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3,3

sur 2736 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Oscar est un auteur à succès. Mais il est rattrapé par une affaire de harcèlement sexuel rendu possible par le mouvement Me Too.
Rebecca est une comédienne de 50 ans qui peine à trouver des rôles.
Zoé est une pure féministe qui tient un blog pour dénoncé notamment le comportement malsain de certains hommes, dont celui d'Oscar.
Trois individus que tout oppose, mais qui vont voir leur vies entremêlées.

📙MON AVIS : J'avais envie de découvrir ce roman de Virginie Despentes, parce que son titre m'interpellait. Quand j'ai vu qu'il était disponible à l'audio, je me suis décidée à sauter le pas ! 3 lecteurs prêtent leur voix à chacun des personnages et c'était vraiment bien !
Ce roman est un échange épistolaire moderne entre Oscar et Rebecca, qui se sont bien connus par le passé et qui reprennent contact. A travers un échange de mails, les 2 personnages réapprennent à se connaître et se font des confidences.
La partie concernant Zoé est tiré des publications que la jeune femme fait sur son blog. Cette dernière a été harcelée au travail et, de part ses révélations, se sent acculer.
A travers les pages de ce roman, il est possible de voir la psychologie de chacun des personnages, ainsi que les interactions entre les individus. Ainsi, une même situation n'est pas nécessairement interprétée de la même manière suivant les protagonistes.
C'est donc un roman sur les relations humaines qui se font et se défont.
J'ai aimé la structure particulière de ce roman qui n'est pas sans rappeler "Les Liaisons Dangereuses" de Pierre Choderlos de Laclos.
Une bonne découverte pour moi !
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Le coté "roman épistolaire" et les chapitres relativement courts rendent la lecture très fluide et donne envie de tourner les pages. On s'attache aux personnages qui évoluent rapidement. L'autrice aborde beaucoup de thèmes divers (peut-être un peu trop rapidement ce qui peut être frustrant ...)
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Sur le thème du harcèlement sexuel, de vieillir dans le milieu du cinéma, du fait de cesser les drogues, d'être un homme harceleur qui se prend une vague me too, Despentes excelle. Via un roman à trois voix, elle construit un schéma le temps de quelques mois pendant le Covid, entre des personnages cassés qui échangent par lettres.
J'ai bien aimé malgré la temporalité qui me semblait très longue, et j'ai eu l'impression de mettre longtemps à réussir à le terminer. Mais plusieurs phrases m'ont percuté et je la remercie d'avoir écrit là-dessus !
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Lorsque l'on aime les livres de cette autrice on peut se sentir déstabiliser et ce fut mon cas. J'ai voulu arrêter ma lecture tant le style ne me convenait pas et puis au fil des pages, on retrouve tout le style qui nous fait aimé cette écrivaine, le rythme rapide, les personnages sans fioritures, des sentiments crus, directs bref j'ai été une nouvelle fois conquise et ravie de ne pas avoir cédé à la tentation de m'arrêter aux premières pages.
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Wow ! Au début repoussée par le titre, je ne m'attendais pas à apprécier autant ce livre ! Il s'agit d'échanges de courriels entre trois protagonistes (deux femmes, un homme) et à mon avis cela permet à Virginie Despentes d'explorer différentes facettes de sa personnalité sous le masque des personnages, de s'exprimer sur des thèmes multiples (féminisme, désir, addictions...). C'est facile à lire, très actuel (écrit pendant le Covid et déjà certains éléments de cette période nous paraissent maintenant à peine croyables...) C'est pour moi comme un témoignage sur l'époque, ça dépote, il y a de l'humour et des phrases percutantes toutes les deux lignes...Et puis, au bout du compte, ce n'est pas si pessimiste. Plutôt porteur d'espoir. Ce fut donc une bonne surprise.
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"Cher connard" est le premier roman de Virginie Despentes que je lis, ce qui ne manque jamais d'étonner mon entourage qui, en raison de mes convictions politiques et mes engagements, m'imaginerait plutôt lui dédier un autel.

J'avoue ne pas en avoir trouvé l'occasion jusque là. Et j'avoue que j'étais frileuse, particulièrement pour les raisons que j'ai trouvées dès les premières pages : sexe, drogues (beaucoup, beaucoup de drogues) et rock'n'roll et pour aller avec, une belle langue de charretier qui a tendance à me rebuter en littérature. J'ai aussi eu du mal à comprendre à qui s'adressait le livre, qui étaient les destinataires...

