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sur 3487 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Peut-on raisonnablement mêler un poisson rouge nommé Rouget de l'Isle, une broyeuse industrielle, une dame-pipi, un alexandrinologue et un patronyme contrepèterique dans une histoire d'amour ?
Raisonnablement, je ne sais pas. Efficacement ? Je n'en doute plus après avoir lu ce petit roman sympathique, bien écrit et finalement très attachant.
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Tous les matins, Guylain part pour l'Enfer, rejoindre " La Chose ", la Zestor 500 qui pilonne les livres invendus.
La description du Monstre ( c'est moi qui l'appelle ainsi ) est très très détaillée, sa mise en route aussi.
Et pourtant, à aucun moment je ne me suis ennuyée.
Son métier est pour lui un calvaire.
Il essaye de sauver quelques pages, chaque jour, et les lit aux voyageurs du RER.

J'ai beaucoup aimé ce livre et ses personnages tels Yvon, amateur d'alexandrins, Giuseppe qui veut réunir tous les volumes d'un livre intitulé « Jardins et Potagers d'autrefois » ( Pourquoi ? Vous le saurez en lisant le livre) et Rouget de Lisle.
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Guylain Vignolles, travaille au pilon, il est chargé de faire fonctionner "La chose", la Zerstor 500, machine infernale chargée de la destruction en masse des livres invendus. Dire que Guylain n'aime pas son métier est un doux euphémisme. Exercer un tel métier pèse sur sa conscience et chaque jour quand il doit aller nettoyer la machine, il récupère les feuillets rescapés de ces livres détruits, ces "peaux vives" qu'il place entre deux buvards pour les sécher et qu'il lit à voix haute tous les matins dans le RER, en faisant profiter tous les passagers de sa rame. Ses textes il les lit d'abord pour lui, comme pour se faire pardonner, le massacre dont il va être l'artisan dans la journée.


"Peu importait le fond pour Guylain. Seul l'acte de lire revêtait de l'importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écoeurement qui l'étouffait à l'approche de l'usine..."


Un jour Guylain trouve dans le RER une clé USB. Toute la journée il est perturbé par la trouvaille mais il doit attendre le soir pour découvrir son contenu. Il y découvre les textes écrits par Julie, dame pipi dans un centre commercial, dont les mots le touchent, il se met d'ailleurs à lire ces textes à haute voix dans le RER avec succès. Il en vient à être obsédé par la jeune femme et va se mettre à sa recherche avec l'aide de son ami Giuseppe, ancien opérateur de "La chose"" qui y a laissé ses deux jambes.


Ce superbe roman jubilatoire, à la plume poétique, sensible, humoristique, est un roman sur les mots, sur l'amour des mots. Tous les personnages sont marqués par eux. Guylain a été marqué dès la naissance pas les mots, son nom étant transformé par moquerie en Vilain Guignol par ses camarades. Il n'aura de cesse plus tard de les partager avec les voyageurs de sa rame. Giuseppe, lui, va partir à la recherche des ses jambes en traquant les exemplaires d'un livre précis. Yvon, quant à lui, trouve à toute situation son alexandrin approprié. Lucie, elle , relate sa vie par écrit sur des carnets qu'elle retranscrit sur son ordinateur par la suite. Ses mots vont charmer Guylain. Ce premier roman de Jean-Paul Didierlaurent est un petit bijou de poésie, une déclaration d'amour aux mots, un pur régal.


