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4,11

sur 3008 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je me décide enfin à écrire un avis sur cette lecture, faite pour la simple raison que ce livre est à l'origine de ce qui est aujourd'hui encore mon film culte, vu trente ou quarante fois et dont je connais chaque réplique par coeur ou presque (non je n'exagère pas).
Ma surprise a été considérable de constater ce qu'il restait du texte original une fois adapté au cinéma, peut-être 10%, une belle expérience, tout est là, et pourtant tout est si... différent.
En fait, il y a bien un blade runner et des répliquants dans une société où les androïdes sont omniprésents, mais la comparaison s'arrête là, la transformation due au génie de Ridley Scott nous offre quelque chose de grandiose et de définitivement autre.
Le conseil que je pourrais donner est de ne pas aborder cette lecture comme je l'ai fait, c'est à dire avec des a priori et des certitudes, cela vous évitera un choc si vous êtes fan du film.
Par principe je n'aime pas dévoiler l'intrigue ou ce qui pourrait constituer une surprise pour le lecteur, par ailleurs, avec près de 200 avis déjà écrits vous en saurez plus si vous le souhaitez.
Ce qui est sûr cependant, c'est que Philip K. Dick nous propose un roman qui se laisse lire, et plutôt bien même, et que quel que soit la raison qui vous aura incité à lire cette histoire, vous devriez y trouver du plaisir.
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Sur une Terre polluée, où l'humanité survit avec de très rares et donc très chers animaux de compagnie côtés à l'argus, 8 androïdes sont pourchassés par le blade runner Rick Deckard. le récit pourrait se résumer à une traque mais il va bien au-delà.

Cela fait plaisir de retrouver P.K.Dick. Bien que ce roman soit moins approfondi que son chef d'oeuvre"Ubik", il conserve les obsessions de son auteur: deux mondes parallèles, l'un virtuel, l'autre (peut-être) réel, des rapports conflictuels avec l'alter ego féminin, quelques addictions par-ci par-là et un pessimisme bien réel.

Ce qui frappe c'est d'abord la vision du monde. 50 ans après sa rédaction, le roman, qui décrit une vie terrestre de plus en plus compliquée, semble rattraper notre réalité. Les animaux sont tous morts ou presque. Ce qui fait la valeur des vivants. Si bien qu'il n'est pas seulement le point de vue économique à prendre en compte: on en arrive à attribuer un prix exorbitant à la vie.

Et puis le meurtre est autorisé. Rick Deckard est un policier employé pour tuer. Uniquement des robots mais tellement développés qu'ils se confondent parfaitement à la population faite de chair, d'os et d'émotions.

Mais l'androïde n'a pas d'émotions. La détection de ces émotions est au coeur du roman. Si le blade runner n'en décèle aucune chez un individu, il le pulvérise avec son laser.

L'un des conclusions du roman pourrait être philosophique: si les émotions, non feintes, font de nous des êtres humains, à l'avenir, il faudra souhaiter qu'il n'y ait pas de blade runner dans les parages si l'on a un jour sans...
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«Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?»

Quand j'ai vu ce sous-titre au roman Blade Runner, je me suis demandée si c'était une note d'humour de l'auteur. En fait pas vraiment, mais cela résume plutôt bien le roman.

Nous sommes à la fin du XXème siècle et la vie s'éteint peu à peu sur notre planète. En effet, une nouvelle guerre mondiale a eu lieu et laisse chaque jour son souvenir par des dépôts de poussières radioactives. Quotidiennement s'éteignent des espèces animales, et les hommes et femmes qui ne sont pas touchés physiquement ou intellectuellement par les retombées radioactives émigrent vers les colonies de mars ou plus loin encore.

Rick Deckard vit sur Terre avec sa femme et possède un mouton. Posséder un animal, un vrai, est ce qu'il y a de plus précieux, rareté oblige. Mais cela permet aussi de mettre en pratique son empathie et d'apporter ainsi un certain équilibre psychologique à chacun. Mais cela coûte cher et ce n'est pas avec son petit salaire de flic que Deckard peut y subvenir. Il ne peut compter que sur les primes qu'il touche en tant que Blade Runner, lorsque sa mission consiste à repérer et «réformer» des androïdes illégaux - robots perfectionnés à la forme humaine qui ont fui Mars, où ils étaient au service d'humains, pour vivre clandestinement sur Terre. Et les «andros», on ne tombe pas dessus tous les jours. Mais Deckard a de la chance car un groupe a été repéré. Nous allons suivre sa «chasse» tout au long de ce roman...

