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4,06

sur 1340 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

C'est avec ce titre que je découvre Charles Dickens, et c'est une heureuse rencontre.
Rien que l'incipit est vraiment une invitation à continuer la lecture : “Deviendrais-je le héros de ma propre vie ? Ou bien cette place sera t-elle occupée par quelque autre ? “
Et ce récit de la vie de David, raconté à la première personne, avec la fraîcheur de l'enfance pour les premiers chapitres, happe tout de suite l'intérêt. Je suis si bien entrée dans ce roman que j'avais envie de sermonner sa mère et de rosser tous ceux qui lui faisaient du mal, tant Murdstone et son insupportable perroquet de soeur que l'affreuse vieille qui lui donne des coups de pieds dans la diligence. Autant dire que j'ai pris fait et cause pour ce personnage, ce qui est bien la marque du talent de l'auteur.


Malgré la mort de son père avant même sa naissance, les premières années de David Copperfield sont heureuses auprès de sa douce mère. Malheureusement celle-ci, de caractère faible, se laisse séduire par un homme qui, s'il l'aime, ne supporte pas son fils et lui rend la vie très dure, bien évidemment dans l'intérêt de l'enfant, jusqu'à l'éloigner du foyer.
Mais c'est là, dans une école, puis une entreprise, qu'il se fera ses premiers amis, sincères ou non.

J'ai aimé le personnage de David, sa droiture et sa naïveté, qui lui fait par exemple fréquenter les Micawber, couple toujours désargenté, toujours persuadé qu'une occasion va se présenter à monsieur Micawber et à ses facultés supérieures (cependant la famille a selon l'expression, le coeur sur la main) ; ou qui le fait tomber fréquemment amoureux, jusqu'à ce qu'il rencontre la “perle” Dora.

Chaque personnage a éveillé mon intérêt et des sentiments souvent nets, agacement, dégoût, sympathie…. Je pense que plusieurs resteront dans ma mémoire, dont la tante avec sa délicatesse qu'elle ne veut pas montrer mais qui lui fait mettre en avant Dick dont l'esprit troublé lui aurait valu sans elle de vivre dans un hospice.

Sans être parfaitement autobiographique, ce roman contient beaucoup d'éléments inspirés de la vie de Charles Dickens. L'humiliation et l'inquiétude quant à sa possibilité de s'éduquer que David ressent lorsqu'il travaille dans l'atelier appartenant à Murdstone est tiré de sa propre douloureuse expérience, qui le marquera même adulte, le relatif échec de son mariage également.
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Après plus de 1000 pages et un mois passé avec David Copperfield, il est difficile de se dire que c'est fini.

Quel parcours pour ce petit bonhomme jeune orphelin !
Il sera passé par toutes les émotions que l'on ressentir, la solitude, l'amour, la trahison, la colère, l'amitié, la reconnaissance, le bonheur.

C'est mon 1er Dickens et j'en ressors ravie !
Il dépeint de tels personnages, dans cette époque anglaise en pleine mutation.
Sa plume est limpide, chaque mot choisit avec soin avec une description scrupuleuse des événements, des positions, des sentiments, ... c'est ce qui m'a marqué tout au long de cette lecture, rien n'est laissé au hasard.
Dans un dialogue, vous avez précisément, comment est positionné le personnage, quelle émotion le traverse au moment où il parle.

C'est de la dentelle !
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Quelle joie d'avoir retrouvé le Dickens de mon enfance dont le souvenir de "David Copperfield" est resté gravé dans ma mémoire grâce aux adaptations pour la jeunesse.
La lecture de la version intégrale était un vrai défi pour moi qui ne lis jamais des romans de plus de mille pages. J'ai été motivée grâce à une lecture commune avec MisssLaure, VeroClaire et Flaubauski, d'autant plus que j'ai téléchargé gratuitement sur ma liseuse la version numérique en deux tomes dans une traduction de Paul Lorain (ce découpage n'a qu'un intérêt pratique, je fais donc ma critique sur le volume intégral).

