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3,77

sur 1294 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je sais qu'il y a déjà de très nombreuses critiques, ce livre étant paru il y a quelques années, salué et encensé par la presse, primé ...
Justement, je dois reconnaître mes torts, j'ai failli passer à côté d'un chef-d'oeuvre. Justement parce que le livre était primé, je crains parfois les attentes excessives qui peuvent naître d'un battage médiatique, de prix littéraires reconnus. Peut-être aussi à cause d'un titre qui me semble à la fois peu représentatif du livre, un peu réducteur ... et peu engageant pour le lecteur, je n'avais pas trop envie de me plonger dans ce livre.
Heureusement que ma mère a insisté pour que je le lise et me l'a prêté, et heureusement que j'ai trouvé de nombreuses citations et critiques positives sur Babelio.

Biographie, roman ou chronique scientifique, peu m'importe.
Le livre m'a plu, m'a vraiment intéressée, passionnée. L'auteur m'a fait connaître la vie et les découvertes d'Alexandre Yersin, dont je connaissais le nom mais guère plus. Il faut dire que la France a bien plus célébré Pasteur.
Pasteur sensible aux honneurs plus que ne le fut Yersin, Pasteur qui a inspiré et soutenu tant de scientifiques et créé "une école" et des Instituts, en France puis ailleurs dans le monde.
Yersin lui aussi faisait partie de la bande des pasteuriens, et nous découvrons ses intérêts et passions multiples par le biais de récits sur sa vie, ses voyages, ses correspondances : avec sa mère Fanny, sa soeur Emilie, avec ses amis et collègues pasteuriens notamment Calmette et Roux ...

Du côté du style, j'ai souri aux nombreuses évocations du "fantôme du futur", mais n'y ai pas vu plus qu'une facétie d'un auteur par ailleurs érudit et qui maîtrise très bien son sujet. le livre est parfaitement documenté, le destin hors normes de Yersin narré avec verve et érudition, sans phrases pompeuses ni jargon, dans une grande clarté.
J'ai un peu regretté les nombreux allers retours entre le début et la fin de la vie de Yersin, personnage suffisamment romanesque à mon goût, touche-à-tout, engagé dans des correspondances épistolaires de longue durée, sans cesse novateur, dans une curiosité intellectuelle renouvelée. Même si longtemps, Yersin a méprisé politique, histoire, littérature et peinture, il reste un personnage très romanesque et bien ancré dans son époque. Médecin et scientifique qui a largement contribué à des inventions importantes, Yersin est ici mis à l'honneur dans un livre bien écrit.

Passionnant !
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Une rentrée littéraire où sont parus plus de 600 nouveaux titres, pourtant cette année, très peu ont attiré mon attention. Parmi ceux-là, ce nouvel opus de Patrick Deville, auteur que je ne connaissais pas, rend hommage à un scientifique que la postérité a quelque peu oublié bien que sa contribution à la médecine fut, elle, inoubliable.
C'est donc en me plongeant dans Peste & Choléra que j'ai fait la connaissance de cet homme incroyable, ce touche-à-tout autodidacte à la personnalité bien trempée qu'était Alexandre Yersin.

Je dois bien avouer que j'ai été au départ très mitigée sur cette lecture. le style m'a surprise et de façon assez désagréable : un style haché, des phrases sans verbes. Je m'attendais aussi à une biographie romancée classique avec du romanesque, des dialogues, des sentiments, de la vie quoi ! Mais au lieu de ça, j'avais un récit très factuel, dénué d'émotions. Patrick Deville ne laisse pas la place à l'imagination. Il s'en est tenu à ce qu'il savait de Yersin et n'a pas cherché à broder, à inventer des choses là où il n'y en a pas.

Passé quelques pages, ce style a fini par m'apprivoiser. Toute résistance s'est évanouie et je me suis laissée porter par les mots. J'ai trouvé certains passages d'une incroyable beauté. La description des paysages d'Asie m'ont fait rêver et Patrick Deville a réussi à me faire voyager en peu de mots là où d'autres auraient eu besoin de plusieurs pages.
J'ai eu la surprise aussi de rencontrer quelques lignes pleines d'humour encourageant l'imagination du lecteur à se créer des scènes d'un burlesque qui, pour ma part, m'ont fait éclater de rire.

