Luca di Fulvio nous offre un grand roman d'aventures, historique, d'amour, d'amitié, de lutte de religions… tout cela et bien plus encore dans un seul ouvrage, néanmoins de 960 pages.
Nous sommes en Italie, au XVIème siècle. Mercurio, 17 ans, est un enfant des rues de Rome, un orphelin, qui après des années de souffrance et d'asservissement, a gagné peu à peu sa liberté. Néanmoins, il survit à coup de vols et d'escroqueries pour dépouiller au mieux les passants, aidés par d'autres orphelins. Un jour, un de ces coups dégénère et le voilà obligé de s'exiler. Avec lui, il emmène la jeune Benedetta et le très jeune Zolfo. Sa destination Venise.
En chemin, il va faire des rencontres importantes notamment celle d'Isacco de Negroponte, un juif escroc, transformé en médecin par les circonstances, et sa fille Giuditta, belle comme le jour ; mais aussi la rencontre du Capitaine Lanzafame, héro de guerre, d'un moine fanatique religieux qui poursuit les juifs, de la douce Anna del Mercato, jeune veuve ruinée, et bien d'autres encore.
C'est une histoire d'amour impossible entre un jeune homme chrétien et une jeune femme juive.
L'ambiance à la Dickens nous emmène dans les rues sinueuses et étroites de Venise et de Mestre, par les canaux bien souvent sombres et étriqués, ou dans des quartiers tels celui du marché du Rialto où le petit et grand banditisme côtoient la misère d'un côté et la prostitution de l'autre.
C'est un roman qui nous parle également de la condition des juifs à cette époque, obligés de porter un bonnet jaune distinctif et de rentrer au couvre-feu dans un quartier où ils sont parqués pour la nuit.
C'est un roman où on parle également d'amitié, d'amour, de sorcellerie, de fanatisme religieux, de déguisements.
Difficile d'en dire davantage sans trop en dévoiler.
J'ai été happée par cette histoire, je me suis attachée aux personnages, même quelque peu aux méchants. Je n'ai pas vu défiler les pages. L'ambiance enivrante de la Sérénissime Venise y est aussi pour quelque chose tellement elle est bien rendue.
Un petit bémol néanmoins pour l'écriture, très simple, qui m'a donné parfois l'impression d'être dans un roman jeune adulte.
Je ne peux que vous conseiller cette lecture. Pour ma part, «
le gang des rêves » me tend les bras.