Citations sur King Kong Théorie (512)
Je sais bien que ce que font les filles toutes seules avec leurs clitoris ne me regarde pas, mais cette indifférence à la masturbation me trouble quand même un peu : à quel moment les femmes se connectent-elles avec leurs propres fantasmes, si elles ne se touchent que quand elles sont seules ? Qu’est-ce qu’elles connaissent de ce qui les excite vraiment ? Et si on ne sait pas ça de soi, qu’est ce qu’on connaît de soi, au juste ? Quel contact établit-on avec soi-même quand son propre sexe est systématiquement annexé par un autre ?
Mais à force de les entendre se plaindre que les femmes ne baisent pas assez, n'aiment pas le sexe comme il faudrait, ne comprennent jamais rien, on ne peut s'empêcher de se demander : qu'est-ce qu'ils attendent pour s'enculer ? Allez-y. Si ça peut vous rendre plus souriants, c'est que c'est bien. Mais parmi les choses qu'on leur a correctement inculquer il y a la peur d'être PD, l'obligation d'aimer les femmes alors ils filent droit. Ils renâclent, mais obéissent. Au passage ils torgnolent une fille ou deux, furieux de devoir faire avec.
Je suis furieuse contre une société qui m'a éduquée sans jamais m'apprendre à blesser un homme s'il m'écarte les cuisses de force, alors que cette même société m'a inculqué l'idée que c'était un crime dont je ne devais jamais me remettre.
Les hommes dénoncent avec virulence injustices sociales ou raciales, mais se montrent indulgents et compréhensifs quand il s’agit de domination machiste. Ils sont nombreux à vouloir expliquer que le combat féministe est annexe, un sport de riches, sans pertinence ni urgence. Il faut être crétin, ou salement malhonnête, pour trouver une oppression insupportable et juger l’autre pleine de poésie.
Le féminisme est une révolution, pas un réaménagement de consignes marketing... Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes, et pour les autres. Une révolution, bien en marche. Une vision du monde, un choix. Il ne s'agit pas d'opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes, mais bien de tout foutre en l'air.
Parce que l'idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas effacée, travaillant mais sans trop réussir, pour ne pas écraser son homme, mince mais pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune dans se faire défigurer par les chirurgiens de l'esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les devoirs d'école, bonne maîtresse de maison mais pas boniche traditionnelle, cultivée mais moins qu'un homme, cette femme blanche heureuse qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, celle à laquelle on devrait faire l'effort de ressembler, à part qu'elle a l'air de beaucoup s'emmerder pour pas grand chose, de toute façon je ne l'ai jamais croisée, nulle part. Je crois bien qu'elle n'existe pas.
Les femmes adressent aux hommes un message rassurant : "n'ayez pas peur de nous."
Ca vaut le coup de porter des tenues inconfortables, des chaussures qui entravent la marche, de se faire péter le nez ou gonfler la poitrine, de s'affamer. Jamais aucune société n'a exigé autant de preuves de soumissions aux diktats esthétiques, autant de modifications corporelles pour féminiser un corps.
En même temps que jamais aucune société n'a autant permis la libre circulation corporelle et intellectuelle des femmes.
Le sur-marquage en féminité ressemble à une excuse suite à la perte des prérogatives masculines, une façon de rassurer, en les rassurant.
Ne pas aimer les femmes, chez un homme, c'est une attitude. Ne pas aimer les hommes, chez une femme, c'est une pathologie.
Quel avantage tirons-nous de notre situation qui vaille qu'on collabore si activement ? Pourquoi les mères encouragent-elles les petits garçons à faire du bruit alors qu'elles enseignent aux filles à se taire ? Pourquoi continue-t-on de valoriser un fils qui se fait remarquer quand on fait honte à une fille qui se démarque ? Pourquoi apprendre aux petites la docilité, la coquetterie et les sournoiseries, quand on fait savoir aux gamins mâles qu'ils sont là pour exiger, que le monde est fait pour eux, qu'ils sont là pour décider et choisir ? Qu'y-a-t-il de si bénéfique pour les femmes dans cette façon dont les choses se passent qui vaille qu'on y aille si doucement, dans les coups que nous portons ?
C’est dans notre culture, dès la bible et l’histoire de Joseph en Egypte, la parole de la femme qui accuse l’homme de viol est d’abord une parole qu’on met en doute.