Finalement, j'ai compris que l'écriture de Patrick Deville reflétait parfaitement bien le personnage d'Alexandre Yersin. Pourquoi faire du romanesque et du sentimental alors que Yersin était un scientifique entièrement dévoué à son travail ignorant les choses du coeur et celles de l'Art ? Yersin ne fait pas dans le sentimentalisme, il ne se sent bien que dans son havre de paix sur la côte indochinoise, loin du monde, loin des gens et loin de « toute cette saleté de la politique ».

J'ai appris énormément de choses grâce à cette lecture et pas uniquement sur son sujet principal. Car Patrick Deville fait revivre aussi toute une époque allant du Second Empire à la Seconde Guerre Mondiale. On en suit et remarque ainsi les bouleversements et l'évolution à travers la construction du récit qui fait alterner plusieurs périodes de la vie de Yersin. D'habitude, ce procédé a tendance à me perturber mais ce ne fut pas le cas cette fois car les chapitres sont courts et donnent du rythme. le lecteur n'a pas le temps d'oublier ce qu'il a lu ni de se perdre.

J'ai donc fini par dévorer ce roman et je l'ai terminé fascinée par ce personnage qu'était Alexandre Yersin. Je suis choquée que le prix Nobel et l'Histoire l'aient ainsi oublié et c'est un bel hommage que lui rend Patrick Deville.
Basé sur la correspondance et les visites de l'auteur à travers le monde sur les traces de son personnage, Peste & Choléra n'est peut-être pas une biographie historique au sens « scientifique » du terme mais un récit qui sonne juste sans anachronismes ni autres écueils que l'on rencontre souvent dans les biographies romancées.
Cela m'encourage à me tourner vers les précédents romans de Patrick Deville ( il y a Equatoria qui me tente beaucoup sur Pierre Savorgnan de Brazza).

Un coup de coeur donc que je recommande chaudement !

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Patrick Deville m'a permis de rencontrer Alexandre Yersin, un personnage singulier, à l'âme vagabonde et curieuse.
Un merveilleux périple, dépaysant à souhait, en compagnie du fantôme du futur, et une plongée aventureuse dans le passé
Une biographie romancée, passionnante, épicée d'humour, teintée d'ironie incisive mais aussi de belles fulgurances poétiques .
Un livre choisi pour enrichir les données sur le Yersinia pestis que je collecte en vue d'une prochain exposition dédiée à La Peste de Camus.
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Patrick Deville en suivant les traces du Dr Alexandre Yersin, né en 1863, nous plonge dans un romanesque démesuré et même échevelé. Rares sont les ouvrages qui nous transportent et nous font vagabonder déci delà, du nord au sud dans les situations les plus invraisemblables, Celui-ci sous la plume virevoltante de Patrick Deville, nous tient en haleine pour ne plus nous lâcher.


Si les mots doivent servir à véhiculer des pensées et des émotions, quoi de plus beau que de suivre ceux de Patrick Deville, qui sait jouer des images comme on se joue des pastiches, ainsi le livre commence sur la main  de Yersin, "la vieille main tavelée au pouce fendu écarte un voilage de pongé. Après la nuit d'insomnie, le vermeil de l'aube, la glorieuse cymbale."


En quelques évocations le talent de Patrick Deville éclabousse la page. C'est le dernier voyage en 1943 depuis le Bourget de Yersin, qui aperçoit, "une petite baleine blanche et son ventre rond pour 12 passagers". Joyce et Matisse l'accompagnent.

Qui est ce personnage, qui nous surprend et se dérobe à nos schémas, car comment expliquer que ce fils de l'église évangélique vaudoise, va choisir la France aux dépens de l'Allemagne, cette famille où l'on refuse que l'État intervienne dans leur temple, ce fils restera jusqu'au bout, un suisse attaché à une éthique et à une rigueur exemplaire.


Cet Alexandre est de l'étoffe des héros quand il suggère ; "je ne pourrais jamais demander à un malade de me payer pour les soins que j'aurais pu lui donner. Je considère la médecine comme un sacerdoce. Demander de l'argent pour soigner un malade, c'est un peu lui dire la bourse ou la vie. "

Un savant mais aussi un anachorètre, retiré dans la jungle froide, rétif à toute contrainte sociale, la vie érémitique, un ours, un sauvage, un génial orignal, un bel hurluberlu.


