Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?)

Cet excellent écrit s'appelait originellement "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?" avant que le film dont il est tiré n'obtienne le succès que l'on sait. Lu avant le film - il y a bien des années... - et marqué par lui, il me semble dans mon souvenir plus proche de la nouvelle que du roman.
Le héros y est moins "héroïque", plus ordinaire que dans le film, mieux inséré socialement (marié), ses motivations moins nobles, sa chasse moins dangereuse et plus routinière. Son monde offre par contraste, plus de surprises, d'intérêt et de décalages par rapport à celui de l'époque de l'auteur. Dans le monde du roman, une horreur en creux, matérialise les craintes et les peurs de l'auteur et de ses contemporains, que l'on peut aisément remplacer par les nôtres... L'imaginaire et l'humour de Dick créent des mythes palliatifs à cette horreur. le sel de l'histoire est là à mon avis.

Une de mes premières lectures dans ce genre, je m'en souviens encore tellement ça m'a marqué.Pour l'époque c'était vraiment original,j'allais de surprise en surprise et j'étais ébloui par ce monde imaginaire.Il faut bien suivre mais je ne m'étais pas ennuyé une seule fois.

Me voilà bien embêté…
Je pensais me diriger dans le choix de ce livre vers une valeur sûre de la science-fiction, tant les retours sur l'adaptation cinématographique de l'oeuvre sont unanimes. Je ressens toujours une difficulté particulière à émettre une critique négative sur une oeuvre d'invention futuriste tant je trouve la tâche complexe pour l'écrivain qui doit nous amener vers un monde dans lequel tout nous est inconnu.
Alors autant je comprends pourquoi cette histoire a eu du succès dans le passé tant Philip K. Dick a réussi à concevoir un monde futuriste avant-gardiste, autant ce roman m'est passé complètement au-dessus de la tête. J'ai eu du mal à me laisser porter par l'écriture de l'auteur me faisant certainement rater les symboles de cette dystopie. le style impersonnel et distant de l'auteur m'a laissé étranger à l'action me forçant à relire plusieurs fois la même page.
Au lieu d'humaniser les androïdes comme beaucoup d'autres ont réussi avec brio, il a réussi à refroidir l'être humain dans son dépit et sa fatalité.

Deckard, on l'apprécie, on ne le comprend pas, on le trouve dur, on le trouve faible, on le trouve Humain.
Et c'est bien ça le sujet du livre.
Si vous pensiez lire de la SF classique, vous vous rendrez vite compte que l'oeuvre n'est pas dans la démonstration technologique ou l'anticipation, mais dans un concept beaucoup plus fondamental et rarement bien traité...

Qu'est-ce qui fait de nous des Humains, que signifient des concepts comme l'humanité ou l'empathie?
Les rêves sont-ils l'exclusivité des humains?
Les androïdes rêvent-ils? Et vous, rêvez-vous?
Si non, êtes-vous sûr d'être humain?
Vous êtes déjà peut-être sur la liste de Rick...

Bien meilleur que le film qui n'aborde que partiellement ce que Dick a voulu transmettre, cette oeuvre c'est de l'Art, du vrai.

Le questionnement sur si les androïdes peuvent faire part d'humanité comme les humains ou non, considérés comme des bêtes sauvages est extrêmement bien écrit et pousse à la réflexion.
Le personnage de Rick est extrêmement intéressant sur son développement, au début dystopique, froid, sans empathie quand il retire un androïde qui sont eux aussi dépourvus de toute empathie nous pose la question, est-ce que Rick est bien humain ou est-ce un androïde depuis le départ ?

Quel bonheur de retrouver l'ambiance des deux films dans ce roman poétique avec une histoire presque différente, où toute l'étrangeté d'un futur cyberpunk nous plonge directement dans le pire des scénarios d'une planète mécanisée et toute en publicité géante, sans fois ni lois, avec une fin qui nous rend chèvre!

Oulala!!!
Difficile de lire se livre après avoir vu (plus d une fois le film).

L'histoire est pas mal différente !

Après avoir assimilé que le film s était donné beaucoup de liberté, l histoire est intéressante mais le film reste toujours en arrière plan pour ma part.
Donc difficile de voir Rick Deckard autrement qu avec le visage d' Harrison Ford, avec ses traits de cratères...et il en est de même pour ses acolytes.

Séduit par l'histoire et les tests pour tenter de débusquer les androïdes qui se fondent parmi les humains. Mais déçu par le final qui mélange ésotérisme, mystères, et questions sans réponses. Qui est Rachel ? Qui est Mercer ? Philip K. Dick ne répond pas.

Gros gros livre. le film n'explore pas du tout la même thématique.
On sent une sorte d'universalité humaine qui est pourtant coupée par un isolationnisme émotionnel des uns envers les autres. Un climat paradoxal, le parfait point de départ pour cette expérience métaphysique. Morale ? Responsabilité ? Idéal ? Autant de concepts lourdement étudiés dans ce bijoux.

Relu il y a peu suite à la sortie du second film.
Très beau roman