C'est évidemment une histoire que l'on ne peut pas raconter précisément car il se passe beaucoup de choses, non pas que ce soit un roman d'actions mais l'enfance et la jeunesse du narrateur (Charles Dickens lui-même d'après ce que j'ai pu lire) sont ponctuées de rencontres avec un grand nombre de personnages variés et hauts en couleurs.
Alors que son enfance est heureuse entre sa mère adorée et la bienveillante bonne Peggotty, la vie de David Copperfield bascule quand il se retrouve orphelin.
Le petit David reste naïf même s'il puise un peu de force dans les livres face aux brutes imbéciles qui le terrorisent comme Mr et Miss Murdstone son beau-père et sa soeur ou Mr Creakle le directeur de la pension Salem-House.
Ses souffrances morales vont s'apaiser quand il réussit à rejoindre sa grand-tante Betsy anophobique à Douvres. Cette dernière qui voulait une nièce (eh oui !) se révèle aimante et de plus en plus appréciable au fil des pages.
En grandissant, il va étudier et voyager pour se forger le caractère comme dit sa tante car s'il est souvent consternant c'est à la hauteur de sa naïveté et de sa gentillesse. Ses déambulations sont censées lui faire découvrir le monde mais il va surtout vivre des expériences avec des personnes croisés et recroisés des années plus tard.

Si un certain nombre de ces personnages sont attachants il y a aussi les loufoques. En premier lieu il y a Monsieur Dick, celui dont la mémoire dérangée est hantée par Charles 1er. C'est une façon amusante pour Charles Dickens de se moquer de la monarchie mais surtout de montrer que le handicap mental n'est pas une tare et que la cohabitation avec tante Betsy se passe bien. Dans un autre genre, caricatural et drôle, il y a aussi Mr Wilkins Micawber et surtout Mistress Micawber. Et puis, il y le répugnant Uriah Heep (qui me fait penser à Gollum) le commis de Mr Wickfield chez qui David est logé quand il fait son apprentissage de procureur. Il va mal finir, ce qui permet à Dickens de se moquer aussi du système pénitentiaire.

Quant à ses amours, l'inconstance de David va se transformer en passion pour Dora une enfant gâtée devant qui il est béat. Mais si elle semble aussi niaise que David est naïf, elle a conscience de son état en se faisant appeler la femme enfant et j'ai trouvé intéressant qu'elle revendique son manque d'aptitude pour la cuisine ou autres tâches ménagères. Leur mariage sera de courte durée et David veuf partira en voyage pour faire son deuil. Cela lui permettra de prendre conscience que son grand amour est Agnès, généreuse, intelligente et d'une grande finesse, qu'il considérait comme sa soeur et son bon ange.

J'avoue que si j'ai eu de petites baisses de régimes à certains moments, j'ai apprécié de passer du temps en compagnie de David Copperfield.
Sur la longueur il y a quand même quelques passages qui m'ont agacée comme la dose de culpabilité qui pèse sur les jeunes filles comme la petite Émilie et Martha qui sont parfois à la limite de l'autoflagellation alors qu'elles sont victimes de leur naïveté.
Je ne me suis pas lassée des pérégrinations du garçon qui ressemble parfois à un anti-héros mais cela doit être dû à la modestie de Charles Dickens puisqu'il semblerait que ce soit son portrait romancé.
Ce que j'ai apprécié le plus c'est le côté burlesque et l'ambiance de l'Angleterre du 19ème siècle. Les étapes de sa vie sont peu communes, parfois tristes jamais haineuses et souvent racontées avec humour. J'ai ri plus d'une fois alors que la situation n'était pas toujours drôle. C'est le savoir-faire d'un grand écrivain.