Concept vraiment intéressant, je comprends qu'il ait inspiré Ridley Scott pour en faire un film, film que je préfère au livre in fine, assez rare en ce qui me concerne pour le souligner, et ce n'est pas QUE parce qu'il y a un certain Harrison Ford dedans, hein...! :)

C'est mon premier roman de Philip K. Dick et je découvre un style très abordable, on a envie de lire la suite car le rythme est soutenu, bien découpé au niveau du chapitrage, il n'y a presque pas de temps morts. L'auteur nous envoie régulièrement sur de fausses pistes qui nous font douter en permanence sur la nature, humaine ou androïde, de certains personnages et j'ai beaucoup aimé également la façon de penser un peu décalée des androïdes qui cherchent à ressembler aux humains.

En revanche, je dois avouer que j'ai été un peu frustrée à certains moments par le manque de détails concernant certains personnages () ou certains renseignements qui tombent du ciel ().

Ensuite, je ne me suis pas du tout attachée au personnage de Rick, personnage ambigu pour moi. Les circonstances de réussite de ses missions ne sont pas flatteuses pour lui tant on a le sentiment que c'est par un coup de chance qu'il réussit, un peu monsieur «je mets dans le mille» un peu par hasard. Et à d'autres moments, il nous envoie des révélations, mais on ne sait pas comment il en est arrivé à cette conclusion. Ce constat n'engage que moi, mais c'est en tout cas ce que j'ai ressenti et cela m'a un peu gênée...

Quant au «mercerisme», je ne suis pas certaine d'en avoir saisi parfaitement le sens et l'intérêt, sorte de culte pratiqué à travers une «boite à empathie» qui favorise l'union entre les hommes par l'esprit... L'empathie, c'est le fil rouge de ce roman, et ce qui distingue les hommes des machines. A noter la scène mémorable de l'araignée qui l'illustre magistralement.

Du bien et du moins bien donc, mais j'admire l'originalité de l'auteur qui m'incite à découvrir ses autres romans, car cela demeure un bon moment de lecture partagée avec mon amie Cricri124, un grand merci à elle pour les échanges.
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Ouf! Il nous emmène loin K.Dick, plus loin que les ténèbres mortifères de la Terre désolée dans laquelle il a jeté son anti-héros, assez loin en tout cas pour me permettre ce petit plaisir masochiste de lecteur de dépasser la zone d'inconfort dans laquelle m'emmène souvent son écriture singulière pour plonger dans l'eau lourde d'une lecture dérangeante, car elle donne le vertige.

C'est abyssal en effet ce qu'on voit dans les yeux d'un mouton électrique, quand on est un flic en charge de "retirer" (douce protection de novlangue pour ne pas dire tuer) les androïdes rentrés clandestinement de Mars, nécessairement inhumains, nécessairement dangereux. La prime en vaut la peine, mais si elle peut lui permettre d'acquérir le rare et cher animal vivant qu'il convoite, le prix à payer est lourd quand la mission se révèle être une confrontation avec ce que ce chasseur de prime a, ou pas, de réellement humain.
Comme souvent avec K.Dick, on bascule sans crier gare d'une perception de la réalité à une autre, au point que les frontières se brouillent entre l'humanité du chasseur et celle des androïdes, humanité que la seule empathie se révèle insuffisante à définir.
Le roman est lourd, noir et le propos désespérant, à l'image de ce personnage en déliquescence qui se retrouve comme un Sisyphe absurde à recevoir ses pierres dans un désert sans vie. Et sa portée, dans le contexte actuel ou la technologie brouille les sensations cognitives et envisage la digitalisation de l'homme-dieu, n'en a que plus de poids aujourd'hui.
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Encore un grand classique de la SF, que je n'avais jamais lu jusqu'à cet été. J'ai vu le film de Ridley Scott il y a très longtemps, trop longtemps pour je sois gênée par une éventuelle comparaison avec le roman. Comme souvent avec une adaptation, le film comporte forcément des éléments du roman mais parvient à s'éloigner de la version de l'écrivain, sans trahir l'oeuvre.
Du coup, le livre a gardé sa fraîcheur pour moi, car je ne m'attendais pas à certaines péripéties ni à cette fin.
Cette vision du futur est-elle toujours crédible ? D'une certaine façon, oui. Et un peu comme avec Je suis une légende, j'ai trouvé le roman glaçant et le portrait de l'humanité cependant conforme à ce que je pourrais imaginer, moi aussi (car je suis de nature très pessimiste concernant le genre humain,hum...). Mais le thème est bien différent de celui du roman de Matheson. Ici, il s'agit d'une autre créature qui ne cesse de fasciner écrivains et cinéastes : les machines, les robots. Les androïdes de Dick représentent la forme la plus aboutie de la machine : ils ressemblent en tout point à des humains. Leur manquent l'émotion, l'empathie, d'où la nécessité de faire passer des tests pour traquer ces Nexus. Mais le héros solitaire de Dick manque pourtant singulièrement d'empathie lui aussi; Alors que faut-il en conclure ? Qui est un androïde, qui ne l'est pas ? le personnage de la cantatrice m'a semblé aussi important que celui de Deckard pour appréhender cette frontière ténue. Enfin, j'ai apprécié les références aux animaux disparus, aux laissés-pour-compte de la société qui vivent dans les endroits pollués. Sur ces deux points, ce n'est plus de la SF, nous y sommes...
Ma première rencontre avec Dick fut donc extrêmement positive, je récidiverai.
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Originellement appelé "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?" le livre a été rebaptisé "Blade runner suite à la sortie du film de Ridley Scott.
Certes, ce titre était certainement moins accrocheur, mais il avait le mérite de refléter le contenu du livre et surtout les questions philosophiques sous-jacentes tout au long du récit.

