AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,29

sur 2657 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Chronique https://www.youtube.com/watch?v=gaQQSGMfNa0&t=331s

Avant de commencer, j'avais plutôt des a priori négatifs, le battage médiatique des parutions très attendues a tendance a me mettre dans des dispositions méfiantes. Mais j'ai lu aussi un édito vite fait de Transfuge qui a remis la balle au centre :

« Despentes, c'est Sandrine Rousseau, Mathilde P[a]not, Alexis Corbière et Raquel Garrido réunis. La belle équipe. le bel esprit de notre époque. Elle les a écoutés attentivement le soir à la télé, sur les chaînes d'info, a récupéré toutes leurs idées, et en a fait un livre. […] Elle récupère toutes les idées de notre époque, tendance gauchiste, les broie dans sa langue parlée, leur donne du rythme, du punch, les fait prononcer par trois pantins»

Je trouve que transparait dans cette article une haine de la personne de gauche assez palpable et hors de propos, (surtout que ce sont des sujets médiatiques dont se gargarisent les émissions type Quotidien, Konbini, Brut et que ne renierait pas Macron, du moins en apparence, avec des grenelles qui n'avancent pas le schmilblick). On ajoute une pointe de misogynie, et juste quelques citations sorties du contexte pour prouver que c'est nul (comment ça je fais ça moi aussi ?). Donc bon, mon contexte de lecture était en terrain neutre, une petite voix me disait « ça va être nul », une autre lui disait « ta gueule », dans un équilibre fragile mais a peu près stable.

J'ai jamais lu Virginie Despentes, mais dès les premières pages, j'ai peur.
Parce que, bon, je sais qu'elle est vue comme une écrivaine punk, mais ses premiers paragraphes sont d'un conventionnel autant dans le style (qui me rappelle les chroniques pseudo-humoristiques des magazines féminins, avec un ton qui se veut cru, mais qui sonne faux) que par le fond (qui ressemble là à un article de société d'un magazine féminin, invisibilisation des actrices passé 50 ans, conflit homme/Femme, metoo, etc,..).

Je trouve que le dialogue au début est pas très cohérent, mais je veux bien laisser le doute à Despentes, ça peut-être du fait de son personnage Oscar : on voit bien comment sa manière de parler évolue entre le moment où il insulte Rebecca et quand elle lui répond, y a forcément de la gêne et de l'obséquiosité dans ce cas-là. Mais pourquoi déballer sa vie comme ça ? Je sais pas. Et je trouve la manière d'écrire de Rebecca assez peu naturelle, y a quelque chose d'affecté, oui, une vulgarité affectée qui sonne faux. (je suis pas contre la vulgarité, mais là, ça fait enfantin, crotte de bique tu vas te faire écraser par un camion et tes yeux vont sortir hihi).

Je trouve que la forme épistolaire est bien pratique pour un relâchement de la langue, certaines phrases sonnent vraiment mal à l'oreille « la première fois qu'on l'a laissée seule quelques jours là-bas, lorsqu'on s'est éloignés en voiture j'étais convaincu qu'on allait faire demi-tour au bout de l'allée pour la récupérer. Mais Léonore n'a pas exigé qu'on annule le week-end qu'on avait prévu. » Il y a 6 fois la répétition du son « qu'on/kon », ce qui manque de fluidité et de variation.

Ce que je remarque aussi, c'est que les mots, les phrases veulent dire uniquement ce qu'ils veulent dire, y a pas de sous-texte, y a pas un motif qui se tisse et qu'on se dit, tiens, là elle parle d'un manteau sur une chaise et ça peut symboliser la peur de la mort ou que sais-je, non, si elle veut parler de la peur de la mort, elle va faire dire à son perso « j'ai peur de la mort », et c'est la différence que je trouve avec un Houellebecq par exemple, qui a aussi une écriture assez plate, mais dont on s'aperçoit qu'il y a comme un arrière-plan qui se construit, je sais pas si on peut parler d'ambiance, ou d'unité, je vois ça comme le tissu romanesque. Qui est pas vraiment tissé ici, y a pas de scènes, c'est juste des gens qui parlent de leur vie, mais ils pourraient ralentir à un moment donné, faire ressentir quelque chose, non, on survole on survole.

