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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Allier l'écologie au polar, tel est le "dessein" de Pascal, un collègue ornithologue qui se plaît depuis deux décennies à mettre la nature en lumière tout en nous révélant le côté sombre du décor. Dans ce roman noir à enrobage vert, une libellule, rose sur la couverture, va semer la discorde au bord de l'océan.
Plantons le décor : une dune qui cache une forêt de pins, ou inversement, on se croirait dans les Landes, une luxueuse villa construite au ras des vagues grâce aux magouilles d'amis "bien" intentionnés, une L.G.V. (Ligne à Grande Vitesse, pas Libellule à Gros Vrombissements) qui doit traverser la forêt, un projet d'enfouissement de déchets polluants, un naturaliste qui travaille pour un cabinet d'experts en déboisements, un bûcheron trafiquant qui ne craint pas les embûches, un spécialiste des odonates intègre qui va découvrir une rareté zélée. On mélange bien tous ces ingrédients, et on obtient une Z.A.D. - zone à démêler - Stop, cessez l'feu, trop c'est trop ! Et non, j'ai oublié la demoiselle, pas la libellule, la donzelle, avec des ailes aussi, qui va pimenter érotiquement l'intrigue.
Evidemment, les deux protagonistes principaux sont confrontés à un cruel dilemme, conscience contre science à la con, l'étude d'impact ou les thunes d'un pacte, s'enfoncer sous la canopée ou s'affaler sur le canapé, détacher la corde du lit (bondage de la donzelle) ou s'attacher à la cordulie (c'est la libellule en question).
J'ai beaucoup aimé les descriptions naturalistes, le rapport entre respect de l'environnement et satisfaction de nos besoins (envies ?), l'explication des trafiquants d'arbres qui envoient nos nobles fûts en Chine pour les rapporter en piètres meubles pas mieux que l'horrible truc en toc bien qu'en teck.
Mais j'ai trouvé l'intrigue trop complexe pour être efficace, les personnages trop typés pour être appréciés à leur juste valeur, la fin de l'histoire trop... justement, je n'ai pas trouvé la fin, je reste sur ma faim, d'en savoir un peu plus sur l'issue de la lutte. Car un homme doit mourir, c'est dans le titre.
Je suis tenté de dire que la tempête a aplani le scenario. de toute façon, depuis l'an dernier, les pins ont brûlé, la dune va gagner du terrain, les vagues vont déferler, d'autres "hommes" vont (doivent ?) mourir.
Il n'y a pas que le roman qui est noir, mon humour aussi.
Allez, découvrir Dessaint, c'est toujours engageant !