Alexandre Yersin a sans doute tout connu, sauf la prison, ou du moins les barreaux d'une prison, car la Pointe des Pêcheurs à Nha Trang, a traversé les tempêtes, les glissements de terrains, l'enfer..


Quand certains font de la pêche à pied à Roscoff pour étudier les algues, lui Yersin est catapulté à Madagascar puis à Bombay, ses déplacements n'ont plus aucun sens, il est déjà un inter-mitant de la médecine un CDD des épidémies, un Uberiste de l'Institut Pasteur .


Las, trop las de parcourir le monde il devient le roi du caoutchouc, enfin un moyen de financer la recherche. C'est un certain Vernet agronome de la famille Vilmorin qui va l'aider à conquérir ce rêve.
Comme Cyrano il sera éconduit, et Fanny restera sa confidente. Sublime encore.

Avec une sobriété de pasteur helvétique Patrick Deville réalise la prouesse de tracer en 220 pages l'itinéraire d'un monument de la médecine. Attaché cependant à ses nouvelles racines, et à ses plus beaux trésors, les arbres et les fleurs, ses prouesses finiraient par s'estomper, et tomber dans l'oubli, notamment la prouesse de celui qui a mis au point le vaccin antirabique, l'avancée la plus spectaculaire du début de XX ème siècle. Ce monument a succombé mais la stèle est là et l'homme est présent partout au Vietnam.


Ces heures passées ont imprimé en moi des émotions aussi intenses que celles éprouvées pour Cyrano ou le comte de Monte Christo, le prix Fémina pour celui qui ne s'est par reproduit me demeure un mystère, peut être une façon jugée trop classique d'écrire qui lui coupe la voie du Goncourt, un de plus dans cette exceptionnelle trajectoire.


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Quel homme et quel livre! Il faut dire que la vie d'Alexandre Yersin ,inconnu pour moi avant cette lecture, et pourtant découvreur du vaccin de la peste, est tout simplement unique.Je suis admiratif du travail effectué par Patrick Deville pour écrire un tel roman.Une recherche documentaire minutieuse et originale et surtout une mise en scéne de l'environnement humain et social de l'époque exceptionnelle de précision.Il faut dire que la matière est très riche avec cet homme qui "a découvert le bacille et vaincu la peste.quitté la Suisse pour l'Allemagne, l'Institut Pasteur pour les Messageries Maritimes, la médecine pour l'ethnologie,celle-ci pour l'agriculture puis explorateur et cartographe.Puis il devint le roi du caoutchouc et du quiquina"...époustouflant.
La construction du récit est d'une grande intelligence et le lecteur est emmené de dix ans en avant ou en arrière sans jamais perdre le fil et l'intérêt de l'histoire...du grand art.
Par contre,certains seront sans doute un peu étonnés par l'écriture parfois déconcertante de Patrick Deville .Mais celle-ci est tellement riche et élégante que ce roman se lit comme un vrai livre d'aventures agrémenté,il faut le souligner, de quelques passages à l'humour efficace.
Les prix accordés à ce livre sont amplement mérités tant il est,pour moi, au-dessus du lot.Bravo.
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Le « fantôme au stylo du futur » (l'auteur) nous a permis de le suivre clandestinement sur les traces du pasteurien Alexandre Yersin, découvreur du bacille de la peste et du vaccin.
D'après le « fantôme », Yersin n'aimerait pas son livre, préférant la sérénité de l'anonymat à la foule reconnaissante. Soupçonnerait-il que ce livre «Peste et choléra » entraînerait dans son sillage d'autres fantômes du futur avides de le connaître.
Et il s'agit non d'une seule découverte mais de plusieurs offertes à notre génération presque trop blasée par la somme des possibilités à portée de main et d'oeil.
Les époques se succèdent du second empire à 1940. Nous voyons défiler les moyens de communication, les voyages longs et ardus, les guerres, la politique, les arts.
Dressés au milieu des époques, de jeunes scientifiques regroupés autour du maître : Pasteur marquent de leur empreinte une fin de siècle avide de découvertes médicales et scientifiques. Les idéaux, les recherches, les difficultés, les rivalités se disent et se devinent. le langage positiviste et laïque en découle, ils sont comme le remarque l'auteur loin de se douter que le créationnisme perdurera toujours un siècle après...
Hommage est rendu à tous ces hommes (dont certains ont sacrifié leur vie pour la recherche) peu connus voire inconnus du grand public.
Parmi eux, il y a cet homme incroyable d'origine suisse, le Docteur Yersin, chercheur, fasciné par la mer, explorateur, ethnographe, botaniste, planteur, géographe,... traducteur de grec et de latin en ses vieux jours et par-dessus tout HOMME LIBRE.
Ce livre est un hymne à la liberté, au refus de toute entrave, à la raison triomphante et à la droiture d'un homme qui n'a que faire de la politique saccageuse et des honneurs sauf s'ils servent à permettre l'avancement de ses recherches.
Homme solitaire dont le génie a dépassé la petitesse des sentiments mesquins. L'auteur dit qu'il ne peut servir de modèle. Certes mais son histoire peut servir à réfléchir et à regarder au-dessus de « l'opinion publique et du vulgaire ».
Patrick Deville nous mène dans cette histoire dans un style qui va à l'essentiel, utilise les mots précis (un dictionnaire est nécessaire pour les termes de bateau), nous expose les faits tels qu'ils sont, ne nous berce d'aucun romantisme (tel était d'ailleurs le personnage), ne nous berne en aucune façon.
Puis il y a les derniers chapitres dont l'ultime m'a émue. Les métaphores décrivant le départ de Yersin de notre monde sont d'une tendresse qui montre toute l'admiration de l'auteur pour cet homme qu'il nous invite à tenter de comprendre.
Nous avons, tout au long de la lecture, voyagé non seulement dans le temps, les mers, les lieux mais aussi dans la vie d'un homme exceptionnel.