Puis le point sur lequel je suis d'accord avec Transfuge, c'est l'accumulation de phrases clichées : « la honte doit changer de côté » (petite variation du canon traditionnel « changer de camps » « je suis allée travailler chaque jour avec le ventre noué » (PPDA represents)
Ce que je veux dire, c'est pas qu'il ne faut pas parler de ces sujets (je dirais si je voulais faire dans le cliché moi aussi que c'est vital, nécessaire et essentiel), mais qu'il faut se les approprier véritablement, ne pas en faire des poncifs génériques et impersonnels. J'ai eu vraiment l'impression de lire un long article de Marie-Claire ou d'Elle, repasse pour l'inspiration punk. Oui, ces histoires sont malheureusement banales, mais c'est pas une raison pour les raconter de manière banale. Et quand elle sort du cliché, c'est pour dire des trucs bancals « L'auteur bourré macho fils de chômeur des aciéries de l'Est, l'enfant prodige qui se comportait exactement comme on l'attendait d'un putain de prolo de son acabit ». Une oeuvre gauchiste, Transfuge, n'est-ce pas…

Et je trouve que la forme épistolaire est assez mal exploitée : c'est très rigide, très statique, y a pas de virevoltement et de manigances comme dans les Liaisons dangereuses par exemple. Non, ici c'est comme si deux murs se parlaient, à aucun moment y a un impact dans ce qu'ils se disent, y a pas de réponse, on rebondit pas sur ce que l'interlocuteur a dit, on balance juste son histoire tout d'un bloc, et parfois sans aucun rapport avec ce qu'on vient de lire.

« [Fin du mail d'OSCAR]
Si j'avais été l'un d'eux — ils auraient fait taire Zoé avec cette efficacité redoutable dont ils sont capables. Mais personne n'a pris son téléphone pour me protéger.

[début mail de ] REBECCA

J'héberge une amie quelques jours. Je n'aime pas que quelqu'un soit chez moi. Elle s'impose et je laisse faire […] »

Paie ta conversation.

Un moment, un peu plus loin, Rebecca écrit « Elle a tendance à parler sans se soucier de la personne à qui elle s'adresse ».

Elle parle de quelqu'un d'autre, hein, pas d'elle ni d'Oscar.

Et de même pour l'oralité : d'un côté, ça joue sur le relâchement, et d'un autre côté les monologues sont pas très crédibles, j'écris pas des mails de cette manière et j'en reçois pas. Si ça avait été sous la forme de journal intime, ça aurait passé beaucoup mieux. Mais non, il fallait un dialogue entre les sexes et les générations (et peut-être que leur incommunicabilité était intentionnelle, hein, mais c'est pas l'impression que ça m'a donné).

L'autre chose que je trouve dommage, et avec laquelle je suis d'accord avec Transfuge, c'est que je trouve qu'elle prend un sujet de société et qu'elle y greffe une intrigue de manière artificielle, ce qui rend un résultat qui manque de consistance. On a vraiment l'impression qu'elle voulait mettre sa pierre à l'édifice Metoo, éventuellement clarifier son positionnement, mais que pour ça, pas la peine de faire un roman, ça le rend juste pénible et long à lire. Surtout, encore une fois, si ce n'est pas pour se décaler des clichés : la féministe ancienne génération, actrice à la Béatrice Dalle, mon poing dans ta gueule, l'auteur metooisé assez réac mais quand même un peu touchant (dans le même registre Abel Quentin avait beaucoup mieux réussi et crée un vrai personnage, qui dit des vraies choses tangibles, et pas des titres d'articles en ligne de Médiapart (j'aime bien Mediapart, mais quand je lis un bouquin, je veux lire une histoire, tout simplement). Bref, ils mangent pas ses personnages ? Ils s'habillent pas ? Ils ont pas des tics (de langage, gestuels) On peut pas les caractériser d'une autre manière que par la parole ? (oui, oui, je sais roman épistolaire, mais on peut faire dans le non-dit : je trouve qu'ils se livrent tous bien trop vite, c'est un des gros hics, et donc pour revenir à ce que je dis, elle privilégie le discours (politique ou féministe) au réalisme romanesque (ce qui en fait un livre aussi raté que Les enfants sont rois de de vigan par exemple). Merde, arrêtez avec vos romans à thèse et faites des essais dans ce cas-là !