Et puis quand j'ai compris, c'était bon. Avec son écriture percutante (voir uppercutante), Virginie Despentes a su m'attraper. On y parle autant de féminisme que de plein d'autres sujets sociétaux, et ça fait du bien, parce que c'est franc, direct, juste, droit et surtout profondément humain. Je le conseille aux sceptiques, qui pourraient apprendre un truc ou deux. "Cher connard" est pavé d'occasions de "prendre conscience" et c'est en cela qu'il est une expérience indispensable. Il ne cloue personne au pilori, il écoute, il entend et recueille. Il juge sans condamner, et ouvre l'esprit et le coeur.
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Le livre est construit à partir de courriels ou de publications sur des réseaux sociaux qu'adressent trois personnes : un écrivain à succès (Oscar) qui est accusé de harcèlement sexuel par son ancienne attachée de presse ; une actrice de 50 ans (Rebecca), reine de beauté depuis son enfance, forte personnalité, toxicomane assumée et Zoé Katana, l'attachée de presse violentée, accusatrice sans relâche d'Oscar, devenue féministe radicale, en butte aux attaques de hordes masculinistes sur les réseaux sociaux.
Cette forme, relativement originale, donne du rythme au récit. le livre commence par un message publié sur Instragram par Oscar dans lequel il stigmatise, la déchéance physique, la « débandade » de Rebecca, épaisse, négligée, la peau « dégueulasse, convertie en égérie pour jeunes féministes. Rebecca répond à Oscar, le traite de connard, les échanges se poursuivent jusqu'à ce que connard devienne « Cher connard ». L'on découvrira qu'ils ont eu une enfance commune, à Nancy, dans des quartiers populaires.
Le livre est bavard, ses trois personnages s'auscultant en permanence mais il est intéressant en ce qu'il transmet, à travers le prisme de Virginie Despentes, des idées, parfois surprenantes sur le féminisme, sur l'usage de la drogue, sur la crise du Covid.
Rebecca et Oscar, aiguillonnés par le confinement, arrêtent leur consommation effrénée de drogues dures, s'étonnent de la facilité avec laquelle ils deviennent « clean », se passionnent pour des réunions des toxicomanes anonymes.
Leurs discussions permettent aux personnages d'évoluer, à Oscar de mieux comprendre le mal et les souffrances qu'il a infligés à Zoe, à Rebecca d'accepter plus sereinement son vieillissement et même de ne plus en faire un sujet de préoccupation.
Après certaines déclarations absolutistes faites ces dernières années par Virginie Despentes sur la guerre des femmes contre les hommes, on est étonné par l'approche nuancée de son livre, par sa mise en évidence du caractère relatif et évolutif des opinions et des comportements, par son éloge implicite de la bienveillance.
Un livre très intéressant aussi sur la « Metooïsation », les réseaux sociaux.
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Cher connard de Virginie Despentes

Quand les laissés pour compte se rencontrent, se racontent. État d'une relation épistolaire qui prend sa source dans le dégueulasse de ce que les réseaux sociaux intiment insidieusement. Oscar, auteur à succès fraîchement déchu, commente salement la métamorphose physique de Rebecca, fabuleuse actrice sur le déclin, et c'est le clash. Ping pong de réponses acerbes et bien senties et c'est doucement mais sûrement que ces deux se découvrent une amitié, une intimité et une profondeur dans leurs échanges.

Deviser sur la vie, la famille, le boulot, les drogues et les accusations saupoudrées de MeeToo ... se mobiliser seul et à deux pour s'en sortir, devenir clean, redresser sa vie.

Au travers de ces échanges, ce sont des émotions, pensées, convictions et ancrages qui sont deconstruits. Rien n'est finalement moins sûr que les fondements sur lesquels tu basais ton existence.

Virginie offre au lecteur un parfait brainstorming sur la vie. Elle remet en question le patriarcat (son dada, qu'elle pratique d'ailleurs à la perfection) le féminisme, les relations familiales socles de la vie, les obligations sociales, familiales et professionnelles pour être un bon petit soldat qui ne réfléchit plus...

