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4,11

sur 3006 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La science-fiction a tendance à m'intimider, je crains de me sentir bête et de ne pas comprendre. Pourtant, je trouve que c'est un genre incroyable, et Blade Runner (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?), me l'a confirmé.

J'ai mis un peu de temps à entrer dans ce roman. Les débuts étaient juste assez complexes pour me perdre et me questionner. Mais une fois l'univers apprivoisé, ma lecture a été agréable, fluide et addictive. On se laisse bercer par l'écriture, j'ai aimé la plume et l'alternance de point de vue entre Deckard et Isidore, parfaitement dosée pour nous rendre accro.

Je me suis d'ailleurs vraiment attachée à Isidore. Cette « tête de piaf » m'a touchée dans sa solitude, son discours sur la tropie qui ne fait qu'accroître ce sentiment que le monde se dégrade. Dans l'univers de Blade Runner, l'empathie a une place importante, et Isidore est l'incarnation de cette empathie. Que ce soit envers les animaux (réels ou électriques) ou les humains (ou encore les androïdes...), il a un coeur énorme.
Deckard, quant à lui, à une mission. Finir le travail d'un chasseur de prime blessé en « retirant » les six Nexus-6 restant. L'existence de ces androïdes nous questionne sur la morale et l'éthique. On va se demander si ces humanoïdes sont capables d'éprouver des sentiments, notamment au travers du personnage de Rachael.
On se retrouve ainsi plus sur une quête de la morale que sur une « enquête policière » et j'ai trouvé ça réellement intéressant.

Tout ce qui concerne les animaux m'a passionnée également. Les humains veulent tous un animal, quitte à cacher à leurs voisins que le leur est mécanique. J'ai adoré le moment où Deckard obtient un vrai animal, et qu'il le présente fièrement à sa femme, Iran, qu'il en parle à tout le monde, avec une étincelle dans le regard.
Autant vous dire que j'ai été déçue de découvrir que dans l'adaptation de Ridley Scott il n'était pas question d'animaux...

Le roman se déroule sur une journée, mais on l'oublie vite tant il se passe de choses : l'action est présente, accompagnée d'une certaine pression. J'aurais peut-être aimé des scènes plus grandioses, des combats haletants entre Deckard et les Nexus-6.
J'aurais aimé aussi qu'on développe davantage Rachael et les Nexus-6 (les trois derniers tout au plus). 200 pages de plus n'auraient fait que renforcer mon amour pour le roman.

J'ai adoré la fin, à partir des révélations de l'Ami Buster sur Mercer. J'ai adoré me retrouver aussi confuse que Deckard.
Bref, je ne veux pas en dire plus, je vous souhaite de vivre la même expérience que moi : vous plonger dans cette histoire sans vous renseigner et apprécier ce voyage futuriste.
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Ce livre qui m'était inconnu mais familier, en raison de l'adaptation en film par Ridley Scott.
J'ai eu du mal à me libérer de mes images mentales pendant la lecture. Par exemple Rick Deckard était Harrison Ford. Pourtant il y a aussi des différences entre les deux oeuvres: le roman me semble plus riche. Là où le le film s'intéresse principalement à une histoire individuelle, le livre amène davantage à réfléchir à l'échelle de l'humanité.

L'empathie comme preuve d'humanité est un choix intéressant: les humains se différencieraient des androïdes par leur capacité à ressentir de l'empathie pour les personnes et les animaux. Mais les androïdes ont-ils des "sentiments" pour leur semblables ? Que se passe-t-il si un humain ressent de l'empathie pour un androïde ? Les derniers habitants de la terre ont-ils vraiment de la compassion pour leurs congénères "têtes de piaf"? Et quid des personnes déviant de la norme psychiatrique, humaines mais en déficit d'empathie ?

C'est une belle histoire , qui soulève beaucoup de questions et qui n'apporte pas de réponses à toutes. À nous d'imaginer la nature profonde du Mercérisme, les motivations de Rachel ou la nature de Deckard.

