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sur 4075 notes
"Ubik" mêle aux grands thèmes de la science-fiction -télépathie, machines intelligentes, lune colonisée- les obsessions de l'auteur pour la subjectivité du réel, la tendance de toute chose à dégénérer en chaos et la manipulation des masses à grande échelle.
Le récit débute en 1992, soit vingt-trois ans après sa date de publication.

Certaines avancées scientifiques témoignent de l'incessante quête de jeunesse éternelle. Des agonisants sont conservés dans un état proche du coma, et temporairement réveillés par leurs proches pour des échanges ponctuels de plus en plus laborieux au fur et à mesure que le capital vital ainsi préservé s'épuise. Les individus les plus riches se font greffer des organes artificiels pour remplacer les vrais lorsqu'ils sont défaillants, prolongeant ainsi leur existence de plusieurs années.

Car ici, tout se monnaye, l'allongement de la vie comme le simple fait d'ouvrir la porte de son appartement ou d'y prendre une douche.

La publicité ponctue le quotidien, comme l'évoque chaque entame de chapitre, sous forme d'annonce vantant le fameux "Ubik", notion qui englobe tout et n'importe quoi, bière ou déodorant, société de crédit ou nettoyant pour parquets…

Le monde est alors divisé en deux camps : celui des Psis, composé entre autres de télépathes et de Précogs capables de prédire l'avenir, dont les talents sont utilisés à la surveillance des citoyens, et celui de l'organisation Runciter, dirigée par un magnat du même nom, qui lutte contre ces premiers, mission qu'elle peine depuis quelques mois à assurer. Dans ce contexte, et afin de sécuriser l'installation lunaire contre des intrusions psychiques, Glen Runciter et une équipe d'élite s'y rendent. Parmi eux Joe Chip, éternel fauché mais Antipsy de grand talent, et Pat Conley, nouvelle et belle recrue aux pouvoirs spectaculaires que Joe considère comme potentiellement dangereuse. Dès leur arrivée sur la lune, Runciter perd la vie dans un attentat. Joe prend le commandement du groupe.

A partir de là, l'intrigue enserre ses héros, et nous avec, dans des rets aussi énigmatiques qu'angoissants. La réalité, qui semble avoir perdu son assise, reflue vers des formes antérieures avant de plus ou moins se stabiliser en 1939. La sensation même d'être présent au monde vacille sous les différentes strates d'un réel que semble manipuler une entité infantile que tout ce cirque amuse. Vient un moment où la distinction entre morts et vivants elle-même devient incertaine.

Joe et les membres de son équipe, qui se décime peu à peu, sont-ils victimes d'une hallucination collective ou d'une machination machiavélique ?

A ces questionnements déjà bien flippants s'ajoute la mélancolie existentielle qui hante Chip face à la vacuité de l'existence, emplie de "désirs tristes, de besoins nébuleux (…) qui ne mènent à rien", son amertume face au constat de la fin de la compassion, de la chaleur humaine et du désintéressement.

Une amertume qui fait écho à celle de l'auteur, hanté par l'impossibilité d'échapper à l'automatisation grandissante et à la normalisation dévastatrice d'une société en perdition. Avec "Ubik", inspiré par la crainte du surgissement d'un pouvoir de plus en plus autoritaire et réactionnaire (Nixon sera bientôt président), l'auteur anticipe l'omniprésence de la surveillance et de la publicité, les dérives du capitalisme et d'une technologie qui lui serait entièrement dévouée.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un roman de science fiction efficace du début à la fin. Il est enivrant, on a envie de savoir où va t il nous emmener. le génie du futurisme dans le début du livre est très plaisant, on est même un peu déçu que les aventures repartent dans le passé tellement les détails du quotidien dans le monde d'après sont divertissants.
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Petit lecteur, j'ai cherché un roman de science-fiction à lire et je suis tombé sur cet auteur Philip K. Dick et son roman Ubik. C'est à lire, même si l'on est pas un amoureux de la science-fiction, car l'auteur nous déstabilise, tout au long de l'intrigue. Une certitude, Ubik, vous laissera pas indifférent. On finit tous papillon.
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Ubik de Philip K. Dick, première lecture -sur les conseils éclairés de AnnaCan, merci Anna !!!- de l'écrivain tant adapté au cinéma, entre autres : Blade Runner, Minority Report, Total Recall…
Tout commence dans le style d'un roman américain classique de SF avec des télépathes des inertiels des précogs et un moratorium -une mission décolle dans une « fusée » style années 60 pour Luna dans le monde futur de 1992! -et puis doucement voire insidieusement tout bascule et devient mouvant et incertain, le lecteur comme les personnages se perdent dans un monde schizophrène en pleine régression, les ascenseurs, les voitures, les avions ou les pharmacies se transforment, le présent recule et Ubik est là partout- ubiquité - mais enfin qu'est-ce que c'est? Un livre étonnant, une lecture intense -drôle par moment- , un style direct et efficace au service d'une imagination folle pour une histoire obscure ponctuée de faits qui poussent les personnages accompagnés du lecteur lui-même au bord du malaise et de la mort (ouf le lecteur en ressort indemne -ou à peu près ! )
La fin du livre où tout s'éclaircit -ou presque est magistrale et follement surprenante ! Un monument littéraire dans l'oeuvre du grand écrivain!
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Une société futuriste en 1992, une régression temporelle, des pouvoirs psychiques et des jeux de pouvoir : vous êtes dans Ubik !