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J'ai adoré ce récit passionnant sur la vie du scientifique et aventurier Alexandre Yersin (1863 – 1943), découvreur à Hong Kong du bacille de la peste et premier médecin à guérir un malade de la peste. J'ai trouvé ce texte fascinant, tant par son style travaillé et son exotisme que par son sujet : la bande des pasteuriens, ces disciples de Pasteur qui bondissent à travers le monde en quête de progrès scientifiques – « ce groupuscule activiste de la révolution microbienne ».

Ce qui est génial dans ce récit, c'est qu'il y en a pour tous les gouts car la vie de Yersin ne se limite pas à la médecine, mais s'étend à l'ethnologie, l'agriculture, la cartographie, l'horticulture, la géographie, la mécanique, l'électricité ou la photographie. Bref, un homme qui a soif de toutes connaissances, à une époque où les chercheurs n'étaient pas calfeutrés dans l'étroitesse de leur discipline.

Malgré son sujet encyclopédique, le livre reste très abordable et agréable à lire. J'ai été emporté dans ce voyage dans le temps et dans l'espace à la découverte de l'inconnu – l'inconnu des paysages, des lieux ou des connaissances scientifiques. J'ai trouvé notamment ce texte très instructif sur cette période de là-haut Fin de siècle, qui personnellement me fascine.

Je vous le recommande chaleureusement !
Lien : Https://evanhirtum.wordpress..
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Patrick Deville raconte ici avec maestria la vie aventureuse d'Alexandre Yersin, orphelin de père et fils spirituel de Louis Pasteur, découvreur du bacille de la peste qui porte désormais son nom : Yersinia pestis. Né suisse, il fera des études de médecine en Allemagne avant de commencer ses recherches à Paris avec Pasteur et Roux notamment, et il obtiendra la nationalité française. Attiré par la mer, il quittera l'Institut Pasteur pour devenir médecin dans la marine, mais jamais il ne coupera les ponts avec cette institution. Un jour il tombera amoureux de la baie de Nha Trang en Indochine et une nouvelle vie commencera pour lui.
J'ai adoré le style de l'auteur, un mélange de rigueur quasi scientifique et d'humour plein de malice. Les contrepoints avec Rimbaud, tout particulièrement, mais aussi La Condamine, Jules Verne, Conrad, Cendrars, Céline et d'autres sont discrets mais colorent subtilement le récit qui devient une fresque magnifique de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe et un hommage vibrant à ces hommes, la "bande des pasteuriens", qui donnaient jusqu'à leur vie pour que les conditions de vie de leurs semblables (sans distinction de races) soient meilleures. Un très beau roman.
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Lauréat du Prix Fémina 2012, Patrick Deville méritait largement une belle récompense pour cet ouvrage passionnant, regorgeant d'informations et très bien écrit. En un peu plus de 200 pages, c'est une véritable épopée que nous vivons sur les traces d'Alexandre Yersin – bien prononcer Yersin et non Yersine – un membre trop méconnu de « la bande à Louis Pasteur. »