Avec ce livre, Philip K. Dick offre un formidable roman de science-fiction qui pourrait apparaître comme démodé mais qui finalement ne l'est pas et recèle au contraire des richesses, avec une philosophie et de vrais questionnements derrière l'histoire, notamment à travers les personnages des androïdes.
Dès le début se met en place une ambiance oppressante, avec la quête perpétuelle de posséder un véritable animal domestique et non un robot, puisque cela est symbole de richesse et d'ascension sociale.
Rick Deckard n'y échappe pas, il cache que son mouton est un robot et veut à tout prix posséder un animal, c'est même l'une de ses motivations pour rechercher et éliminer les androïdes venus sur Terre.
Finalement, le lecteur sait peu de choses sur les humains partis dans les colonies de l'espace, il n'y a que trois catégories de personnages : ceux dits sains car non contaminés, les spéciaux et les androïdes, et l'un des aspects dominants est la distinction qui est faite entre ces trois catégories.
Cela n'est pas sans rappeler la quête de l'Homme parfait, du monde idéal, où ceux sortant du rang doivent être éliminés.
D'ailleurs, peut-être que les colonies représentent le monde idéal.

Comme dans d'autres récits de science-fiction, la religion est également très présente et a une forte influence sur les personnages lorsqu'ils y croient ou alors aucune lorsqu'ils la rejettent. Il n'y a pas de demi mesure, soit on croit soit on ne croit pas.
La religion est ainsi un point de repère pour certains, tandis que d'autres s'en affranchissent, ce qui est le cas de Rick Deckard avant un retournement en fin d'histoire. Il sait que ce qu'il fait est mal, mais il doit le faire : "Mercer a dit que c'était mal, mais je devais le faire quand même."
Car la religion développée par Philip K. Dick est le mercerisme qui via des boîtes à empathie permet la fusion de chacun avec Wilbur Mercer, un homme capable d'inverser le temps.
Que ce soit la quête d'avoir un véritable animal ou celle de la religion, de la recherche de la fusion via la boîte à empathie, ce n'est au fond qu'une quête perpétuelle de la non solitude où chacun essaie de ne pas être seul. Paradoxalement, les humains dits normaux ne se tournent pas vers les androïdes, et cette quête apparaît comme désespérée, et si au fond tout cela n'était que le reflet d'une Humanité qui se meurt ?

L'histoire est rythmée et ne s'essouffle jamais, d'autant qu'il y a des scènes très fortes et hautement symboliques.
Deux scènes m'ont particulièrement marquées : lorsque Rick Deckard fait passer le test Voight-Kampff à Rachel, et lorsque Rick Deckard se fait dénoncer par une androïde à la police et que celle-ci lui met alors un doute dans la tête, prétendant n'avoir jamais entendu parler de lui ni de son supérieur, lui affirmant même que le quartier général des Blade runners n'est pas à l'adresse qu'il indique mais à une autre.
Pendant toute cette partie, l'auteur a réussi à semer le doute dans ma tête, et je me suis demandée si Rick Deckard n'était pas en fait lui-même un androïde, un de ces Nexus 6 si performants.
C'est pour moi l'un des moments les plus forts du récit, d'ailleurs cette interrogation est également sous-jacente dans la version cinématographique.
J'ai également trouvé un côté misogyne à ce récit car les femmes n'ont pas le beau rôle.
Elles sont présentées comme pénibles (la femme de Rick Deckard), pour les humaines, et manipulatrices (Rachel, Priss Stratton, Irmgard Baty), pour les androïdes.
Elles ne sont pas franchement dotées de qualité et sont même plutôt dépeintes sous un mauvais jour, d'autant que Rachel est une séductrice, qu'elle le sait, et qu'elle joue de son charme sur les Blade runners pour les court-circuiter et les rendre inaptes à leur fonction.

