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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Oeuvre majeure de la littérature contemporaine, "Do Androids dream of electric sheep ?" n'est pourtant pas considérée, pour beaucoup de ses lecteurs, comme le roman le plus important de Philip K.Dick. Un récent débat lancé sur le forum de Babelio laissait à penser que des ouvrages comme Ubik étaient autrement plus puissants que "Blade Runner" aka "Do Androids dream of electric sheep ?" et méritaient autant d'égard que ce Blade Runner qui n'en finit plus d'être adapté dans tous les supports possibles et imaginables.

C'est pourtant bien Blade Runner qui a fait de K. Dick l'un des plus grands auteurs de Sf, détrônant certainement Asimov aux yeux du grand public. La faute à un film qui irrigua l'imaginaire de nombreux scénaristes, écrivains, programmeurs et anonymes du monde entier. A tous ces gens, ce film donna une image quasi définitive de ce que devait être la terre dans quelques centaines d'années. Un monde sombre, violent et totalement déshumanisé.

L'histoire est celle d'un chasseur d'androïdes traquant plusieurs d'entre eux qui se sont évadés de Mars, en écrasant leur vaisseau dans les décombres de la planète Terre. Plus Rick Deckard, ledit chasseur, avance dans son enquête, plus ce dernier comme le lecteur se perdent dans leur définition de l'humanité. de quoi l'humanité est-elle faite ? la question est ancienne mais Philip K. Dick sait traiter ce sujet avec subtilité et profondeur : Pitié, ambition, besoin de paraître, sentiments amoureux, éveil des sens, remords, lâcheté et bien sûr empathie, toute la panoplie des traits propres à l'humanité sont disséqués par l'auteur sans que celui-ci ne livre ne livre sa véritable réponse, celle-çi étant celle du lecteur.


Adapté en film et en un remarquable jeu vidéo (dans lequel ce sont vos actions qui décident de qui vous êtes à la fin du jeu : androïde ou humain, et, que ce soit l'un ou l'autre, héros ou salaud), Blade Runner refait aujourd'hui surface grâce à une excellente bande dessinée de Tony Parker publiée aux Editions Emmanuel Proust (que je remercie pour l'envoi du livre !). L'intérêt de cette bande dessinée repose sur plusieurs choses : La première tient dans le fait que l'auteur de cette adaptation s'en est tenu à un rigoureuse fidélité au livre de K.Dick et ce jusqu'à reprendre l'intégralité du roman dans une nouvelle traduction.
Il n'est ainsi pas question ici d'ajouter des séquences, de quelconques lignes de dialogues ou encore de supprimer les passages sur le Mercerisme, sorte de religion qui permet aux humains de ressentir physiquement une sorte d'expérience mystique et qui occupe une place très importante dans le roman original car illustrant le besoin d'empathie de l'humanité. Sachant que cet élément, pourtant décisif dans la conclusion narrative du roman, avait été purement et simplement coupé du film de Ridley Scott (au grand désarroi des fans d'ailleurs), il est extrêmement plaisant de retrouver visuellement ces expériences mystiques.
Autre aspect exclu du film : l'angle d'Isodore, un homme à faible intelligence exclu par sa propre race qui décide d'aider des replicants/androïdes pour les beaux yeux d'une jolie robot mais aussi parce que ces derniers lui permettent -croit-il ?- de se faire enfin des amis et de sortir de sa solitude et de l'image de moins que rien que lui renvoie le reste de l'humanité...

La fidélité chirurgicale envers l'oeuvre mère est un énorme avantage même si les lecteurs du roman recherchant quelques surprises risquent évidement d'être quelque peu déçus d'un point de vue narratif.

L'autre atout fort de cette bande dessinée repose dans les dessins et l'angle esthétique qu'a choisi le dessinateur Tony Parker. Dans un style assez léché mais aux couleurs quelque peu délavées, celui-ci a réussi à trouver une véritable identité sans que l'on ne vienne à regretter l'esthétique du film, restée pourtant dans la mémoire collective. A l'inverse du film, les rues sont ainsi totalement vides et l'horizon est principalement faits de buildings calcinés et de cratères creusés. Un vrai sentiment de solitude s'installe tout au long de l'histoire.
L'esprit "polar" noir du film a disparu- contrairement à ce que laisse penser de manière un peu mensongère la magnifique couverture !- mais il s'agit d'une vraie réussite de la part du dessinateur dans ce qui constituait probablement son plus gros challenge. de nombreux très jolis artworks de différents dessinateurs ainsi qu'une préface de Warren Ellis encadrent le récit même si j'ai trouvé un peu frustrant de tomber sur les mots " à suivre" quasiment dix ou vingt lourdes pages avant la fin du livre. Les Artworks sont superbes et la biographie de K.Dick appréciable mais la "fin" tombe tout de même de manière un peu abrupte. Peut-être était-ce l'effet recherché ?
Au rayon des mauvais points également, je ne suis pas un grand adepte du format de publication choisi. Ce format comics aux pages excessivement petites ( même si c'est probablement aussi celui de la publication aux États-Unis ) empêche le lecteur de profiter pleinement des planches...


