de mes auteurs préférés, l'utilisation de la ponctuation ne plairait pas à l'Académie française. Les virgules sont rares, ce que j'adore parce que ça me fait plonger bien plus rapidement dans l'histoire.

Je n'aurais pas cru Virginie Despentes capable de finir un livre de manière aussi joyeuse ! Bon, bien sûr, ce qui est joyeux pour elle, veut dire "extrêmement mitigé" pour le commun des mortels. Mais j'aime bien quand c'est trash et désespérant.
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Des descriptions sans concession des différents univers, les punks prolos, l'hôpital psychiatrique, les parents désemparés par la révolte permanente de leur fille, les "bourges", les bobos parisiens, les milieux médiatiques, l'ambiance des villes (Nancy, Paris), pas une seule fausse note. C'est juste, trash, l'écriture de Virginie Despentes vous prend aux tripes. Sans oublier l'amour, le vrai, le seul comme on en connaît peu ou pas du tout dans une vie.
Un roman formidable.
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Que dire de mon livre préféré?

Ce n'est sans doute pas le meilleur livre que j'ai lu, ni le mieux écrit, mais je ne sais pas. L'histoire de Gloria me prend toute entière, m'emmène, je me retrouve en elle à certains moments de ma vie, j'aurais aimé avoir le courage de vraiment péter les plombs comme elle.

Le style de Virginie Despentes, cru, direct, est une bénédiction pour ce genre d'histoire. Cet amour impossible, résumé à "ils s'aiment mais ils ne savent pas vivre ensemble". Toutes les frustrations que l'on peut éprouver dans une relation sont dites ici, la difficulté de s'adapter à une classe sociale qui n'est pas la nôtre, la colère et l'incompréhension dues à ça.

J'aime beaucoup ce personnage de fille folle à lier, toujours en colère, qui se fatigue elle-même à être comme ça mais c'est plus fort qu'elle. Et cette chance qu'elle a de rencontrer cet homme complètement masochiste qui va s'éprendre d'elle jusqu'à en devenir une vraie loque.

Je regrette simplement l'adaptation cinématographique, l'histoire était déjà bien assez prenante, assez "folle", pour ne pas avoir besoin de rajouter encore une fois (dans une oeuvre de Virginie Despentes) des lesbiennes. Mais bon, simple avis personnel, pour moi Bye bye Blondie, c'est Gloria et Eric.
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