"Blade runner" est l'un de ces livres incontournables, un des piliers de la science-fiction, et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
Il soulève de vraies questions et propose une dimension philosophique au récit, ce qui le rend riche et extrêmement plaisant à lire.
Je pense même qu'il faut en faire plusieurs lectures pour saisir toutes les subtilités développées par l'auteur.
Un très bon moment de lecture et d'évasion dans un monde futuriste quelque peu angoissant, oppressant mais intrigant et attachant.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Pour ma part je connaissais le film avec Harrison Ford, de nom du moins pour ne l'avoir jamais vu, aussi avais-je "l'avantage' de découvrir le roman en premier, ce qui devrait être la règle ;)
Si la course poursuite qui tient le roman est prétexte à un récit prenant, le but ici de l'auteur est au moins autant de nous questionner sur la place qui serait et devrait être réservée à des êtres "synthétiques" doués de conscience.
Comment faudrait-il les traiter?
En hommes ou en machines?
Question particulièrement délicate dans ce roman très intéressant.
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Mon père m'a presque harcelée pour que je le lise haha, donc bon j'ai fini par me lancer dedans, d'autant plus qu'il rentrait dans le parcours L'humain et ses limites en HLP.
(au fait, non je n'ai pas vu le film.... ne me frappez pas.)

En vrai, cela m'intriguait de découvrir cette oeuvre. Même si les deux scénarios n'ont rien à voir, la présence d'androïdes me fit penser à Detroit Become Human, un de mes jeux vidéos préférés.

Et finalement... j'ai bien aimé cette lecture !
Cela mit un peu de temps, pour être honnête. Au début, j'ai eu un peu de mal à accrocher. Mais je pense que c'est surtout parce que j'étais fatiguée les soirs où je lisais. Par la suite, je fus davantage dedans.

Donc malgré un début difficile, tout compte fait, c'était une bonne lecture. Pas pour les personnages (dont je me fiche un peu, oups), à qui je ne me suis pas vraiment attachée et dont j'ai déjà oublié les noms. (j'oublie toujours trop vite les noms, sauf si les livres me marquent...) Mais plus pour la société qui est dépeinte par l'auteur. Je l'ai trouvé hyper intéressante ! le monde inventé par Philip K. Dick m'a vraiment plu (à découvrir en fiction, pas à avoir IRL hein ^^'), et l'oeuvre en elle-même soulève plein de questions.

(Encore une fois, j'avais envie de partager quelques extraits de notes que j'avais construites pour réviser mon bac. Des éléments qui viennent de sites divers - même si en réalité, j'avais facilement compris certains messages de moi-même -)

L'auteur réfléchit sur la notion d'humanité, la notion d'identité. Sur cette Terre dévastée, les robots à apparence humaine et les êtres humains se confondent. Lorsqu'on atteint un tel niveau de perfection dans l'IA qu'il devient difficile, voire quasi impossible, de distinguer un androïde d'un être humain, où se situe la différence ? La frontière ? Peut-on continuer à traiter les robots comme des esclaves dans ces conditions ?...

Cette oeuvre nous amène à nous poser la question mais sans nous fournir de réponse tranchée : qu'est-ce qui fait de nous des êtres humains ?
Et l'être humain peut-il éprouver de l'empathie, voire des sentiments envers un androïde ?

Philip K. Dick développe l'idée que la différence entre les machines et les hommes serait l'empathie. Mais les émotions des êtres humains sont ici bien souvent artificielles et programmées quotidiennement à l'aide d'orgues d'humeurs (ou de boîtes à empathie), de sorte à empêcher la dépression et se retrouver dans un bonheur artificiel. (petite pensée au Soma dans le Meilleur des mondes ^^)

Parallèlement, l'auteur démontre une réelle solidarité entre les androïdes qui tentent de s'échapper et qui accepte parmi eux le « Spécial » rejeté de tous. Seraient-ils dès lors plus « humains » que les humains eux-mêmes ? À travers le personnage d'Isidore, un « Spécial » (victime de radioactivité et dès lors condamné à vivre en reclus sur terre), l'auteur souligne que même un humain, parce qu'il diffère, est alors exclus de la société et traité sans « humanité ».