Une très belle bande dessinée en résumé que cette adaptation de "Do Androids dream of electric sheep ?". Les amateurs du livre vont ainsi retrouver leur aventure dans une adaptation différente de celle du film. C'est aussi je pense un excellent moyen de découvrir pour la première fois ce roman, le texte étant extrêmement fidèle au roman original et, dit-on, reproduit intégralement.
Le film a et garde ses avantages mais se plonger dans cette bande dessinée androido-métaphysique ne pourra j'en suis sûr, ne faire que des heureux !

Vous avez lu le livre ? Vous voulez revenir sur un point de ma critique ? Venez en parler dans le forum : http://www.babelio.com/forum/viewtopic.php?t=2596
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Une belle adaptation illustrée du roman, avec de forts relents de l'ambiance du film. C'est assez contemplatif et sur un rythme relativement lent. le graphisme est sublime, d'une grande profondeur, avec des relents de Bilal version trash. Un point important est que le texte est retranscrit dans son intégralité, ce qui peut rendre l'expérience un peu lourde par moments, tant il est vrai que le roman n'est peut être pas aussi accessible que le film.
C'est en tous cas fidèle et cohérent avec le texte, bien que parfois un peu ardu.
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Une très bonne "transposition" que cette version de "Do Androids dream of electric sheep".
Je ne parle pas d'adaptation car pour moi il n'en s'agit pas tout à fait d'une. En effet, Tony Parker illustre le texte intégral. Pas d'ajout ni de retrait de texte, mais une fidélité à toute épreuve. C'est ce que j'apprécie ici. J'avais été très déçue de la libre adaptation de Ridley Scott, qui m'avait littéralement endormi.
Là où Tony Parker met sa touche perso c'est dans les images. Très comics, sombres et parlantes. Je me suis complètement plongée dans cet univers visuel.
L'ajout de nombreuses (trop?) personnalités donnant leurs impressions sur Dick, son oeuvre et Blade Runner en particulier, peut être intéressant pour ceux que l'univers passionnent. Pour les autres, il suffit de les zapper!
Je ne me jetterai pas avidement sur les 2 volumes suivants, mais je les lirai à coup sûr.
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(...)Le texte de Philip K.Dick trouve un nouvel écrin dans la bande dessinée et même si les premières pages sont surprenantes, on se retrouve vite à se délecter du style, à se faire transporter dans la vie crasse de Rick Deckard. La magie opère et les pages se tournent lentement, très lentement pour une bande dessinée. On se rend alors compte du génie visionnaire de l'auteur : la disparition des espèces animales, le danger nucléaire, la solitude, les rêves consuméristes, le rejet de la différence, l'abandon des faibles, la puissance des grands groupes industriels, l'humanité. Les thèmes d'un texte écrit en 1968 résonnent encore dans nos esprits d'hommes du 21e siècle.
Malheureusement, le graphisme de Tony Parker – un trait mainstream très classique – n'atteint pas l'exceptionnelle qualité narrative de Philip K.Dick. (...)
Lien : http://www.iddbd.com/2011/05..
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Bel ouvrage, dans une présentation soignée : la couverture solide de l'édition française s'orne d'une illustration originale de Stéphane Thanneur, une manière un peu perverse d'appâter les cinéphiles (puisqu'elle reprend les codes de l'affiche du film de Ridley Scott, des codes mêlant habilement les références au film noir – le flingue, l'imperméable – et à la SF – la voiture volante). L'amateur de comic-books, lui, risque dès les premières pages de se trouver un peu floué : en guise d'adaptation, il se retrouve devant une transposition. En effet, Tony Parker, [...] n'avait d'autre ambition que celle de mettre en image le texte intégral du roman. L'éditeur français en a profité pour commander une nouvelle traduction à Benjamine des Courtils.
Du coup, malgré de réels efforts de mise en page et la volonté permanente de se démarquer de l'influence des concepteurs graphiques et décorateurs du film, on se sent un peu engoncé, à l'étroit dans ces cases surchargées de textes dans lesquels les phylactères ne savent pas toujours comment reprendre les didascalies tout en donnant vie aux dialogues.

Pourtant, on s'y fait. Un peu à l'image du Dark Knight strikes again de Frank Miller, le côté « fouillis » en moins, les bulles et cadres changent de couleur pour qu'on puisse plus facilement les associer aux interlocuteurs. Les personnages sont décrits avec une certaine minutie et le dessinateur multiplie les angles tout en variant le cadrage afin d'agrémenter la lecture. Quant à cette traduction, elle apparaît plus élégante et subtile que celle que je connaissais (Serge Quaddrupani pour les éditions Champ libre, 1976) et confère davantage de poésie à un texte très dense, dans lequel les personnages passent beaucoup de temps en introspections et qui se concentre sur des détails de la vie courante.
[...]
Une belle édition donc, dont le deuxième volet vient juste de sortir, et qui remplacera avantageusement la version « J'ai Lu » qui traîne dans ma bibliothèque. Evidemment, l'édition luxueuse, parée de très belles couvertures originales, coûtera au total bien davantage qu'un livre de poche.
Mais quand on aime…


Lien : http://journal-de-vance.over..
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