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Une histoire qui n'a rien d'extraordinaire. Au contraire, c'est l'ordinaire d'une vie qui nous est raconté. L'histoire de David Copperfield. de sa naissance à son âge adulte. Une grande fresque de vie. Un roman d'apprentissage, puisque que constamment, les gens qui entourent David le font réfléchir, le remette en doute, lui font forger des convictions. Les pages défilent, et avec lui nous grandissons. Dickens livre un roman complet, le cycle d'une vie. C'est dense, c'est passionnant, et l'écriture est sublime. Un personnage dont je me souviendrais longtemps.
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A l'occasion du 200ème anniversaire de Charles Dickens, j'ai choisi de le fêter d'une manière spéciale en lisant cet ouvrage. Je m'attendais à un très bon livre (bien sûr c'est un de mes auteurs préférés) et plus j'avançais dans l'histoire, plus je tournais les pages et plus, je découvrais à chaque instant une pépite d'or, un trésor, un livre fabuleux qui restera gravé dans ma mémoire.
Difficile de dire en quelques mots toute la richesse de cet ouvrage : c'est l'histoire d'une vie - comme toutes les autres - avec son lot de joies et de peines, ses hauts et ses bas, ses larmes et ses sourires. Pendant 1 000 merveilleuses pages, nous suivrons David Copperfield dans ses pérégrinations pour devenir un adulte accompli : c'est un roman d'apprentissage où, comme tout être humain, il devra faire des choix, où il commettra des erreurs, où il découvrira aussi la méchanceté des gens mais aussi leur bon coeur et leur amitié. Nous voyons l'ensemble des évènements selon son point de vue. L'auteur arrive à lui donner un accent très réaliste et c'est avec un réel plaisir qu'on partage son enthousiasme, ses colères, sa tristesse et ses espérances.
Beaucoup de personnages gravitent autour de lui et à leur manière, ils vont l'influencer et le marquer. La plupart sont très attachants, d'autres sont détestables. Pour n'en citer qu'une poignée, je ne nommerai que la fidèle Peggotty et toute sa famille, les Murdstone, des gens cruels et sans coeur qui le feront bien souffrir, sa tante Betsy Trotwood, Agnès Wickfield, Uriah Heep, la famille Strong, Steeforth, Traddles, Salem House la pire pension de toute l'Angleterre à mes yeux, Mr. Micawber et sa famille, Dora…Il y a tant de choses à dire que je pourrais continuer ma liste et commenter chacun d'eux mais je m'arrêterai là pour vous laisser découvrir à votre aise ce roman inoubliable.
Le style d'écriture est magnifique : sur ce point, je n'ai rien à ajouter par rapport à mes autres commentaires sur Dickens. Il a une plume fantastique, un talent de conteur qui nous transporte dans son univers.
Le nombre de pages peut vous paraître effrayant. Ce n'est absolument pas un ouvrage qui se lit d'une traite ou en un week-end sans sortir de chez soi. Il faut le savourer doucement, lire seulement quelques chapitres pour apprécier chaque détail. Pour ma part, j'ai mis presque un mois pour le terminer.
Le commentaire est long mais j'ai l'impression de ne pas avoir eu le temps de développer tout ce que je voulais vous partager. En quelques mots, un chef-d'oeuvre à lire absolument !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Un coup de coeur pour ce roman qui m'a accompagnée durant 35 ans. J'en avais gardé des souvenirs assez flous, même si à la relecture je me souvenais finalement bien de certains personnages, comme les Micawber, Uriah Heep, et bien sûr Peggotty, son frère et l'inoubliable maison dans un bateau retourné sur la plage de Yarmouth.

De tous ses livres, celui-ci est celui auquel Dickens tenait le plus, où il a mis le plus de lui : on peut le considérer comme un roman autobiographique. C'est en même temps un roman de formation, qui s'étend sur une vie d'homme, de l'enfance à l'âge mûr, une vie jalonnée de tourments, de bonheurs et de rencontres.

Il y a loin du jeune David Copperfield, mis en pension puis au travail par son beau-père à la mort de sa mère, au jeune secrétaire juridique (grâce à la sténographie), très jeune époux aussi inexpérimenté que sa "femme-enfant", Dora, puis à l'écrivain reconnu. Nous suivons sa lente ascension, en même temps que les mésaventures de ses compagnons, aussi bien le séduisant mais futile et trop gâté Steerforth, que le bon Traddles, ainsi que la belle Agnès et son père, mais aussi M. Peggoty et sa nièce la petite Emily, Ham son neveu. Nous ne saurions être assez reconnaissants envers sa tante Betsey Trotwood, qui sous des dehors brusques et quelques peu maniaques, le prend sous son aile et l'éduque. Tous les personnages secondaires sont souvent assez typés, mais incroyablement vivants, et les scènes et lieux sont décrits avec une force d'évocation qui nous tire de nous-mêmes et nous fait vivre proprement avec eux tous, en cette Angleterre parfois idyllique, mais aussi rude aux petits et aux fragiles, aux pauvres. Dickens sait émouvoir et faire réfléchir en même temps aux questions de son temps : la prison pour dettes, l'émigration, la Justice, les femmes abusées et abandonnées, et bien sûr l'éducation, les mauvais traitements...