Philip K Dick reste toujours dans l'ambivalence et la subtilité qui font que le lecteur reste libre de son propre jugement. Tout cela reste encore un questionnement avant tout : Rick Deckard fait-il le mal en pourchassant les androïdes, qui ne sont que des machines après tout ?
L'auteur se situe toujours dans le questionnement (son titre originel est d'ailleurs en forme de question) et ne donne jamais de réponse tranchée, en soulevant des problématiques et ouvrant plusieurs pistes d'interprétation.

---

j'aurais peut-être voulu une fin qui me marque davantage, un truc fort, je ne sais pas trop. J'ai été un poil déçue de la manière dont cela se finissait.

J'ai hésite entre 3,5 et 4. J'aurais mis 3,75 si j'avais pu. J'ai décidé de mettre 4, parce que l'univers était vraiment intéressant. Dans un monde actuel où l'humain veut de plus en plus développer l'IA, j'ai aimé les questions que ce roman posait.

(c'est assez contradictoire d'ailleurs, parce que j'aime cet univers comme j'ai adoré celui de Detroit Become Human, et pourtant j'ai clairement la phobie des robots humanoïdes… :')))
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Alors que "Blade Runner" de Ridley Scott est considéré comme un film culte pour toute une génération je me devais de lire le roman de Philip K. Dick qui l'a inspiré. Je dis bien inspiré car j'ai trouvé une grande différence, le roman ayant été largement édulcoré.

0n retrouve l'ambiance sinistre de San Francisco vidé d'un grand nombre de ses habitants qui ont émigrés vers une des colonies de l'espace après la guerre mondiale Terminus qui a rendu la terre dangereuse en raison des retombées de poussières nucléaires.
Il reste les spéciaux nommés aussi débiles qui sont atteints par les radiations, indésirables et marginaux comme John R. Isidore.
Parmi les normaux il y a Rick Deckard, un Blade Runner, policier chargé d'abattre les androïdes en fuite. Il faut dire que les Nexus-6 fabriqués par la fondation Rosen sont des robots très proches des humains et seuls les tests Voigt-Kampff permettent de les repérer car ils peuvent déceler leur manque d'empathie notamment à l'égard des animaux.
Et là, il y a une grande différence entre le film et le roman car la société est décrite avec son lot d'orgues d'humeurs et de boîtes à empathie où les sentiments peuvent être fusionnés et où l'humain peut entrer en contact avec Mercer, une sorte de gourou. Pour s'occuper, il y a aussi l'ami Buster, compagnon télévisuel et surtout les animaux qui ont une place essentielle.
Sur la terre dévastée, le summum de la richesse ou du bien-être est d'être propriétaire d'un animal vivant (pas électrique). C'est une question de prestige mais c'est aussi consolateur pour guérir de la dépression. D'ailleurs, c'est ce qui différencie les robots des humains d'où le titre d'origine du roman "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?"
Pourtant quand Rick rencontre Rachel Rosen, Nexus-6 d'apparence humaine à qui on a implanté de faux souvenirs, ses convictions commencent à vaciller.

Pas de bagarre sanglante ni poursuite haletante (même si Rick tue six androïdes en deux jours), encore moins de passion amoureuse dans ce roman qui reste plutôt centré sur le sens de la vie donc des questions métaphysiques.


Challenge XXème siècle 2023
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Blade Runner…. Celui qui court sur le fil du rasoir...Fin comme le fil qui sépare nos humanités. Qu'est-ce qu'une humanité ? Quelle frontière poser, imposer ? Et par qui ? Sommes nous seulement un amas de cellules intelligentes, un ensemble de connexions neuronales, du vivant tout simplement ?
Qu'est ce qui nous met en mouvement ? le coeur, l'esprit, la chair, nos désirs, nos envies ? Notre empathie ? Qu'est-ce qui nous fait chuter ? ..
Notre humanité ne tient elle qu'à un fil qui nous relierai à notre besoin fou d'immortalité ? Quantité négligeable ? Remplaçable ? Et si dans ce monde absurde, sans fin, ni foi, peut-on « imaginer Sisyphe heureux » ?…

Astrid Shriqui Garain

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