Ce qui peut-être un peu intéressant, c'est quand elle parle de l'entourage des victimes, par exemple de Weinstein qui sont carrément complices, et dont on n'entend plus parler. Mais à côté d'une ou deux pensées inédites, on doit manger du lieux-communs et presque j'ai envie de dire, des éléments de langage — et donc Transfuge a un peu raison, sauf que c'est pas relégué aux partis de gauche, j'ai parfois l'impression d'entendre parlerMarlene Schiappa. « Pour que d'autres puissent répondre « moi aussi » et « je t'entends ». Et pour la drogue, c'est pareil, elle aurait pu décrire les effets de manière plus personnelle, dire des trucs que comme la vie « c'est pas marrant sans la came », ça apporte rien de pertinent sur le sujet. Les alternances entre les sujets sont plutôt mauvaises, y a aucune transition, et pourtant c'est vachement visible parce qu'à aucun moment ça va parler de deux sujets ou essayer de faire des associations, non, c'est paragraphe 1 : le féminisme d'aujourd'hui, paragraphe 2 : la drogues, paragraphes 3 : les réseaux sociaux puis on recommence depuis le début (pas forcément dans cet ordre, mais c'est aussi schématique).

Bon, et vers la moitié, quand Oscar parle de Céline, j'ai laissé tomber, eh oui, j'abandonne pas souvent un livre mais là je me suis dit, je souffre, je souffre trop « Je n'aime pas Céline. Sa prose est beauf, poussive, cabotine, épate-bourgeois au possible […] Pour être un grand auteur, il suffit que trois fils à papa se pâment en hurlant au génie. Et je méprise les céliniens. Quand ils évoquent son style inégalable, c'est toujours la soumission au pouvoir qu'ils célèbrent — quand ce pouvoir est d'extrême-droite. le goût de la soumission, c'est un truc de facho. Céline singeait le langage prolétaire en vue d'obtenir un Goncourt, c'est-à-dire qu'il offrait aux salonard le prolo tel qu'ils l'imaginent. Veule, épais, incontinent, antisémite, incapable de bien baiser ».


Voilà, donc un livre que j'ai trouvé assez mauvais et pour lequel je n'ai pas pris beaucoup de plaisir (il offre même pas le plaisir d'être ridicule et de tendre la joue aux moqueries).


Lien : https://www.youtube.com/watc..
Commenter  J’apprécie          15050
Il faut que l'auteur ait de l'esprit pour que l'oeuvre en ait ! (William Shakespeare)


« Cher Connard » (Virginie Despentes)(1), Grasset, 2022, est à l'auteur ce que le titre est à la langue française : vulgarité, muflerie et imposture.


Pour apprécier, à sa juste précision, l'écrit d'un auteur dit engagé, faut-il encore connaître la réalité de cet engagement. Pas seulement une réalité entourée de bienséance ou, à l'opposé, de prétendues dissidences et contestations, mais la réalité toute nue.


La réaction de Virginie Despentes - le lendemain des attentats du 7 janvier 2015, ayant décimé la rédaction de Charlie-Hebdo et des assassinats de quatre juifs dans une supérette casher - fut de prononcer les propos islamo-gauchistes selon lesquels : [elle] « aime tout le monde sans distinction, même ceux qui n'étaient pas Charlie ». Depuis, elle milite en faveur d'Adama Traoré et ne dissimule plus ses opinions racialistes.


Les ouvrages et prises de positions de l'auteur au moyen de ceux-ci - le dernier n'y échappe pas – sont des impostures.


La première imposture, celle d'une factieuse de carnaval, qui signe toutes les cases de l'élitisme : ancienne jurée du prix Femina, du prix Goncourt, lauréat du prix Renaudot, auteur représentée par le plus puissant agent du milieu artistique, romancière adaptée par Canal +, réalisatrice de films pitoyables nonobstant soutenus par la commission d'avance sur recettes du CNC dont elle devint membre en suivant et autre sinécure.