C'est à mon sens le propre d'un grand classique que de se lire autant de fois qu'on le veut en y découvrant toujours de nouveaux sujets, mais aussi en revivant avec des personnages chers à notre mémoire, qui souvent nous rappellent nos propres êtres aimés et perdus, et nous permettent de revivre nos émotions sous la plume si humaine d'un grand auteur. Quand des livres sont devenus aussi célèbres, il n'y a pas à craindre le nombre de pages, on y habite pleinement, c'est une seconde maison pour notre esprit. Cela foisonne, on ne s'y ennuie pas, on y apprend et médite, et on n'est jamais déçu par notre séjour chez eux.
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L'écriture de Dickens me captive. Bien que l'histoire soit loin d'être réjouissante puisque l(on y suit la vie du jeune David Copperfield, orphelin de père mais qui a toujours été choyé par sa servante et par sa mère jusqu'au jour fatidique où cette dernière se remarie. le nouveau beau-père de David est un homme cruel qui le maltraite et n'hésite pas à l'envoyer en pension afin de se débarrasser de lui. Aussi, David devra-t-il faire sa propre éducation et en se forgeant le caractère, notamment en commençant à travailler très jeune afin de pouvoir gagner sa vie.
Roman touchant et attendrissant écrit dans un style un peu ancien avec, par exemple, l'emploi du passé simple mais qui ne m'a pas dérangé...bien au contraire. Un grand classique de la littérature anglaise à découvrir !
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J'avoue tout : Quand Sharon nous a proposé ce livre, associé à un livre jeunesse dans mon esprit donc petit gabarit, j'ai dit oui de suite en plus des autres lectures communes. Une fois arrivée à la librairie j'ai été très surprise de considérer l'ouvrage : 1022 pages !!!

Malgré tout, n'ayant rien contre les pavés, je suis partie dans l'aventure de David Copperfield. Les petits épisodes façon feuilleton de l'époque m'ont un peu dérangé au début, c'est une manière de découper le récit dont je n'avais pas l'habitude, cependant, je m'y suis vite adapté et j'ai dévoré toutes ces pages.

Ce roman, le préféré de l'auteur, nous en apprend beaucoup sur lui.
Depuis le départ David, orphelin de père a un regard sur la vie qui est fascinant. Dans le récit, le point de vue de l'adulte sur les ressentis de l'enfant sont indéniables mais l'écriture est fluide, pleine d'humour dans les répétitions, et avec des descriptions somptueuses.

J'ai donc passé un très agréable moment à parcourir l'existence de ce bonhomme qui nous emmène petit à petit dans son aventure de vie, où il faut faire des choix, comme la recherche de l'âme soeur (amour d'enfance: Emilie la spontanée puis Dora, la femme enfant, finalement Agnès le véritable partage).

Au cours du récit j'ai détesté et j'ai aimé, et c'est là que je comprends que ce livre peut être proposé au monde de l'enfance, mais la version longue et ses détails me semble plutôt inadaptée. Je disais donc, j'ai détesté les vrais méchants : le cruel beau père M. Murdstone et sa soeur, M. Creakle et Heep le malfaisant, j'ai été déçu par Steerforth (mais je ne le sentais pas, je n'arrêtais pas de le dire), j'ai été sous le charme de Pegotty (Clara), M. Traddles ou la tante Mlle Trotwood, agacée par la mère : Clara et sa femme Dora, touchée par des personnages plus rudes comme M. Barkis, M. Pegotty et M. Omer et amusée en voyant les Micawber, M. Dick ou Betsy poursuivre les ânes.

En somme, un livre magnifique, où vous allez goûter à toutes sortes de sentiments grâce à ces nombreux personnages. Une jolie description de l'Angleterre de l'époque, des différentes classes sociales, des changements à venir, de l'introspection et de l'évolution d'un être.