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Je l'ai lu il y a quelques jours. Pas eu envie de le chroniquer de suite. Me demande pas pourquoi, j'en sais rien. Il me manquait cette étincelle qui jaillit du silex quand je ferme un bouquin.
Tu lis pas à la lumière d'un feu de camp, toi ? T'as tort. Demande à Cyril Herry, c'est le mieux, avec un verre de vin et un truc qui chauffe sur les braises. Mais bon, c'est pas le sujet.
Les idées dans ce roman, c'est d'abord les hommes et leur habitude de vouloir planquer leurs cochonneries pour pas qu'on les trouve. Et puis sans doute aussi, ce pouvoir, qu'on s'attribue parce qu'on en a une plus grosse que la sienne (je parle de la bagnole) et qu'on a des zéros pré-inscrits sur les chèque du carnet.
Il y a aussi la confiance, celle que tu offres, mais que tu reprends au moindre loupé. Cette confiance-là. Et puis l'amitié, cette amitié qui se casse la gueule dès que le fric se pose au milieu.
Les rapports entre les vrais voyous (les patrons), et les ouvriers, ceux qu'on exploite depuis le 19ème siècle, quand on leur a fait croire qu'il fallait bosser pour aller acheter du pain, et que l'outil de production ne leur appartenait pas.
Tu vois, il y a des trucs dedans, pas mal de trucs.
Ça se passe dans les Landes, au bord de l'océan, là où il y a des dunes qui cachent le paysage quand tu construits ta maison derrière. C'est chiant les dunes.
Dans le roman, il y a Boris. C'est un mec vachement pointu dans son domaine, genre l'écologie et la nature, sauf qu'il a décidé de bosser pour ceux qui saccagent la planète. Il démolit les expertises écologistes qui disent que le projet industriel n'est pas fiable, et il fabrique des dossiers pour dire le contraire. C'est un genre de salaud.
Il y a Raphaël aussi. Celui, justement, qui a construit sa villa derrière la dune. Sauf que lui, il l'a faite raser la dune. Pour voir l'océan. Pas con.
Des histoires qui se croisent, sans réel lien, tout du moins au début. J'ai eu un peu de mal à entrer dans les pages. Je sortais de Ledun, c'est sans doute pour ça. On devrait se limiter à 2 romans prolétariens à la suite. Trois, c'est sans doute un de trop.
C'est bien écrit, vraiment, et le premier chapitre envoie du lourd, mais c'est après que ça se traîne un peu. La langue est belle, les descriptions de ce qui fait la beauté de la nature dans ce coin sont parfaites, et on renifle vraiment les odeurs, mais ça reste trop superficiel à mon goût.
L'histoire policière qui se greffe à celle de la libellule (je t'ai pas parlé de la libellule ? attends...) ne m'a pas accroché du tout. Je n'y ai vu qu'un vague prétexte à raconter une relation d'amitié bizarre entre trois hommes, et pas de couffin, cette fois.
J'y ai pas cru, même si certains personnages m'ont fait sourire, comme le Tonton, anarcho-syndicalo-écolo, mais c'est tout. J'ai juste souri, et c'est pas assez.
J'ai pas aimé ou détesté les gens. C'est ça qui m'a manqué. J'ai besoin d'aimer ou de détester un des personnages. Même si c'est la nature que je déteste ou dont je tombe amoureux. Mais un roman sans ces émotions, pour moi, c'est juste un article de journal, et je lis pas les journaux.
Je les ai pas aimés, parce qu'ils sont pas intéressants. Juste très chiants, comme certains que tu connais sans doute.
Si j'ai bien compris, l'écriveur a voulu nous dire un truc. Il a décidé de nous le dire en faisant parler des vrais cons, ou des vrais méchants. Il aurait fallu qu'il se lâche. Quitte à faire des méchants les héros de l'histoire, autant qu'ils soient méchants pour de bon, pas en demi-teinte. Mais encore une fois, c'est moi. J'aime pas les demi-teintes.
Ah oui... La libellule, c'est le prétexte pour ne pas construire la décharge à déchets toxiques. J'aime bien les libellules. En Ardèche, il y en a plein.
Les passages, vraiment très beaux, sur les moments dans le gîte, et les descriptions de cette nature, accueillante et belle, et puis les dernières pages, où elle prend le dessus sur les hommes, où elle décide de se débarrasser de ceux qui ont voulu lui faire du mal. Ça, c'est beau.
Avis mitigé, donc, qui va m'imposer d'aller chercher demain un autre bouquin du Monsieur. Il m'a intrigué, et il écrit bien. Ça veut dire que ses qualités sont indéniables et qu'il a le droit de s'être un peu loupé sur celui-ci.
Et puis tu me connais, je suis pas gentil.

Lien : http://leslivresdelie.org
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Un homme doit mourir mais qui est cet homme ? Pascal Dessaint est un amoureux de la nature et son livre est un prétexte pour parler d'écologie : entre une ZAD en création et une dune défigurée par un riche industriel, on découvre Boris, contre expert payé par des entreprises pour démonter les rapports adverses. Un grain de sable, ou plutôt une libellule et la machine s'enraye et… Un homme doit mourir.
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Pascal Dessaint mêle souvent des sujets d'actualité, souvent environnementaux dans ses romans, et celui-ci est dans cette veine, couvrant les ZAD, la course au fric de certains, les délocalisations et les ZAD, ou la protection de l'environnement. Une double narration s'installe entre les figures d'Alexis (riche quadra dans sa maison isolée au milieu des dunes) et de Boris (un naturaliste écolo férue de libellules), au fil d'une intrigue autour d'un projet industriel de stockage de matières dangereuses. Sympathique et qui fonctionne bien dans la première partie, mais un peu plus convenu, voire parfois un peu invraisemblable dans la seconde partie. Dommage.
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Dessaint Pascal – "Un homme doit mourir" – Payot Rivages-Noir, 2018 (ISBN absent)

Déjà lu de cet auteur : "Cruelles natures" (publié en 2007 – voir recension) et "Le chemin s'arrêtera là" (publié en 2016).

Cet auteur utilise le genre du roman à intrigue pour illustrer à sa manière, et selon ses opinions, tel ou tel problème actuel.
Ici, il choisit d'illustrer le problème posé par le saccage permanent du cadre naturel, accentué ces dernières décennies par l'exploitation féroce des forêts. Pour ce faire, il campe des personnages plus ou moins caricaturaux, mais tout de même relativement crédibles.

L'intrigue est basée sur les ressorts d'une chasse à l'homme (quel est l'homme qui "doit mourir", cf le titre, et va-t-il vraiment mourir), en alternant les points de vue de deux des protagonistes principaux, technique d'écriture aujourd'hui courante.

Un récit bien construit, qui se lit sans trop d'ennui, surtout pour celles et ceux qui apprécient les jolies descriptions naturalistes dont cet auteur a le secret (les amateurs d'intrigues haletantes trouveront ces passages trop longuets).
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