Avec
les enfants de Venise,
Luca di Fulvio nous régale d'un pavé de presque 1 000 pages au format poche qui s'inscrit dans la continuité temporelle d'un roman précédent :
le soleil des rebelles. Si les périodes sont proches, les deux récits restent indépendants et peuvent être lus indépendamment.
Sur le fond, les deux romans, malgré de fortes similitudes, sont également différents. Au démarrage, nous avons l'impression d'être aux prises avec un roman qui peine à se faire une identité entre roman historique, d'aventure, d'apprentissage ou d'amour.
Hélas, plus les pages succèdent aux pages, plus l'auteur nous enchaîne dans une histoire d'amour qui se déroule dans la Venise du XVIème siècle. Il s'agit en fait d'un triangle amoureux, d'un amour impossible, bref d'une romance contrariée qui va être au centre de l'intrigue.
L'approche historique va rapidement être laissée de côté. Il est certes question de la création du ghetto de Venise, puis du traitement du mal français et enfin de l'inquisition, mais tout cela reste secondaire. D'ailleurs de nombreuses approximations peuvent être notées. Fort heureusement l'immersion dans la communauté juive nous permet (presque) de passer sur tout cela.
L'ambiance est prenante, grâce aux personnages qui font ici le sel de l'intrigue. Il a déjà tellement été écrit sur Venise que la concurrence est rude… et pas en faveur de ce roman.
En somme s'il n'y avait les personnages, chacun attachant à sa manière, il aurait été quasiment impossible d'envisager d'aller au bout de ce récit, qui va se révéler beaucoup trop long et peu inspiré avec des passages attendus, prévisibles ou tout simplement trop gros pour être vrais. C'est tout juste si nous avons eu droit à la séquence du balcon…
Assurément ce n'est pas le meilleur roman de l'auteur et même sa conclusion laisse entendre que si l'un des personnages principaux avait pris une décision plus sensée au début du roman, celui-ci n'aurait pu exister… tout est dit !