Cette lecture m'a donné envie de revoir les films, qui sont visuellement très réussis.
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À une époque où on nous parle d'intelligence artificielle à chaque instant, on peut se poser une question : qu'est-ce que l'être humain a d'unique ? Qu'est-ce qu'un androïde ne pourra jamais imiter chez nous ?

Philip K. Dick nous pose la question dans ce monde futuriste, rongé par la pollution nucléaire ; les plus riches ont émigré vers Mars, où les attendent des androïdes conçus pour les servir. Ces derniers, cependant, deviennent de plus en plus conscients, et certains s'échappent vers la Terre, dans l'espoir de mener une vie libre. Mais sur Terre, où ne restent plus que les pauvres, les déclassés, et les personnes trop rongées par la radioactivité pour avoir le droit de se reproduire, les attendent les blade runners, qui n'ont qu'un seul objectif : traquer ces androïdes fuyards et les « réformer ».

L'auteur a choisi l'empathie comme marqueur de l'espèce humaine – où du moins de ceux restés sur Terre. Sur cette planète qui n'en finit plus de pourrir, le moindre être vivant est devenu inestimable. Les araignées sont précieuses ; les moutons, les cheveux ou les girafes sont un luxe hors de prix, bien qu'aucun citoyen ne puisse s'imaginer vivre sans. La simple évocation d'un steak ou d'un vêtement en cuir suscite des pics nerveux qu'aucun androïde, machine rationnelle et égoïste, n'est capable d'imiter – jusqu'à présent.

Philip K. Dick a le don pour imaginer des univers bizarres, auxquels on accroche pourtant immédiatement. Cette sensibilité extrême aux animaux, dans une planète devenue inhabitable, paraît immédiatement crédible. La frontière entre androïde et être humain paraît à la fois immense – et leur traque presque justifiée, quand ils osent « singer » notre art (mais ne font-ils vraiment que l'imiter?) – et extrêmement ténue : quand votre appartenance à une espèce ou une autre dépend de différence d'une milliseconde à l'évocation d'une veste en cuir, les hésitations sont nombreuses. Et l'auteur adore ça : à plusieurs passages du roman, on ne sait plus qui est androïde, humain, androïde se pensant humain, humains s'entre-accusant mutuellement d'être insensibles et donc androïdes, …

Paradoxalement, on observe aussi que si les survivants sur Terre ont une sensibilité extrême aux animaux « bien portants », l'empathie ne s'étend pas à tous… Les « spéciaux », personnes fortement atteintes par les radiations et souffrant de différents handicaps, ont perdu la plupart de leurs droits civiques et sont méprisés ouvertement par les « normaux ».