Je ne suis pas un grand fan de science fiction, qui plus est de "hard science fiction" mais j'avais envie de lire un roman de Philip K. Dick qui est, il me semble, un auteur incontournable du genre.

Je dois dire qu'en refermant "Ubik" je suis perplexe. Perplexe car dès le départ, j'ai eu du mal à me familiariser avec les termes employés et les mots inventés. Perplexe parce que j'ai trouvé le début un peu complexe et pas très clair, donc pas très accrocheur. Les personnages sont, en dehors de Runciter et Joe, plutôt peu développés (et encore) et du coup, peu attachants.

Puis au milieu du roman j'ai commencé à me prendre au jeu sans trop comprendre ou on m'emmenait. Il y a un peu de suspens, de mystère, suffisant pour tenir le lecteur en haleine. Mais finalement, malgré les quelques rebondissements, j'ai trouvé le tout très onirique et peut être un peu trop farfelu pour moi.

Ce roman est un OVNI, c'est un style à part qui mérite clairement la découverte, mais qui ne m'a pas emballé plus que ça.
Je tenterai certainement de lire "Blade Runner" à l'occasion, mais pas tout de suite !
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Très très très tiré par les cheveux. L'histoire est improbable même pour pk Dick, et quand vient la fin, et bien j'étais content que ce soit fini, peu importe que ça finisse n'importe comment, comme un fruit trop mûr qui s'écrase sur le sol, en faisant sproitch.
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Je crois qu'il serait prétentieux de dire que j'ai compris Ubik. Et plus que prétentieux, ce serait un mensonge. Je n'ai pas compris Ubik. J'ai compris certaines choses, certaines choses intéressantes et à ma portée, comme la dénonciation du capitalisme qui est poussé à ses extrémités dans cette dystopie, et d'autres choses très intéressante mais moins à ma portée, des choses qui m'ont peut être donnée mal à la tête mais auquel j'ai aimé réfléchir.
Pourtant, je finis cette lecture avec l'impression d'être passée à côté d'Ubik. Je ne sais pas comment c'est arrivé, mais pourtant voilà, j'ai lu Ubik sans le comprendre. Sans le comprendre vraiment. Philip K. Dick écrit "Ubik est partout" et j'ai l'impression qu'il se cache dans cette phrase seulement un univers entier qui m'échappe quand je l'approche de trop prêt.
Je crois qu'il faudra que je relise ce livre dans 10 ans, peut être que là et seulement là, il me révèlera tout ces secrets. Mais pour l'instant, je retient de cette lecture l'imagination cru et brillante de Philip K. Dick, qui nous décrit un monde que j'ai encore du mal appréhender, avec un telle précision que l'on pourrait croire qu'il l'a sous les yeux. L'histoire défile comme un songe, le vrai se mêle au faux et les certitudes sont constamment remise en question. Quand il m'a semblé enfin comprendre pleinement quelque chose, tout s'est mis à changer. le mouvement continuelle m'a perdu, m'a retrouvé, aspiré puis recraché, pour me laisser seule, un livre fini à la main, perplexe. Perplexe mais convaincue, pour une raison ou pour un autre, que c'était brillant, et qu'il faudra ressayer.
Finalement, mon avis sur Ubik, me semble aussi confus qu'Ubik, et bien je me sois lancé dans l'écriture de cette critique avec l'espoir de démêler un peu tout ce que ce livre à emmêlé dans ma tête, c'est un échec.
Voilà, je n'ai rien de mieux à dire, faites en ce que vous voulez.
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J'enchaîne enfin Ubik après avoir lu Ce que disent les morts. Il faut vraiment le lire dans cet ordre car l'auteur développe davantage son idée et cela ne finit pas en eau de boudin.

Ici, l'auteur accentue le flou entre la vie, la semi-vie, la mort mais aussi et surtout questionne le réel. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir un membre de ma famille schizophrène, mais lire Ubik, c'est un peu comme effleurer ce qu'ils peuvent ressentir. À ce titre, le premier tiers du roman m'a beaucoup parlé et il était pourtant si confus.
L'antagoniste qui se révèle explicitement à la fin du livre peut paraître illégitime, et cela a pourtant fait écho chez moi car cela pouvait correspondre en termes d'âge au commencement des troubles psychotiques.