La factieuse est en réalité un nabab qui mange sa soupe à toutes les bonnes tables.


La deuxième imposture est l'arnaque intellectuelle de l'islamo-gauchisme dont l'une des obsessions idéologiques et ses propos que lui inspirèrent les frères Kouachi après l'attentat contre la rédaction de Charlie, comme déjà indiqué (les propos précités n'en sont pas moins"éloquents") :


« Et j'ai été aussi les gars qui entrent avec leurs armes. Ceux qui venaient de s'acheter une kalachnikov au marché noir et avaient décidé, à leur façon, la seule qui leur soit accessible, de mourir debout plutôt que vivre à genoux. J'ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage. (…) Je les ai aimés dans leur maladresse – quand je les ai vus armes à la main semer la terreur en hurlant "on a vengé le Prophète" et ne pas trouver le ton juste pour le dire. »


Dans le coup de coeur des libraires, Gérard Collard exprime avec justesse sa pensée (cf. la vidéo à la rubrique de l'auteur) :


« Pour moi, elle (Despentes), est le portait de l'ignominie. Il y a des gens qui ont de l'indignation sélective (à propos du "nouveau" Céline)... par contre pour le nouveau Despentes, pour moi, c'est absolument impossible, Charb et Cabu c'étaient des amis... Quand je lis d'elle :


" j'ai aimé ce qui ont fait lever leur victime avant de leur demander de décliner leur identité avant de viser leur visage".


Comment peut-on dire des choses comme ça ? ».


Le pire, c'est :


" je les aimais dans leur maladresse quand je les ai vus armes à la main semer la terreur en hurlant".

c'est absolument abominable ».


Quelle "belle" définition conviendrait mieux à l'apologie du terrorisme ?


Je ne comprends pas comment on peut oublier ça, on invite cette..., ça me choque qu'elle soit... Polanski et des éditeurs ont fait tout un truc en disant, on ne va pas l'éditer, on ne va pas en parler, mais quand on voit ça, j'en ai encore des frissons, et j'en veux beaucoup à tout ce milieu qui est très sélectif, qui oublie tout, j'aurais été chez Grasset, je ne suis pas sûr que j'aurais édité ce livre  ».


Et Valérie Expert de préciser : « je connais des gens qui l'on lu et qui se demandent si Despentes a pu écrire ses précédents livres tellement celui-ci est mauvais ».


Non, définitivement, non, madame ! Cher connard, autant que vos propos et vos écrits sont à vomir.


Michel BLAISE


1 (Source : Sujet JT LCI) :

"Cher Connard" de Virginie Despentes ne figure pas sur la liste des 15 romans pré-sélectionnés pour le Goncourt 2022, (ni sur aucun autre).

Le président de l'Académie Didier Decoin avance une question éthique.



Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
Commenter  J’apprécie          10740
Oscar Jayack, un écrivain à la renommée vacillante, publie sur les réseaux sociaux un texte injurieux s'attaquant avec une grande bassesse à la célèbre actrice Rébecca Latté, notamment à son physique de femme vieillissante. Or, dans leur jeunesse, ils se sont connus. Rébecca lui répond de façon cinglante, ce qui n'empêche pas une correspondance de commencer puis de s'épanouir entre les deux personnages, très tendue au début, puis de plus en plus apaisée. Ils se racontent leur vie, et notamment leur dépendance à la drogue et à l'alcool. Mais Oscar est également aux prises avec le combat que lui livre son ancienne attachée de presse, Zoé Katana. Celle-ci lui reproche son harcèlement lorsqu'ils travaillaient ensemble, et l'engloutit dans la vague « #MeToo ». ● C'est le premier roman de Virginie Despentes que je termine, il est donc moins mauvais que ce à quoi je m'attendais. Au moins, il me paraît lisible. ● Je reprocherais plusieurs choses à ce roman : il n'y a aucune différence de ton entre les interlocuteurs. Despentes n'a pas fait l'effort de faire varier son style en fonction de celui ou de celle qui parle. Ils ont tous le style Despentes. Or dans un roman épistolaire, on s'attend à ce que chaque interlocuteur ait un langage spécifique. ● Dans ce genre de roman, c'est la lettre qui fait avancer l'action. Ici, il n'y a quasiment pas d'action. Les protagonistes alignent les poncifs du prêchi-prêcha moralisateur insoumis du moment. C'est très long, très ennuyeux et sans surprise. Il faut attendre la page 157 pour qu'il y ait une vraie interaction entre les personnages. En cela, on est aux antipodes des Liaisons dangereuses, livre auquel on a bien abusivement comparé Cher Connard, car dans l'oeuvre De Laclos les lettres sont vecteurs de l'action, induisant une réelle dynamique narrative, et les personnages ne font pas que raconter leur vie en rabâchant sans arrêt les mêmes réflexions. ● le genre du roman épistolaire permet surtout à l'autrice de nous balancer sans aucun effort de structuration et de mise en forme sa pensée conformiste et moralisatrice (même si elle la croit être le contraire). C'est une excuse facile au manque de travail, à la logorrhée qui coule au fil de la plume et qu'on balance à la tête du lecteur. Comme l'écrit Despentes : « C'est trop difficile, imaginer une histoire qui n'a pas existé. » ● Les personnages sont horripilants, Rébecca surtout, dans son autoglorification, dans son mépris des autres, dans cette beauté qu'elle porte au pinacle tout en bataillant contre l'injustice ; or il n'y a pas plus injuste que la distribution de cette beauté physique dont elle fait l'alpha et l'oméga de la vie. ● J'ai trouvé dommage qu'on ne voie pas concrètement le harcèlement dont est victime Oscar, notamment avec les posts de Zoé et leurs commentaires sur les réseaux. On n'en a que des résumés dans les quelques pages de son blog qui nous sont livrées. Dans le Voyant d'Etampes d'Abel Quentin par exemple, on sentait bien ce que cela pouvait être de se retrouver au milieu d'une guerre sur les réseaux, ce que Despentes appelle un « shitstorm », anglicisme tellement plus chic que « tempête de merde ». Ici, pas du tout. ● Une grande partie du roman concerne le Covid et le confinement : pour ma part j'en ai un peu marre qu'on me parle de ça… ● du côté du style, il y a certes des formules qui frappent, des phrases qui retiennent l'attention : « Ce truc de MeToo, c'était la vengeance des pétasses. […] Je lance une pierre avec la foule lors de la cérémonie de lapidation et j'appelle ça « partager ». […] Écrivain, c'est difficile à concilier avec une masculinité un tant soit peu dynamique. C'est tellement proche de la broderie, votre truc. […] Les gens aiment qu'on se détruise, c'est un spectacle intéressant. […] C'est horrible quand tu réalises que des mecs pas terribles commencent à penser qu'ils sont en droit de tenter leur chance. […] Les small talks, tous ces trucs de sociabilité courante – je m'ennuie. […] J'ai toujours été triste d'être moi. » ● Mais dans l'ensemble le style est relâché et vulgaire. ● En conclusion, un roman qui bénéficie d'un battage bien peu mérité. Comme l'écrit l'autrice : « La plupart des artistes ont trois choses à dire, une fois que c'est fait ils feraient mieux de changer d'activité. »
Commenter  J’apprécie          9732
Quel ennui ! Des lieux communs en veux-tu en voilà, on a bien compris les messages (trop nombreux et redondants), j'ai eu l'impression désagréable d'être dans un manège sans possibilité d'en sortir. Comme une prise d'otage.
Despentes est une auteure à la mode, c'est de bon ton de la lire et de s'extasier sur ce roman coup de poing. L'éditeur doit se frotter les mains.
Alors nous avons les vilains réseaux sociaux (dont on se sert tout de même), le féminisme à outrance, limite caricatural, le #meetoo cher à l'auteur, effectivement, je suis d'accord avec les Babélios qui disent que ce sont des brèves (hélas non, pas brèves...) de comptoir.
J'ai eu la sensation d'un livre didactique, ennuyeux, sans véritablement de profondeur.
Parfois, ils disent n'importe quoi, ça va trop vite, comme un fourre-tout. On a envie de leur balancer : reprends ton souffle...
J'ai failli l'abandonner et puis non, j'ai voulu le terminer pour être affreusement sûre qu'il ne me plait pas, ni le fond ni la forme.
Par contre, j'ai beaucoup aimé la haine de Céline chevillée au corps.
Cf ma critique de Guerre éventuellement.
Ne dépensez pas 22€ pour ce livre qui, au final, n'apporte rien, à part de l'ennui.
Il y a tellement de beaux livres dans cette rentrée littéraire que ce serait dommage de ne pas en profiter.