Sous ses airs de thriller futuriste dans lequel un super-flic traque des androïdes perfectionnés, le roman aborde de plein front la question de notre identité, de qui on inclut dans un Nous, et pourquoi. de quoi susciter la crainte d'être soi-même entouré d'androïdes. Ou de réaliser n'être qu'un androïde en fuite dans le monde des humains.
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J'aime beaucoup toute la réflexion philosophique qu l'on peut faire autour de cette oeuvre qui est encore plus parlante à l'heure actuelle avec le développement de l'intelligence artificielle. Comment devrait-on considérer les androïdes ? Ont-ils des sentiments ? Comment les différencier des êtres humains ? Peuvent-ils les remplacer comme ils remplacent (presque) les animaux ? Tant de questions auxquelles chaque lecteur peut répondre avec sa propre interprétation.
Lors de la lecture, j'ai été particulièrement ému par le personnage d'Isidore qui, l'air de rien, donne beaucoup d'impact au roman. D'une faible intelligence et considéré comme inférieur même aux androïdes, rejeté par la société, il possède pourtant la seule valeur à laquelle ce monde dystopique accorde encore de l'importance : l'empathie. Je dirais même qu'il est hyperempathique et ça le rend si attanchant et humain. Blade Runner, c'est un monument de la science-fiction qui mérite amplement ce titre.
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Roman assez sensiblement différent du film (excellent) qu'il a inspiré. Cela dit, le roman est excellent. Sans doute est-il moins travaillé et moins abouti qu'Ubik, ce qui n'empêche que pourtant, pour moi il le supplante comme coup de coeur ! Après avoir envoyé aux oubliettes les lois de la robotique d'Asimov, il met en scène des robots androïdes presque parfaits, les Nexus-6, que des blade runners sont chargés de repérer et de désactiver. Tout cela n'est bien sûr que prétexte à s'interroger sur le propre de l'homme, le sens de la vie, la place et le rôle de l'empathie, …, bref rien que des questions intemporelles, et même plutôt assez d'actualité. C'est un roman peut-être un peu brouillon mais d'une très grande richesse thématique.
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J'ai aimé beaucoup de nouvelles de Dick, mais chaque fois que j'ai essayé ses romans, j'ai été déçu. Il se disperse dans toutes les directions sans jamais aller au bout d'une seule. Il met en place des univers riches avec des intrigues politiques originales pour finalement ne pas réellement les aborder, leur préférant les enjeux plus interpersonnels. Bref : ce n'est pas trop pour moi mais je persiste à lire parce que c'est l'auteur fétiche de ma copine.

Il y a une exception et c'est Blade Runner/Les Androïdes Rêvent-Ils de Moutons Électrique? J'aurais préféré être original et ne pas aimer que son oeuvre la plus connue, mais que voulez-vous. 🤷

Tout ça pour dire : je ne vous résumerai pas l'oeuvre ici parce que tout le monde la connait. Mais j'aimerais souligner qu'il s'agit d'un des livres de Dick le moins éclaté. Il y a des thèmes, des enjeux philosophiques, une histoire consistante etc.

Je ne comparerai pas le livre au film. Les deux oeuvres sont des titans de la SF qui sont individuellement appréciables pour des raisons différentes.
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Nous faisons la connaissance de Rick Deckard et de sa femme Iran. Rick est Blade Runner, policier qui efface des androïdes hors la loi. Nous sommes en 1994, un 1994 futuriste ou une guerre à pollué l'air. La plupart des humains ont quitté la terre et coloniser mars aidés par les androïdes. Certains humains sont restés sur Terre et vive tous regroupés dans des grandes villes. C'est un monde futuriste où l'on peut régler son humeur avec une machine, les animaux sont rares et remplacés par des machines, pour être un bonne humeur il faut posséder un animal.
Le blade runner numéro 1 a été blessé et à l'hôpital. Rick et demandé pour finir le travail. Des Nexus-6 ayant quittés Mars en marge sont recherchés pour être effacé. Ces androïdes sont les meilleurs sur le marché.
Parmi ces humains rester sur terre il y a les spéciaux, ceux qui ont un problème et qui ne peuvent pas aller sur Mars. Parmi ce la il y John Isidore qui est chauffeur pour un vétérinaire d'animaux mécanique. Il vit seul dans un immeuble et rencontrera l'un de ces androïdes.
Roman court mais concis, l'auteur nous emmène dans un monde où l'humanité vie en accord avec des machines au quotidien. Très bien écrit, facile à lire.
Et n'oublions pas que ce roman est à l'origine du cyberpunk.
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Voici une sorte de dystopie, certes dans un futur un peu plus lointain et plus spatial, compliqué et socialement tyrannique, mais sans vraiment beaucoup plus de maltraitance ni de terroristes qu'aujourd'hui.
Dystopie, car avec l'impression de se retrouver dans un polar, avec des gens normaux, ayant une vie normale. Impression renforcée par le caractère de notre héros…ou anti-héro même.

Le rythme de la narration est plutôt lent, le scénario riche et structuré, les personnages bien travaillés.

Les dialogues et l'état d'esprit de notre héros sont bien ciselés, mais globalement un peu déphasés de l'action, sensation sans doute lié à l'état du héros (qui n'est pas bien dans ses baskets).