J'ai beaucoup apprécié l'expérience de la régression et les aventures qui en découlent. J'ai aussi adoré la fin ouverte qui nous permet d'adapter notre interprétation selon l'humeur du moment... Et je ne parle pas de sa manière d'exacerber la capitalisme avec les publicités et le système de taxes.
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Ubik / Philip K. Dick (publié en 1966)
Nous sommes dans un futur proche, 1992, et l'humanité a colonisé la Lune. Les pouvoirs psychiques des individus ont évolué pour devenir des armes.
Joe Chip, très endetté, est employé de la société Runciter, une organisation employant des anti-télépathes, personnes capables de contrecarrer (nullifier) les pouvoir des télépathes toujours à l'affut des pensées des autres et des précogs (sujets capables de prédiction) pour que soit respectée la confidentialité des clients. Glen Runcifer est le directeur, assisté de sa femme Ella, décédée à l'âge de vingt ans, mais conservée en demi-vie au Moratorium de Zurich, en capsule cryonique qui permet à une personne décédée de conserver une conscience et une capacité limitée de communiquer. En la consultant, Runcifer découvre que la conscience d'Ella est envahie par une autre demi-vie plus jeune dénommée Jory Miller.
Stanton Mick, un magnat des affaires, décide de louer les services de Runcifer pour sécuriser ses installations lunaires contre une prétendue intrusion psychique. Runcifer rassemble alors une équipe avec ses onze meilleurs sujets y compris la récente embauche de la jolie Pat Conley, une fille mystérieuse ayant la capacité unique d'annuler les événements en changeant le passé. Pat est une fille étrange avec son air d'orage en suspens et de feu qui couve sous la cendre. Sa faculté liée au renversement du cours du temps intéresse vivement Glen Runciter.
En vérité, la mission lunaire est un piège ourdi par un certain Ray Hollis qui dirige une organisation de médiums. Un attentat à la bombe tue apparemment Runciter sans toucher le reste de l'équipe. Dès le retour vers la Terre, Runciter est placé en capsule cryonique mais sans résultat et il est finalement enterré.
La suite montre que les rescapés subissent des transformations physiques et c'est alors que le produit miracle appelé Ubik intervient, qui permet d'inverser le changement.
le dernier chapitre réserve la surprise concernant Ubik.
Je dois reconnaître que la lecture de ce roman considéré comme un des chefs d'oeuvre de la science-fiction est assez ardue et ne m'a pas passionné ; j'ai eu bien du mal à aller au bout des 250 pages. Entre les morts vivants en semi-vie placés en capsule cryonique, les distributeurs d'amphétamines, les portes payantes et les transports au sol bannis, il est parfois bien difficile de s'y retrouver avec des retournements de situation permanents dont sont victimes des personnages aux allures ectoplasmiques.
En bref, une légère déception.




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Au début il est facile de s'identifier au personnage central, Joe Chip, c'est l'élément le plus stable du roman, parce que pour le reste … On croit lire un roman sur un conflit entre deux entreprises, l'une qui propose les services de télépathes et de précogs, l'autre qui propose ceux de neutraliseurs de ces pouvoirs psy, mais voilà qu'après un début somme toute classique, tout déraille et que l'on se retrouve plutôt dans un univers proche du film Inception.. Difficile pour les personnages comme pour le lecteur de démêler ce qui relève de la perception de ce qui est réel. Tout est instable autour d'eux, à commencer par le temps : ce qui est biodégradable vieillit, les objets régressent, jusqu'à quand ? La façon dont l'auteur met en place instabilité et régression temporelle est remarquable. Et le lecteur va de surprise en surprise, d'autant qu'on ne sait jamais qui ment ou non, ni même qui est qui ou qui est vivant et qui est mort (ou plutôt en demi-vie). Joe se sent manipulé mais a bien du mal à comprendre ce qui se passe, et nous aussi. D'un bout à l'autre, à un rythme effréné, ce roman nous entraîne dans un labyrinthe dont la sortie sera surprenante. Parfois c'est aussi farfelu et loufoque que du Fredric Brown, mais heureusement, car le sujet réel du livre pourrait être passablement angoissant sans le côté caricature de la société de consommation, les publicités pour Ubik au début de chaque chapitre et le choix d'un héros déjà dépassé au début par les problèmes de gestion de son quotidien, quasiment un anti-héros (un peu comme le chauffeur de taxi du Cinquième élément). Loin d'être un banal roman de science-fiction, c'est un livre qui pose des questions métaphysiques sans réponses (même sans le dernier chapitre, énigmatique). Ce roman se lit d'une traite, il joue sans cesse à déstabiliser son lecteur, l'obligeant à s'accrocher pour ne pas se perdre et le résultat est une lecture jubilatoire et enrichissante.
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