Commenter  J’apprécie          4413
Tout de même il faut se poser la question. Pourquoi un tel battage autour de ce livre ? Une de Télérama, des Inrocks, et pluie d'éloges alentour, du Monde à Libé à l'Obs et même au Point.

Pour ma part, je n'ai pas franchi la page 143. C'est déjà un exploit que d'en être arrivé jusque là : c'est même à se demander comment.

Despentes a "la carte" comme disait Michel Ciment (ou Jean-Pierre Marielle on ne sait plus). Elle est dans l'air du temps, dans le fond et la forme, qui sont à peu près ceux de LFI dans les grandes villes et surtout à Paris. D'ailleurs il ne faut pas attendre bien longtemps, la page 9 exactement, pour se retrouver entre soi et en terrasse rue de Bretagne, qui est un des hauts (et beaux) lieux de cette branchitude caricaturale et (très) friquée (pour celles et ceux qui ne connaissent pas je vous laisse y découvrir le prix du mètre carré) (attention les yeux).

Caricature, le mot est le bon, avec paresse et lourdeur tant qu'on y est. Caricature, tout l'est dans ce livre dont (presque) chaque page sonne faux, dont (presque) chaque pensée sonne creux, dont (presque) chaque personnage sonne toc. Ok, il y a quelques trouvailles ici et là, comme de l'électricité dans le crochet qui part au menton du lecteur, la Despentes touch. Mais pour le reste... Dans une sorte de vraie-fausse correspondance (mais qui a osé parler des Liaisons dangereuses, qui ?) et un style qui prend de l'âge à chaque page, Despentes recycle chez chacun de ses personnages des poncifs politiques et sociétaux. Pour peu qu'il.elle est néo-féministe, anticapitaliste, antibourgeois.e (nota 1 : nous parlons ici du.de la bourgeois.e à l'ancienne, connard.connasse, vivant dans le 16ème, lisant Madame Figaro, aimant Sardou et planquant de la ferraille au bord du lac Léman), décroissantiste et insoumis.e (nota 2 : nous parlons ici de l'insoumis.e à la sauce de chez nous, c'est à dire privilégié.e et soumis.e à une bien-pensance confortable, nombriliste et factice), le lecteur.trice criera Hourra. La preuve : la presse citée supra. Mais les autres, quoi ? Pensum ? Imposture ? Boursouflure ?

Virginie Despentes, qu'on a lue, qui fut punk, frémissante, dérangeante, n'est plus rien de tout ça : elle est devenue une marque, et à son tour un stéréotype. On a fricoté avec Libé mais on finit par coucher avec Biba. On lui souhaite toutefois plein de ventes pour continuer de boire des pots en terrasse, rue de Bretagne.
Commenter  J’apprécie          283
J'ai bcp aimé la saga Subutex et la plume de Despentes en général.
Celui ci est ....honnêtement...vraiment à chier.
C'est mal torché, le synopsis est juste désespérant, quant au style, il est assez proche de la prose des réseaux sociaux.
A déconseiller. A ne pas lire. A éviter (il faut 250 caractères pour publier)

Commenter  J’apprécie          182
Echanges sur réseaux sociaux entre Oscar écrivain, Rebecca ancienne actrice et Zoe Katana qui sème la zizanie.
Premier essai de cette autrice et dernier, un style qui ne retient pas mon attention et trop cru.
Comme quoi goût et couleur ne se discute pas.
Commenter  J’apprécie          172
Bon, deuxième lecture d'une oeuvre de Despentes qui me confirme que cela ne me correspond pas.

Je n'ai pas du tout apprécié ce roman que j'ai trouvé irrévérencieux et vulgaire.