Puis tout se délie, le rythme reste avec une certaine lenteur, mais il reflète l'état d'esprit du héros : alors qu'il court à droite et à gauche, qu'il dézingue à tour de bras, son parcours intellectuel, lui, suit son cours plus laborieusement. Il grandit vers plus d'empathie (envers les androïdes), vers plus de compréhension sur la nature d'être humain et nous fait ressentir ce que serait un monde sans animaux, sans végétaux. le récit nous montre également l'effet du contrecoup d'une séquence intense, à 100 à l'heure, avec le relâchement de la pression, physique et intellectuel.

Un roman bien écrit et surtout très riche en messages !
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Je suis fan du film de Ridley Scott et je suis fan de Dick et pourtant je n'avais pas encore lu « Blade runner » ou plutôt « les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ». C'est maintenant chose faite et je ressors ravie de cette lecture. J'ai adoré ce roman et il n'enlève en rien l'admiration que j'ai pour le film, et ce, même s'il s'avère très dissemblable. C'est peut-être même pour ça d'ailleurs. le plaisir que l'on prend à l'un et à l'autre est très différent.

Bien sûr, au long de ma lecture, j'ai joué au jeu des comparaisons avec le film. Mais, très vite, les deux oeuvres apparaissent comme totalement différentes. Si le déroulé de l'intrigue est quasiment similaire jusqu'à l'élimination de Zhora / Luba, par la suite les intrigues prennent des chemins très différents. Avant tout, ce qui différencie les deux oeuvres, ce sont leur tonalité et même le registre auquel ils appartiennent. le roman de Dick est à classer dans le registre de la science-fiction métaphysique alors que le film de Scott relève du tech-noir. Ce choix narratif très pertinent permet à Scott D installer une ambiance réussie, visuellement forte. Pour créer cette atmosphère noire futuriste, le film prend le parti de se placer dans un univers dystopique où Los Angeles apparait encore comme une mégalopole grouillante malgré la colonisation d'autres planètes. Au contraire, le roman ressemble plutôt à un post-apo où San-Francisco a des allures de quasi ville-fantôme. Là où « Blade runner » propose une intrigue de film noir teinté d'un certain romantisme pour être avant tout un récit d'ambiance, « les androïdes rêvent-ils… » s'attache à se questionner sur ce qui fait l'humain. Ainsi Deckard sera amené à s'interroger sur l'humanité des protagonistes qu'il rencontre mais aussi sur sa propre humanité. Dès lors, on retrouve ici une variation sur un thème Dickien récurrent : la réalité est-elle réelle. Mais dans « les androïdes rêvent-ils… » l'interrogation ne porte pas sur le monde extérieur mais sur l'essence même des personnages.

Cette richesse thématique est exploitée dans un récit très addictif. le récit est plus linéaire que beaucoup d'autres romans de l'auteur, il fait sans doute partie de ses oeuvres les plus accessibles. du coup, ce n'est pas le plus dickien des romans de Dick. Je préfère ses récits plus vertigineux, plus alambiqués mais « les androïdes rêvent-ils… » est un roman riche et profond qui se lit tout seul, un vrai page-turner.
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Rick Deckard est un chasseur de primes, un homme avec ses faiblesses, ses doutes et son lot de questions existentielles.
Il traque des androïdes venus d'une colonie, installée sur Mars.

Ces androïdes, en particulier les nexus 6, sont d'une intelligence qui surpasse l'homme, et de plus sont très difficiles à distinguer, même avec des tests élaborés pour détecter l'absence d'empathie
Il y a aussi Isidore, pauvre victime de la cupidité, et de l'orgueil démesuré des humains avides de responsabilité$.

Qui est le plus humain, le chasseur, le robot, ou le simple d'esprit ?

Ce livre est un chef-d'oeuvre à mes yeux.
Mon premier Philip. K. Dick et sûrement pas le dernier.
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