Nous faisons d'abord connaissance avec cet homme aux multiples talents dans un avion en route pour Saïgon, le 31 mai 1940. Alexandre Yersin qui a découvert le bacille de la peste en 1894, fuit la peste brune en train de ravager toute l'Europe.
L'auteur revient ensuite à l'enfance, à Morges, dans le canton de Vaud, en Suisse, à sa passion pour les insectes, comme son père. Il débute ses études à Marburg, en Allemagne, puis poursuit à Berlin et ne cache pas son admiration pour Livingstone, le célèbre explorateur.
Avec des phrases courtes, incisives, précises et des chapitres brefs, Patrick Deville brosse un tableau détaillé et passionnant de toute une époque pas si lointaine que cela : la fin du XIXe (19e) et le début du XXe (20e) siècle. Alexandre Yersin bouge beaucoup, profitant à chaque fois de ce que les lieux qu'il découvre peuvent lui apporter. À Iéna, chez Carl Zeiss, il achète un microscope qui ne le quittera plus. Dans cette Allemagne où il se forme, il voit aussi les persécutions contre les Juifs puis part pour Paris. Là, il se confronte à l'anti-germanisme et intègre la petite équipe de chercheurs qui se forme autour de Pasteur. Trois ans après, il est docteur en médecine, voyage encore en Allemagne, en Suisse et obtient la nationalité française pour pouvoir exercer la médecine dans notre pays.
Ainsi, Patrick Deville accumule les évènements, les changements dans la vie de Yersin qui n'hésite pas à devenir médecin embarqué à bord d'un bateau et part pour l'Asie, ce qui représente trente jours de navigation, de Marseille à Saïgon. Au fil des pages, nous rencontrons de nombreuses personnes devenues célèbres comme Albert Calmette qui mit au point le BCG avec Guérin, Arthur Rimbaud, le poète et sa petite bande de Sahariens, Joseph Meister, l'enfant sauvé de la rage par Pasteur, devenu concierge de l'Institut Lyautey qui lui fournit 20 chevaux comme bêtes à vaccin, Paul Doumer, gouverneur général d'Indochine à l'époque, etc…
Passionné par la découverte de l'Indochine, Yersin s'installe à Nha Trang, au Vietnam. On l'appelle Docteur Nam. Il est le premier médecin occidental de la région. Impossible de citer tous les lieux où passe notre homme mais c'est en Chine, à Canton (Guangzhou) qu'il réussit à sauver un jeune de 18 ans qui allait mourir de la peste. À Nha Trang, il crée un vrai paradis qu'il ne cesse de développer. Il se lance même dans la culture de l'hévéa, produisant deux tonnes de latex par mois pour Michelin. Il devient aussi, à 67 ans, le roi du quinquina mais ses amis meurent les uns après les autres et là, il n'y a pas de vaccin…

Alexandre décède en 1943, à 80 ans, et sa tombe, bien modeste, se trouve là-bas, au milieu de ce qui fut son domaine. Quel bel hommage a rendu Patrick Deville à Alexandre Yersin, personnage extraordinaire dont la vie et l'oeuvre méritaient de sortir de l'oubli !
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Il fut un homme épris de liberté qui n'eut pas peur de tout quitter pour explorer le monde , dernière résidence: Vietnam.
Un gentilhomme passionné par les sciences , la médecine , la botanique , qui n'eut pas peur de tourner le dos à tous les honneurs afin de vivre son essentiel.
Un chevalier solitaire avide de connaissances , perfectionniste et méticuleux , il fut le découvreur du bacille de la peste.
Personnage de l'ombre , pilier de l'Institut Pasteur , sa fidélité et sa loyauté en fit d'avantage qu'un génie , mais un philanthrope émérite que la sédentarité paralysait.
Alors que cet homme devrait illuminer chaque esprit , amorcer l'ébauche d'un souvenir , il reste pour la plupart inconnu , mais afin de réparer cette lourde perte , il renaît, réapparaît dans ce livre que lui dédie Patrick Deville , triomphant et insoumis.
Ceci est un hymne.
un hommage.
Une révérence à un homme libre.
A l'excellence.
Il s'appelait Alexandre Yersin.
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