J'étais pourtant curieuse de voir ce qu'apportait le côté épistolaire ici, raffolant de ce genre, mais j'ai été déçue. Oscar et Rebecca n'ont pas un style propre, ils seraient tout à fait interchangeables, et parfois je trouvais qu'ils ne se répondaient pas, chacun dans son monde, mettant des mots sur ses pensées ou son état d'esprit, mais sans réel dialogue avec l'autre.

J'ai également trouvé qu'il y avait beaucoup de stéréotype dans ce roman et les personnages étaient extrêmement agaçants : Oscar ne cesse de se plaindre de sa vie et de son sort tandis que Rebecca est narcissique au plus haut point et tout lui semble dû. Nous plongeons dans le monde de l'alcool et de la drogue, puis dans l'abstinence et la désintoxication, dans une lutte entre les différents courants de féminisme, dans le cyberharcèlement et autres. J'ai eu un mince espoir quand l'auteure a parlé du confinement, n'ayant pas encore eu l'occasion de lire sur le sujet et j'ai eu un filet d'intérêt quand, à travers Zoé, elle nous a expliqué ce qu'était le cyberharcèlement et la façon dont étaient organisés les harceleurs (glaçant !), mais ça s'est arrêté là.

Je n'ai donc apprécié ni les personnages, ni le style, ni le contenu.
Commenter  J’apprécie          162
Le connard, c'est Oscar. Un écrivain un peu connu qui fait l'actualité non pas pour son dernier livre mais pour une affaire de harcelèment en mode #metoo auprès de son attaché de presse. Et celle qui répond au connard, c'est Rebecca, une actrice très célèbre qui atteint la cinquantaine et dont Oscar a critiqué l'évolution physique. Cela aurait pu en rester là. Mais ce n'est pas si simple. En fait les deux se connaissent de leur vie d'adolescents. Alors passé les premières insultes, va naître entre eux une amitié et la relation épistolaire sur laquelle s'appuie ce livre. En fait ils se trouvent des points communs, comme la drogue et une réflexion très centrée sur eux-mêmes.
Je vais être totalement honnête, je suis passée à côté de ce livre. Les deux personnages n'ont généré aucune empathie chez moi...Leurs réalités sont tellement éloignées de la mienne que je n'ai pas accroché un instant à l'histoire. Après, c'est un peu à l'image des lectures que j'avais déjà faites de cet auteur. J'avais soit adoré soit pas du tout aimé. Essai à refaire à la prochaine sortie...
Merci à Netgalley et Grasset pour cette lecture.
Commenter  J’apprécie          150
Que dire...j'étais curieuse après avoir entendu parler de Virginie Despentes sans me lancer et face à la forte promo de ce nouveau roman...
Clairement ce n'est pas pour moi. Il n'y a à mon sens aucun style, ce n'est pas spécialement bien écrit et la vulgarité gratuite ne m'a jamais attirée. Sur les idées...on peut être d'accord ou pas mais rien n'est "documenté",appuyé ou développé.. c'est très décousu au point qu'en fait on se croirait au comptoir d'un bar (ou dans les commentaires de n'importe quel réseau social) à écouter les avis plus ou moins avisés...
J'ai eu toutes les peines du monde à venir à bout des quelques 200 pages...c'est pour dire.
Alors pourquoi je l'ai lu?
J'aime sortir de ma zone de confort, varier mes lectures, y compris avec des auteurs ayant des modes de pensée divergents du mien... J'aime aussi pouvoir me faire un avis par moi-même..
Pour résumer ce n'est à mon sens qu'un ouvrage provocateur de manière gratuite et qui ne fait malheureusement rien avancer (si je devais suivre le mode de pensée de l'autrice je résumerais c'est de la merde...mais je ne suis juste pas le bon public pour cet ouvrage).
Commenter  J’apprécie          122





Lecteurs (5761) Voir plus



Quiz Voir plus

Virginie Despentes

Virginie Despentes est un pseudonyme. A quoi fait-il référence ?

au nom de jeune fille de sa mère
à l'anagramme du nom de son chanteur préféré
au quartier des pentes de la Croix-Rousse à Lyon

10 questions
278 lecteurs ont répondu
Thème : Virginie DespentesCréer un quiz sur ce livre

{* *}