Son écriture est précise, adroite, piquante. La ponctuation est parfois manquante comme pour souligner l'urgence du propos. La pause n'est pas de mise, la réflexion est salutaire pour peu qu'elle soit brutale et tranchée...

Bref, comme avec un bon Despentes, on en prend plein la gueule et qu'est-ce que j'aime cette auteure!

Je passe volontairement sur les personnages de l'ouvrage et leurs situations parce que c'est bien plus intéressant de découvrir ce qui les lie mais aussi parce que l'auteure aborde tellement de thèmes, sujets à controverse, sujets de réflexion que tout est remis en cause.

Le décors est planté au tiers du livre, pendant la période du confinement covid19. C'est donc le parfait timing pour une remise en question totale... et c'est touchant, bouleversant même.

Un livre à coeur ouvert au goût piquant des gueules grandes ouvertes... un bijou 🖤
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Le livre de Virginie Despentes semble correspondre à ses livres passés : transgressif, moderne, en un mot comme dirait son ex, « rock and roll » (au passage je le plains d'avoir été avec une femme comme ça, lui qui est si gentil).

Je sentais que ce n'était pas ma « came » (jeu de mots plutôt pertinent…) et mon seul contact avec elle était d'avoir vu le premier épisode de la série Vernon subutex, qui m'avait lassé dès qu'il a commencé…

Le livre est cependant assez original, il revêt une forme épistolaire à trois personnages, Oscar, une sorte de Depardieu/Polanski sur qui tombe des accusations de harcèlement, une passionnaria féministe qui en a été la « victime » et Rebecca, une actrice, amie des deux précédents et qui pose un regard neutre et distancié sur tout cela. Ce dispositif permet à Despentes de tenir trois points de vue différents et au final d'avoir un livre nuancé et distancié sur une question sensible, tout en prenant en compte les positions du « coupable » (qui n'a rien vu puis qui s'est rendu compte que son attitude pouvait être problématique) et de la « victime » (une folle mais qui est réellement victime de « quelque chose »).

Pour un mâle occidental de 50 ans (donc la cible préférée des « victimes »), ce livre est donc intéressant à lire. Il est quand même très verbeux et 150 pages de moins n'auraient rien changé à l'affaire. Et toutes ces pages sur la drogue, l'addiction, comment on entre dedans, comment on en sort, sorte de leitmotiv « despentien », ça m'a autant fatigué que le premier épisode de Vernon…

En synthèse, à lire pour tous les hommes mâles de 50 ans (comme une catharsis obligatoire, sorte de petit livre rouge du féminisme 2.0) et aux fans de l'écrivaine.
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Bien que j'avais peur de ne pas accrocher à son style, cela fait quelques temps maintenant que j'avais envie de découvrir l'univers de Virginie Despentes. de tous ses livres, son dernier en date "Cher connard" était sans doute celui qui me tentait le plus donc j'ai voulu lui laisser sa chance.

A l'issue de ma lecture, je suis un peu partagé. C'est un bon roman épistolaire mais j'ai eu du mal à vraiment être pris par ce que l'on me racontait. Ce récit brasse de nombreux sujets actuels de notre société, c'est vraiment très intéressant. Je ne partage pas toutes les opinions des personnages mais cette lecture fait réagir, fait réfléchir. On se sent le besoin de prendre position, de se questionner sur les différentes thématiques mises en avant.

Malheureusement à côté de ça, je regrette profondément de ne pas réussir à avoir de l'empathie pour les personnages, quel qu'ils soient. J'ai apprécié leurs évolutions, leurs réflexions, la façon de mettre en avant leur positionnement mais sans pour autant éprouver la moindre sympathie. Peut être que cela vient du fait que leur univers ne me parle pas, que ce sont des mondes que je ne vois que de loin à travers le prisme des médias mais cette absence d'émotions de mon côté pour les personnages m'a beaucoup frustré dans ma lecture.

Maintenant, ça reste encore une fois un ouvrage que je ne regrette pas d'avoir découvert car sur le fond, il a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent. Je ne sais pas si pour une première expérience avec Virginie Despentes, c'était le meilleur choix à faire mais "Cher connard" pousse en tout cas ma curiosité. Je tenterais peut-être d'autres livres de cette autrice à l'occasion.
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