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Citations sur Teen Spirit (132)

[Elle avait] Une vie de merde, des horaires d’esclave, toujours joignable au téléphone, le teint toujours brouillé sous le fond de teint, dégradée par la fatigue, la guerre des nerfs et le vide émotif ambiant.
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C'est de la préhistoire, leur truc de psychiatrie, en Europe. Ils se la racontent avec des livres, mais ils sont pareils qu'à l'époque où les dentistes arrachaient les dents à la tenaille...
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Ça me faisait mal au ventre, visages fatigués, traits bouffis. Comportements altérés, trop d’années de défonce, gens ne se rendant pas compte qu’ils avaient passé l’âge de grâce, où se mettre raide rend tout brillant. Ils étaient exténués, pathétiques. Pas drôles, mais tous trop raides pour s’en rendre compte. Vieilles vannes, aussi crevées qu’eux. Sonnant faux, vieux gestes, auxquels ils s’accrochaient. Des gestes de tribu, de jeunesse, de ferveur. Mais tout ça avait dégagé et ils me donnaient la nausée.
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Mais on était surtout heureux, que ce vieux monde s’écroule et crève. Rien ne serait pire que cette paix-là.
On n’en pouvait plus. L’air asphyxié de partout.
Et nous tous, lamentables, claironnant chacun dans son coin « j’y peux rien, c’est mon supérieur qui veut ça », ou, plus haut « j’y peux rien, c’est le système qui est comme ça ». C’était trop bien organisé, autorégulation à tous les niveaux. Le régime de la terreur. La prison trop bien gardée, on s’encerclait nous-mêmes et même plus besoin de surveillance. Chape de plomb sur le moindre espoir.
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Ça m’est revenu, intact, la honte que j’avais à son âge quand je voyais comment certains adultes se comportaient, se donnaient en spectacle, étalant connerie crasse, ratage sur toute la ligne et manque de dignité. L’épouvantable peur d’être assimilé à eux. Je n’avais plus repensé à cette émotion depuis, et la tête que faisait la gosse m’y a reconnecté direct.
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Et je sentais ma vie m'échapper. Je pensais vraiment fort à ma mère. Quand les enfants prennent toute la place, toute l'énergie, et toute la tête. Et qu'on reste là, impuissants, assis dans leur chambre, à attendre. Ne pouvant rien faire d'autre qu'espérer qu'il ne leur arrivera rien.
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- Vous êtes séparés ?
- On n'a jamais été ensemble... enfin, sauf le temps de la faire, mais ça, c'est rapide.
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Les filles, soit on veut et elles sont pas contentes qu'on pense qu'à ça. Soit on n'y pense pas, et elles sont pas contentes.
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Encore un de prêt à tout pour que le patron le félicite... Ça marchait à la menace d'être viré, bon à rien, dégagé. Le filon de l'expulsion avait été bien exploité : expulsion des beaux quartiers, expulsion des centres-villes, expulsion économique, expulsion du territoire, expulsion du droit à la santé, expulsion de l'entreprise, expulsion des appartements, expulsion des banques, expulsion des bonnes écoles, expulsion de la citoyenneté, expulsion de la jeunesse. La maltraitance des expulsés n'avait rien à voir avec le hasard, elle était spontanément encouragée par le corps social, doté d'un inconscient puissant, afin d'assagir les inclus. Tous ces gens avaient tellement la trouille d'être dégagés qu'ils devançaient les désirs du maître avec un zèle désespéré. Il n'y avait plus besoin de les surveiller, les encadrer, les motiver...
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Les mères, avec leurs fils, elles sont toutes fières d'avoir fait ça, c'est comme si ça leur procurait une petite bite, miraculeuse procuration. C'est leur seul ticket d'accès au monde de l'action, à tout ce qui leur est défendu... Alors qu'une fille, ça t'apporte rien de spécial, à part te sentir bien vieille quand c'est elle qui affole et plus toi.
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