""C'est droit comme une épée, un alexandrin, lui avait un jour expliqué Yvon, c'est né pour toucher au but à condition de bien le servir. Ne pas le délivrer comme de la vulgaire prose. Ça se débite debout. Allonger la colonne d'air pour donner souffle aux mots. Il faut l'égrener des ses syllabes avec passion et flamboyance, le déclamer comme on fait l'amour, à grands coups d'hémistiches, au rythme de la césure. Ça vous pose son comédien, l'alexandrin. Et pas de place pour l'improvisation. On ne peut pas tricher avec un vers de douze pieds, petit.""
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Court roman agréable et original.
Dommage que la quatrième de couverture dévoile le pourquoi du comment. L'effet d'intrigue du début de la nouvelle est complètement spolié.
Je n'ai donc pas de scrupules à expliquer que voilà la courte histoire de Guylain, écoeuré par son travail au pilon à livres invendus, qui compense en sauvant au hasard quelques feuillets qu'il lit chaque jour en public dans le RER qui le mène au supplice.
Ce qui est chouette c'est que l'auteur , par une sorte de mise en abîme, en incluant dans son récit des pages lues par son héros, nous fait ressentir l'effet produit sur ces auditeurs.
On voudrait croire à l'effet joie, à l'effet apaisant qu'ont les lectures de Guylain sur son public assidu.
Et pourquoi pas ! le rituel, la libération du mental qui ne tourne plus en boucle sur la future journée de travail peuvent aisément l'expliquer (mais je m'égare…)
Il y a aussi ces personnages aux caractères trempés, caricaturaux qui égaillent encore ce plaisant opus.
Il y a encore une belle histoire d'amitié.
Et puis une intrigue se profile : Guylain tombe amoureux virtuellement et il va falloir trouver la Belle...
Finalement dans un texte très court, l'auteur réussit à loger plusieurs histoires originales que j'aurais presque aimé voir plus développées. Il faut prendre ce texte comme un ouvrage très agréable et léger à lire et je le classerais volontiers dans ma BVPA (bibliothèque verte pour adulte)
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Le liseur du 6h27, Guylain, se morfond sur sa triste existence. Pourtant, à sa façon, il s'ouvre petit à petit au monde extérieur créant ainsi une romance assez originale. C'est une histoire toute douce, qui se lit vite et facilement. C'est le livre idéal à sortir aux pauses du travail. Il crée une ambiance très cotonneuse et qui donne le sourire de la première à la dernière page.
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Guylain Vignolles serait un être ordinaire, mis à part un pseudonyme prêtant à la contrepèterie, s'il n'avait l'amour des livres et des mots. Or ce trentenaire discret travaille sur une broyeuse, la Zerstor 500. Elle réduit les livres invendus en une pâte visqueuse et c'est avec une immense tristesse que des milliers de livres disparaissent chaque jour ainsi sous ses yeux. Sa plus grande joie, dans cette routine inexorable, est de pouvoir arracher à l'immonde machine quelques feuillets qu'il lit, chaque matin, aux passagers du RER de 6h27. Un matin comme les autres, il découvre une clé USB coincée dans son strapontin habituel contenant les textes émouvant d'une dame pipi.
le liseur du 6h27 est un livre poétique, de ceux qui vous réconcilient avec l'âme humaine. Ce personnage attendrissant, ce monsieur "tout le monde", nous entraîne dans un univers proche de celui d'une Amélie Poulain et tous les protagonistes de cette histoire sont aussi hauts en couleurs. Il n'en faut pas plus pour aimer ce livre qui se rapproche d'un conte et rappelle à chacun l'enfant caché resté au fond de nous.
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J'ai choisis dans la librairie, ce livre pour notre bibliothèque, et j'en suis fière car ce livre est magique. D'autres avant moi l'on critiqués, inutile de revenir sur l'histoire. Juste quelque mots pour le définir : solitude, amitié, amour, routine, poésie, quête, conteur... ainsi que beaucoup d'humour.
Donc tous les ingrédients pour se délecter dans une bonne lecture.
A lire absolument.
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" Nanti d'un vrai nom à la con qui vaut bien à lui seul tous les zézaiements du
monde,j' aime les livres, même si je passe le plus clair de mon temps à les détruire.
J 'ai pour tout bien un poisson rouge qui s'appelle Rouget de Lisle et compte pour seuls amis un cul-de-jatte qui passe son temps à rechercher ses jambes et un versificateur qui ne sait parler qu'en alexandrins."
Tel est le portrait que Guylain Vignolles dresse de lui même. On est plus proche du Privé de Babylone que de Corneille, mais n'est il pas plus périlleux de mener une Zerstor 500, une redoutable broyeuse, qu'une armée de vaillants écuyers.
Une Zerstor 500, « ça génocide »
Jean Paul Didierlaurent qu'il ne faut pas confondre avec Jean Roland ou Jean Laurent, dresse le portrait d'un homme qui est mal à l'aise dans la vie, son identité ou plutôt son nom le fait souffrir le martyr.
Comment exister quand tout vous semble vain et comment "se fondre dans le paysage".
Les mots deviendront son refuge, puis sa liberté, son cartable, son porte voix.
Tout y passe des recettes de cuisine aux textes Hugoliens, il deviendra le liseur du 7h 27 , liseur ponctuel du RER et bientôt d' une clientèle fidèle, sa voix étrangement claire surgira chaque matin du raclement du train .
C'est un conte de fée moderne le carrosse est remplacé par le RER, le méchant ou la sorcière par le monstrueux Zerstor, des farfadets et des elfes sont là cachés dans un Parly II, le dénouement est beau et oh combien moral.
Attention un train peut en cacher un autre chez ce maitre de la nouvelle !
Merci pour cet excellent moment.

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Guylain Vignolles (patronyme pesant, car objet d'une malheureuse contrepèterie) travaille dans une entreprise broyant les livres invendus. Il récupère chaque jour des feuillets sauvés des entrailles de la broyeuse (l'immonde Zerstor 500), qu'il lit ensuite le lendemain aux passagers du RER de 6h27. La découverte d'une clé USB oubliée sur un siège du RER va néanmoins donner un autre sens à sa vie : celle-ci contient les textes écrits par Julie, une dame-pipi dans un centre commercial, que Guylain va désormais chercher à retrouver…

Cela peut paraître galvaudé, mais le liseur de 6h27, premier roman d'un auteur vosgien (vive la Lorraine !), est un pur bonheur de lecture. Je trouve qu'il s'agit presque d'une sorte de transposition d'Amélie Poulain à l'échelle d'un roman. Alors, certes, j'ai un peu été dérouté par le brusque changement de direction de l'histoire après la découverte de la fameuse clé USB. Mais, une fois digérée cette évolution, l'histoire, peuplée de personnages pittoresques, et pleine de situations cocasses, n'en est que plus belle.
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Entre son poisson rouge et la Chose, une machine à broyer les livres dont il effectue la maintenance, Guylain mène une existence terne, égayée par ses visites à Giuseppe, un collègue en fauteuil roulant.
Un rituel le maintient en vie : la lecture des pages échappées des dents d'acier de sa machine. Il y trouve le récit des journées de Julie, jeune dame pipi. Et l'histoire lue chaque matin dans le métro ravit deux vieilles dames qui lui demandent de compléter son rituel par une lecture publique pour leurs comparses !
L'auteur sait tirer toute la substance de situations banales qu'il rend cocasses en y glissant des retournements inattendus. Une lecture divertissante.

Lien : https://partagerlecture.blog..
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