Lisez le ! Merci Sharon !
Lien : http://metaphorebookaddict.w..
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Le destin d'un enfant au milieu d'une angleterre misérable et peu scrupuleuse à l'égard de celui-ci. L'initiation à la vie et le chemin pour devenir adulte est le but de ce roman qui nous touche par les valeurs que l'auteur veut nous transmettre à travers ses personnages principalement David Copperfield.
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David Copperfield est un de mes meilleurs souvenirs d'enfance…. Et un des pires. Un des meilleurs parce que c'est grâce à ce merveilleux roman que je suis entré dans l'univers de Dickens. Un des pires, parce que ce livre pour lequel j'avais une affection particulière a été égaré avec une bonne partie de mes bouquins d'enfance, lors d'un déménagement. J'avais à peine 14 ans, et déjà j'avais un rapport quasi charnel avec l'objet-livre, sa forme sa couleur et même l'odeur de sa reliure. Alors, les copains, si vous trouvez un jour chez un bouquiniste ou dans une brocante, un « David Copperfield rouge, avec une illustration représentant un petit garçon assis sur une malle, et les indications suivantes : « Charles DickensDavid Copperfield – Adaptation de Marguerite Reynier – Illustrations de Pierre Noury - Ernest Flammarion Editeur Paris » (indications retrouvées sur internet), c'est peut-être le mien…
Dickens, comme d'autres auteurs « classiques » adoptés pour la jeunesse, a beaucoup compté pour des générations d'enfant : David, Oliver Twist, Pip (de « de grandes espérances », Mr Pickwick, Scrooge (du « Conte de Noël » … tous ces personnages nous ont accompagnés, relayés ensuite par le cinéma, la télévision, ou la BD. Et pourtant, si l'on regarde bien, ces romans qui ont des enfants pour héros (les trois premiers, en tous cas) ne paraissent pas destinés à un public enfantin (comme Cosette et Gavroche, du reste) : leurs aventures, souvent tragiques, peuplées de malheurs, de personnages malfaisants, de maladie, de mort, sont d'un réalisme souvent très dur. C'est peut-être ici qu'il faut rendre hommage à ces adaptateurs (particulièrement à ceux-ci, des années 60 ou 70, qui travaillaient avec leur tête et leur coeur, sans aucune aide extérieure, sans informatique, ni intelligence artificielle pour les aider) qui ont réussi à nous initier ainsi aux grands classiques, avec intelligence et humilité, (la même remarque vaut également pour les dessinateurs).
David Copperfield, orphelin de père, vit heureux avec sa mère Clara et sa servante Peggotty. Clara se marie avec Mr Murdstone, sinistre et cruel personnage, flanqué de sa soeur Jane, en tous points pareille à lui. Envoyé en pension, David fait la connaissance du joyeux Tommy Traddles et du brillant et énigmatique James Steenforth. A partir de là tout s'enchaîne : Clara meurt, Peggotty se marie et part, David quitte la pension et se voit obliger de travailler à Londres. Les malheurs et les contrariétés s'accumulent. Son logeur, l'inconséquent mais sympathique Micawber est arrêté pour dettes avec toute sa famille. David est recueilli par sa tante Betsey Trotwood, aussi sèche et raide d'aspect qu'affectueuse et dévouée pour son neveu. Il loge à présent chez un avocat, Mr Wickfield, la fille de ce dernier dès leur première rencontre, voue à David un amour secret, mais passionné. Cependant les malheurs continuent : David ayant eu la mauvaise idée d'emmener Steenforth dans la famille de Peggoty (son frère Dan et son neveu Ham), le brillant mais machiavélique jeune homme enlève Emily, une nièce de Dan promise à Ham. David, devenu chroniqueur parlementaire et écrivain fait un mariage de convenances avec Dora, une femme-enfant, incapable de gérer sa vie, encore moins un ménage. Parallèlement un aventurier, Uriah Heep, ruine Mr Wickfield, et commence même à lorgner sur Agnès. Fort heureusement les amis de David (les vrais), Traddles et Micawber, mettent à jour la traîtrise de Uriah Heep et envoient ce dernier en prison. Dora meurt de maladie. Emily est retrouvée, Steenforth meurt en mer, mais Ham est de son côté lui aussi emporté par une lame. L'horizon s'éclaircit pour David qui peut enfin épouser Agnès
L'histoire peut paraître longue et embrouillée, mais grâce à une peinture parfaite des personnages, retient l'attention du lecteur de bout en bout. La raison essentielle tient à l'empathie profonde que met l'auteur dans son récit. Celui-ci, souvent sombre et tragique, le serait encore plus si Dickens n'amenait pas un regard compatissant sur ses héros, tempérant ainsi le réalisme de certaines scènes. L'humour est également présent dans cette oeuvre, à travers les portraits un peu caricaturaux (mais sympathiques) de certains personnages (Traddles et Micawber, en particulier, font penser à Mr Pickwick).
« David Copperfield » a été maintes fois adapté au cinéma et à la télévision : citons la meilleure version, réalisée par George Cukor en 1935, avec Freddie Bartholomew en David enfant, Edna May Oliver en Tante Betsey, W. C. Fields en Micawber, Basil Rathbone en Murdstone et Maureen O'Sullivan en Dora. En France, l'adaptation de Claude Santelli, réalisée par Marcel Cravenne en 1965 pour le Théâtre de la Jeunesse, fait figure de référence..
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